Devoir de Philosophie

CROISSANCE, DEVELOPPEMENT ET CHANGEMENT SOCIAL

Publié le 24/11/2010

Extrait du document

CROISSANCE, DEVELOPPEMENT ET CHANGEMENT SOCIAL

I)              La Croissance

 

A)  Le PIB

 

1)    Définitions

 

Pour mesurer la croissance économique, on utilise le PIB, on regarde plus précisément le taux de croissance.

 

Définition de la croissance :

La croissance économique au sens large désigne l'augmentation des biens et services produits dans une économie sur une période donnée. Selon la définition plus restreinte de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels «

 Cela s’oppose à l’expansion économique qui s’observe sur une courte période du cycle.

 

Cycle économique : Bien que les alternances de phases de hausse et de baisse de l'activité économique ne soient pas systématiquement régulières et périodiques, ces auteurs ont utilisé le terme « cycle « pour désigner ces fluctuations.

C'est ainsi que les économistes américains Arthur Burns et Wesley Mitchell du National Bureau of Economic Research ont apporté en 1946 dans leur ouvrage Measuring Business Cycles une définition du cycle : « un cycle est composé d'expansions qui se produisent à peu près en même temps dans de nombreuses branches, suivies de récessions, de contractions et de reprises tout aussi généralisées qui se rejoignent dans la phase d'expansion du cycle suivant

 

 

 

 

 

 

 

 

Le PIB : Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique très usité, qui mesure le niveau de production d'un pays. Il est défini comme la valeur totale de la production interne de biens et services dans un pays donné au cours d'une année donnée par les agents résidents à l’intérieur du territoire national. C'est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un pays donné. On parle parfois de production économique annuelle ou simplement de production.

 

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l'Etat (Taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) ;

PIB = Somme des Valeurs Ajoutées Hors Taxe + Taxe sur Valeur Ajoutée + Droits de Douanes

 

Afin que cet indicateur soit plus pertinent, on distingue PIB réel  et PIB nominal.

Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB en tenant compte des variations des prix, c'est-à-dire de l'inflation. Le PIB réel a l'avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et services. C’est la valeur utilisée lorsque l’on mesure la croissance du PIB.

En effet, on ne peut pas savoir uniquement en observant le PIB nominal (en valeur), si la hausse de l'indicateur provient d'une hausse des prix, d'une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.

 

2)    Le PIB, indicateur imparfait

 

Le PIB ne tient pas compte de l'auto - production (ou auto - consommation), c'est-à-dire les richesses produites et consommées au sein-même des ménages : par exemple les fruits d’un verger qui sont auto-consommés, ou la production domestique (activités domestiques des femmes au foyer par exemple).

Le travail au noir est mal mesuré, mais sa valeur ajoutée est estimée et incluse dans le PIB.

Le bénévolat, qui est un service non marchand, est très mal mesuré (la valeur ajoutée étant comptabilisée essentiellement à partir des coûts de personnel, lesquels sont par nature insignifiants dans les activités bénévoles)

 

Par définition, il ne tient pas compte de la valeur estimée des actifs et passifs (le patrimoine) publics et privés ; il ne mesure donc pas les externalités positives ou négatives qui font évoluer cette valeur et qui contribuent donc à un gain ou à une perte de moyens. Par exemple, il ne prend pas en compte les ressources naturelles ou minières du pays. Dans le cas d'une production polluante, suivie d'un processus de dépollution, on comptabilise deux productions, pour un résultat global nul.

Dans le cas d'une catastrophe naturelle (ouragan, tremblement de terre), le PIB ne comptabilise les destructions d'actifs (maisons, routes…) qu'indirectement, à la hauteur de l'impact sur la production (donc moins que la perte nette des actifs). En revanche, le PIB prend en compte les reconstructions qui font suite à la catastrophe (souvent financées par des aides nationales ou internationales). Considérer cette prise en compte comme un défaut est discutable : la capacité à faire face à une catastrophe naturelle constitue bien une richesse économique, qu'il semble donc normal de comptabiliser (au même titre que la santé par exemple).

