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Corne de l'Afrique.

Publié le 20/04/2013

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afrique
Corne de l'Afrique. 1 PRÉSENTATION Corne de l'Afrique, ensemble géopolitique du nord-est de l'Afrique comprenant la Somalie (formée de la Somalia et du Somaliland dont l'indépendance n'est pas reconnue par la communauté internationale), Djibouti et l'Éthiopie au sud de la ligne de fracture joignant le lac Turkana (Kenya) au golfe de Tadjourah (Djibouti). La Corne de l'Afrique couvre les régions parcourues par les nomades somali, ou habitées par les Afar et les Oromo. Le terme de « Corne de l'Afrique « a été formulé au début du siècle pour évoquer l'ensemble des problèmes géopolitiques résultant de l'expansion des Somali dans cette région. Sa forme rappelle celle de la corne de rhinocéros qui a autrefois fait l'objet d'un important commerce en direction du Yemen (étui de poignards). 2 MONTAGNES ET PLAINES COTIÈRES Le relief forme au nord un ample arc de cercle, s'étendant d'ouest en est (monts Galamo, 4 217 m ; 2 500 m dans le Harar ; 1 400 m près du cap Gardafui), et s'abaissant progressivement dans le sud vers des plaines baignées par l'océan Indien. Les reliefs du versant septentrional s'abaissent rapidement dans la dépression du fleuve Awash, jusqu'aux lacs Abbé et Assal (profond de 153 m) dominés par les monts Goda (1 715 m) et Mabla (1 200 m). Les plaines littorales sont peu profondes en bordure du golfe d'Aden. Les fleuves Shebele et Juba, qui se rejoignent près de leur embouchure, prennent leurs sources dans les massifs de l'Aroussi et de Mandebo. Ils sont grossis des multiples cours d'eau descendus du Ghercher et du Harar, et qui rejoignent les lits majeurs à leur arrivée dans les terres basses. Dans le nord de la Corne de l'Afrique (Somaliland), les eaux des rivières issues des reliefs se perdent dans les sables des plaines côtières avant d'atteindre l'océan Indien. 3 UNE ZONE ARIDE Cette région qui se trouve dans une des zones les plus chaudes du globe est soumise au régime des moussons de l'océan Indien, mais les précipitations restent faibles. La mousson de l'Afrique australe (le karif), soufflant du sud de juin à septembre arrose les plaines (250 mm) et accroche les reliefs du nord-est (600 mm). La mousson indienne de décembre à mars affecte principalement le versant sur le golfe d'Aden. Toutefois les précipitations y sont peu abondantes et la région subit fréquemment de longues sécheresses, notamment en Éthiopie. Dans un milieu climatique aussi difficile, la végétation est celle des sols arides dans les plaines (acacia, arbre à gomme, arbre à encens), semi-arides en altitude. Les terres cultivables sont peu nombreuses et sont travaillées par les Oromo. Sous pluie on cultive le sorgho, le doura, le sésame et le millet. Dans les vallées, l'irrigation et un environnement plus humide permet de produire des bananes, des fruits, du manioc et des patates douces, mais la présence de la mouche tsé-tsé réduit les possibilités agricoles. La majorité des terres basse est le domaine des nomades somali éleveurs de bovins et surtout de chameaux qui sont destinés aux pays de la péninsule arabique, les premiers comme bétail sur pied, les seconds comme montures. 4 LA DIFFICILE UNITÉ DES SOMALI Les côtes étaient connues dans l'Égypte ancienne sous le nom de pays de Pount. Pendant toute l'Antiquité, les côtes du golfe d'Aden fournissaient l'encens destinés aux temples, ainsi que l'ivoire, la corne de rhinocéros, les peaux d'animaux et les esclaves. Au début de notre ère, les rivages de l'océan Indien ont accueilli les commerçants arabes et indiens de la mer d'Oman qui utilisaient les vents de mousson pour venir s'approvisionner en produits africains dans cette région appelée « côte des Zenj «. Au nord comme au sud, cette activité commerciale s'est concrétisée par l'établissement de nombreux comptoirs commerciaux (Tadjoura, Zeila, Berbera, Obbia, Mogadiscio, Merka, Kismayu). On connaît peu des choses des populations de l'intérieur des terres qui étaient probablement les ancêtres des Oromo actuels (Galla). L'arrivée des Somali, des pasteurs islamisés en provenance du nord, a été progressive, et leur installation dans cette région favorable à l'élevage (à partir du XVe siècle environ) a donné lieu à de multiples conflits avec les Oromo, des cultivateurs animistes (aujourd'hui christianisés ou islamisés), et les Afar faiblement islamisés. Les colonisations française (Djibouti, 1884), britannique (Somaliland, 1884), éthiopienne (Ogaden, 1891), et italienne (Somalia, 1897) ont scindé à la fin du XIXe siècle le peuple somali, l'empêchant de réaliser son unité. Hormis la tentative de Mohammed Abdullah Hassan, un des représentant du clan Darod de l'Ogaden appelé par les Britanniques le « Mad Mullah « (1900), les résistances à la colonisation sont restées localisées dans les clans et sous-clans. En 1960, l'accession à l'indépendance du Somaliland et de la Somalia suivie de leur unification, a suscité de violentes revendications nationalistes pour la réunification avec les trois autres régions habitées par les Somali (Ogaden, Djibouti, nord-est du Kenya). Elles ont été contenues à Djibouti et au Kenya, mais ont débouché sur une guerre avec l'Éthiopie en 1977, à l'issue de laquelle la Somalie a été battue en raison d'un retournement d'alliance de l'Union soviétique. Le régime autoritaire mis en place par le général somalien Muhammad Siyad Barre a heurté la société somali dont les différentes composantes ont refusé la domination exclusive d'un seul clan, ce qui a entraîné plusieurs oppositions armées. La guerre civile généralisée qui en résulte aujourd'hui a été marquée dans le nord par la proclamation d'indépendance de l'ancien Somaliland en 1991.

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