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DON QUICHOTTE

Publié le 21/12/2012

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PREMIÈRE PARTIE   Chapitre 1 : « De la condition et des occupations du fameux gentilhomme don Quichotte de la Manche « Don Quichotte, un hobereau de village qui frise la cinquantaine, se passionne pour les romans de chevalerie et finit par en perdre le jugement. Un beau jour, il décide de partir à l'aventure et d'imiter les héros dont il a lu les aventures. Comme eux, il adopte un surnom « Don Quichotte de la Manche «, nettoie de vieilles armes poussiéreuses qui ont appartenu à ses ancêtres, et sort de son village sur le dos de sa monture, Rossinante, une rosse maigre et efflanquée, qui lui semble le plus beau des coursiers.   Chapitre 2 : « De la première sortie que fit l'ingénieux don Quichotte de la Manche « Don Quichotte chemine de longues heures durant, sous un soleil de plomb, à l'affût d'une aventure, mais rien ne lui arrive qui soit digne d'être raconté. Le soir venu, il aperçoit une auberge qu'il prend pour un château et dîne en compagnie de l'aubergiste et de deux femmes de mauvaise vie, qu'il prend respectivement pour un châtelain et deux princesses.   Chapitre 3 : « Où l'on verra de quelle plaisante manière don Quichotte se fit armer chevalier « Comme tout chevalier errant digne de ce nom, don Quichotte doit être armé chevalier pour devenir un authentique défenseur des veuves et des opprimés. Pour cela, il doit choisir un parrain d'armes. L'aubergiste narquois de l'auberge où il séjourne accepte de jouer ce rôle et don Quichotte entame un simulacre de veillée d'armes qui tourne à la mésaventure.   Chapitre 4 : « De ce qui advint à notre chevalier quand il sortit de la taverne « Le chevalier novice, persuadé d'avoir accompli le rite avec succès, reprend son errance sur les routes de la Manche. Il entend alors des cris d'enfant venant d'un endroit ombragé, situé non loin du chemin : excité par ce qu'il considère comme les prémices d'une fabuleuse aventure, don Quichotte s'approche et aperçoit un berger qui fouette sévèrement un adolescent du nom de Andrés. Malgré les plaintes du berger, qui explique à don Quichotte que chaque jour une nouvelle brebis manque au troupeau, le chevalier prend la défense de l'enfant et tente d'intercéder en sa faveur. Mais le remède sera pire que le mal, comme on l'apprendra au chapitre 31. Le chevalier croise ensuite un groupe de marchands de Tolède qu'il met au défi suivant le mode des livres de chevalerie : jurer que Dulcinée est le plus belle princesse qui soit au monde ou périr. Cette bravade a des conséquences funestes pour l'hidalgo, qui est rossé par un valet qui accompagne les marchands et laissé à demi-mort sur le bord de la route.   Chapitre 5 : « Suite de la disgrâce de notre chevalier « Heureusement, don Quichotte est reconnu par un laboureur de ses voisins, un certain Pedro Alonso, qui le ramène dans son village. Le chevalier est alors recueilli par sa nièce et sa gouvernante.   Chapitre 6 : « De l'exacte et plaisante enquête que le curé et le barbier firent en la librairie de notre ingénieux gentilhomme « Craignant une nouvelle rechute de don Quichotte, due à ses mauvaises lectures, les deux femmes appellent à la rescousse le curé et le barbier, qui se proposent d'expurger la riche bibliothèque du gentilhomme pendant que celui-ci, plongé dans un profond sommeil, se remet de ses blessures. Ce chapitre donne lieu à des commentaires à la fois esthétiques et éthiques sur les oeuvres de divertissement en vogue en Espagne dans la seconde moitié du xvie siècle, en particulier les romans de chevalerie (Amadis, Bélianis, Palmerins, etc.). L'examen de la bibliothèque de l'hidalgo se termine par l'adoption d'une solution radicale : la plupart de ses livres sont brûlés et la porte d'entrée de sa bibliothèque murée, ce que don Quichotte attribue, à son réveil, à la malice l'enchanteur Friston, son ennemi.   Chapitre 7 : « De la seconde sortie de notre bon chevalier don Quichotte de la Manche « Malgré ses premiers déboires, don Quichotte est bien décidé à repartir pour de nouvelles aventures. Il décide cette fois d'engager un fidèle écuyer à son service. Son choix se porte sur un paysan de ses voisins, nommé Sancho Pança, homme simple au premier abord mais qui possède en réalité un solide bon sens. Une nuit, juste avant le lever du jour, les deux hommes s'éclipsent en cachette et s'élancent sur les routes de la Manche. Au désir de défendre les veuves et de combattre les géants se superpose désormais une deuxième quête pour don Quichotte : instruire Sancho des usages et des règles de la chevalerie errante, ce qui ne s'annonce pas chose facile.   Chapitre 8 : « Du beau succès que don Quichotte eut en l'épouvantable et jamais imaginée aventure des moulins à vent, avec d'autres événements d'heureuse ressouvenance « Alors que les deux compagnons devisent paisiblement, don Quichotte aperçoit soudain « trente ou quarante « moulins à vent qu'il prend immédiatement pour des géants. L'hidalgo, impressionné par ces monstrueuses créatures, met sa lance en arrêt et se jette contre elles, sous les yeux ébahis de son écuyer. Le rôle de Sancho, lors de cette première aventure commune, se limite à avertir son maître de sa méprise, puis à panser ses plaies et à ramasser les morceaux de sa lance brisée. Le jour suivant, don Quichotte et son écuyer prennent la route de port Lápice, et rencontrent un groupe de moines bénédictins, suivis d'un riche carrosse qui transporte une dame dont le mari part pour les Indes. Croyant que cette dame a été faite prisonnière et qu'elle est emmenée par ces hommes contre son gré, don Quichotte attaque les religieux mais se heurte à la résistance d'un valet biscaïen qui accompagnait le carrosse. Alors que les deux hommes brandissent leurs épées, le récit s'interrompt brutalement et le narrateur explique qu'il n'a pu trouver la suite de ce récit avant de longues semaines de recherche.   Chapitre 9 : « Fin de l'étonnante bataille qu'eurent ensemble le brave Biscaïen et le vaillant Manchèque « Le narrateur explique qu'il n'est pas le « premier auteur « de l'histoire. Il n'est en réalité qu'une sorte de compilateur de diverses sources préexistantes. La source principale du récit serait un vieux manuscrit rédigé en arabe par un historien - en réalité totalement fictif - du nom de Cid Hamet Benengeli. À ce stade de l'histoire, le narrateur devient donc un personnage à part entière : il raconte comment il a trouvé un jour, par hasard, la suite des aventures du chevalier errant, qu'il s'est efforcé de faire traduire en castillan. Le récit reprend alors là où il avait été interrompu : don Quichotte assène un coup tellement violent au Biscaïen qu'il l'assomme et se considère comme vainqueur.   Chapitre 10 : « Du gracieux entretien qui se fit entre don Quichotte et Sancho Pança, son écuyer « Malgré leur victoire commune, don Quichotte et Sancho ne manquent pas de ressentir la vigueur des coups qu'ils ont reçus, mais le gentilhomme promet à son écuyer que ses souffrances seront bientôt soulagées. Don Quichotte compte utiliser pour cela le précieux baume de Fierabras, un fameux remède utilisé par les chevaliers errants, et dont il a l'immense privilège de connaître la composition.   Chapitre 11 : « De ce qui advint à don Quichotte avec des chevriers « Don Quichotte et Sancho, à court de provisions, reçoivent l'hospitalité d'un groupe de chevriers. À la surprise générale, le chevalier errant, qui jusqu'ici s'était montré en proie à une succession d'accès de folie parsemés d'intermèdes lucides, entame un discours sur l'âge d'or digne des plus grands sages.   Chapitre 12 : « De ce que raconta un chevrier à ceux qui étaient avec don Quichotte « Un berger raconte alors à don Quichotte et à son écuyer l'histoire tragique de la bergère Marcela. L'attitude hautaine de cette belle jeune fille, qui dédaigne tous ses amants, a conduit l'un d'eux - l'étudiant berger Chrysostome - au suicide.   Chapitre 13 : « Fin du conte de la bergère Marcelle avec d'autres événements « Le jour de l'enterrement de Chrysostome, auquel don Quichotte et son écuyer sont conviés, le chevalier de la Manche fait la connaissance du berger Vivaldo auquel il expose son projet de ressusciter la chevalerie errante.   Chapitre 14 : « Où l'on rapporte les vers désespérés du défunt pasteur, avec certains inespérés événements « Durant l'enterrement de Chrysostome, Marcela est aperçue par un ami du défunt, Ambrosio, qui la couvre de reproches. Mais à la stupéfaction générale, celle-ci, loin d'exprimer des regrets, se défend et dénonce le statut injuste que les hommes ont de tout temps cherché à imposer aux femmes. Marcela, pour sa part, refuse ce statut et revendique le droit de choisir le genre de vie qui lui convient : une vie libre et oisive plutôt qu'une existence d'épouse soumise qu'elle rejette parce qu'elle fera à coup sûr son malheur.   Chapitre 15 : « Où l'on raconte la fâcheuse aventure qu'eut don Quichotte en rencontrant certains scélérats de muletiers Yangois « Après avoir quitté les bergers, don Quichotte et Sancho s'arrêtent pour se reposer dans un pré, auprès duquel coule un ruisseau paisible. Pendant ce temps Rossinante approche d'un peu trop près des juments appartenant à un groupe de muletiers originaires du village de Yanguas. Mal lui en prend ! Le pauvre animal est rossé par ces hommes brutaux tandis que le maître et l'écuyer, qui cherchent à s'interposer, ne tardent pas à être assommés à leur tour.   Chapitre 16 : « De ce qui advint  à l'ingénieux hidalgo en cette hôtellerie qu'il s'imaginait être un château « Couverts de bleus et avec quelques dents en moins, le maître et l'écuyer arrivent tant bien que mal à l'auberge de Juan Palomeque, que don Quichotte prend pour un château. Pendant la nuit, le chevalier aperçoit une servante galicienne du nom de Maritorne, qui projette de rejoindre un muletier à qui elle vend ses services. Don Quichotte s'imaginant qu'il s'agit de la fille du châtelain la traite comme une princesse et lui dit des galanteries. Jaloux, le muletier fait pleuvoir une grêle de coups sur le chevalier et son brave écuyer.   