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Croatie

Publié le 11/04/2013

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croatie
1 PRÉSENTATION

Croatie, en croate Hrvatska, pays d’Europe orientale, situé dans la péninsule des Balkans. Sa capitale est Zagreb.

La Croatie est bordée au nord par la Slovénie et la Hongrie, à l’est par la Bosnie-Herzégovine et par la Serbie et à l’ouest par la mer Adriatique.

Ancienne république constituante de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, la Croatie a déclaré son indépendance le 25 juin 1991. Le refus des minorités serbes de Croatie (en Slavonie et en Krajina) ainsi que des autorités fédérales yougoslaves d’accepter le fait accompli se traduisit par une guerre civile qui vit l’armée populaire yougoslave et les Serbes de Croatie prendre, jusqu’en 1995, le contrôle d’environ 28 % du territoire croate.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

La Croatie couvre une superficie de 56 510 km². Le territoire est divisé en trois ensembles naturels. Le nord (la Slavonie) et le centre du pays concentrent les plaines fertiles de la Drave (Podravina) et de la Save (Posavina), séparées par des massifs montagneux d’altitude inférieure à 1 000 m ; les deux rivières, qui se jettent dans le Danube, marquent respectivement, au nord, la frontière avec la Hongrie et, au sud, la frontière avec la Bosnie-Herzégovine.

Le littoral adriatique, qui occupe toute la façade occidentale du pays, s’étend du nord au sud de la péninsule d’Istrie jusqu’à la Dalmatie, comprenant plus de mille îles, dont six cents sont habitées. La Croatie compte environ 1 778 km de côtes continentales, 5 835 km avec les îles.

Entre les deux ensembles s’étendent les Alpes Dinariques, une série de massifs montagneux calcaires parallèles à l’Adriatique, qui marquent la frontière orientale avec la Bosnie-Herzégovine et culminent du côté croate au mont Dinara (1 831 m). Ces chaînes montagneuses comprennent les monts Velebit et Kapela. Le massif côtier est partiellement submergé, ce qui explique l’indentation et l’aspect torturé des côtes croates. Le karst — formation calcaire qui doit son nom à une province de Slovénie, dans le nord de l’Istrie —, qui se caractérise par l’importance de la circulation des eaux souterraines, domine le paysage de certaines régions, comme en Dalmatie.

2.2 Climat

À l’intérieur des terres, le climat de la Croatie est continental, avec des étés chauds et des hivers froids. La côte adriatique, en revanche, jouit d’un climat méditerranéen avec des hivers doux et humides et des étés chauds, secs et très ensoleillés. Les températures moyennes à Zagreb, au centre du pays, sont de 0 ° C en janvier et d’environ 24 ° C en juillet ; à Dubrovnik, sur la côte dalmate, elles sont respectivement de 9 ° C et de 25 ° C. Les précipitations annuelles atteignent 652 mm à Zagreb et 760 mm en bordure du littoral.

2.3 Végétation et faune

Les forêts de feuillus prédominent dans les plaines et dans une grande partie des régions montagneuses. Au-delà de 1 700 m, les hêtraies et les chênaies font place à des conifères. La zone littorale est recouverte d’espèces méditerranéennes, voire subtropicales telles que les figuiers, les orangers, les cyprès et les vignes.

Le pays possède une faune relativement préservée et l’on y rencontre des espèces en voie d’extinction en Europe occidentale, comme le lynx, l’ours gris ou le loup.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Caractéristiques démographiques

En 2008, la population de la Croatie était estimée à 4,49 millions d'habitants, soit une densité de 80 habitants au km². Le chiffre de la population est en baisse depuis 1991, date à laquelle la Croatie comptait 4 780 000 habitants. La principale explication réside dans les cinq années de guerre civile endurées par le pays et dans l’exode massif des Serbes de Croatie à partir de l’année 1995, début de la restitution de la Krajina et de la Slavonie.

Le taux de croissance de la population de la Croatie est négatif (il est passé de - 1 % en 1995 à - 0,02 % en 2005) et l’indice de fécondité de 1,41 enfant par femme ne permet pas d’assurer le renouvellement de la population.

Les habitants de la péninsule des Balkans appartiennent au groupe des Slaves. En 1991, les Croates représentaient environ 78 % de la population et les Serbes environ 12 %. Mais les mouvements de population liés aux différents épisodes de la guerre civile ont rendu très difficile l’établissement de données fiables relatives à la composition ethnique de la Croatie. Environ 300 000 Croates auraient été déplacés lors de la sécession de la Krajina et de la Slavonie orientale, puis 400 000 Serbes auraient quitté ces territoires depuis leur retour à la Croatie à partir de 1995. En 2001, on estimait que les Croates constituaient 89,6 % de la population et les Serbes, 4,5 %. Les autres minorités nationales présentes en Croatie sont les Bosniaques, les Hongrois, les Slovènes, les Tchèques et les Rom.