Un pays qui investit à l'étranger (le Japon) tend à diminuer son propre PIB pour augmenter celui du pays débiteur (les États-Unis) ; inversement un pays exportateur net (le Japon, encore) produit pour des consommateurs étrangers et augmente ainsi son propre PIB.

Il est délicat de chiffrer la contribution réelle des services non marchands et de l'administration publique à la richesse économique, la pratique étant d'intégrer simplement leurs coûts au PIB, en l'absence de produits matérialisés par des facturations.

De plus, il ne tient pas en compte es inégalités sociales : si l’on l’utilise comme PIB/Tête si l’on utilise pour mesurer le niveau de vie.

 

Le PIB n'est pas un indicateur du bien-être, de bonheur, ou de qualité de vie. Ainsi certaines consommations font gonfler le PIB alors que de toute évidence elles ne reflètent pas une amélioration du bonheur des habitants – par exemple une hausse des achats de médicaments anti-dépresseurs.

 

Ainsi, John Maynard Keynes revendiquait-il explicitement de pouvoir employer les chômeurs à creuser des trous et d'autres chômeurs à les reboucher. Il escomptait ainsi réduire le chômage et, par le biais du multiplicateur, favoriser la croissance du PIB. Frédéric Bastiat décrivait une autre limite de la mesure de la richesse avec son sophisme de la vitre cassée publié en 1850. Prenant l'exemple d'une vitre, il montrait que la société s'appauvrissait de la valeur de cette vitre quand celle-ci était brisée. Il concluait « la société perd la valeur des objets inutilement détruits «, ou « destruction n'est pas profit. « Dans \"Qu'est-ce que la richesse ?\" (Flammarion, 1999, réédité sous le titre \"Au-delà du PIB\"), Dominique Meda a attiré l'attention sur les nombreuses limites du PIB. Reprenant à leur compte ces réflexions Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice écrivent de manière imagée que « si un pays rétribuait 10% des gens pour détruire des biens, faire des trous dans les routes, endommager les véhicules, etc., et 10% pour réparer, boucher les trous, etc., il aurait le même PIB qu'un pays où ces 20% d'emplois (dont les effets sur le bien-être s'annulent) seraient consacrés à améliorer l'espérance de vie en bonne santé, les niveaux d'éducation et la participation aux activités culturelles et de loisir. «

Pour toutes ces raisons, l'accent est davantage mis sur les évolutions du PIB – c’est-à-dire sa hausse (plus communément appelée croissance économique) ou sa baisse (récession économique lorsque la baisse est prolongée sur plusieurs périodes), plutôt que sa valeur absolue. La comparaison d'une année à l'autre permet alors d'atténuer les erreurs puisque ce qui est oublié une année (le travail au noir notamment) l'est aussi l'année suivante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B)   La croissance sur très grande période

 

A l’échelle de l’histoire de l’humanité, la croissance est un phénomène très récent (fin du XVIII siècle), cela avec la révolution industrielle.

 

 

 

Historique :

Les historiens s’accordent généralement sur le fait que le niveau de vie des êtres humains sur l’ensemble du globe n’a que peu évolué depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle (entre l'an 0 et l'an 1000 l'économie mondiale aurait même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale entre le Xe et XIIIe siècles, annulée par les épidémies et les famines du XIVe et XVe siècles. La croissance économique est donc un phénomène récent et géographiquement limité.

