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De L'Amitié, livre I chapitre XXVIII de Les Essais de Montaigne

Publié le 22/10/2010

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montaigne

 

Le passage choisit est le second paragraphe de De L’Amitié, livre I chapitre XXVIII de Les Essais de Montaigne. Montaigne était un humaniste du XVIème siècle dont la langue maternelle était le latin. Très friand de littérature antique, il n’est donc pas sans connaître les lettres de Sénèque à son amis Lucius. Il s’en inspire pour rendre hommage à son ami de toujours La Boétie au cœur du premier ouvrage de Les Essais publiés en 1580. Cet ouvrage propose une réflexion sur l’amitié. Montaigne en tant qu’essayiste, approfondit l’idée commune de l’amitié en s’appuyant sur son expérience personnelle avec La  Boétie. Alors, en quoi le second paragraphe de l’œuvre relève-t-il du texte argumentatif ? Nous analyserons les procédés et la méthode qu’utilise Montaigne pour argumenter. 

Cet extrait se distingue des autres car au début du texte, il marginalise son amitié, démontre  la singularité de sa relation avec La Boétie par la phrase « En l’amitié, de quoi je parle, «  (ligne 8). Cette phrase établit une sorte de « pacte autobiographique « et indique que Montaigne va s’appuyer sur sa propre expérience dans l’argumentation qu’il introduit. Ceci indique également de façon certaine, que l’argumentation va se traduire par un procédé de persuasion, car Montaigne cherche à modifier l’idée reçue de l’amitié du destinataire en jouant sur la psychologie, les émotions et les sentiments. Il utilise durant le texte des figures de style tel que des métaphores et des parallélismes ligne 11 « la couture qui les a jointes «. Cette métaphore est fondamentale dans ce passage car elle représente l’harmonie, la fusion qu’évoque cette amitié pour le locuteur. 

Le lexique observé relève plutôt de l’amitié, de l’amour : « se mêlent « (ligne 9), « aimait « (ligne12), « jointes « (ligne 11) etc. On remarque également que les temps verbaux utilisés sont le présent et l’imparfait. Le présent indique dans une argumentation la coprésence entre locuteur et destinataire, ce procédé est utilisé dans le but de persuadé le destinataire. Quant à l’imparfait, il prend une valeur durative ligne 12 « je l’aimais «. Mais il prend aussi une valeur itérative qui évoque la répétition ligne 13 « parce que c’était lui parce que c’était moi «, cette phrase aux allures de proverbe est une sentence qu’il donne à son amitié, c’est une évidence.

Enfin, il s’agit bien d’un texte argumentatif qui relève de la persuasion. C’est un court texte mais très riche en procédés et en figures de style.

 

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