3.2 Divisions administratives et villes principales

La Croatie est divisée en 21 régions (comitats), qui se subdivisent en 419 cantons et 6 694 communes. Zagreb, la capitale, est la plus grande ville du pays (688 000 habitants en 2003), suivie par Split (173 692 habitants) et Rijeka (143 395 habitants), deux ports dalmates, et Osijek (91 046 habitants), centre industriel de Slavonie. Le reste de la population vit dans des villes de moins de 100 000 habitants, comme Zadar, Pula, Karlovac, Slavonski Brod, Dubrovnik et Sisak.

3.3 Institutions et vie politique

Le 22 décembre 1990, alors qu’elle était encore partie intégrante de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, la Croatie promulgua une Constitution démocratique, mettant en place un régime parlementaire pluripartite et garantissant, en principe, les droits fondamentaux des diverses composantes de la République croate. Cette Constitution est restée en vigueur après la proclamation de l’indépendance du pays en juin 1991. La Croatie est une république présidentielle.

3.3.1 Pouvoir exécutif

Le chef de l’État est le président de la République. Élu pour cinq ans au suffrage universel direct, il nomme le Conseil des ministres et le Premier ministre. Son mandat est renouvelable une fois.

3.3.2 Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est assuré par une chambre unique (Hrvatski Sabor) depuis la réforme de 2001 qui a supprimé la Chambre des comitats, qui représentait les régions. Les députés, au nombre de 150 environ (entre 100 et 160 selon la Constitution), sont élus pour quatre ans au suffrage universel.

3.3.3 Partis politiques

Les deux principaux partis politiques croates sont la Communauté démocratique croate (HDZ, conservateur), fondée en 1989 par Franjo Tudjman, et le Parti social-démocrate (SDP). Le paysage politique compte également le Parti social-libéral (HSLS), le Parti paysan (HSS, eurosceptique), le Parti populaire (HNS, centre gauche), le Parti démocrate des paysans (HDSS), le Parti démocrate d’Istrie (IDS, régionaliste), le Parti des retraités (HSU) et le Parti du droit (HSP, extrême droite).

3.3.4 Défense nationale

En 2004, les forces armées croates se composaient de 20 800 hommes en service actif et de 180 000 réservistes. Le personnel actif comprenait 14 050 hommes dans l’armée de terre, 2 500 dans la marine, 2 300 dans l’aviation. Le service militaire de dix mois est obligatoire pour tous les hommes de 18 à 40 ans.

En 2003, le pays a consacré 2,1 % de ses dépenses à la défense nationale, rapportées au produit intérieur brut (PIB).

3.4 Langues et religions

La langue officielle de la Croatie est le croate (voir serbo-croate), une langue slave. Après le début des hostilités avec la Serbie en 1991, les Croates ont cherché à accentuer les différences entre le croate et le serbe, ressuscitant des archaïsmes et soulignant la différence d’écriture : le croate s’écrit en alphabet latin, alors que le serbe utilise l’alphabet cyrillique. Ces différences d’écriture sont, en grande partie, liées au mode de christianisation des deux peuples : la plupart des Croates ont été christianisés par l’Église romaine, tandis que les Serbes le furent par l’Église byzantine.

En 1991, le pays comptait 76,5 % de catholiques, 11,1 % d’orthodoxes et 1,2 % de musulmans. En 2001, les catholiques étaient estimés à 87,8 % de la population, les orthodoxes, en majorité des Serbes, à 4,4 % et les musulmans à 1,3 %.

3.5 Éducation

L’enseignement maternel, primaire et secondaire est gratuit pour tous les citoyens et obligatoire entre 7 et 14 ans. En 2002–2003, 90 % de la classe d’âge concernée suivait des études secondaires, 39 % des études supérieures. La Croatie compte une soixantaine d’instituts d’enseignement supérieur, dont notamment quatre universités situées à Zagreb (1669), Split (1974), Rijeka (1973) et Osijek (1975).

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

La Croatie était, avec la Slovénie, la plus prospère des six républiques de l’ancienne République socialiste fédérative de Yougoslavie ; elle participait, selon les estimations, à 25 % du produit national brut (PNB) du pays à la fin des années 1980. Près des deux tiers du territoire de la république étaient mis en culture (betterave, blé, maïs) tandis que les ressources minières (pétrole, gaz naturel) alimentaient une industrie moderne. Les touristes, attirés par la beauté de la côte dalmate et le patrimoine culturel de la région (Dubrovnik, Split, etc.), se pressaient en Croatie, qui procurait à la fin des années 1980 plus de 80 % des revenus touristiques de la fédération.