 

La première société à connaître un phénomène de croissance est, au XVIIe siècle les Pays-Bas. Comme le note Henri Lepage en reprenant les analyses de Douglass North, « pour la première fois dans l'histoire connue de l'humanité, un pays se trouvait en mesure d'offrir un niveau de vie croissant à une population croissante, et cela un siècle avant que se manifestent les premiers signes réels de la Révolution industrielle «

Le phénomène s'est ensuite progressivement étendu; la phase de développement économique depuis la montée en puissance de l'économie de marché au XIXe siècle n'a aucun précédent historique. Après le XVIe siècle, on constate des périodes de croissance économique, mais éphémères et marginales. Les conditions de vie au XVIIIe siècle étaient pratiquement semblables partout, ou du moins nous semblent-elles semblables dans la mesure où elles étaient très inférieures à ce que nous connaissons. On estime que la croissance globale de l'économie entre 1500 et 1820 n'est que d'un trentième de ce qu'elle a été depuis. Les revenus en Europe ont plus que décuplé. L'Asie accélère aussi son rythme de croissance depuis un demi siècle : le niveau de vie en Chine a été multiplié par six et celui du Japon par huit.

Cependant, au XIXe siècle le développement économique fut apparemment dans les faits assez paradoxal, entrainant des bouleversements sociaux avec l'exode rural par exemple.

 

 Croissance des principaux pays sur les périodes 1990-1998 et 2000-2006

Il faut dire ici que le niveau de vie et le développement n'ont commencé à être observés qu'au XIXe siècle, si bien qu'il est difficile, faute de données, de faire une comparaison entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Ce que l'on sait, c'est qu'en France, la Révolution Française eut lieu dans un contexte de quasi-famine dans les campagnes, alors que tout le monde avait à manger au XIXe siècle. Peu avant la Révolution Française, des observateurs avaient par exemple vu près de Chartres de nombreux hommes brouter de l'herbe comme les chevaux, n'ayant aucun autre moyen de subsistance. L'exode rural du XIXe siècle a rendu la pauvreté manifestement plus visible, mais certainement pas plus grande.

En 1913, le PIB/h français était de 3.485 $6 (dollars internationaux 1990). En 1998, il était de 19.558 $. Le taux de croissance moyen du PIB/h était donc de 2,0% sur cette période. S'il avait été de 1,0%, le niveau de vie aurait été de 8.199 $ en 1998, soit un peu moins que le niveau de vie réel de l'Uruguay (8.314 $).

 

 

II° Le Développement ne se confond pas avec la croissance

 

A)  Un concept polysémique

 

1)    Développement économique

 

Le développement économique fait référence à l'ensemble des mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires...) que peut connaître une zone géographique (monde, continent, pays, région..).

 

Il ne doit pas être confondu avec la simple croissance économique. Celle-ci est habituellement nécessaire ou consécutive au développement mais elle n'en est qu'un aspect. Il existe même des zones en croissance par simple inertie de tendance ou sous l'effet de dopants artificiels de types dits keynésiens, sans pour autant connaître les transformations de structure et la « destruction créatrice « propres au développement, qui assurent sa pérennité. Cela peut conduire à un épuisement des ressorts de la croissance. On peut alors retrouver le phénomène de cycle de vie (de l'émergence à l'expansion puis au plafonnement et enfin au déclin) étudié en marketing.

Le développement économique nécessitant notamment de la création de richesses, on associe développement économique et « progrès «, puisqu'il entraîne, généralement, une progression du niveau de vie des habitants. On parle alors d'amélioration du bien-être social (au sens économique).

 

Exemples d’évènements liés au développement économique

-Structure démographique : transition démographique

- économie : tertiairisation, progrès technique, concentration

- Social : assistance et assurance, moyennisation

- Mentale : individualisme

 

 

2)    Développement humain et durable

 

La notion de développement humain est apparue à titre de parallélisme avec la notion de développement économique. Elle considère que le bien-être des humains ne se résume pas à l'économie et aux revenus. Le Rapport mondial sur le développement humain du PNUD est la publication annuelle la plus importante sur ce sujet. Parallèlement, cette notion qui cherche à inclure le « bien-être «, et pour certains le « bonheur « s'appuie sur les articles 22 et suivants de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.

 

On pourrait dire que le développement humain consiste en la satisfaction des besoins recensés par Abraham Maslow dans sa pyramide des besoins.

