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Dans l?extrait de l?Ethique de Nicomaque d?Aristote, l?auteur traite du ou des mobiles de l?action. En effet, les actions humaines ne sont pas toutes du m?me ordre, et n?ont pas toutes les m?mes mobiles ; le texte cherche ? apporter des ?l?ments de r?ponse ? la question suivante : quels sont les ressorts, les m?canismes, les mobiles de l?action ? Qu?est-ce qui pousse les hommes ? agir ? Nous ?tudierons dans un premier temps l?opposition faite entre l?impulsion (volontaire) et la d?lib?ration int?rieure (soit le choix) : les actes soudains seraient l?oppos? des actes r?fl?chis, car le choix est contraire aux impulsions, aux sentiments, qui sont hors de notre contr?le ; le libre choix est en effet le fruit de la ma?trise de soi. Dans un deuxi?me temps, nous verrons que malgr? cette opposition, la volont? et le libre choix sont compl?mentaires : la volont? concerne l?objectif de notre action et le choix concerne les moyens d?atteindre cet objectif, car ? le choix s?exerce sur ce qui d?pend de nous ?. La premi?re phrase du texte illustre l?id?e suivante : les actions impulsives, d?cid?es dans l?urgence et sans r?flexion approfondie sont volontaires ; nous sommes en effet conscients de ce que nous sommes sur le point de faire. Mais on ne prend pas le temps d?y r?fl?chir, et de peser le pour et le contre : soit de faire un ? choix d?lib?r? ? entre ce que nous sommes sur le point de faire et une action autre. On ne choisit donc pas d?lib?r?ment d?agir comme nous sommes sur le point de faire ; c?est notre volont? qui nous pousse ? agir. Ainsi, ces actions impulsives qu?Aristote nomme ? actes soudains ?, s?opposeraient par d?finition aux actes r?fl?chis ; les actes r?fl?chis sont le fruit d?une r?flexion approfondie, d?une d?lib?ration personnelle entre ce qui conviendrait le mieux et ce qui conviendrait le moins de faire. On se pose un probl?me ? soi-m?me : on ?tablit les besoins, les cons?quences des actions que l?on met en concurrence entre elles, pour ensuite peser le pour et le contre, et finir par ?lire l?une d?entre elles afin d??carter la ou les autres options. Aristote oppose donc la volont? et le libre choix par le biais des actions qu?ils entra?nent respectivement. Prenons l?exemple suivant : Je suis en ce moment m?me devant mon ordinateur, en train de taper sur mon clavier afin d??laborer du mieux que je le peux mon explication de texte de philosophie. C?est bel et bien une action ; quel a donc ?t? le mobile de cette action ? Est-ce un ? acte soudain ? ou un acte r?fl?chi ? Dans le cas pr?sent, c?est bien ?videmment la premi?re r?ponse qui est la bonne ; ma volont? de faire ma philosophie ?tant terriblement puissante, je me suis jet?e devant mon ?cran afin de faire mon travail, sans r?fl?chir r?ellement au reste de mes obligations journali?res. J?aurais en effet pu prendre un temps de r?flexion, pour solliciter ma raison, et faire ce qu?il convenait le mieux de faire : j?aurais pu faire un choix entre la r?daction de mon devoir de philosophie, source d?auto satisfaction et de plaisirs in?galables, et la d?gustation d?un go?ter copieux au coin d?un feu de bois, imp?ratif pour tenir jusqu?au repas du soir ; mais je n?ai pas fait ce libre choix, car j?ai c?d? ? ma volont? et ? mon impulsion du moment, ne me posant pas de questions ? propos des cons?quences de ce caprice sur le bon fonctionnement de mon estomac et l??tat frigorifi? de mes doigts de pieds. Selon Aristote, j?ai donc ? ex?cut? volontairement ? l?acte de faire ma philosophie, mais je n?ai pas fait de ? choix d?lib?r? ?. Pour suivre l?ordre de la pens?e d?Aristote, l?id?e suivante concerne la contradiction, le contraire de ce ? choix ? ; pour le philosophe, le choix est d?ordre rationnel, ?tant donn? qu?il ne peut exister que gr?ce ? la raison. Son contraire est donc tout ce qui rel?ve de l?ordre de l?impulsif, du sentimental, de la sensibilit?, soit finalement de notre affectivit?, de notre ?motivit? : c'est ce qu'il nomme ? d?sir ?. Cela est donc par d?finition hors de notre contr?le : nous ne pouvons pas contr?ler nos humeurs, nos &eacu...