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D'Annunzio et Fiume

Publié le 22/02/2012

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annunzio
« La plus italienne des villes d'Italie, aujourd'hui plus italienne que Vérone ou Pise ou Perouse ou tout autre commune insigne, était perdue pour nous, sous la menace de toutes les profanations et de toutes les violations. J'étais malade dans mon lit. Je me suis levé pour répondre à l'appel. Les forces ne m'ont pas abandonné. Moi et mes compagnons, nous avons tous obéi à l'esprit, et par lui nous avons surmonté tout empêchement et toute misère. L'esprit a accompli le prodige. En quelques heures, je me suis emparé de la ville, du territoire, des navires et d'une partie de la ligne d'armistice. Les soldats envoyés contre moi avec les armes passent de mon côté avec les armes. La contagion de l'ardeur et de la générosité est soudaine. Fiume n'est qu'une forge d'héroïsme, comme jadis le mont Grappa. Les héros viennent respirer ici l'élément même de leurs âmes. Les blessés, les mutilés, les aveugles accourent pour offrir tout ce qui leur reste. Tous les combattants sans reproche sont attirés par ce feu qui jamais ne faiblit. Les cicatrices flamboient. Le drapeau est hissé à la cime de la volonté humaine et surhumaine de souffrir, de lutter, de résister (...). On connaît désormais la passion de Fiume. Il y a des confesseurs et des martyrs. Toute démonstration et toute récrimination seraient aujourd'hui inopportunes et vaines. Je suis décidé à tenir et à défendre la ville jusqu'au bout, avec toutes les armes. Nous sommes prêts à mourir de faim dans ses rues, à nous ensevelir sous ses ruines, à brûler dans sesmaisons incendiées, à nous moquer de toutes les menaces et à braver en riant les morts les plus cruelles ».

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