Chapitre 17 : « Où se poursuivent les innombrables travaux que le brave don Quichotte avec son écuyer Sancho Pança souffrit en l'hôtellerie qu'à son malheur il avait prise pour un château « Afin de soigner leurs multiples blessures, don Quichotte et Sancho décident de fabriquer sans attendre le fameux baume de Fierabras. Malheureusement, le précieux élixir ne produit pas les effets escomptés. Le chevalier refuse par ailleurs de payer l'aubergiste, sous prétexte qu'il n'a jamais vu une chose semblable dans les livres qui relatent les exploits de ses héros. Ce refus et l'obstination de Sancho à vouloir imiter son maître valent à l'écuyer d'être berné sur une couverture, « comme l'on fait des chiens à carême-prenant «.   Chapitre 18 : « Où l'on rapporte l'entretien qu'eut Sancho Pança avec son maître don Quichotte, plus d'autres aventures dignes d'être rapportées « De nouveau sur les routes de la Manche, don Quichotte aperçoit un troupeau de brebis qu'il prend pour deux armées ennemies en plein combat. Le chevalier s'élance à son tour dans la bataille, convaincu qu'il défend les intérêts du roi chrétien Pantapolin et de sa fille contre l'empereur païen Alifanfaron. Les bergers du troupeau l'assomment alors à coups de pierres et le chevalier s'effondre dans un nuage de poussière. Il explique ensuite à Sancho que l'enchanteur qui le persécute, envieux de la gloire qu'il devait tirer de cette aventure, a changé les deux armées en troupeaux : c'est lui le seul responsable de leur mésaventure.   Chapitre 19 : « Des ingénieux discours que Sancho tenait à son maître, et de l'aventure qui leur arriva avec un cadavre, et autres fameux incidents « La nuit venue, don Quichotte et Sancho, affamés, aperçoivent une multitude de lumières qui s'avèrent être des flambeaux portés par un groupe de religieux. Ceux-ci s'empressent de porter à Ségovie le cadavre d'un gentilhomme mort de fièvres pestilentielles à Baeza, mais don Quichotte voit dans cette rencontre l'occasion d'une nouvelle aventure. Il croit devoir venger l'honneur d'un chevalier traîtreusement abattu et sème la panique parmi les religieux. À l'issue de ce nouveau fiasco, don Quichotte est surnommé par Sancho le chevalier de la Triste Figure.   Chapitre 20 : « De l'aventure extraordinaire et inouïe, telle qu'il n'en fut jamais mise à fin avec moins de péril par aucun chevalier du monde comme celle-ci le fut par le valeureux don Quichotte de la Manche « Après avoir dîné, le maître et l'écuyer cherchent un endroit paisible pour passer la nuit. Ils entendent alors des sons inquiétants, mélange du bruit de l'eau et du murmure des feuilles. Don Quichotte saute aussitôt de son cheval afin de découvrir l'origine de ces sons mystérieux, mais Sancho, apeuré, fait tout pour l'en dissuader et cherche à retarder par tous les moyens le moment fatidique de leur séparation : il se propose d'abord de raconter une histoire, qui s'avère interminable, puis attache les pattes de Rossinante de façon à immobiliser la monture du chevalier. Au petit matin, les deux compagnons découvrent, honteux, que ces bruits étaient provoqués par des moulins à foulon installés à proximité. Un rire libérateur permet de clore l'aventure.   Chapitre 21 : « De la haute aventure et riche conquête de l'armet de Mambrin, avec d'autres choses arrivées à notre invincible chevalier « Don Quichotte et Sancho reprennent leur route par temps de pluie. Bientôt, ils croisent un homme qui voyage à dos d'âne et porte sur la tête un objet étrange - un bassin de barbier - que don Quichotte identifie immédiatement comme le fameux armet de Mambrin. Aussi, le chevalier errant met-il immédiatement sa lance en arrêt et couche-t-il l'homme en joue : ce dernier - un barbier du village voisin - tombe de son âne et prend la fuite, laissant derrière lui son bassin, que don Quichotte considère comme un précieux trésor en dépit de l'incrédulité et des objections malicieuses de Sancho. Après cette aventure, le maître et l'écuyer reprennent leur voyage. Sancho s'inquiète de leurs maigres récoltes depuis le début de leurs errances sur les routes de la Manche. Pour l'apaiser et le rassurer don Quichotte lui raconte alors l'histoire d'un chevalier imaginaire auquel il s'identifie : le gentilhomme explique comment ce chevalier acquiert peu à peu une glorieuse renommée et arrive précédé d'une brillante réputation à la cour du roi, qui finit par lui accorder la main de sa fille.   Chapitre 22 : « De la liberté que don Quichotte donna à plusieurs malheureux que l'on menait malgré eux là où ils n'eussent pas voulu aller « Alors qu'ils devisent ensemble, don Quichotte et Sancho aperçoivent un groupe d'hommes que l'on conduit aux galères. Le chevalier errant s'en émeut, car il s'imagine qu'il s'agit de victimes malheureuses, injustement faites prisonnières. Après avoir interrogé successivement ces hommes, don Quichotte attaque le commissaire et les gardes qui les escortent, ce qui permet aux galériens de se libérer de leurs chaînes. Pourtant, le chevalier ne reste pas longtemps en odeur de sainteté auprès des rescapés. Après avoir insulté Ginés de Pasamonte, le plus charismatique d'entre eux, une grêle de pierres pleut sur lui et sur son écuyer : les deux compagnons sont alors assommés et dévalisés sur-le-champ. Après mûre réflexion, ils décident de se réfugier dans la Sierra Morena - la Montagne Noire - pour échapper aux représailles de la Santa Hermandad (littéralement, la « Sainte Fraternité «), cette gendarmerie rurale qu'ils s'imaginent être déjà à leur recherche.   Chapitre 23 : « De ce qui advint au fameux don Quichotte dans la Sierra Morena, qui fut une des plus rares aventures qui se racontent en cette véridique histoire « Arrivés au coeur de la Sierra Morena, don Quichotte et Sancho s'arrêtent pour passer la nuit. Pendant leur sommeil, les deux hommes se font dévaliser par le galérien Ginés de Pasamonte, qui vole l'âne de Sancho. [Ce passage, absent de la première édition sortie à la fin de l'année 1604 de l'atelier de Juan de la Cuesta, a été rajouté ultérieurement par Cervantès]. Le jour suivant, ils découvrent une malle qui contient des chemises, du linge et des écus d'or, ainsi que des tablettes richement reliées. Celles-ci renferment des poèmes amoureux, adressés à une certaine Philis, et une lettre, rédigée par un amant désespéré.   Chapitre 24 : « Suite de l'aventure de la Sierra Morena « Don Quichotte et Sancho aperçoivent alors un homme qui se livre à d'étranges folies et vit comme un sauvage, retiré dans ces montagnes. L'intéressé, qui dit se nommer Cardénio, leur raconte alors une histoire surprenante, avant de replonger dans le mutisme le plus total : il est le plus malheureux des hommes depuis que la belle Luscinde, trahissant la promesse qu'elle lui avait faite, s'est mariée au riche don Fernando, le laissant inconsolable.   Chapitre 25 : « Des choses étranges qui arrivèrent au vaillant chevalier de la Manche en la Sierra Morena, et de l'imitation qu'il fit de la pénitence du beau ténébreux « Don Quichotte veut faire pénitence pour imiter Amadis qui, dédaigné par sa dame Oriane, s'était fait appeler le beau ténébreux et s'était retiré sur la Roche-Pauvre. Il évoque aussi la folie de Roland et sa fureur en découvrant les amours d'Angélique et Médor. Mais à la différence de ses modèles, le chevalier de la Manche veut mener à bien sa pénitence sans raison précise, par pure gratuité. Commence alors un rituel grotesque : après avoir rendu sa liberté à son cheval, don Quichotte déchire ses habits et fait des cabrioles, les fesses à demi nues, non sans avoir rédigé auparavant une lettre à l'attention de Dulcinée. Cette missive, qui doit lui être remise en mains propres par Sancho, informe la dame de ses pensées de la pénitence qu'il s'inflige pour elle.   Chapitre 26 : « Où se poursuivent les finesses d'amoureux que fit don Quichotte en la Sierra Morena « Pendant que don Quichotte poursuit sa pénitence, Sancho croise dans une auberge située sur la route qui le mène au Toboso le curé et le barbier - ceux-là mêmes qui avaient organisé la destruction de la bibliothèque du chevalier. L'écuyer leur apprend l'étrange folie de son maître et les deux hommes mettent aussitôt au point un stratagème pour ramener le gentilhomme dans son village. Pour ce faire, le curé projette de s'habiller en jeune fille et de supplier don Quichotte de redresser un tort qu'un méchant chevalier lui a fait, un plan jugé infaillible.   Chapitre 27 : « Comment le curé et le barbier vinrent à bout de leur projet, avec d'autres choses dignes d'être racontée en cette grande histoire « Après avoir trouvé les déguisements nécessaires à l'exécution de leur plan, les deux compères, accompagnés de Sancho, prennent la direction de la Sierra Morena. En chemin, ils rencontrent Cardénio qui raconte plus en détail son histoire. Il s'apprêtait à obtenir la main de la belle Luscinde quand il a été devancé et trahi pour son ami et confident don Fernando. Après avoir assisté de ses propres yeux au début de la cérémonie qui devait les unir à jamais, il a préféré prendre la fuite avec la ferme résolution de disparaître pour toujours.   