Pour mesurer le développement humain d'un pays, l'ONU utilise l'indice de développement humain (IDH), basé sur l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'études, le taux d'alphabétisation des adultes, et le niveau de vie. On peut en effet noter que :

▪ le développement humain ou économique ne dépend ni uniquement du PIB, ni uniquement des richesses naturelles du pays : le Japon ne possède que peu de richesses et est jugé très développé. Certains pays très riches en pétrole ou minerais restent au contraire peu développés ;

▪ le développement humain va de pair avec la démocratie

▪ la démocratie est un système imparfait mais a priori auto-correctif sur le long terme (une politique inefficace est sanctionnée par les élections) ;

▪ les systèmes démocratiques sont en général plus stables, et propices au développement humain ;

▪ les systèmes démocratiques mettent en place pour la plupart des systèmes de redistributions des richesses et des services publics d'éducation et de santé ;

- les pays les plus développés au sens humain sont aussi les plus développés au sens économique, mais les pays à forte croissance économique n'améliorent pas nécessairement la qualité de vie de la population, notamment en créant de grandes disparités (comme la Chine), et restent donc humainement peu développés.

 

La Banque Mondiale utilise le PIB/Tête pour mesurer le développement : cela semble assez incomplet, compte tenu des imperfections du PIB.

 

L’IDH a été mis en place par l’économiste et philosophe Amartya Sen :

Amartya Kumar Sen (Ômorto Kumar Shen) (né le 3 novembre 1933 à Santiniketan, Inde), est un économiste. Il a reçu le « prix Nobel « d'économie en 1998, pour ses travaux sur la famine, sur la théorie du développement humain, sur l'économie du bien-être, sur les mécanismes fondamentaux de la pauvreté, et sur le libéralisme politique.

De 1998 à 2004, il a été directeur du Trinity College à l'Université de Cambridge, devenant ainsi le premier universitaire asiatique à diriger un des collèges d'Oxbridge. Amartya Sen est aussi partie prenante dans le débat sur la mondialisation. Il a donné des conférences devant les dirigeants de la Banque mondiale et il est le président honoraire d'Oxfam.

Parmi ses nombreuses contributions à l'économie du développement, Sen a fait des études sur les inégalités entre les hommes et les femmes, qu'il dénonce en utilisant toujours un pronom féminin pour se référer à une personne abstraite. Il est aujourd'hui professeur universitaire Lamont à l'Université Harvard. Les livres d'Amartya Sen ont été traduits en plus de trente langues.

 

 

 

Le PNUD utilise aussi l’IPH et l’ISDH

 

IPH : Un indicateur de pauvreté humaine (IPH) est un indice permettant de caractériser le niveau de pauvreté d'un pays. Il a été créé par le PNUD (programme des nations unies pour le développement).

La pauvreté est essentiellement estimée par le nombre de personnes vivant avec un revenu en-dessous d'un niveau dit « de pauvreté «, qui est en 2002 de 2 USD par jour. D'autres niveaux de pauvreté sont fixés à 1, 4 et 11 USD par jour, ce qui permet d'affiner l'analyse ; le niveau de revenu de 1 USD par jour est appelé « niveau d'extrême pauvreté «.

ISDH : L'Indice sexospécifique du développement humain ou ISDH est un indice statistique composite (sans unité). Il se rapproche de l'Indice de développement humain (IDH). Il est compose des mêmes variables que l'IDH mais tient compte des inégalités entre hommes et femmes.

Il compte comme critères l'espérance de vie à la naissance des populations féminines et masculines, le taux d'alphabétisation et de scolarisation des hommes et des femmes et la part estimée des revenus du travail pour les hommes et les femmes.

 

B)   La croissance n’est pas toujours au service du développement.

 

En France, comme dans d’autre pays développés, la croissance a permis à une large majorité de la population d’améliorer considérablement leur niveau de vie.

