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connaissance, sera mue dans la mesure même où elle est connue par le fait même de pâtir, dont nous soutenons qu'il n'y a point lieu en ce qui est au repos.

Publié le 22/10/2012

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connaissance, sera mue dans la mesure même où elle est connue par le fait même de pâtir, dont nous soutenons qu'il n'y a point lieu en ce qui est au repos. — T. C'est juste. — É. Mais par Zeus, nous laisserons-nous si aisément persuader que, le mouvement, la vie, l'âme, la pensée n'ont pas de place dans l'être absolu, qu'il ne vit ni ne pense, et que, solennel et sacré, dépourvu de raison il reste figé dans son immobilité ? — T. Ce serait là, Étranger, concéder une thèse redoutable. Sophiste, 248a-249a 9. ADMETTRE LES FORMES EST AUSSI DIFFICILE QU'INDISPENSABLE [PARMÉNIDE-SOCRATE] — P. Telles sont les difficultés, sans compter bien d'autres encore, qui s'attachent nécessairement aux Formes, s'il existe de telles Formes des êtres et si on définit chaque Forme comme réalité absolue. D'où l'embarras de l'auditeur et sa contestation leur déniant l'existence, et affirmant que lors même qu'elles seraient, de toute nécessité elles seraient inaccessibles à la nature humaine ; il semble dire vrai et c'est étonnant comme il est difficile à dissuader. Seul un homme très bien doué serait capable de comprendre qu'il y a pour chaque chose un genre déterminé et une essence en soi, plus extraordinaire encore celui qui l'inventerait et serait capable de l'enseigner à autrui après avoir soumis tout cela à un examen suffisant. — S. Je te l'accorde, Parménide, car c'est tout à fait ce que je pense. — P. Mais si au contraire on n'accorde pas l'existence aux Formes des êtres, parce qu'on a pris en considération les difficultés que nous venons d'exposer et d'autres du même genre, et si on ne définit pas une Forme de chaque réalité individuelle, on ne saura plus où tourner la pensée, faute d'accorder l'existence d'une Forme toujours identique à elle-même de chacun des êtres, et ainsi c'est le pouvoir dialectique lui-même qu'on détruit entièrement. Je crois que c'est de cela surtout que tu t'es aperçu. — S. Tu as raison. — P. Alors que vas-tu faire en philosophie ? dans l'ignorance de tout cela, où te tourner ? — S. Je crois que je ne vois pas du tout, du moins pour le moment. Parménide, 135ad F. LA SCIENCE DIALECTIQUE 1. EN QUOI LA DIALECTIQUE EST SCIENCE SUPRÊME [SOCRATE-PROTARQUE] — S. La faculté dialectique nous renierait, Protarque, si nous donnions à quelque autre le pas sur elle. — P. Mais alors, que faut-il dire qu'elle est ? — S. N'importe qui reconnaîtrait celle dont je parle, car je crois que tous les gens tant soit peu raisonnables estiment que la connaissance de l'être, de ce qui est réellement, de ce qui, par nature, demeure toujours identique à soi-même est de loin la connaissance la plus vraie. Et toi, Protarque, comment en jugerais-tu ? — P. Quant à moi, Socrate, j'ai entendu Gorgias répéter en toute occasion que l'art de persuader surpasse de beaucoup tous les autres, car il fait de tout son esclave de plein gré, non par force, et c'est, de loin, le plus éminent de tous les arts. Mais pour l'heure, je souhaiterais ne u m'opposer « ni à toi ni à lui. — S. Je crois que tu voulais dire : e prendre les armes «, mais un mouvement de honte t'a conduit à les déposer. — P. Prends-le comme tu veux. — S. Est-ce ma faute si tu n'as pas bien compris ? — P. Qu'est-ce que je n'ai pas bien compris ? — S. L'objet

« LA CONCEPTION DU SAVOIR 225 on ne saura plus où tourner la pensée, faute d'accorder l'existence d'une Forme toujours identique à elle-même de chacun des êtres, et ainsi c'est le pou­ voir dialectique lui-même qu'on détruit entièrement.

Je crois que c'est de cela surtout que tu t'es aperçu.

- S.

Tu as raison.

-P.

Alors que vas-tu faire en philosophie ? dans l'ignorance de tout cela, où te tour­ ner? - S.

Je crois que je ne vois pas du tout, du moins pour le moment.

Parménide, 135ad. »

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