Chapitre 28 : « Où l'on traite de la nouvelle et plaisante aventure qui arriva au curé et au barbier dans la même montagne « Au moment où Cardénio achève son récit, le curé, le barbier et Sancho entendent une voix plaintive qui leur semble d'abord celle d'un un beau jeune homme assis au bord d'un ruisseau. En réalité, cette voix s'avérera appartenir à une belle jeune fille travestie en garçon, qui leur raconte à son tour son histoire. Fille de riches paysans andalous, Dorothée apprend à ses auditeurs qu'elle a été séduite par  un certain don Fernando - celui-là même qui a ravi Luscinde à Cardenio. Elle ajoute qu'après lui avoir demandé sa main dans l'unique dessein d'obtenir ses faveurs, don Fernand l'a lâchement abandonnée. Dorothée a alors quitté la maison paternelle pour partir à la recherche du traître, habillée en jeune homme. Si elle n'a pu retrouver don Fernand, la jeune fille sait du moins qu'il a essayé d'épouser la belle Luscinde en cachette, mais que celle-ci s'est évanouie avant la fin de la cérémonie, laissant un billet où elle jurait fidélité à un certain Cardénio, dont elle prétendait être l'épouse. Depuis, cette découverte, Dorothée n'a cessé de vivre sous une fausse identité, travaillant d'abord pour des bergers puis recluse dans les montagnes. Malgré ses déboires, elle ne perd pas l'espoir de retrouver un jour don Fernand, de qui elle attend toujours qu'il tienne sa promesse.   Chapitre 29 : « Qui traite du gracieux artifice et de l'ordre adopté pour tirer notre amoureux chevalier de la pénitence à laquelle il s'était soumis « À la fois stupéfait et ravivé par ce qu'il vient d'apprendre, Cardénio propose son aide à Dorothée et lui promet de la conduire à don Fernand. Le curé et le barbier, eux aussi, lui offrent leur aide avant d'exposer le motif de leur propre voyage. Dorothée propose alors à son tour de les aider en jouant le rôle de la demoiselle affligée censée attendrir don Quichotte et le convaincre par ce stratagème de regagner son village. La jeune femme, férue de livres de chevalerie, s'invente une fausse identité : elle se fait passer auprès de Sancho, puis de son maître, pour la princesse du royaume de Micomicon, et vient demander à don Quichotte de venger un tort qu'un géant lui a fait.   Chapitre 30 : « Qui traite de l'esprit et du bon sens de la belle Dorothée, avec d'autres choses qui donneront agrément et bon passe-temps « Don Quichotte, ayant accepté sans hésiter la requête de la jeune femme, prend immédiatement la route du peudo-royaume de Micomicon en compagnie de Cardénio, mais aussi du curé et du barbier - qui les ont rejoints sous un prétexte fallacieux. Pendant leur voyage, Dorothée raconte l'histoire abracadabrante qu'elle a inventée. Le géant Pandafilando du Sombre Regard menace son royaume et elle est à la recherche d'un chevalier nommé don Quichotte qui, aux dires de son père, est le seul homme au monde capable de mettre ce géant en échec. Au cours de leur voyage, don Quichotte et sa suite croisent de nouveau Ginés de Pasamonte, déguisé en gitan, et lui reprennent l'âne que l'ancien forçat avait volé. [De même que le récit du vol de l'âne, le récit de sa récupération, absent de la première édition, est un ajout ultérieur de Cervantès].   Chapitre 31 : « Des savoureux entretiens qui se passèrent entre Don Quichotte et Sancho Pança, son écuyer, avec d'autres incidents « En chemin, don Quichotte questionne Sancho sur son ambassade auprès de Dulcinée et sur la lettre qu'il lui a portée. Embarrassé, Sancho improvise un récit imaginaire relatant sa rencontre avec Dulcinée, et raconte à son maître une histoire sans queue ni tête. La dame du chevalier criblait du blé et sentait la sueur lorsqu'il lui a porté la lettre ; de plus, elle l'a congédié sans même la lire. Le récit maladroit de Sancho finit par susciter la colère et l'incrédulité de don Quichotte qui, le même jour, recroise Andrés, le jeune berger dont le chevalier errant avait pris la défense au chapitre 4. Il apprend alors avec déception que son intervention n'a fait qu'aggraver les choses, puisque la correction que son maître a infligée à Andrés n'en a été que plus rude après son départ.   Chapitre 32 : « Qui traite de ce qu'il arriva en l'auberge à toute la quadrille de don Quichotte « Le lendemain, don Quichotte et ses compagnons arrivent dans une auberge, celle-là même où don Quichotte avait testé le fameux baume de Fierabras et où Sancho s'était fait berner sur une couverture (chapitres 16 et 17). Tandis que le chevalier se repose dans une pièce voisine, ses compagnons s'entretiennent de l'étrange folie de don Quichotte et des romans de chevalerie qui ont causé cet état. Le curé décide de lire à haute voix l'histoire du Curieux Impertinent qu'il trouve à l'auberge parmi une liasse de papiers appartenant à l'aubergiste.   Chapitres 33-34 : « Où l'on rapporte l'histoire du curieux impertinent « et « Suite de l'histoire du curieux impertinent « L'histoire se passe à Florence. Anselme, le curieux impertinent, est marié à Camille, une femme vertueuse et parfaite en tout point. Poussé par une curiosité malsaine, il décide néanmoins de mettre la vertu de sa femme à l'épreuve et demande à Lothaire, son fidèle ami, de la séduire pendant qu'il les observe en cachette. Mais ce stratagème morbide finit par lui échapper : l'adultère est consommé, Camille fuit avec son amant et le mari, jaloux, en meurt.   Chapitre 35 : « Où l'on traite de l'héroïque et formidable bataille que don Quichotte livra à des outres de vin rouge, et où l'on termine la nouvelle du curieux impertinent « Don Quichotte, qui dort dans une pièce voisine, fait une sorte de rêve éveillé qui le conduit à prendre les outres de vin rouge de l'aubergiste pour des géants. Le curé lit ensuite la fin de la nouvelle du Curieux Impertinent, qui avait été interrompue par le vacarme provoqué par le massacre des outres de vin.   Chapitre 36 : « D'autres rares incidents qui survinrent en la taverne « Sur ces entrefaites, quatre hommes masqués et vêtus de noir entrent dans l'auberge. Ils sont accompagnés d'une femme qui porte un habit blanc et qui a elle aussi le visage couvert. Bientôt, les voyageurs qui séjournent à l'auberge découvrent qu'il s'agit de Luscinde que don Fernand - accompagné de quelques domestiques - retient prisonnière. Dorothée dévoile alors son identité et, contre toute attente, don Fernand finit par se rendre à ses raisons : il l'épousera et rendra sa liberté à Luscinde qui retrouve les bras de Cardénio, sous le regard d'abord vengeur puis résigné de son ravisseur, que le curé parvient à amadouer, avant de réconcilier les anciens amis.   Chapitre 37 : « Où se poursuit l'histoire de la fameuse infante Micomicona, avec d'autres plaisantes aventures « Le curé et le barbier envisagent de réajuster leur stratagème et réfléchissent au moyen de remplacer Dorothée, qui jouait le rôle d'une princesse affligée, mais celle-ci insiste pour tenir son rôle jusqu'au bout et raccompagner don Quichotte jusqu'à son village. Un étranger, dont l'habit révèle qu'il est « chrétien récemment venu de la terre des Maures «, entre alors dans la taverne. Cet homme, un ancien captif, est suivi d'une femme voilée vêtue à la mauresque. Celle-ci, jeune Maure convertie au christianisme, se prénomme Zoraïda-Maria. Durant le dîner servi par l'aubergiste, don Quichotte entame un long discours sur les armes et les lettres, et explique pourquoi les secondes avantagent les premières.   Chapitres 38 : « Qui traite du curieux discours que fit don Quichotte sur les armes et les lettres « Après que don Quichotte a fini son discours, les voyageurs qui séjournent à l'auberge prient instamment le captif - dont le nom n'est pas dévoilé - de leur raconter sa vie.   Chapitre 39 : « Où le captif raconte sa vie et ses aventures « Originaire d'un bourg pauvre des montagnes de Léon, le captif raconte comment un beau jour son père le convoqua, avec ses trois frères, pour leur donner leur part d'héritage et demander à chacun d'eux de prendre un état. Le captif, qui était l'aîné, choisit le digne métier des armes ; le cadet, préféra prendre la route des Indes ; quant au plus jeune, il prit le parti de se rendre à l'université la plus proche pour y poursuivre ses études. L'aîné partit donc vers Alicante, le cadet vers Séville, et le plus jeune frère vers Salamanque. Depuis, le captif n'a plus jamais eu de nouvelles de ses deux frères, qu'il a quittés vingt-deux ans auparavant. Il est d'abord passé d'Alicante en Italie, puis en Flandres, avant de combattre les Turcs aux côtés de don Juan d'Autriche. Mais, pour son malheur, il fut capturé au lendemain de la célèbre bataille de Lépante et conduit à Constantinople, où il devint l'esclave d'un renégat calabrais, l'Uchali-Farax.   Chapitre 40-41 : « Suite de l'histoire du captif « et « Où le captif continue son histoire « À la mort de celui-ci, le captif passa au service d'un ancien prisonnier de l'Uchali qui était devenu son mignon - un certain Hassan-Aga. Ce renégat, riche et cruel, emmène alors le captif à Alger, dont il vient d'être nommé roi. Aidé par Zoraïda, une jeune Maure, fille du riche Agi Morato, qui aspire à devenir chrétienne, il réussit un beau jour à s'évader avec quelques compagnons. Il emmena avec lui la jeune femme qui avait rendu leur évasion possible et souhaitait être baptisée.   Chapitre 42 : « Qui traite de ce qui arriva encore en l'hôtellerie, et de plusieurs autres choses dignes d'être sues « Un homme qui dit être auditeur - une sorte de magistrat - à l'audience de Mexico arrive à l'auberge, accompagné d'une très jeune fille et de quelques domestiques. Ce personnage, qui se nomme Juan Pérez de Viedma, s'avère être le frère cadet du captif dont le nom - Ruy Pérez de Viedma - est enfin révélé. L'auditeur n'est autre que le plus jeune frère, parti étudier à Salamanque vingt-deux ans plus tôt.   