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Degas: Femmes à la terrasse d'un café le soir

Publié le 09/01/2011

Extrait du document

degas

Avant toute chose, il faut poser l’œuvre à étudier, il s’agit d’un pastel sur monotype, de 41*60 centimètres, cette œuvre est exposée Paris, au musée d’Orsay, exposée pour la première fois à Paris., et réalisé en 1877.

À présent, il semble judicieux de porter à notre connaissance quelques considérations biographiques concernant la vie de Degas. Edgar Degas, de son vrai nom Germain Edgar de Gas naît à Paris en juillet 1834 dans une grande famille noble de banquiers, aisée et cultivée. Sa mère était créole, originaire de la nouvelle-Orléans, et son père, amateur d’art, permit à son fils d’aménager un atelier dans sa propre maison. Degas fréquenta l’atelier Banias et le Louvre où il s’exerce à copier des œuvres de Gorga, Rembrant…

Þ   Il prend des cours chez Lamothe disciple d’Ingre pour qui il vouait un véritable culte

Þ   Il étudie au Beaux-arts où il fera la connaissance de ce dernier. Mais il se lasse vite de l’enseignement  académique, et ne se présente pas au concours pour la villa médicis. Toute fois, il y séjournera, à ses frais, en 1859, et étudiera les œuvres du quattrocento (la peinture italienne (15ème siècle) du quattrocento quitte la rigueur géométrique pour adopter une manière douce, adaptée à des thèmes plus ou moins ésotériques issus de la mythologie gréco-romaine, et incarnée de manière emblématique par l’art de Botticelli : Adoucissement de la notion énoncée par le théoricien Alberti, selon lequel la peinture doit être une « fenêtre ouverte sur le monde ».)

Þ    se consacre à la peinture de quelque portrait, durant ce même séjour

Þ   De son entré au beaux arts, jusqu’à sa rencontre avec Manet en 1865, il se consacrera à la peinture d’histoire

Þ   D’ailleurs, Degas est exposé pour la première fois en 1865, donc à 30 ans, et il expose des peintures d’histoire.

Þ   Degas est un contestataire de l’académisme, et fait parti du groupe qui s’est autoproclamer des « batignoles».

Þ   De là naît la première exposition impressioniste, qui a lieu le 15 avril 1874, au 35 boulevard Capucine, chez Nadar, caricaturiste, aérostier et photographe français, se définissant lui-même comme «un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu'à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi»

Þ   Bref, il vogue dans ce milieu contestataire, « antinormiste » 

Þ   Cette exposition, est un échec tant au niveau critique, que du public. Mais c’est à cette exposition que fût exposé pour la première fois l’œuvre que nous allons étudier.

Þ   Et nous allons plus spécifiquement voir en quoi cette dernière est représentative de la rupture que Degas engage avec le néoclassicisme

Þ   Ainsi, nous verrons dans un premier temps, en quoi le choix du genre, du sujet s’inscrive dans cette rupture. Il s’agira de l’étude du contenu.

Þ   Dans un deuxième temps, nous verrons en quoi ce tableau est révélateur, de Degas comme expérimentateur de la peinture, et du regard que l’on a sur elle. Nous verrons entre autres dans cette partie, le rapport entre le dessin et la couleur, l’aspect technique de l’œuvre. Il s’agira de l’étude de la matière.

Þ   Enfin donc, dans une troisième partie, nous verrons le rapport à l’espace qu’il y a dans ce pastel sur monographie, au mouvement et au temps qui en fait loin d’un japonisme de complaisance, en quelque sorte un Ukiyo-é occidental. Il s’agira de l’étude de la forme.

 

 

I. Contenu

  1. Le thème

L’œuvre de Degas est en rupture avec le néoclassicisme tout d’abord par le thème traité. Ici, nous n’avons plus une peinture d’histoire mais une scène de genre. C'est-à-dire une scène de la vie quotidienne, de la vie contemporaine, dans le nouveau Paris des années 1870, ici c’est une scène de la vie quotidienne dans un café, le café étant proprement un non-lieu. C’est le thème de la vie urbaine auquel se s’est confronté tous les impressionnistes

Thèmes qui marquent la rupture avec la peinture de la 1ère moitié du XIXe et qui marquent également les grandes lignes de la peinture impressionniste et un thème que l’on retrouve souvent dans la littérature contemporaine avec Zola entre autres.