Pourtant, dès 1990, l’économie commença à montrer des signes de faiblesse : 500 entreprises d’État furent déclarées en faillite, tandis qu’au cours du premier trimestre de 1991 la production industrielle reculait de 12 % par rapport au premier trimestre de 1990. La guerre civile, qui éclata dès 1991, aggrava profondément la situation : en 1992, l’indice de production industrielle avait chuté de moitié et de nombreuses industries furent détruites ou endommagées au cours des combats.

À la fin de l’année 1991, le gouvernement évaluait déjà à 15 milliards de dollars le coût de la guerre. La Croatie dut également faire face à l’afflux de plus de 600 000 réfugiés sur son territoire ; fin 1992, une estimation portant sur le coût de l’assistance aux réfugiés se montait à 50 millions de dollars par mois, soit un cinquième du budget de l’État. L’inflation explosa, atteignant 500 % en 1992, et le chômage, phénomène inconnu jusqu’alors, fit son apparition. En 1993, la Croatie adhéra au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et, à la fin de l’année, le gouvernement avait accumulé 1,5 milliard de dollars de réserves et adopté un programme de réformes économiques, visant à privatiser la moitié des entreprises du pays.

En 1994, le taux de croissance de la Croatie atteignait 5 %. Cependant, la rigueur des réformes économiques a souvent été mal perçue par la population, grandement touchée par la pauvreté.

À partir de 1996, la situation s’est progressivement stabilisée. Le gouvernement croate s’est lancé dans une politique de privatisations et de relance industrielle, donnant ainsi des signes d’ouverture qui ont attiré les investisseurs étrangers. Le tourisme sur la côte dalmate est redevenu le moteur de la croissance, représentant plus de 20 % du PIB à la fin des années 2000. En 2006, le PIB de la Croatie s’élevait à 42,9 milliards de dollars.

4.2 Agriculture, forêts, pêche

En 2006, le secteur primaire fournissait 7,4 % du PIB et occupait 17,3 % de la population active.

Les plaines fertiles du nord sont le domaine de l’agriculture : le maïs et le blé sont les principales cultures. Le pays est également producteur de vin. L’élevage, qui concerne surtout les porcins, se concentre dans les régions du centre.

37,8 % (2005) du territoire est recouvert de forêts, ce qui alimente une industrie du bois. En 2006, 4,45 millions de m³ de coupes de bois ont été produites.

Le produit de la pêche, encore très artisanale, reste secondaire.

4.3 Mines et industries

En 2006, le secteur secondaire fournissait 31,6 % du PIB et occupait 28,6 % de la population active.

En 1991, on produisait en Croatie 1,84 milliard de m3 de gaz naturel, 1,9 million de tonnes (14 millions de barils) de pétrole brut, 112 000 tonnes de bauxite et 146 000 tonnes de schistes bitumineux. Durant la guerre, la plus grande partie de l’industrie pétrolière s’est trouvée dans les zones occupées par les Serbes, privant la Croatie d’une part importante de ses ressources. Les principales activités industrielles de la Croatie sont l’agroalimentaire et la construction navale. À partir de 1992, le gouvernement a mis en œuvre diverses mesures visant à privatiser ce secteur, et les productions ont retrouvé des taux élevés : 1,9 milliards de m³ de gaz naturel et 8,04 million barrels per yearmillions de barils de pétrole en 2004.

43,49 % de l’électricité produite est d’origine hydroélectrique (barrage de Peruca dans le sud du pays), le reste provient de l’énergie thermique.

4.4 Secteur tertiaire

En 2006, le secteur tertiaire fournissait 60,9 % du PIB et occupait 54 % de la population active.

En mai 1994, dans le cadre de ses efforts visant à maîtriser l’inflation, la Croatie a changé d’unité monétaire, remplaçant le denar croate (qui avait déjà remplacé le denar yougoslave en décembre 1991) par la kuna (divisible en 100 lipas), unité utilisée au Moyen Âge et durant l’ère de l’État fasciste oustachi (1941-1944).

En 2005, le territoire croate comptait 28 436 km de routes et 2 726 km de voies ferrées, dont un tiers de lignes électrifiées. Huit aéroports sont situés sur le territoire, dont les plus importants sont ceux de Zagreb et de Dubrovnik.

Principale source de revenus pour la république avant 1991, qui accueillait 9 millions de touristes en 1990, le tourisme a subi de plein fouet les conséquences de la guerre civile. Des signes de reprise ont été enregistrés dès 1993 et, avec la reconstruction, la relance de ce secteur a été une des priorités de la Croatie, qui compte près de 6 000 km de côtes. Véritable manne, le tourisme représente à la fin des années 2000 plus de 20 % du PIB du pays. En 2006, il a rapporté 7,9 milliards de dollars tandis que 8,7 millions de touristes ont visité la Croatie.