ð    équipement en technologie, en électroménager etc… meilleur alimentation…

ð    Le PIB/ habitant a augmenté de 60% entre 1973 et 2004, le PA du SMIC a augmenté plus vite que le revenu moyen=> il y a eu un partage de la valeur crées : les riches ne sont pas les seuls a bénéficier de la croissance

 

Il y a cependant des « oubliés « de la croissance : les sans-emplois travailleurs pauvres, et autres ne connaissent pas cette amélioration.

La croissance a aussi créée des déséquilibres chez l’homme, comme nous le montre Durkheim : criminalité, suicide, vote pour des hommes populistes…

Pour Durkheim, le suicide est un indicateur de désintégration sociale

 

Certains pays, comme les pays vivants des ressources pétrolières, connaissent une forte croissance mais pas de développement : seule une nomenklatura profite de façon démesurée de la croissance du pays, au détriment de l’immense majorité.

En voici les caractéristiques :

ð faible progrès du revenu/tête

ð inégalités très fortes

ð soumission féminine

ð absence de démocraties

 

La production économique engendre dans certains cas des perturbations dans les équilibres écologiques. Augmenter la production de biens matériels ou le transport (pour répondre à l’accroissement démographique par exemple) peut aggraver ces perturbations.

Le réchauffement climatique amène l'ensemble des économies du monde à prendre en compte leurs émissions de gaz à effet de serre et à rechercher au maximum une « croissance propre « (la communauté internationale envisage la mise en place de contraintes collectives, comme le protocole de Kyoto).

 

 

Les critiques de la croissance insistent enfin sur les déséquilibres qui peuvent naître de la croissance : bouleversements sociologiques, politiques et écologiques.

Ainsi, les exodes ruraux ou les nouveaux moyens de transport ont entrainé un exode rural et des transformations urbanistiques majeures, qui changent durablement les rapports sociaux.

 

De plus, certains critiques considèrent que la croissance bénéficie surtout à une minorité qui tire profit de cette augmentation de productivité, alors que la majorité subit ces transformations de façon souvent traumatique (car les impacts sur l'environnement socio-familial peuvent être dramatiques dans certains cas), et ne retire aucun bénéfice ni en niveau de vie, encore moins en qualité de vie, de la croissance économique.

 

III)          Le changement social

 

1)    Le changement social et le développement

 

Définition du changement social : transformation durable des structures, du fonctionnement de l’organisation sociale de la culture d’une société

 

Principales tendances du changement social dans les sociétés modernes :

-       Allongement de la scolarité

-       Hausse du temps libre

-       Moyennisation et montée des classes moyennes

-       Tertiairisation de l’économie

-       Revalorisation du statut de la femme

-       Recul du mariage et individualisme des mœurs

-       Baisse de la fécondité

 

On peut noter que certaines inventions ont bouleversé les sociétés et provoquent donc des changements sociaux.

Par exemple, l’horloge mécanique a permis la sécularisation (l’église ne rythme plus les journées) et révolutionnée nos comportements en provoquant la recherche de la productivité et l’autonomie.

 

L’individualisme est né au cours de la Renaissance

L'individualisme est une conception politique, sociale et morale qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur de l'individu par rapport à ceux du groupe et de la communauté. Il prône l'autonomie individuelle face aux diverses institutions sociales et politiques (la famille, le clan, la corporation, la caste...) qui exercent sur lui certaines règles. Il s'oppose ainsi à l'obligation du groupe envers lequel l'individu a des devoirs. Il ne faut cependant pas confondre individualisme et égoïsme à courte vue. Car si l'égoïste ne considère que ses intérêts personnels, l'individualiste considère l'intérêt des individus et non le sien uniquement. Par exemple, faire partie d'une organisation n'est pas incompatible avec le principe d'individualisme.

L’homme tend donc à devenir maître de ses choix.

 

 

 

 

 

 

 

2)    La diversité des modèles d’interprétation

 

Parmi les auteurs classiques, Tocqueville, Marx et Weber, différentes théories expliquant les facteurs de changements sociaux apparaissent.