 

B. Le sujet

Un soir dans un café sur les grands boulevards, des prostituées, fait parti de 3 œuvres sur le même sujet avec l’Absinthe et Femme dans un café,

Pas de véritable narration, « histoire » mais plutôt des observations sur la nature humaine

La femme au centre qui fait claquer son ongle contre sa dent semble dire « pas seulement ça » à propos du manque de générosité d’un client, selon Georges Rivière, critique artistique

« l’idée de déconcerter le bourgeois est une préoccupations les plus constantes »

«  réalisme effrayant de ces créatures fardées, flétries, suant le vice, qui se racontent avec cynisme leurs faits et gestes du jour

- Dans le traitement du sujet on peut entrevoir un critique de la bourgeoisie, et une volonté de la choquer, sujet provocateur

- Prendre l’instant présent, on a l’impression que les personnages sont en pleine action,

- Femme sur la gauche, impression de se lever pour répondre à une invitation discrète d’un homme qui pourrait être celle de l’ombre qui sort du tableau sur la droite

 

C. Les destinataires

On peut voir avec le thème et le sujet traité que les destinataires changent, se n’est plus une commande de l’Etat comme la peinture de David ou d’Ingres, peinture destinée à une galerie dont le principal galeriste était Paul Durand-Ruel où  exposition, la 1ère exposition impressionniste en 1877 s’est déroulée, c’est l’œuvre majeure que Degas exposera sur les 10. N’est une œuvre de « propagande » ou d’hommage comme le Marat dans sa baignoire ou Napoléon au Saint Bernard (titres exactes). A cette époque, la peinture d’histoire n’est plus actuelle, les tableaux historiques deviennent de simples objets de curiosité qui n’ont rien à voir avec l’histoire réelle. « La peinture religieuse et historique est peu à peu passée au même niveau que la théocratie et la monarchie. Les structures sociales qui les soutenaient sont mortes

Œuvre par la suite destinée aux particuliers, aux collectionneurs privés total rupture avec le néoclassicisme qui avait pour but d’être exposé au Salon, d’ailleurs, un art qui se veut indépendant du Salon trop académique

 

Phrase de transition, sentie sur le moment.

 

II. La matière

 

A.La technique

 

Il s’agit là nous l’avons dit d’un pastel sur monotype. Mais voyons à quoi cela correspond. Le pastel est une technique qui s’apparente à la fois à la peinture et au dessin. Les pastels sont des bâtonnets de couleur, composé d’une charge, d’un pigment et d’un liant. Ils ont vraisemblablement inventé en France et en Italie à la fin du XVe siècle. Mais c’est pendant le XVIIe siècle, où ses couleurs franches et son aptitude à imiter fidèlement les tissus, les textures et les lumières le rendent indissociable de l'art du portrait, et où il connaît son age d’or. Toutefois c’est au XVIIIe siècle, que le pastel connaît son « apothéose ». Il est notamment utilisé par Maurice Quentin de La Tour, le 'prince des pastellistes', qui met au point une méthode de fixation du pastel aujourd'hui disparue. Bref, ce qu’il y a de nouveau ici, c’est que le pastel est effectué sur un monotype. Pour information, le monotype, nous l’avions vu, c’est un procédé où Il s'agit de peindre à l'encre typographique ou à la peinture à l'huile, ou à la gouache, sur un support non poreux, en métal, plexiglas, Rhodoïd… Degas n’est pas l’inventeur du monotype, mais il va largement contribué à son développement. Cette simple considération, nous permet d’arriver à un point crucial, nous semble-t-il. C’est que Degas, expérimente la peinture, c’est un technicien de l’art, au sens premier, de sa réalisation. En effet, il va faire des recherches empiriques, sur pastel en particulier, qu’il va mélanger avec l’essence ou  la gouache, toujours dans un souci,  de mettre à disposition pour sa peinture, un certain nombre d’outils, qui lui permettront de représenter nouvellement l’espace, et les choses. Aussi, dans cette œuvre, ne voit-on pas quelque chose en suspend ? En mêlant toutes ses techniques, n’arrive-t-il pas à conserver l’œuvre définitive, les vibrations et le mouvement de l’œuvre encore en travail ? Degas est dans une perpétuelle quête de la perfection, et ne dira-t-il pas « J’ai passé ma vie à essayer » à son ami Duranty. De plus, ne reconnaît-on pas dans son regard porté sur la peinture, sa volonté de toujours rechercher des nouveaux outils, et d’aller toujours plus loin, celle que pourrait avoir un scientifique comme Cuvier ou Lamarck?  Justement, si. La science le fascine, et il s’inscrit dans une attitude naturaliste. On employa d’ailleurs ce terme pour le désigner parfois, le rattachant à cette nouvelle génération de peintres, héritière du réalisme, qui dénotait la même fidélité rigoureuse à la réalité, mais une réalité contemporaine, mise en parallèle avec la science. Dès lors nous verrons Degas, proposer des expositions de nuit à la lumière d’éclairages artificiels, nous le verrons changer de cadre pour ses toiles, proposer de regrouper dans les expositions les tableaux par artiste, afin que l’on en voit l’œuvre et pour finir proposer plusieurs de changer les couleur de fond, des lieux d’expositions, ou encore la bannière qui affilie  à tel ou tel peintre telle ou telle catégorisation de son travail, conscient que grand nombre de chose influence la manière de recevoir et de comprendre une œuvre. Ainsi Degas ne dissocie pas, à juste titre la peinture, du monde dans lequel elle s’inscrit. Il ne dissocie pas non plus la peinture de son mode d’assimilation physiologique. Et c’est en cela qu’il s’inscrit dans ce courrant auquel on le rattache bien souvent, le courant impressionniste.