Chapitre 43 : « Où l'on raconte l'agréable histoire du garçon muletier, avec d'autres événements étranges advenus en la taverne « Au cours de la nuit qui suit ces retrouvailles, une voix se fait entendre peu avant l'aube. Le jeune don Luis, épris de la fille de l'auditeur arrivée la veille avec son père - doña Clara de Viedma -, chante une complainte devant la taverne. Fils d'un riche seigneur aragonais, don Luis suit doña Clara depuis qu'elle a quitté la maison qui jouxtait la sienne, et se faisait passer pour un muletier. Pendant ce temps, don Quichotte monte la garde à l'extérieur de l'auberge. Maritorne et la fille de l'aubergiste décident de jouer un mauvais tour au chevalier : elles lui attachent le poignet après avoir fait en sorte qu'il passe son bras par un trou du mur. Don Quichotte, qui demeure ridiculement suspendu dans les airs avant de tomber avec fracas, attribue cette nouvelle mésaventure à la perfidie des enchanteurs.   Chapitre 44 : « Où se continuent les aventures inouïes de la taverne « Des voyageurs qui sont à la recherche de don Luis arrivent à l'auberge. Ce sont des serviteurs de son père, tombé dans une grande affliction depuis le départ de son fils. Don Luis révèle alors son identité et conte son histoire à l'auditeur qui, à la surprise générale, accepte de lui accorder la main de sa fille. Pendant ce temps, le barbier auquel don Quichotte - croyant avait trouvé le précieux armet de Mambrin - avait enlevé son bassin (voir chapitre 21), arrive à l'auberge. Reconnaissant Sancho, il l'interpelle et le somme de rendre le bassin, le bât et l'équipage que son maître et lui ont volés. Mais, ce que le barbier considère comme un vulgaire bassin représente pour le maître et l'écuyer un bien des plus précieux : l'armet enchanté du roi maure Mambrin.   Chapitre 45 : « Où l'on achève d'éclaircir les doutes relatifs à l'armet de Mambrin et au bât, avec d'autres aventures véritablement arrivées « Une longue querelle s'engage, qui gagne progressivement toute l'auberge : l'objet en question est-il un simple bassin, comme le prétend le barbier, ou s'agit-il du précieux heaume, comme l'affirment don Quichotte et Sancho ? Le chevalier promet à quiconque voudra démentir cette vérité notoire de le punir pour son mensonge. Un règlement pacifique semble se dessiner, mais des archers de la Sainte Hermandad, arrivés à l'auberge, sont impliqués dans la querelle. Ils reconnaissent alors don Quichotte, recherché pour avoir attaqué des archers de la Sainte Confrérie et libéré un groupe d'hommes condamnés aux galères (voir chapitre 22).   Chapitre 46 : « De la notable aventure des archers et de la grande férocité de notre bon chevalier don Quichotte « Le curé, voyant le danger encouru par don Quichotte essaie d'intercéder en sa faveur : il explique aux archers que le chevalier a perdu le jugement et que la loi ne saurait lui être appliquée dans toute sa rigueur. Il finit par apaiser la querelle et dédommage les plaignants pour les pertes et les préjudices divers qu'ils ont subis. Don Quichotte, quant à lui, souhaite reprendre sa route vers le royaume, imaginaire, de Micomicon afin réparer l'affront qu'y a reçu la belle Dorothée. Pour éviter à la jeune femme et à don Fernand de devoir raccompagner don Quichotte jusqu'à son village, un nouveau stratagème est mis au point : le curé et le barbier concluent un marché avec un charretier de boeufs et transforment sa charrette en une cage destinée à ramener le chevalier chez lui. Don Fernand, don Luis, le curé et le barbier, ainsi que d'autres voyageurs présents s'introduisent dans la chambre de don Quichotte, déguisés en diables. Surprenant le chevalier au milieu de son sommeil, ils lui font croire qu'il est enchanté et l'enferment dans la cage sous les yeux à la fois ébahis et incrédules de Sancho.   Chapitre 47 : « De l'étrange manière dont fut enchanté don Quichotte de la Manche, avec d'autres événements fameux « Les différents voyageurs se font leurs adieux et chacun reprend sa route. En chemin, don Quichotte et son cortège rencontrent un chanoine venant de Tolède. Informé de l'étrange folie de don Quichotte et du stratagème mis en place pour le ramener dans son village, il se lance dans une longue tirade sur les romans de chevalerie, leurs qualités, leurs défauts et leurs méfaits.   Chapitre 48 : « Où le chanoine poursuit la matière des livres de chevalerie, avec d'autres choses dignes de son esprit « Le chanoine continue de s'entretenir avec le curé et le barbier à propos des livres de chevalerie et du théâtre. En pleine campagne, les voyageurs s'arrêtent à l'heure de la sieste. Don Quichotte et Sancho s'interrogent de leur côté sur l'étrange enchantement dont est victime le chevalier, et dont ce dernier n'a jamais vu aucun précédent dans les livres de chevalerie.   Chapitre 49 : « Où il se traite de l'ingénieux entretien qu'eut Sancho Pança avec don Quichotte, son maître « Don Quichotte et Sancho poursuivent leur conversation et le chevalier est autorisé à sortir de sa cage pour des besoins urgents et de première nécessité. Mais, lorsqu'il entend le chanoine nier purement et simplement l'existence des chevaliers errants et s'en prendre aux livres de chevalerie, don Quichotte s'indigne et entre dans une colère folle.   Chapitre 50 : « Des savantes disputes que le chanoine et don Quichotte eurent ensemble, avec d'autres accidents « Le chevalier se lance alors dans une défense acharnée des livres de chevalerie, et souligne le plaisir qu'éprouvent les lecteurs en les lisant. Pour illustrer son propos, il raconte l'histoire du chevalier du lac. Au cours du dîner, don Quichotte et ses accompagnateurs sont abordés par un chevrier qui leur raconte son histoire.   Chapitre 51 : « Qui traite de ce que raconta le chevrier à ceux emmenaient don Quichotte « Ce jeune homme, nommé Eugène, est épris de la belle Léandra, fille d'un riche laboureur du village voisin. Pour son malheur, son père garde jalousement sa fille et repousse un à un ses prétendants. Le jeune berger et son ami Anselme figurent ainsi parmi les amants éconduits. Un beau jour, un certain Vicente de la Roca arrive au village : parti à douze ans, il revient riche et couvert de gloire après une brillante carrière militaire. Il séduit bientôt Léandra et l'enlève mais, trois jours plus tard, on retrouve la jeune fille dans une grotte des montagnes avoisinantes, seulement vêtue d'une chemise et dépouillée de tous ses biens. Toutefois, à la stupéfaction générale, si Vicente de la Roca l'a volée, il ne lui a pas ravi son honneur. Depuis, Léandra vit recluse dans un monastère, pour le plus grand malheur d'Anselme et d'Eugène. Privés de sa vue, les deux amis vivent comme des bergers dans ces montagnes, où ils chantent leurs peines d'amour, entourés de leur troupeau. Les deux compagnons d'infortune ont par la suite été imités par de nombreux prétendants éconduits et leur nombre est tel que ces montagnes sont devenues une pastorale Arcadie.   Chapitre 52 : « De la querelle que don Quichotte eut avec le chevrier, et de la rare aventure des pénitents que, à la sueur de son front, il conduisit à heureuse fin « Don Quichotte propose ses services au chevrier : il lui offre de faire sortir Léandra de son monastère, mais la réponse moqueuse du berger provoque bientôt la colère du chevalier. Don Quichotte et ses accompagnateurs croisent ensuite une procession. Des pénitents portent une statue de la Sainte Vierge, que le chevalier prend pour une dame de qualité encerclée par des brigands. Il s'élance à son secours, attaque les pénitents et tombe de cheval au cours du combat. Mal en point, l'hidalgo est remis sur la charrette et, six jours plus tard, le cortège arrive au village, où les attendent la nièce et la gouvernante de don Quichotte, ainsi que la femme et les enfants de Sancho. Le narrateur promet alors au lecteur de nouvelles aventures, mais celles-ci ne sont pas données comme certaines : il évoque tout d'abord une tradition orale, vague et minimaliste, qui raconte que don Quichotte fit une troisième sortie qui le conduisit à Saragosse, où il remporta de fameuses joutes. À cette version, s'ajoute des poèmes en vers castillans, découverts dans un coffret de plomb par un vieux médecin castillan, soi-disant dans les fondations d'un ancien ermitage. La Première Partie s'achève sur une série de poèmes et épitaphes, qui, de façon contradictoire, annoncent la mort de don Quichotte.     SECONDE PARTIE   Chapitre 1 : « De ce qui se passa entre le curé, le barbier et don Quichotte touchant sa maladie « Un mois après son retour au village, don Quichotte semble avoir retrouvé toute sa raison. Mais cette guérison n'est qu'un leurre, et ses vieux démons ne vont pas tarder à se réveiller. L'histoire du fou de Séville, qui lui est racontée par le barbier, met le feu aux poudres et provoque aussitôt l'indignation du chevalier. Ce dernier voit bien qu'on veut le comparer à ce fou qui se prétendait guéri et qui, en réalité, ne l'était pas. Mais il récuse un tel rapprochement : lui n'est pas un insensé, il a simplement le projet ambitieux de ressusciter la chevalerie errante si utile au monde, puisqu'elle redresse les torts, et défend aussi bien les veuves que les opprimés.   Chapitre 2 : « Qui traite de la mémorable querelle qui intervint entre Sancho Pança, la gouvernante et la nièce de don Quichotte, avec d'autres sujets plaisants « Sancho Pança veut rendre visite à don Quichotte, mais la nièce et la gouvernante de ce dernier s'y opposent farouchement, car elles redoutent la mauvaise influence de l'écuyer sur son ancien maître. Tandis que les deux hommes s'entretiennent de leurs aventures passées, Sancho apprend à don Quichotte que l'histoire de ses aventures a été imprimée dans un livre intitulé L'Ingénieux Chevalier don Quichotte de la Manche. C'est le bachelier Samson Carrasco, tout juste rentré de Salamanque, qui lui a appris la nouvelle la veille au soir.   