ð     Weber met l’accent sur l’éthique protestante qui serait reliée avec l’esprit du capitalisme. En effet, selon lui, des caractéristiques du protestantisme, telle que l’ascétisme et la rigueur sont des qualités pour le capitaliste.

 

Pour appuyer sa thèse Weber a une démarche empirique partant d’un constat statistique :

-Les protestants travaillent mieux et gagnent plus que les catholiques dans les régions avec une population mixte;

 

-Certaines familles, villes et régions étaient déjà riches avant la réforme protestante. Elles se tournèrent plus tôt vers les églises réformées.

 

=>Pour Tocqueville, les sociétés démocratiques tendent vers l’égalité et donc l’inégalité deviendrait insupportable. Cela conduirait les individus à se préoccuper de leu bien être plutôt que l’intérêt général.

 

Selon Tocqueville, il y a donc trois notions d’égalité. Ces 3 concepts d’égalité sont complémentaires.

• Égalité juridique : égalité des droits quelque soit l’individu. A partir du moment où il est citoyen, il a des droits.

• Égalité des chances : on part du principe qu’il y a des inégalités économiques et sociales (Ex : inégalités ne faisant que refléter des différences de mérite ou encore des inégalités profitables à tous cf Rawls). Elles sont supportables à condition qu’il y ait  égalité des chances, autrement dit équité. (Équité : donne plus de moyens à ceux qui en ont le plus besoin) (Discrimination positive). L'égalité des chances se traduit par la mobilité sociale : que l’individu soit riche ou pauvre, il a les moyens de réussir. Cette égalité des chances correspond à la suppression des distinctions d’ordre ou de classe, à la fin de l’hérédité des positions sociales et à la possibilité donnée à chacun d’accéder à toutes les professions, à toutes les dignités et à tous les honneurs

 EX : Le mythe du \"self-made-man \" aux États-Unis.

•    Égalité des conditions : Égalités des statuts c’est à dire que l’on fait référence à la fois à des éléments économiques et à des éléments sociaux (accès à la culture, aux diplômes, à l’emploi, à l’espérance de vie). L'égalité des conditions est compatible avec l'inégalité des revenus.

Pour Tocqueville, cette marche vers l'égalité s'accompagne de 2  mouvements :

• Plus d’\" homogénéisation \" de la société :  une classe moyenne se développe grâce à la démocratie

• Plus  d’individualisme : Tocqueville explique que la  montée de l’individualisme est potentiellement  dangereuse pour la démocratie.

 

Avec la montée de  l’égalité des conditions, les individus ont tendance  à se replier sur eux-mêmes et à ne plus s’intéresser  à l’action collective, à la politique… Petit à  petit, les contrepouvoirs au gouvernement ont tendance à disparaître, et ceux qui ont le pouvoir en ont de plus en  plus : risque de despotisme.

 

ð La thèse de Marx est bien différente

Selon Marx, le changement social passe par la lutte des classes, qui est le moteur de l’histoire. Chaque société est supposée connaître une succession d’étapes, chacune se caractérisant par un mode de production spécifique mais qui dans tous les cas de figure est à l’origine d’une césure entre dominants et dominés. Cette opposition conduit à la lutte, le système éclate lorsqu’elle devient exacerbée. Dans le cadre des sociétés capitalistes, la lutte découle de la confrontation entre la bourgeoisie seule détentrice des moyens de production et le prolétariat, détenteur de sa seule force de travail.

 

Depuis le 19ème siècle, les conflits de travail ont beaucoup marqué le changement social. Les conflits ont permis des progrès significatifs dans l’amélioration des conditions de vie, de travail, de la durée du travail, des droits sociaux. Les conflits de travail sont profondément liés au mouvement ouvrier et à sa représentation au sein des syndicats. Temps forts du changement social :

 

• 1936 : congés payés

• 1945 : comité d’entreprise et sécurité sociale

• 1950 : SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). Il devient le SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance) en 1970

• 1968 : section syndicale dans les entreprises et 4ème semaine de congés payés

• 1982 : lois Auroux

 

 

 

 

 

Liens utiles