 

B. La lumière, la couleur et le dessin

Cette œuvre de Degas, peut- être rattachée au courant impressionniste, en ce qu’il y a de réelles sensations lumineuses. Ici, la lumière est artificielle, c’est celle des éclairages électriques d’un café, elle est brutale et crue. Au loin dehors, en fond, sombre et grise la rue, contraste avec cet intérieur. Certaine touche de couleur ont été reprises avec humour dans le bouquet que la femme à droite porte sur son chapeau.

Ce qu’il y a de remarquable, c’est que Degas utilise la couleur pour dessiner. Le dessin de précède pas, il ne s’agit pas de colorer un dessin mais de donner une interprétation de ce dessiner par la couleur. Degas est dans un processus d’abolition de la forme, en 1877 il n’a que 43 ans, et beaucoup de chemin sera parcouru encore dans  cette direction. Il y a une primauté de l’atmosphère.

Jadis la couleur soutenait un contour, moyennant certain flou, une certaine marge de manœuvre. Désormais, avec Degas, et très clairement ici, le contour ne sera plus que suggéré sous les limites de la tache de couleur triomphante, sous la touche du peintre qui donne cette sensation  de légèreté. Par cette dernière, il indique même jusqu’à l’importance des choses, oriantant la perception, et le regard sur l’œuvre : la femme en bleue. C’est donc un renversement technique, mais non un changement de vision.

 

II) La forme

A. L’espace

Nous avons choisi à ce moment là de parler de vision, car au regard da la perspective, nous voyons clairement qu’elle est respectée. Du moins qu’elle respecte la tradition du quatrocento, et cube d’Alberti. En effet à ce niveau, l’œuvre de Degas, à ce stade de son avancée, n’est pas encore, dans une désarticulation de ce cube. Reconnaissant les paysages les plus vaporeux de l’impressionnisme, c’est bien là la preuve de leur respect du système antérieur de figuration de l’espace. De la même manière, pour proposer un nouveau langage, ne faut-il pas l’énoncer dans l’ancien ?

Toutefois, on remarque un certain nombre de « chose qui change », Premièrement, contrairement à l’espace centripète ( l’intérêt va au centre) des toiles des époques précédentes, qui ordonne hiérarchiquement la composition à partir d’un centre autour duquel s’articulent des éléments périphériques d’importance décroissante à mesure que l’on s’éloigne de ce centre. L’oeuvre en question est en quelque manière centrifuge ( l’intérêt part du centre vers les périphéries).