4.5 Commerce extérieur

Les principaux partenaires commerciaux de la Croatie sont les pays de l’Union européenne, au premier rang desquels l’Allemagne et l’Italie, ainsi que la Russie et les pays de l’Europe de l’Est, notamment la Bosnie-Herzégovine.

5 HISTOIRE
5.1 Des origines à la première dynastie croate

La Croatie est peuplée dès le IIe millénaire av. J.-C. par les Illyriens, un peuple venu du bassin du Danube. Conquise par les Romains un peu avant le ier siècle de notre ère, elle fait partie, avec la Dalmatie, des provinces romaines d’Illyrie et de Pannonie.

C’est dans cette région, envahie d’abord par les Ostrogoths (ve siècle), puis par les Lombards et enfin par les Avars (vie siècle), que les Croates, des Slaves venus des plaines de l’actuelle Ukraine, s’installent au viie siècle. D’abord vassaux des Avars, les Croates de Dalmatie s’organisent sous l’égide du prince Trpimir (v. 845-864). Au xe siècle, le roi Tomislav pacifie l’ensemble de la région, se proclame Rex Croatorum et fonde une dynastie.

Ses successeurs, continuellement menacés aux frontières du royaume, doivent, au tournant du xie siècle, reconnaître la suzeraineté de Byzance qui s’attache, en tant que puissance maritime, à contrôler les côtes d’Istrie et de Dalmatie tout en délaissant l’arrière-pays. La christianisation de la Croatie, commencée par l’Église catholique, est poursuivie au ixe siècle par Cyrille et Méthode qui y propagent le rite oriental. L’Église croate se trouve ainsi écartelée entre les deux rites, mais l’influence latine finit par l’emporter : en 1060, le concile de Split impose le rite latin ; en 1076, un légat du pape couronne Dmitar Zvonimir roi de Croatie.

5.2 La domination hongroise
5.2.1 Un statut autonome

En 1097, la mort de Dmitar Zvonimir inaugure une période d’anarchie. Sa veuve, sœur du roi de Hongrie, demande de l’aide à son frère, le roi Kalman. Ce dernier se fait couronner roi de Croatie en 1102 et proclame, par les Pacta Conventa, l’union des deux royaumes croate et hongrois. La Croatie conserve un gouverneur (ban) et une assemblée (sabor) autonomes.

Convoités par Venise, les districts côtiers échappent pourtant à la Hongrie en 1420 et doivent être contrôlés par la république marchande jusqu’à la fin du xviiie siècle. La Hongrie de Louis II est défaite par les Turcs à la bataille de Mohács en 1526 ; la Croatie perd pour un temps la Slavonie et les régions méridionales au profit de l’Empire ottoman, tandis qu’en 1527 les nobles croates restés sous domination hongroise choisissent Ferdinand Ier de Habsbourg pour roi. Le nord du territoire et la Dalmatie demeurent sous la coupe de Venise, et Dubrovnik est érigée en république indépendante.

Le traité de Karlowitz (1699) rend aux Habsbourg les possessions ottomanes de Croatie, et le pays est à nouveau uni à la Hongrie, au sein de l’empire autrichien. L’influence des Habsbourg est essentielle, du point de vue culturel ; pendant des siècles, Zagreb est une ville de culture allemande. Sur le plan stratégique, la région étant au contact direct de l’ennemi ottoman, la Krajina (région militaire) repeuplée avec des Serbes au xviie siècle dépend toujours directement de Vienne.

5.2.2 Les revendications nationales

Brièvement intégrée aux provinces Illyriennes constituées par Napoléon Ier entre 1805 et 1813, la Croatie connaît au xixe siècle l’émergence d’un mouvement national. Influencé par la Révolution française, l’illyrisme, fondé sur l’initiative d’hommes tels que l’écrivain Ljudevit Gaj (1809-1872), est d’abord un mouvement culturel. Vers 1830, Gaj crée les Nouvelles populaires illyriennes, un journal qui prône le rassemblement de tous les Slaves du Sud au sein d’un même État. Il réforme ensuite l’orthographe du croate pour le rapprocher du serbe, offrant une langue littéraire commune aux deux peuples.

La révolution de 1848 accélère le mouvement : la Croatie, qui ne suit pas la Hongrie dans l’insurrection contre les Habsbourg est directement rattachée à l’Autriche jusqu’en 1867, date à laquelle le compromis austro-hongrois et l’établissement de la double monarchie la replace sous la dépendance de la couronne hongroise (voir Empire Austro-Hongrois). Dès lors, les Croates cherchent activement l’union avec les Serbes, sans pour autant sacrifier leur identité. L’un des artisans de cette politique de rassemblement est l’évêque de Diakovo, monseigneur Josip Strosmajer, qui devient vite le chef de l’opposition à l’oligarchie hongroise.