Chapitre 3 : « Du ridicule entretien qui eut lieu entre don Quichotte, Sancho Pança et le bachelier Samson Carrasco « Don Quichotte, incrédule, s'imagine que quelque sage, ami ou ennemi, a sans doute fait imprimer ses aventures, et, bientôt, c'est de la bouche du bachelier Samson Carrasco lui-même que lui est confirmée cette grande nouvelle : non seulement son histoire a été imprimée, mais elle circule dans toute l'Europe. Les trois amis entament alors une longue discussion consacrée à la première partie du livre de don Quichotte, dont la paternité est attribuée à l'historien arabe Cid Hamet Benengeli. Le bachelier passe en revue les critiques des lecteurs, et les trois compagnons se félicitent ou s'indignent tour à tour de la version de leurs aventures que l'historien maure rapporte dans son livre. Tel ou tel détail peu favorable à la gloire du chevalier aurait en effet pu être omis, tel autre, en revanche, a malheureusement été oublié. Mais le principal reproche adressé à l'auteur concerne surtout l'insertion  d'histoires intercalées n'ayant pas de lien avec l'histoire principale, comme celle du Curieux Impertinent. D'autres lecteurs se demandent enfin qui fut le larron qui déroba l'âne de Sancho et comment il le retrouva HYPERLINK "http://donquijotedelamancha.free.fr/resume.html" \l "_ftn1" \o "" [1], ou encore ce qu'a fait l'écuyer des écus d'or que contenait la malle qu'il découvrit dans la Sierra Morena.   Chapitre 4 : « Où Sancho Pança satisfait le bachelier Samson Carrasco sur ses doutes et ses demandes, avec d'autres événements dignes d'êtres sus et contés « Sancho explique ce qu'il advint avec Ginés de Pasamonte qui lui vola son âne durant son sommeil et comment il lui reprit quelques jours plus tard. L'écuyer raconte ensuite comment il utilisa l'argent trouvé dans la montagne noire et attribue les inexactitudes ou les incohérences de leur histoire à la maladresse de leur historien ou à la négligence des imprimeurs. À l'issue de cet entretien, don Quichotte décide de faire une troisième sortie et il s'ouvre de ce projet à Sancho et au bachelier, qui lui prodigue ses conseils.   Chapitre 5 : « Du sage et plaisant devis qu'eut Sancho Pança avec sa femme Thérèse Pança, et autres événements dignes d'heureuse mémoire « Sancho annonce à sa femme - désormais Thérèse Pança - son projet d'accompagner don Quichotte dans de nouvelles aventures. Les époux se projettent dans le futur et se plaisent à imaginer le brillant avenir de leurs enfants si d'aventure Sancho devenait gouverneur d'une île.   Chapitre 6 : « De ce qui se passa entre don Quichotte, sa nièce et sa gouvernante ; et c'est l'un des plus importants chapitres de toute l'histoire « Pendant ce temps, la nièce de don Quichotte et sa gouvernante, qui pressentent l'imminence d'une troisième sortie, essaient de raisonner le gentilhomme et d'empêcher une telle entreprise. Mais don Quichotte n'a que faire de leur réticences et leur déclame un long discours sur la théorie des quatre lignages. Lui-même a décidé de suivre le digne métier des armes et rien ne pourra l'en empêcher.   Chapitre 7 : « De ce qui se passa entre don Quichotte et son écuyer, avec d'autres événements très fameux « La nièce et la gouvernante décident donc de faire appel au bachelier Samson Carrasco qui leur semble plus persuasif et plus apte qu'elles-mêmes à détourner don Quichotte de sa folle entreprise. Mais, contre toute attente et pour des raisons qui restent pour l'heure inexplicables, le bachelier excite au contraire le désir du chevalier errant, et l'encourage à courir les aventures. Il lui propose même de devenir son écuyer à la place de Sancho Pança. À défaut de devenir l'écuyer de don Quichotte, Samson participe à la préparation de la troisième sortie et procure un casque au chevalier. Ce comportement ne manque pas de susciter la colère et l'indignation de la nièce et de la gouvernante.   Chapitre 8 : « Où l'on conte ce qui arriva à don Quichotte allant voir sa maîtresse Dulcinée du Toboso « Lors de cette troisième sortie, don Quichotte ne cherche plus des aventures aux croisées des chemins. Il ne lâche plus la bride de Rossinante de façon à ce que son cheval le mène au hasard. Le chevalier a cette fois un but précis : se rendre au Toboso pour y rencontrer Dulcinée. En chemin, don Quichotte et Sancho discutent de divers sujets, notamment de la mort et du séjour des morts, ainsi que des mérites respectifs de la sainteté et de la chevalerie errante.   Chapitre 9 : « Où l'on conte ce qui s'y verra « Vers minuit, les deux compagnons arrivent au Toboso, qui a toutes les caractéristiques d'une ville fantôme, dans une ambiance macabre. Alors qu'ils cherchent le palais de Dulcinée, don Quichotte et Sancho n'entendent que hurlements de chiens, grognements de pourceaux et miaulements de chats. Sur les conseils - intéressés - de Sancho, don Quichotte se laisse convaincre de passer la nuit aux abords du village et d'envoyer son écuyer en ambassade auprès de sa maîtresse le jour suivant. Ce qu'il ne sait pas, c'est que Sancho ne l'a jamais rencontrée puisqu'il ne lui a jamais porté la lettre de son maître. Mais ce secret étant bien sûr inavouable, Sancho fait comme si de rien n'était.   Chapitre 10 : « Où l'on conte le stratagème qu'employa Sancho pour enchanter la dame Dulcinée, et autres événements non moins ridicules que véritables « Sancho, qui ne sait plus comment se sortir de cette situation embarrassante, aperçoit alors trois paysannes montées sur les bourriques. Il lui vient soudain une idée : il court chercher son maître et lui présente ces pâles figures comme Dulcinée accompagnée de deux servantes. Don Quichotte n'en croit pas ses yeux. Pour une fois le chevalier errant voit les choses telles qu'elles sont et se refuse à croire qu'il s'agit bien de Dulcinée. Puis il se résigne et imagine cette explication : un enchanteur de ses ennemis l'a enchanté et a déposé sur ses yeux un voile qui l'empêche de voir cette princesse telle qu'elle est, et il l'a métamorphosée en une figure basse et laide. Don Quichotte dépité décide de prendre le chemin de Saragosse, conformément au plan annoncé par Cervantès à la fin de la Première Partie (voir chapitre 52).   Chapitre 11 : « De l'étrange et périlleuse aventure qui arriva au valeureux don Quichotte avec le char ou la charrette du Cortège de la Mort « Après avoir quitté le Toboso, don Quichotte et Sancho croisent une charrette transportant une troupe de comédiens. Le matin même, jour de l'octave de la Fête-Dieu, ceux-ci viennent de représenter une pièce intitulée Le Cortège de la Mort, ce qui explique leur étrange accoutrement : les comédiens incarnent respectivement un diable, la Mort, Cupidon, une reine, un soldat, un empereur, et un étrange bouffon portant au bout d'un bâton trois vessies de vache gonflées. Les gesticulations de ce dernier effraient Rossinante qui fait tomber don Quichotte à terre. Le bouffon monte alors sur l'âne de Sancho et fait mine de tomber à son tour pour singer la chute du chevalier errant. Don Quichotte souhaite se venger de cet affront, mais Sancho, voyant que les comédiens attendent son maître armés de pierres, parvient à l'en dissuader.   Chapitre 12 : « De l'étrange aventure qui survint au valeureux don Quichotte avec le brave chevalier des Miroirs « La nuit venue, les deux compagnons décident de se reposer dans un bois mais sont vite réveillés par les plaintes d'un chevalier amoureux. Don Quichotte décide d'engager la conversation avec lui tandis que leurs écuyers s'éloignent pour discuter entre eux plus librement, « à l'écuyère «.   Chapitre 13 : « Suite de l'aventure du chevalier des Bois, avec le colloque facétieux, étrange et suave des deux écuyers « L'écuyer du chevalier du Bois dépeint à Sancho la dure vie d'écuyer errant et en énumère les nombreux inconvénients. Malgré la grande libéralité de son maître - qui rend Sancho envieux et jaloux - il a résolu de quitter « l'écuyerie « errante, et incite Sancho à faire de même. Le colloque entre les deux écuyers se termine par un repas copieux et bien arrosé.   Chapitre 14 : « Suite de l'aventure du chevalier des Bois « De son côté, le chevalier des Bois raconte ses malheurs à don Quichotte qui l'écoute attentivement : épris de la belle Casildée de Vandalie, celui-ci a accompli de nombreux exploits pour lui plaire, mais aucun n'a suffi à la contenter. Ce chevalier [que le narrateur appelle aussi le chevalier des Miroirs à cause des miroirs en forme de petites lunes qu'il porte sur son habit] prétend même avoir vaincu l'invincible don Quichotte de la Manche, mais ce dernier s'empresse de le détromper. Les deux hommes décident alors de se battre en duel afin de faire éclater la vérité et voir lequel d'entre eux aura le dessus sur l'autre. Il est alors convenu que celui qui sera vaincu demeurera à la volonté du vainqueur et fera tout ce que celui-ci voudra. L'écuyer du chevalier des Bois, dont Sancho découvre le nez protubérant à la lumière du jour, souhaite lui aussi affronter Sancho en duel, mais ce dernier se dérobe. Par chance, don Quichotte parvient à faire tomber son adversaire de cheval et remporte le duel. Lorsqu'il lève la visière du chevalier des Bois, don Quichotte stupéfait reconnaît le visage de Samson Carrasco. Selon lui, un tel prodige ne peut être imputable qu'aux enchanteurs. Sancho, plus pragmatique, reconnaît quant à lui son voisin et compère Tomé Céciel, qui a ôté son faux nez pour aller porter secours à son maître qui s'est cassé plusieurs côtes en tombant.   Chapitre 15 : « Où l'on dit et rend compte de ce que c'était que le chevalier des Miroirs et son écuyer « Le narrateur révèle que l'attitude étrange du bachelier Samson Carrasco dans les premiers chapitres, une attitude qui avait pris de court la nièce et la gouvernante, répondait en réalité à une stratégie bien précise, définie en étroite concertation avec le curé et le barbier. Convaincu qu'il faut combattre le mal par le mal, et qu'essayer de raisonner don Quichotte est une perte de temps, le bachelier a décidé d'encourager celui-ci à reprendre ses aventures dans l'unique but de le provoquer en duel et de lui faire prêter serment - s'il est battu - d'abandonner à jamais la chevalerie errante. Le bachelier était alors bien loin d'imaginer que don Quichotte se montrerait capable de le vaincre.   