Deuxièmement, à la manière dont les japonais articulais dans leur œuvres des micros espaces, Degas, ici, ne fait pas coïncider des espaces, il va plus loin et ne les faits que voisiner. Il force en quelques sortes les personnages à se positionner par rapport à ces trois pilonnes, qui découpent l’espace. Et ces trois pilonnes, ne se contentent pas uniquement de perturber les normes reçues de la composition, ils perturbent mon regard sur la scène. Sans ces piliers, nous n’aurions qu’un groupe de filles ; mais, à cause de ou grâce à ces barres verticales, il nous est donnée une réunion dans son éclatement même. On voit un resserrement à gauche, synonyme de confidence, relâchement à droite : les corps sont plus éloigner. Pourtant, le dossier de chaise de la deuxième fille fait malgré tout partie de la \"scène principale\", si bien que l’éclatement de l’ensemble est contrebalancé par tout un jeu de courbes et de contre-courbes dont l’effet de frise vient amoindrir le manque de cohésion du groupe. Car l’un des soucis de Degas est l’équilibre, non l’Harmonie, mais l’équilibre. De plus, en grisaille, derrière, la rue et ses ombres indiquent qu’il s’agit d’un espace second. Bien évidemment, vous vous en doutez Degas n’a pas fait cela par hasard. En effet, si nous avons pris le soin de point trop évoquer Degas comme impressionniste, c’est que l’instant impressionniste est celui de la lumière, tandis que celui de Degas, est celui du mouvement.

B) le Mouvement et le temps

Ceci constitue le dernier point que nous allons voir dans notre développement. Nous parlions plus haut, de l’ Ukiyo-é, mais nous n’en avons pas donner la définition. L’Ukiyo-é est un terme japonais signifiant image du monde en mouvement. Dès lors, son emploie se justifie. Certes ces femmes ne sont ni belles, ni intelligentes, elles sont banales et vulgaire dans leur physique et leur attitude. Mais Degas ici, les dépouille à ce point de toute  soumission matérielle, il sait si exactement retenir leur mouvement qu’il fait jaillir de leur vulgarité la beauté même. Cette femme à gauche, entre deux espaces, est entre deux états, ceux de la station debout et assis. Et cette autre femme au premier plan dont on devine le geste d’avant, et celui d’après, comme cette silhouette au fond, qui ne fait que passer. Le mouvement représenté ici est la conséquence du mouvement précédent, il prépare déjà le prochain, il laisse présumer un passer et deviner un futur, et reste lié au deux. Dailleurs, la réalité vue par Degas, lui est très particulière : soucieux d’exprimer le maximum de vie,  il choisira du réel les aspects jamais observé auparavant ; à seule fin que la vérité s’en dégage avec d’autant plus de force.

 

 

Conclusion :

Nous avons vue dans un premier temps, que Degas rompait avec le néoclassicisme par le choix du thème et du genre, puis nous avons soulever également cette rupture dans les techniques utilisées, enfin dans l’agencement de l’espace et le rapport au temps. Ainsi au terme de ce parcourt, certaine chose nous semble à préciser. Notamment le lien que Degas entretient avec L’impressionnisme, nous avons dit que le mouvement chez lui avait une primauté. Nous savons aussi que Degas préférait son atelier à la pratique extérieure de la peinture, prononçant à ce sujet que « la peinture n’est pas un sport ». Toute fois, il semblerai erroné, de dénuer Degas de tout lien avec ce mouvement, disons simplement, qu’il le supportait en ce que ce dernier se positionnait contre l’accadémisme, et qu’il participait d’une recherche sur la perception. Toute fois encore, Degas, semble être l’un des seuls, à concevoir son œuvre comme une grande expérience, et ceci encore le démarque, vis-à-vis de ce mouvement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                            Exposé en Art contemporain

Léo VINCENT

Maxime TIGE

 

Femmes à la terrasse d’un café le soir

Edgar Degas (signé Edgar en haut à Droite)

1877

pastel sur Monotype

41 sur 60 centimètre

Conservée à Paris, au musée d’Orsay (RF 12257)

Exposée pour la première fois à paris

 

Plan de l’annalyse.

Problématique : En quoi  cette œuvre est en rupture avec le néoclassicisme ?

Introduction

 

I) Etude du contenu

a) le thème

b) le sujet

c) le destinataire

 

II)Etude de la matière

a) la technique

b)Lumière, couleur et dessin

 

III)Etude de la forme

a) espace

b) Temps et mouvement

Conclusion.

 

Bibligraphie :

 

-Degas, Galerie nationale du Grand palais, Paris, 9 février au 16 mai 1988.

-Tout l’œuvre peint de Degas, les classiques de l’art, flammarion.

-Peinture et société, Pierre Francartel, Denoel.

-La carrière des peintre au XIXe siècle, H. et C. White, Flammarion.

 

 

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