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Distinctions conceptuelles : Le symbole

Publié le 09/10/2011

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Le mot symbole est équivoque et peut faire l'objet de plusieurs distinctions conceptuelles.

Étymologiquement, le nom de symbole signifie union de 2 termes. Il est issu du mot latin \"sumbolum\" et du mot grec \"sumbolon\". En Grèce antique, quand 2 tribus passaient un accord, celui-ci était représenté par un objet coupé en deux dont chaque tribu récupérait une moitié. Le \"sumbolon\" était cette moitié d'objet évoquant la moitié absente et donc utilisé pour symboliser l'accord entre les 2 tribus.

Un signe peut se définir comme un élément matériel qui permet d'évoquer ou de deviner autre chose que lui-même, c'est à dire ce qu'il représente ou remplace. Ainsi, on peut dire que le sumbolon appartient à la classe des signes.

 

 

 

Au sens large, le signe est un symbole, puisque le signe évoque quelque chose d’autre que lui-même. De plus, le signe peut être un mot permettant de communiquer : ainsi le signe \"la chaise \" évoque une réalité concrète, à savoir telle ou telle chaise. Cependant, le signe se distingue du symbole dans la mesure ou celui-ci conserve toujours un lien avec la réalité dont il est le symbole (le symbolisé). Pour reprendre l'exemple cité, il n’y a pas de lien entre une chaise et l’utilisation du mot\" chaise \" pour la désigner. Le signe ( en linguistique : articulation d'un signifiant ou d'un signifié), outils base de toute science du langage, est donc immotivé, il n'est pas une imitation du réel : prenons par exemple le mot \"eau\" qui devait alors posséder des caratctéristiques mêmes de l'eau.

A l’inverse, le symbole est lui motivé, il entretient un lien naturel avec la chose qu’il symbolise : si le lion est le symbole de la force, c’est en raison précisément de la force réelle du lion, de même pour le renard symbolisant la ruse.

 

En Symbolique, le symbole est défini comme une représentation concrète (objet, image, événement, être vivant...) à laquelle se rajoute une notion abstraite absente, inconnue. En effet, ici c'est l'absence qui donne cette notion essentielle au symbole. Celui-ci est toujours porteur d’une signification, d'un lien avec le symbolisé qu'il faut découvrir (il n'est jamais donné); le symbole a besoin d’être déchiffré ce qui le rend profondément équivoque.

En opposition à cela, le mot symbole correspond dans son sens étroit à tout signe conventionnel abréviatif, notamment les signes particuliers utilisés par les scientifiques en maths, chimie, ... Dans ce cas la, ces signes qualifié de symboles ne sont donc pas équivoques : ils n'ont pas à être déchiffré, ce sont des conventions arbitraires.

 

On peut encore effectuer une distinction conceptuelle entre le signal et le symbole. Un signal, qui cherche à provoquer un comportement, est un signe convenu pour avertir, donner un ordre. Ce qui est important, c'est que le lien entre le signal et ce qu'il signifie est automatique; le panneau «sens interdit » n'a qu'une seule signification. On retrouve dans le signal une finalité précise, celui-ci ne se rapporte qu'à une seule situation. A l'inverse, le symbole est, comme on l'a dit plus haut, essentiellement équivoque : en effet, il nécessite une interprétation et nous donne à penser. Ainsi, on peut retrouver le terme signal chez les animaux ( \"langage animal\") ainsi que chez les humains, à la différence du symbole ( seulement les humains).

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