Chapitre 16 : « De ce qui arriva au valeureux don Quichotte avec un sage chevalier de la Manche « Don Quichotte, encore stupéfait de sa dernière aventure, s'entretient avec Sancho lorsqu'il croise un homme tout vêtu de vert et qui sera désormais désigné par métonymie comme l'homme au Manteau vert. Les deux hommes s'observent courtoisement. Ce cavalier, monté sur une jument et portant un sabre à la mauresque, se nomme don Diego de Miranda et il tient plus du courtisan que du chevalier. Lorsque don Quichotte se présente à lui comme un chevalier errant, sa perplexité ne fait que redoubler et il le prend pour un fou, mais aussitôt après don Quichotte se montre capable d'une si grande sagesse, qu'il parvient à plonger le voyageur dans un étrange embarras. En fin de compte, don Quichotte est-il un sage ? Est-il un fou ? Serait-il, en somme, un mélange de sage et de fou et comme un fou mâtiné de sage ?   Chapitre 17 : « Où se montre le point extrême qu'atteignit et put atteindre le courage inouï de don Quichotte, et l'heureuse issue de l'aventure des lions « Pendant que les deux hommes s'observent et s'interrogent mutuellement, Sancho s'éloigne et achète du fromage frais à des bergers. Comme don Quichotte l'appelle et le presse de le rejoindre, l'écuyer place le fruit de sa transaction dans le heaume du chevalier, qui se retrouve bientôt tout englué de fromage blanc. Au loin, un chariot couvert de banderoles apparaît à l'horizon : malgré les protestations du propriétaire, don Quichotte veut affronter les lions enfermés dans cette cage ambulante. Mais la bravoure du chevalier n'est pas récompensée : la seule réaction des lions est un bâillement indifférent. L'homme et son chariot reprennent leur route et laissent don Quichotte dépité, Sancho soulagé et don Diego de Miranda stupéfait. Le chevalier errant abandonne malgré tout le surnom de chevalier de la Triste Figure pour prendre désormais celui de chevalier des Lions.   Chapitre 18 : « De ce qui arriva à don Quichotte dans le château où la maison des champs du chevalier au Manteau Vert, avec autres choses extravagantes « L'homme au Manteau Vert offre l'hospitalité à don Quichotte et à son écuyer. Sa maison est tellement calme qu'elle ressemble à un monastère de chartreux. Les deux compagnons font connaissance de doña Christine, la femme de don Diego, et de don Lorenzo, son fils. Ce dernier récite quelques vers à don Quichotte, qui l'en félicite. Sensible à la flatterie le jeune homme, qui prenait le chevalier errant pour un fou, le trouve soudain très sage. Au bout de quatre jours, don Quichotte et Sancho reprennent leur route, bien décidés à atteindre Saragosse. Néanmoins, ils projettent de passer auparavant par la grotte de Montésinos dont ils ont entendu dire bien des merveilles.   Chapitre 19 : « Où l'on conte l'aventure du berger amoureux, avec d'autres événements vraiment plaisants « Peu de temps après leur départ, don Quichotte et Sancho croisent deux écoliers et deux paysans, tous les quatre à dos d'âne. Ils se rendent tous aux noces de Gamache, un riche laboureur d'un village voisin, et engagent don Quichotte à les suivre en lui promettant qu'il verra ainsi l'une des meilleures et des plus riches noces qui se soient jamais célébrées dans toute la région. Gamache est très riche et Quiétrie, sa futur épouse, très belle. Parallèlement, un certain Basile, qui est épris de Quiétrie depuis sa plus tendre jeunesse est au désespoir ; on dit même qu'il est devenu fou. Lui aussi est beau ; il possède même toutes les grâces naturelles qui pourraient le rendre digne de Quitérie, mais Gamache est riche, tandis qu'il est pauvre. Or la richesse l'emporte sur la beauté et les qualités naturelles.   Chapitre 20 : « Où l'on conte les noces de Gamache le Riche, avec l'aventure de Basile le pauvre « La noce, qui doit avoir lieu en plein air, dans un champ, est précédée des préparatifs du festin, de représentations et de danses. Durant le spectacle, des danseurs déguisés en figures allégoriques représentent la victoire de l'Intérêt sur l'Amour, que les invités interprètent comme la victoire de Gamache sur Basile.   Chapitre 21 : « Où l'on continue les noces de Gamache, et autres événements agréables « Basile fait soudain intrusion au milieu de cette ambiance festive. Il feint de se suicider à l'aide d'une lame qu'il avait dissimulée dans un bâton, et demande à Gamache l'autorisation d'épouser Quitérie avant de mourir. Le riche laboureur, après avoir pris l'avis de ses amis et du curé, finit par lui accorder ce droit, croyant qu'il récupérera Quitérie aussitôt Basile passé dans l'autre monde. Mais dès que l'alliance est scellée, le jeune homme révèle que son agonie était simulée et que son suicide n'était qu'une ruse. Gamache dépité est forcé d'admettre la validité du mariage et accepte bon gré mal gré le choix de Quitérie, qui ne semble pas décidée à renoncer à Basile.   Chapitre 22 : « Où l'on conte la grande aventure de la caverne de Montésinos, dont l'impossibilité et la grandeur font qu'on tient cette aventure pour apocryphe « Accompagnés d'un guide - un cousin de l'un des étudiants qui les invités au mariage - don Quichotte et Sancho se rendent à la fameuse grotte de Montésinos. Ce pédant jeune homme se présente à eux comme un humaniste, qui a déjà écrit un livre qui recense et décrit toutes les livrées possibles et imaginables, et projette d'écrire un autre ouvrage qu'il intitulera Les Métamorphoses ou Ovide espagnol, imitant le poète latin sur le mode burlesque. La nuit venue, don Quichotte et ses compagnons s'arrêtent dans une auberge proche de la fameuse caverne et font provision de cordes afin de descendre dans les profondeurs de celle-ci, car ils ont formé le dessein de l'explorer, le jour suivant. Vers deux heures de l'après-midi, les voyageurs arrivent à la caverne. Après avoir dégagé les broussailles et les ronces qui en bouchaient l'entrée, Sancho et le cousin aident don Quichotte à descendre. Au bout d'une demi-heure, sans nouvelles de don Quichotte, les deux hommes décident de tirer la corde et trouvent don Quichotte les yeux clos, dans un profond sommeil.   Chapitre 23 : « Des choses admirables que l'inépuisable don Quichotte de la Manche raconta avoir vues en la profonde caverne de Montésinos, dont l'impossibilité et la grandeur font qu'on tient cette aventure pour apocryphe « Don Quichotte raconte à ses compagnons qu'après être descendu à la profondeur de douze ou quatorze toises, il a décidé de se reposer dans une concavité de la caverne, fatigué par l'effort, et qu'il a été saisi d'un profond sommeil. À son réveil, il s'est retrouvé au milieu d'une prairie, et bientôt un somptueux palais s'est offert à ses yeux, dont est sorti un vénérable vieillard. Celui-ci s'est présenté comme étant Montésinos et a annoncé à don Quichotte que, comme tous les habitants de la caverne, il attendait depuis longtemps sa venue, car selon une prophétie de Merlin, lui seul était capable de désenchanter tous les chevaliers et toutes les princesses emprisonnés et enchantés dans cette caverne. Don Quichotte visite la caverne en compagnie de Montésinos, son guide, et rencontre plusieurs personnages littéraires : Durandart, la poitrine ouverte, et sa dame Bélerme, enlaidie par les ans ; il aperçoit ensuite Dulcinée et deux de ses demoiselles, métamorphosées en grossières paysannes ; il rencontre enfin une servante de Dulcinée qui vient lui réclamer une demi-douzaine de réaux en échange d'un cotillon de futaine tout neuf, que sa maîtresse propose de lui laisser pour gage. Mais pour son plus grand malheur, le chevalier ne possède pas cette somme et ne peut prêter que quatre réaux, une impuissance qu'il interprètera par la suite comme le signe manifeste qu'il a échoué dans cette aventure.   Chapitre 24 : « Où l'on conte mille balivernes non moins impertinentes que nécessaires pour la véritable intelligence de cette grande histoire « Cid Hamet Benengeli, le traducteur de l'histoire, se dit perplexe devant cet étrange récit de don Quichotte, et laisse le lecteur décider par lui-même d'y croire ou de le tenir pour apocryphe. Le chevalier et ses compagnons prévoient de dormir chez un ermite et croisent en chemin un homme qui part à la guerre. L'ermite est absent et don Quichotte et ils finissent par passer la nuit dans une taverne située à proximité de l'ermitage. À la grande stupéfaction de Sancho, pour la première fois depuis qu'ils parcourent ensemble les routes d'Espagne, don Quichotte ne prend pas l'auberge pour un château.   Chapitre 25 : « Où l'on raconte l'aventure du braiement de l'âne et la gracieuse histoire du joueur de marionnettes, avec les mémorables divinations du singe devin « L'homme armé qui part à la guerre leur raconte alors son histoire : son village et un village voisin sont en guerre pour une cause dérisoire, qui a pour point de départ une histoire de braiement. À peine l'homme a-t-il fini son récit qu'un homme étrangement vêtu entre dans la taverne. Il s'agit, aux dires de l'aubergiste, d'un célèbre marionnettiste nommé maître Pierre, qui est accompagné d'un singe devin. Contre deux réaux, l'animal est en effet capable de répondre à des questions portant sur des choses passées ou présentes, mais non sur les choses futures, une merveille qui laisse néanmoins l'assistance pleine d'admiration et de surprise. Sancho obtient ainsi des nouvelles de sa femme, mais don Quichotte n'arrive pas à obtenir une réponse claire concernant la véracité de ce qui lui est advenu dans la caverne de Montésinos.   