En 1868, la Croatie obtient son autonomie, puis est officiellement associée à la Slavonie en 1881. Face à la politique hongroise de « magyarisation «, les nationalistes croates proposent de transformer la double monarchie en une triple monarchie unitaire, autrichienne-hongroise-slave (comprenant à la fois des Croates et des Serbes), mais sans rencontrer aucun écho. Au Parlement autonome de Zagreb, ils créent en 1904 une coalition avec les Serbes, que dirigent Franco Supilo, Ante Trumbić et le Serbe Pribijević. En 1908, de nombreux nationalistes croates sont arrêtés dans le cadre de la politique de magyarisation, et la politique antiserbe de l’empereur François-Joseph Ier achève de convaincre les deux parties : la solution réside dans l’union politique indépendante des Serbes et des Croates.

La Première Guerre mondiale resserre les liens entre les nationalistes croates et serbes. Si la majeure partie de la population croate reste fidèle à l’Empire, un comité yougoslave est formé en exil, à Rome puis à Londres, par les nationalistes croates. Ils signent en 1917, conjointement avec le gouvernement serbe en exil, la déclaration de Corfou, qui pose les bases d’un royaume serbo-croate regroupant les Slaves du Sud. Le 1er décembre 1918, après la chute de l’Empire austro-hongrois, la Croatie intègre le royaume indépendant de Serbie, de Croatie et de Slovénie, sous l’autorité du roi des Serbes, Alexandre Ier Karageorgévitch.

5.3 La Croatie dans la Yougoslavie
5.3.1 Une cohabitation difficile

D’emblée, cette cohabitation se révèle conflictuelle. Les dirigeants croates souhaitent l’union plus que les Serbes. Les objectifs communs et le partage de la langue ne peuvent transcender les différences de culture et d’approches politiques. Les Croates militent en faveur d’une réelle fédération et non d’une unification centralisatrice au profit d’un seul des partenaires, comme cela se produit dans le nouveau royaume.

Le Parti paysan croate d’Ante Pavelić et de Stjepan Radić, formation majoritaire en Croatie, défend l’autonomie croate au sein du royaume. Il se heurte d’emblée aux partisans d’une « grande Serbie « et à la famille régnante des Karageorgévitch ; aussi, en juin 1921, les députés croates refusent-ils d’entériner la Constitution yougoslave qu’ils jugent trop centralisatrice. Des deux côtés, les positions se radicalisent, et l’assassinat en 1928 de Stjepan Radić par un député extrémiste monténégrin exacerbe les tensions. Le roi Alexandre, en resserrant son contrôle sur le pays, qui a été baptisé Yougoslavie (« pays des Slaves du Sud «) en 1929, rompt le dialogue. La rupture définitive entre les deux camps se profile.

Le mouvement croate est divisé en deux grandes tendances : les autonomistes, qui souhaitent rester au sein du royaume, et les ultranationalistes, partisans d’une séparation radicale. Ces derniers, dirigés par le député de Zagreb, Ante Pavelić, s’exilent en Italie où ils trouvent auprès du gouvernement de Mussolini un accueil bienveillant. L’Italie n’oublie pas que, à l’exception de Zadar, elle a été dépossédée à l’issue de la Première Guerre mondiale de ses terres irrédentes — l’Istrie, Fiume et la Dalmatie —, anciennes possessions de la république de Venise ou du royaume d’Italie (voir Irrédentisme). L’Oustacha, créée à cette époque par Ante Pavelić, est une organisation nationaliste terroriste aux tendances fascisantes. Les extrémistes croates assassinent à Marseille le roi Alexandre de Yougoslavie en 1934 et le mouvement oustachi (« insurgé «), implanté en Croatie même, multiplie les attentats.

En 1939, une ultime tentative de conciliation vient des Serbes : le prince-régent Paul négocie avec Maček, le nouveau leader du Parti paysan croate, la création d’une entité autonome, une grande banovine (province) de Croatie, englobant une partie de la Bosnie.

5.3.2 La Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale bouleverse à nouveau les cartes. Anéantie par l’offensive germano-italienne, la Yougoslavie est démembrée par les forces de l’Axe. La Croatie devient, en avril 1941, un « État indépendant « sous contrôle des puissances occupantes, dirigé par Ante Pavelić, proclamé poglavnik, c’est-à-dire chef, et ses oustachis.

Protégé par Hitler et Mussolini, le nouvel État croate, régime autoritaire, mène une politique de répression qui frappe toutes les nationalités et prend souvent des allures de génocide. Serbes, Juifs, Roms, Musulmans sont pourchassés lors d’incroyables massacres et enfermés dans des camps de concentration installés sur le territoire croate. Les estimations les plus sérieuses de l’après-guerre font état de la mort d’environ 300 000 Serbes. Les excès des oustachis, qui exaspèrent jusqu’aux dirigeants de Berlin, rejettent dès 1942 une majorité de Croates dans les rangs de la résistance que dirige Tito, croate lui aussi, et à laquelle ils fournissent une grande partie de ses troupes. Le régime oustachi s’effondre en 1944 et la libération de la Croatie par la résistance yougoslave donne lieu à des représailles sanglantes. Les Serbes n’oublieront guère cet épisode et garderont une certaine forme de ressentiment envers ce qu’ils considèrent comme une trahison croate.

