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Dauphiné.

Publié le 20/04/2013

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Dauphiné. 1 PRÉSENTATION Dauphiné, région et ancienne province du sud-est de la France qui s'étend du Rhône aux Alpes, entre la Savoie, au nord, et le comtat Venaissin et la Provence, au sud. 2 GÉOGRAPHIE Le Dauphiné appartient à trois aires géographiques distinctes -- les Préalpes, le couloir Rhôdanien et la Provence -- et se compose de deux ensembles naturels très contrastés -- le Bas-Dauphiné, pays des basses vallées du Rhône, du Valentinois et du Viennois, et le Haut-Dauphiné, plus montagneux avec le Champsaur, l'Embrun, l'Oisans et le Briançonnais. 3 HISTOIRE 3.1 De la conquête romaine au Saint Empire romain germanique Le Dauphiné est conquis au IIe siècle av. J.-C., sur les Allobroges au nord et les Voconces au sud, par les Romains qui y fondent la Viennoise et la Narbonnaise. Après la chute de l'Empire romain (fin du Ve siècle), la région devient la partie la plus méridionale du royaume des Burgondes et intègre, successivement, les territoires des rois mérovingiens puis carolingiens, l'éphémère deuxième royaume de Bourgogne, également appelé royaume d'Arles (933), et le Saint Empire romain germanique. 3.2 Apparition et avènement du Dauphin : XIe-XVe siècles En 1029, la partie méridionale du comté de Viennois devient une possession de Guigues Ier, comte d'Albon, qui acquiert le Briançonnais en 1040 puis le Grésivaudan en 1050. Guigues IV Dauphin (1133-1142) est le premier à porter ce second prénom qui devient par la suite le titre des comtes de Viennois. À la dynastie d'Albon succède la dynastie bourguignonne du Dauphiné (1162-1281), puis celle de La Tour du Pin (1281-1349), dont les seigneurs prennent le titre de Dauphin de Viennois, donnant leur nom à leur domaine qu'ils agrandissent peu à peu. En 1346, le dernier Dauphin de Viennois, Humbert II (1333-1349), sans héritier, vend ses biens au roi de France Philippe VI de Valois (1328-1350) contre la somme de 200 000 florins par le traité de Romans (30 mars 1349), à la condition que le gouverneur de ses terres soit le fils aîné du roi de France. La province est immédiatement attribuée au duc de Normandie, le futur Charles V, fils de Jean II le Bon et petit-fils de Philippe VI. Le Dauphiné est par la suite l'apanage traditionnel de l'héritier du trône de France qui porte dès lors le titre de Dauphin. Charles V crée en 1357 les états provinciaux, qui prennent une certaine importance et règlent notamment, par le traité de Paris (5 janvier 1355), le contentieux frontalier avec le duché de Savoie ; celui-ci reçoit le Faucigny en échange d'enclaves savoyardes dans le Dauphiné. Le roi doit cependant repousser les tentatives expansionnistes du duc de Savoie et du prince d'Orange pendant la guerre de Cent Ans, mais obtient, parallèlement, le Valentinois et le Diois (1419). 3.3 Le Dauphiné au sein de la couronne de France Le Dauphiné reste indépendant de la couronne de France jusqu'au règne de Louis XI (1461-1483), qui inaugure une nouvelle politique royale en conservant l'administration de la province après avoir mené une politique d'indépendance de son apanage, où il est le premier Dauphin à résider effectivement. Cependant, l'union officielle à la couronne de France n'est proclamée qu'en 1560. Devenu une étape et un cantonnement militaire sur la route de l'Italie, où les prétentions des Français se font grandissantes, le Dauphiné est également un foyer du protestantisme lors des guerres de Religion (1562-1598) ; touchée par la Réforme dès 1523, la région est le théâtre de violents combats en raison de la présence d'une forte communauté huguenote dirigée par de redoutables hommes de guerre, tels que le baron des Adrets ou Lesdiguières, gouverneur de la province sous Henri IV. Les états du Dauphiné sont ensuite suspendus et un intendant nommé dans la province en 1630. Sous le long règne de Louis XIV, la province est envahie par la Savoie à la suite des guerres de la ligue d'Augsbourg et de la succession d'Espagne. La révocation de l'édit de Nantes provoque le départ de la majeure partie des protestants. 3.4 La Dauphiné et la Révolution française Le XVIIIe siècle constitue une période de prospérité et de croissance économique pour le Dauphiné, dont la bourgeoisie prend la tête du mouvement de contestation qui aboutit à la Révolution française : le 21 août 1787, la province est la première à réclamer la tenue des états généraux ; la journée des Tuiles, le 7 juin 1788, témoigne d'une réaction populaire aux réformes du garde des Sceaux, Chrétien François de Lamoignon ; enfin, lors de l'assemblée de Vizille, le 21 juillet 1788, les trois ordres réunis réclament le rétablissement des parlements et la réunion des états généraux. Les députés dauphinois tels Barnave et Mounier figurent parmi les acteurs importants de la Révolution, puisqu'en tant que membres de l'Assemblée constituante, ils votent la division administrative du Dauphiné en trois départements : la Drôme, l'Isère et les Hautes-Alpes, dont les chefs-lieux sont respectivement Valence, Grenoble et Gap.

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