Chapitre 26 : « Où l'on continue l'agréable aventure du joueur de marionnettes, avec d'autres choses en vérité aussi bonnes « Après avoir installé des tréteaux, Maître Pierre donne un spectacle de marionnettes, qui met en scène l'histoire de Mélisendre et de don Gaïferos. Ce dernier se rend en Espagne pour délivrer son épouse, qui était aussi la fille de Charlemagne, et qui était retenue captive à Sansueña - ancien nom de Saragosse - par les Maures. Au beau milieu du spectacle, don Quichotte, qui prend les marionnettes pour des personnages réels, dégaine son épée et s'en prend au théâtre de maître Pierre, détruisant ainsi une grande des personnages. Le chevalier s'engage néanmoins à dédommager financièrement le marionnettiste pour les pertes subies.   Chapitre 27 : « Où l'on explique qui était maître Pierre et son singe, et le mauvais succès qu'eut don Quichotte dans l'aventure du braiement, qui ne se termina pas pour lui comme il l'aurait voulu et comme il l'avait pensé « Cid Hamet révèle rétrospectivement que maître Pierre n'est autre que Ginés de Pasamonte, le galérien délivré par don Quichotte (voir le chapitre 21 de la Première Partie) et explique l'artifice qui lui permet d'abuser les voyageurs en leur faisant croire qu'il possède un singe devin. Don Quichotte, de son côté, décide de voir les rivages de l'Èbre et ses alentours avant d'entrer dans la ville de Saragosse. En chemin, il croise les deux villages qui s'affrontent pour une histoire de braiment et manque de se faire étriller par l'imprudence de Sancho, qui s'avise de braire, excitant ainsi la susceptibilité des villageois déjà furieux. Mais contrairement à ses habitudes, le chevalier préfère prendre la fuite et abandonne sur place son écuyer pour échapper aux coups.   Chapitre 28 : « Des choses que dit Benengeli et que saura celui qui les lira, s'il les lit attentivement « Après cette dernière mésaventure, Sancho déclare qu'il souhaite rentrer chez lui, à moins que don Quichotte ne lui verse désormais un salaire. Sa décision semble irrévocable. Mais la brusque réaction du chevalier face à ce qu'il considère comme de la cupidité, pousse l'écuyer à revenir sur sa décision. Les larmes aux yeux, il présente ses excuses à son maître.   Chapitre 29 : « De la fameuse aventure de la barque enchantée « Sur les rives de l'Èbre don Quichotte et Sancho aperçoivent une petite barque sans rame, attachée à un tronc d'arbre. Aussitôt, don Quichotte imagine que cette embarcation a été déposée en ce lieu par quelque enchanteur qui lui réserve une aventure. À peine embarqués, don Quichotte explique à Sancho qu'ils viennent de passer la ligne équinoxiale et assène à son écuyer une leçon de cartographie digne des récits de voyage. Puis, les deux compagnons aperçoivent des moulins à eau et des meuniers enfarinés qui s'affolent en voyant la frêle embarcation se diriger à vive allure vers les roues des moulins. Don Quichotte, lui, ne voit que malandrins, monstres et félons et n'a que faire de leurs avertissements. Le maître et l'écuyer finissent par tomber de la barque et doivent rembourser les meuniers et les pécheurs à qui elle appartient. Don Quichotte en conclut que cette aventure était réservée à un autre chevalier.   Chapitre 30 : « De ce qui advint à don Quichotte avec une belle chasseresse « Le jour suivant, don Quichotte aperçoivent dans un pré une dame vêtue de vert, en habit de chasse, montée sur un palefroi. À leur grande surprise, celle-ci a lu la première partie de leur aventure. Cette duchesse et le duc, son mari, proposent alors à don Quichotte et à Sancho de les accueillir dans leur château.   Chapitre 31 : « Qui traite de beaucoup de grandes choses « Pour se divertir, le duc ordonne en cachette à tous ses serviteurs de traiter don Quichotte comme s'il était un chevalier errant véritable. Comme dans les livres qu'il a lus, celui-ci est donc désarmé par des demoiselles qui lui servent de page et qui l'apprêtent pour le dîner, sous les yeux amusés du duc et de la duchesse. Quant à Sancho, don Quichotte lui recommande de peser ses mots avant d'ouvrir la bouche, car il craint que celui-ci ne prononce quelque balourdise qui risquerait de le discréditer. Après mille compliments, les convives et leurs hôtes se mettent à table, et le maître et l'écuyer racontent leurs aventures passées. Mais bientôt, don Quichotte est interrompu par un sombre ecclésiastique qui lui enjoint de rentrer de son village et de s'occuper de ses biens au lieu de parcourir le monde comme un fou.   Chapitre 32 : « De la réponse que fit don Quichotte à celui qui le reprenait, avec d'autres événements graves et plaisants « Don Quichotte répond alors, tout tremblant, à son contempteur. Il n'est ni fou ni sot, mais exerce le digne et noble métier de chevalier errant. Il méprise les biens mondains, mais pas l'honneur. Il est amoureux, mais son amour est platonique. Alors que l'ecclésiastique commence à s'en prendre à Sancho, le duc propose à l'écuyer de le faire gouverneur d'une île qu'il dit être vacante. Indigné, le religieux quitte le palais du duc et de la duchesse, qu'il ne juge pas moins fous que leurs hôtes. Don Quichotte se lance alors dans un long discours sur la différence entre offense et affront, et assure que les offenses des gens d'Église, comme celles des femmes, sont sans portée. La duchesse prend plaisir à entendre parler Sancho, qu'elle trouve même plus plaisant et plus fou que son maître. Des domestiques lavent ensuite la barbe de don Quichotte selon un rituel burlesque. La duchesse questionne enfin le chevalier et son écuyer à propos de Dulcinée apprenant de leur bouche même l'histoire de son enchantement.   Chapitre 33 : « Du savoureux entretien que la duchesse et ses demoiselles eurent avec Sancho Pança, entretien digne d'être lu et remarqué « Après le dîner, Sancho s'entretient avec la duchesse, qui prend beaucoup de plaisir à l'interroger sur ses aventures passées. Sancho lui fait alors une confidence : Dulcinée n'est pas du tout enchantée ; cette idée n'est qu'une élucubration de son maître, qu'il a lui-même favorisée (voir le chapitre 10 de la seconde partie). Pourtant, cette folie n'empêche pas Sancho de porter un profond attachement à son maître.   Chapitre 34 : « Qui rend compte de la connaissance que l'on eut de la façon de s'y prendre pour désenchanter la sans pareille Dulcinée du Toboso, ce qui est une des plus fameuses aventures de ce livre « Après avoir écouté attentivement pendant quelque temps don Quichotte et Sancho, le duc et la duchesse utilisent les récits de leurs hôtes pour fabriquer de toutes pièces des aventures taillées à leur mesure. Ainsi, lors d'une partie de chasse qui se déroule quelques jours plus tard, ils organisent une vaste mascarade où défilent des chars peuplés de personnages allégoriques ou imaginaires.   Chapitre 35 : « Continuation de ce qu'apprit don Quichotte sur le désenchantement de Dulcinée, avec d'autres événements admirables « L'une de ces étranges figures, décharnée et horrible, prétend être Merlin l'enchanteur et affirme connaître le moyen de désenchanter Dulcinée : pour ce faire, Sancho devra se donner de bon gré trois mille trois cents coups de fouets sur les fesses.   Chapitre 36 : « Où l'on raconte l'aventure étrange et jamais imaginée de la duègne Doloride, alias comtesse Trifaldi, avec une lettre que Sancho Pança écrivit à sa femme Thérèse Pança « Le jour suivant, Sancho lit à la duchesse une lettre qu'il a écrite à sa femme pour lui annoncer qu'il a été fait gouverneur. Plus tard, après le dîner qui a eu lieu dans les jardins du palais, les domestiques mettent en scène une nouvelles bourles imaginée par leur maîtres. Un homme de taille gigantesque, qui prétend se nommer Trifaldin - il s'agit en réalité d'une domestique déguisé -, prétend être l'écuyer de la princesse Trifaldi, autrement appelée Duègne Doloride. Cette princesse l'a envoyé à la recherche d'un chevalier nommé don Quichotte, avec qui elle souhaite s'entretenir, car il est le seul à pouvoir rompre le charme dont elle est victime.   Chapitre 37-38 : Où l'on poursuit la fameuse aventure de la duègne Doloride « et « Où l'on conte ce que dit de sa mauvaise fortune la duègne Doloride « Douze duègnes, suivies par la princesse Trifaldi, entrent alors dans le jardin. Les douze duègnes et leur maîtresse ont le visage couvert d'un voile noir. La duègne apprend alors à don Quichotte que pour les châtier, elle et ses compagnes, le géant Malambrun les a défigurées en donnant à leur teint blanc une couleur plus noire que le charbon. La cause de ce malheur est qu'étant la duègne de la princesse Antonomasie, héritière du royaume de Candaye, elle a favorisé le dessein d'un prétendant nommé don Clavijo, qui l'a séduite pour approcher Antonomasie.   Chapitre 39 : « Où la Trifaldi continue sa surprenante et mémorable histoire « Lorsque la liaison d'Antonomasie et de Clavijo fut découverte, on ne put empêcher don Clavijo de prendre Antonomasie pour légitime épouse. La reine Magoncie - mère d'Antonomasie - en mourut. Alors, l'un des ses cousins, le géant Malambrun, parut sur sa tombe monté sur un cheval de bois : voulant châtier la témérité de don Clavijo et la folie d'Antonomasie, il les laissa tous les deux enchantés sur le sépulcre de Magoncie, l'infante changée en une guenon de bronze, et don Clavijo en un crocodile d'un métal inconnu, avec ce message : « Ces deux téméraires amants ne recouvreront point leur première forme jusqu'à ce que le valeureux Manchègue se batte avec moi en duel : car les destins réservent à sa seule valeur cette aventure étrange et qu'on n'a jamais vue «. Ensuite, Malambrun a jeté un sort aux malheureuses duègnes et à leur maîtresse, dont le visage s'est couvert de noir.   Chapitre 40 : « De choses qui touchent à cette aventure et a cette mémorable histoire « La Doloride explique qu'afin que don Quichotte et Sancho puissent se rendre dans le royaume de Candaye pour « éprouver « cette aventure, Malambrun a promis de leur envoyer Chevillard, une monture volante, douée de pouvoirs magiques. Ce cheval de bois, qu'ils sont censés diriger à l'aide d'une cheville qu'il porte au front, pourra en effet les conduire en quelques instants dans ce lointain royaume.   