5.3.3 La République socialiste fédérative

La création par Tito de la République socialiste fédérative de Yougoslavie est une réponse au problème national toujours en suspens. La Croatie devient une république yougoslave au sein d’une construction étatique très particulière. La légitimité de l’État se fonde sur le respect des nations constitutives de la République — théorie qui fait que l’on crée de toutes pièces une nationalité musulmane — et sur l’idéologie communiste universelle, dont on espère qu’elle transcendera les nationalismes, voire qu’elle les fera disparaître au sein d’une entité absolue : la Yougoslavie.

Le système se maintient globalement jusqu’à la mort de son fondateur ; cependant, dès 1971, le réveil du nationalisme croate se manifeste à travers des grèves étudiantes et ouvrières, après que les dirigeants croates eurent affronté la fédération sur la question de la répartition des devises monétaires entre les républiques. Ce mouvement est parfois appelé le « printemps croate «.

Le mécontentement croate s’accroît dans les années 1980. L’expansion touristique et industrielle du pays a fait de la république l’une des plus riches de la fédération, mais les Croates acceptent de plus en plus mal la redistribution d’une partie de leurs revenus aux membres les plus pauvres de la Yougoslavie. Ce phénomène, lié à la résurgence des différences culturelles et historiques que l’on peut observer également en Slovénie, fait éclater la crise politique.

Après la mort de Tito en 1980, les tensions entre la Croatie et le gouvernement fédéral dominé par les Serbes s’intensifient. La libéralisation économique des années 1980 fait émerger une classe de dirigeants locaux liés à la Ligue communiste, qui sont les premiers à faire évoluer les demandes d’autonomie en une volonté d’indépendance complète par rapport à la fédération.

5.3.4 La montée des nationalismes

Les dissidents croates, dont Franjo Tudjman, un ancien général de l’armée fédérale yougoslave, acquièrent une audience grandissante parmi la population. En 1989, Tudjman crée la Communauté démocratique croate (HDZ), un parti nationaliste de centre droit, après que le gouvernement communiste affaibli eut ouvert la voie au multipartisme. L’HDZ devient rapidement un parti prédominant et son dirigeant se lance dans la campagne électorale en mai 1990. Ses évocations d’une grande Croatie soulèvent des protestations parmi les Serbes du pays, mais l’HDZ remporte la majorité des sièges à l’Assemblée (40 % des suffrages) et Tudjman est élu président.

Dans un premier temps, il tente d’apaiser les craintes serbes par des concessions comme la nomination d’un Serbe à la vice-présidence. Rapidement, cependant, il s’aliène leur confiance par des mesures telles que l’adoption d’un nouveau drapeau et de nouveaux uniformes de police rappelant ceux des oustachis. Sous la houlette des Serbes de Krajina, l’opposition s’organise et un référendum est bientôt tenu sur la question de l’autonomie des Serbes de Croatie. Une majorité écrasante y est favorable et les provinces serbes de Krajina, de Slavonie orientale et de Slavonie occidentale proclament unilatéralement leur autonomie et organisent leur autodéfense dès l’été 1990. Si les deux premières régions sont majoritairement serbes, la Slavonie occidentale, pour sa part, est une zone de peuplement mixte.

5.4 La Croatie indépendante
5.4.1 La sécession serbe

Le gouvernement Tudjman ne reconnaît pas les régions autonomes et, lorsque la Croatie proclame son indépendance le 26 juin 1991, le gouvernement fédéral yougoslave ainsi que la minorité serbe (près de 600 000 habitants) s’y opposent fermement ; cette dernière étant déterminée à demeurer au sein de l’État fédéral ou à intégrer une grande Serbie. L’inévitable guerre éclate et, à la fin de l’année 1991, 28 % du territoire de la Croatie est aux mains des Serbes, qui bénéficient du soutien de l’armée fédérale yougoslave. Voir conflit yougoslave.

En décembre 1991, la Communauté européenne (actuelle Union européenne) et les Nations unies offrent leur médiation, tandis que les trois républiques autonomes serbes s’unissent en janvier 1992 pour former la République serbe de Krajina (RSK), non reconnue par le gouvernement croate.

