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Commentaire Jean de La Fontaine: L’huître et les Plaideurs

Publié le 26/02/2011

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fontaine

Commentaire : Introduction => N'oubliez pas de présenter le texte que vous envisagez de commenter. Introduisez ensuite les deux axes d'étude proposés par le sujet. Si l'on observe ici la part du récit et du dialogue, on découvrira que celles-ci sont à peu de chose près égales. Une scène vivante : l'utilisation des verbes de mouvement \"se baissait\" l'autre le pousse\". Mais aussi l'utilisation des dialogues et du présent : \"le pousse\" (notez le passage de l'imparfait au présent), \"Il est bon de savoir...\" Quand vous notez la présence d'une figure de style, n'oubliez pas d'essayer de définir l'effet produit. Par exemple, vous signalez un emjambement : ligne 6 \" il est bon de savoir Qui de nous deux en aura la joie.\" mettez en relation avec \"l'autre le pousse\" et l'emjambement peut suggérer la bouculade. L'enjambement suivant : ligne 8 Celui qui le premier a pu l'apercevoir En sera le gobeur\" peut nous permettre d'imaginer le geste de celui qui avale l'huître, et sa précipitation (voracité et peur d'être arrêté par son adversaire). \"Nos deux Messieurs le regardant\" peut souligner à la fois l'étonnement et l'absence de réaction des deux plaignants. Disons plutôt que l'auteur nous laisse imaginer la mine qu'ils font à ce moment là. Le fait qu'ils assistent ainsi impuissants à la disparition du bien convoité, le contraste de leur souffrance et du plaisir de dégustation du juge, donnent à la scène un caractère bien évidemment comique. Montrez également la richesse de la fable, dans laquelle il y a à la fois théâtre (une petite comédie), poésie, et narration. Sans parler de l'enseignement donné par la morale. Les défauts des personnages ne sont pas forcément soulignés : ce sont deux pélerins, on pourrait s'attendre de leur part à quelque générosité, et pourtant, il n'en est rien. N'y a-t-il pas là quelque ombre de critique de la religion de la part de La Fontaine ? Celui-ci a fait des études de théologie, mais il n'a pas voulu devenir prêtre, il a mené une vie de libertin et fait scandale en publiant des Contes libertins. Remarquez l'emploi ton de la dispute, marqué par la reprise des expressions employées par l'adversaire : \"j'ai l'oeil bon\" => \"- Je ne l'ai pas mauvais aussi\" \"je l'ai vue\" => \"vous l'avez vue\" ainsi que par le renvoi d'expressions parallèles : \"vous l'avez vue\" => \"je l'ai sentie\" Signalez l'emploi de l'ironie et du registre satirique : \"d'un ton de Président\" qui concerne Perrin Dandin, bien entendu, mais pourquoi pas la Justice toute entière, en moquant les allures graves qu'elle prend pour rendre ses jugements (sans parler de l'habit !). Cette fable touche au genre de la caricature. Il s'agit bien plutôt, à travers ce personnage d'une caricature des juges et de l'institution judiciaire, plutôt que d'une représentation allégorique de la justice. Il n'empêche qu'on peut attribuer à cette fable une valeur allégorique, disons simplement qu'on peut y voir une référence au caractère coûteux des procès.

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