5.4.2 La reconnaissance internationale de la Croatie

Sur le plan international, la Croatie indépendante est reconnue par le chancelier allemand, Helmut Kohl (décembre 1991), puis par le Vatican et les autres pays de la Communauté européenne (janvier 1992). Dès le 2 janvier, un cessez-le-feu sans conditions est signé entre l’armée fédérale et la garde nationale croate ; en février, les Nations unies dépêchent des troupes de maintien de la paix, fortes de 14 000 hommes (Forpronu) pour contrôler le retrait de l’armée fédérale de Croatie et la démilitarisation des trois enclaves serbes.

5.4.3 Les enclaves serbes

L’armée fédérale se retire en laissant du matériel de guerre aux milices serbes de la Krajina, qui conservent leur emprise sur les territoires conquis en 1991. Les Serbes pratiquent une terrible politique de purification ethnique, visant à éliminer par tous les moyens les populations non serbes des zones sous leur contrôle, contraignant à l’exil les 300 000 Croates de Slavonie orientale. Les Croates, de leur côté, appliquent la même politique de manière plus discrète. Au printemps 1992, la guerre se déplace en Bosnie-Herzégovine.

5.4.4 La reconquête croate

Dans le même temps, le gouvernement Tudjman se durcit, muselant la presse et toute opposition à son régime. Les élections à la Chambre des députés tenues en août 1992 mettent en application les clauses de la nouvelle Constitution adoptée en 1990 et donnent au HDZ la majorité des sièges. L’élection présidentielle organisée parallèlement confirme Tudjman dans ses fonctions. Les élections à la Chambre des districts, tenues en février 1993, sont également remportées par le parti du président.

En 1992, la Croatie commence à apporter son soutien aux Croates de Bosnie-Herzégovine, qui se sont rendus maîtres d’un tiers du territoire bosniaque et ont créé un État croate dissident, l’Union d’Herceg-Bosna ; les plus nationalistes de ses membres souhaitant intégrer la Croatie. La Communauté européenne menace alors la Croatie de sanctions si elle ne met pas fin à son engagement militaire en Bosnie-Herzégovine, sans grand effet.

En janvier 1993, un premier plan de règlement du conflit en Bosnie est proposé par le Britannique lord David Owen, au nom de la Communauté européenne, et par Cyrus Vance, au nom des Nations unies. Les Serbes de Bosnie le refusent, tandis qu’une nouvelle offensive est lancée par les Croates en Krajina, en dépit de la présence sur le terrain de la Forpronu, impuissante. La République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), constituée en avril 1992, menace d’intervenir. Des combats sporadiques se poursuivent tout au long de l’année 1993 et, en octobre, le mandat de la Forpronu est renouvelé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les négociations se poursuivent néanmoins et un accord bilatéral entre la Croatie et la République fédérale de Yougoslavie est signé le 19 janvier 1994, prévoyant le rétablissement des voies de communications et de transport entre les deux pays.

Les Serbes de Croatie continuent néanmoins à détenir près de 30 % du territoire croate et le président serbe, Slobodan Milošević, refuse d’inclure dans l’accord une clause de reconnaissance mutuelle qui aiderait la Croatie dans ses efforts de réintégration des républiques autonomes serbes. Les perspectives d’un règlement pacifique sont compromises par l’élection à la présidence de la Krajina, plus tard au cours du mois de janvier, de Milan Martić, un proche de Milošević, opposé à la réintégration au sein de la Croatie.

En mars 1994, le gouvernement bosniaque, les Croates de Bosnie et la Croatie signent un accord envisageant la création d’une nouvelle fédération croato-musulmane, avec l’éventualité de former une confédération à long terme avec la Croatie. Le statu quo entre les Croates et les Serbes de Croatie se maintient tout au long de l’année, du fait de l’interposition des troupes de la Forpronu entre les forces croates et les régions sous contrôle serbe.

Le plan de paix Z-4 présenté par l’Union européenne, les États-Unis et la Russie en novembre de la même année propose la cession au gouvernement croate de la moitié du territoire contrôlé par les Serbes en Croatie. En échange, les Serbes pourront bénéficier d’une large autonomie régionale dans les territoires qu’ils conserveront. Le plan est rejeté par les deux parties. Les négociations se poursuivent toutefois et, en décembre, un accord est conclu entre le gouvernement croate et les dirigeants serbes de Croatie, visant à la normalisation de la situation dans un pays gravement désorganisé par quatre années de guerre, avec notamment la réouverture de routes importantes à travers les enclaves.

La paix toujours fragile est à nouveau menacée en janvier 1995, lorsque le président Tudjman annonce que le mandat de la Forpronu dans son pays devra s’achever le 31 mars, les troupes de l’ONU devant quitter la Croatie au plus tard au mois de juin. Le gouvernement croate, sous la pression de quelque 300 000 Croates chassés des enclaves serbes, craint en effet que la présence de la Forpronu ne consolide l’emprise des Serbes sur la Krajina et la Slavonie. En mars, Tudjman accepte finalement le maintien d’une force limitée de l’ONU en Croatie pour un mandat renouvelable de six mois.

Pourtant au début du mois de mai 1995, les forces croates traversent les lignes de l’ONU et attaquent l’enclave serbe en Slavonie occidentale. Les Serbes répliquent aussitôt en bombardant Zagreb, mais sont finalement contraints de céder le terrain à l’armée croate. Le territoire reconquis est petit (environ 500 km2 sur les 16 500 km2 contrôlés par les Serbes), mais cette offensive est la plus importante des troupes croates depuis 1991. Elle permet, en outre, à la Croatie de prendre le contrôle de l’autoroute E-70 qui relie Zagreb à Belgrade. La riposte vient des forces serbes de Bosnie, qui attaquent et prennent les « zones musulmanes protégées « par l’ONU, de Srebrenica et de Zepa, se livrant à de nombreux massacres de civils. L’offensive est ensuite dirigée contre l’enclave protégée de Bihač, au nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine. Les Serbes de Krajina se joignent à l’attaque tandis que la Croatie, dans le cadre de son accord avec le gouvernement bosniaque, menace de se joindre au conflit pour protéger les Bosniaques. Au mois d’août, l’armée croate lance une offensive générale contre la partie occidentale de la Krajina qui aboutit à la prise de Knin, la capitale. Un cessez-le-feu conclu le 7 août sous les auspices de la Forpronu met fin provisoirement aux combats dans cette zone, mais les populations serbes se mettent à fuir massivement la région reconquise par les Croates.

5.4.5 La normalisation

En vertu des accords de Dayton de novembre 1995, qui mettent un terme au conflit de l’ex-Yougoslavie, la Slavonie orientale est restituée à la Croatie, permettant à celle-ci de retrouver ses frontières d’origine en janvier 1998. En 1996, elle signe un accord de reconnaissance mutuelle avec la République fédérale de Yougoslavie (août) et est admise au Conseil de l’Europe (novembre), admission controversée en raison de la situation des droits de l’homme et de la législation de la presse en vigueur dans le pays. La Croatie se rapproche de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN et, malgré un contexte régional affecté par l’extension du conflit au Kosovo (juin 1998-juin 1999) et l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie (mars 1999), que d’ailleurs elle approuve, le paysage politique et économique reste relativement stable. Aux élections législatives de janvier 2000, la coalition d’opposition formée par le Parti social-libéral (HSLS) et le parti des sociaux-démocrates (SPD), devance largement la Communauté démocratique croate (HDZ) au pouvoir depuis 1991, et porte à la tête du gouvernement le social-démocrate Ivica Racan.

Élu président en février, Stipe Mesic, du Parti populaire croate, succède à l’autoritaire Franjo Tudjman, décédé en décembre 1999. L’arrivée à la tête de l’État du dernier président de l’ex-Yougoslavie laisse alors espérer une démocratisation du régime et une ouverture vers l’Union européenne. Dans cette optique, l’année 2001 est marquée par la collaboration du pouvoir croate avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), mais aussi par les tensions internes que cela engendre (des manifestations et une crise gouvernementale font suite au transfert de deux généraux croates soupçonnés de crimes de guerre au tribunal de La Haye). En juillet 2002, les présidents croate, bosniaque et yougoslave se rencontrent pour la première fois depuis les accords de Dayton en 1995 et se prononcent en faveur de « rapports de bon voisinage «. En février 2003, la Croatie dépose une demande officielle d’adhésion à l’Union européenne.

Les élections législatives de novembre 2003 voient la victoire de la Communauté démocratique croate (HDZ) avec 33,9 % des suffrages, devant le Parti social-démocrate (SDP) qui recueille 22,6 % des suffrages. Soutenu par une coalition de droite, le leader du HDZ, Ivo Sanader, forme le nouveau gouvernement et affirme que son objectif prioritaire reste l’adhésion à l’UE à l’horizon 2007. Il est conforté en ce sens par l’avis favorable donné par la Commission européenne à l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Croatie en avril 2004. Après avoir ajourné en mars 2005 ses négociations officielles avec la Croatie, à qui elle reprochait de ne pas coopérer pleinement avec le TPIY, la Commission européenne décide de les rouvrir en octobre 2005. Entre temps, au mois de janvier 2005, Stipe Mesic est réélu à la présidence de la République pour un second mandat de cinq ans, avec 66 % des suffrages. En 2007, les élections législatives sont remportées par le HDZ devant le SDP – Ivo Sanader est reconduit comme Premier ministre –, dans un contexte marqué par des succès majeurs en politique étrangère. La Croatie est en effet élue membre du Conseil de sécurité de l’ONU (octobre 2007) et elle obtient le statut de candidat à part entière à l’OTAN (avril 2008).

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