Chapitre 41 : « De la venue de Chevillard, avec la fin de cette longue aventure « La nuit venue, on avertit don Quichotte et Sancho de l'arrivée de Chevillard, sur lequel ils doivent voyager les yeux bandés, afin d'éviter les étourdissements dus au voyage aérien. À peine cette nouvelle mascarade est-elle commencée que des domestiques du duc et de la duchesse se mettent à éventer don Quichotte et Sancho - qui se croient dans les airs - avec de grands soufflets. Par une série d'artifices, on fait croire à don Quichotte qu'il traverse la région des grêles et des neiges, puis la région du feu, sous les yeux amusés du duc, de la duchesse et de leurs domestiques. Enfin, l'explosion soudaine de fusées et de pétards effraie le maître et l'écuyer, qui tombent du cheval. Ils trouvent alors un parchemin qui annonce le succès de l'aventure. Comme à son habitude, Sancho ne peut s'empêcher de se mettre en valeur en racontant à l'auditoire les choses fabuleuses qu'il a cru voir, par-dessus le bandeau qui lui couvrait les yeux, durant son voyage aérien et spatial.   Chapitre 42-43 : « Des conseils que donna don Quichotte à Sancho Pança avant que celui-ci allât gouverner l'île, et autres choses bien mûrement pesées « et « Des seconds conseils que donna don Quichotte à Sancho Pança « Fidèle à sa promesse, le duc demande à Sancho de s'apprêter à prendre possession de l'île dont il l'a nommé gouverneur. Ému, don Quichotte prend son écuyer à part et lui prodigue ses conseils, afin de le préparer à ses nouvelles fonctions de gouverneur. Après des recommandations d'ordre moral, le chevalier poursuit par des conseils portant sur l'éloquence, la tenue et la propreté qui siéent à un gouverneur.   Chapitre 44 : « Comment Sancho Pança alla prendre possession de son gouvernement, et de l'étrange aventure qui arriva à don Quichotte au château du duc « Aussitôt l'écuyer parti, don Quichotte ressent l'absence de Sancho et il est gagné par une profonde tristesse. Le chaste chevalier se retire seul dans sa chambre et refuse que des demoiselles le servent. Aussi, pour le divertir et pour se distraire eux-mêmes, le duc et la duchesse organisent-il de nouvelles bourles taillées sur mesure pour lui. À peine couché, don Quichotte entend une voix accompagnée d'une harpe, qui déclame des vers amoureux à son attention. Cette voix  dolente est celle d'Altisiodore, accompagnée d'une autre demoiselle nommée Émérancie. Le chevalier, qui restera d'une fidélité à toute épreuve envers Dulcinée, est plongé dans un profond embarras.   Chapitre 45 : « Comment le grand Sancho Pança prit possession de son île et de la manière dont il commença de la gouverner « Sancho est conduit dans un bourg appartenant au duc, et on lui donne à entendre que ce lieu, dont on lui remet les clés, se nomme l'île Barataria. En vertu d'une vielle coutume visant à tester la sagacité des nouveaux gouverneurs de l'île, Sancho est dès l'abord amené à arbitrer une série de litiges, ce dont il s'acquitte avec un bon sens exemplaire. D'abord concernant un homme endetté qui cache malicieusement ses écus d'or dans sa canne, puis une prostituée qui feint d'avoir été violée par un laboureur, afin lui soutirer de l'argent.   Chapitre 46 : « Du périlleux épouvantement tintamarrois et chatesque que reçut don Quichotte dans le cours des amours de la passionnée Altisidore « De son côté, don Quichotte, plongé dans ses pensées, n'arrive pas à fermer l'oeil. Au petit matin, Altisidore feint de s'évanouir dans une galerie par où passe le chevalier. Aussi, le soir venu, don Quichotte récite-t-il des vers qu'il a composés pour consoler Altisidore, accompagné d'un luth qui a été installé dans sa chambre à sa demande. Mais soudain, des chats affublés de clochettes entrent par la fenêtre et le griffent, ce que le chevalier attribue comme de coutume à la perfidie des enchanteurs.   Chapitre 47 : « Où l'on continue d'exposer la conduite de Sancho Pança en son gouvernement « Après l'audience qu'il a présidée, Sancho est conduit dans un palais somptueux où un dîner a été apprêté. Mais, pour son plus grand déplaisir, dès qu'il veut goûter d'un plat, son médecin personnel - Pedro Recio de mal Aguero - le lui interdit en se plaçant sous le patronage d'Hippocrate (tel plat est trop gras, tel autre trop sec, celui-là trop humide...). En réalité, il n'énumère que de fallacieux prétextes pour frustrer Sancho et se divertir à ses dépens. Au moment même où Sancho s'apprête enfin à manger, un messager envoyé par le duc annonce à Sancho l'attaque prochaine de son île par des ennemis. Par précaution, il est décidé que le gouverneur ne doit rien manger sous peine de risquer d'être empoisonné.   Chapitre 48 : « De ce qui arriva à don Quichotte avec dame Rodriguez, la duègne et la duchesse, ainsi que d'autres accidents dignes d'êtres gravés dans la mémoire des hommes « Don Quichotte garde six jours sa chambre afin de se remettre de ses blessures. Une nuit, une femme pénètre dans sa chambre. Dans l'obscurité, don Quichotte imagine qu'il s'agit d'Altisidore, puis il la prend pour une âme en peine, mais il est vite détrompé. Il s'agit de la duègne Rodríguez, une domestique du duc et de la duchesse. Celle-ci a une requête - qui cette fois n'est pas une bourle - pour don Quichotte : sa fille a été séduite par le fils d'un riche laboureur des alentours, mais bien que leur union ait été consommée, le jeune homme refuse de la prendre pour femme. La duègne a bien essayé d'obtenir du duc qu'il intercède pour elle auprès du laboureur, mais en vain. Celui-ci s'est montré sourd à ses instances. Afin de réparer le tort qui a été fait à sa fille, la duègne met tous ses espoirs en don Quichotte. Après avoir formulé sa requête, la duègne Rodriguez poursuit la conversation et révèle à don Quichotte des secrets qui concernent Altisidore et la duchesse. Mais, soudain, des personnages dont l'identité n'est pas dévoilée entrent par surprise dans la pièce et rudoient aussi bien la duègne que le chevalier.   Chapitre 49 : « De ce qui arriva à Sancho Pança en faisant la ronde dans son île « La nuit tombe à Barataria, et Sancho accompagné de ses hommes fait une ronde autour de l'île. Lors de ce déplacement nocturne, le nouveau gouverneur est amené à arbitrer de nouveaux litiges, ce dont il s'acquitte avec beaucoup de discernement.   Chapitre 50 : « Où l'on déclare qui furent les enchanteurs et les bourreaux qui étrillèrent la duègne Rodriguez, et caressèrent et égratignèrent don Quichotte, et ce qui arriva au page qui porta la lettre à Thérèse Pança, femme de Sancho Pança « Le narrateur révèle que la conversation de la duègne et de don Quichotte a été brutalement interrompue par des domestiques qui les espionnaient, à la demande du duc et de la duchesse. Il raconte ensuite comment cette dernière envoya un page porter une lettre et un collier de corail à la femme de Sancho, et le gracieux entretien qu'il eut avec celle-ci et sa fille Sanchica. Lorsqu'elles racontent au curé et au barbier que Sancho a été nommé gouverneur, ceux-ci n'en croient pas leurs oreilles. Cette nouvelle suscite chez eux admiration et incrédulité.   Chapitre 51 : « De la suite du gouvernement de Sancho Pança, avec d'autres événements assez bons « On soumet à Sancho de nouveaux cas pour qu'il exerce sa justice. Il s'agit en réalité de nouveaux casse-têtes imaginés pour le plaisir de le mettre en difficulté. Mais Sancho se montre d'une extrême sagesse, fidèle aux préceptes que lui a enseignés son maître, dont une lettre lui parvient. Celui-ci le félicite pour le bon gouvernement de son île, qui est parvenu jusqu'à ses oreilles, lui fait de nouvelles recommandations, et l'informe de ses dernières mésaventures. Dans sa réponse, l'ancien écuyer lui raconte son quotidien, et évoque les nombreux tracas qui accompagnent sa charge ; il se plaint des pesantes contraintes - notamment alimentaires - qui pèsent sur les gouverneurs. Sancho s'atèle ensuite à réformer et à moderniser son île en rédigeant des Constitutions, tandis que ses mystificateurs réfléchissent dans l'ombre à la façon dont ils vont pouvoir mettre fin à son gouvernement, et l'expulser de Barataria.   Chapitre 52 : « Où l'on raconte l'aventure de la seconde duègne Doloride ou affligée, autrement dite dame Rodriguez « Don Quichotte songe à reprendre son voyage pour Saragosse. Mais un jour, avant qu'il ait le temps de mettre ce projet à exécution, la duègne Rodríguez et sa fille font brusquement irruption dans la salle où il déjeune en compagnie du duc et de la duchesse. Les deux femmes implorent le secours du chevalier et demandent réparation du tort qui a été fait à la jeune femme par le fils d'un riche laboureur (voir chapitre 48). Don Quichotte annonce alors qu'il défie ce garçon en duel afin de le forcer à épouser la jeune femme qu'il a outragée. Le duc, amusé, y consent et décide dorénavant de ne plus traiter les deux femmes comme ses domestiques mais comme des dames de qualité venue demander justice en sa maison.Le page envoyé auprès de Thérèse Pança par la duchesse est de retour au palais et lui rapporte deux plaisantes lettres : l'une destinée à la duchesse, et l'autre à Sancho. Thérèse y fait par de ses projets et de ses rêves de grandeur. Elle projette notamment de se rendre à la cour dans un carrosse, en compagnie de sa fille.   Chapitre 53 : « De la pénible fin qu'eut le gouvernement de Sancho Pança « La septième nuit de son gouvernement, Sancho est réveillé en pleine nuit par un grand bruit de cloches et de cris. Le gouverneur est informé que son île est attaquée par une infinité d'ennemis. Sancho est immédiatement affublé d'une armure ridicule, tellement lourde qu'il peine à se mouvoir. Dans cet accoutrement, il essaie tant bien que mal de commander son armée tandis qu'une kyrielle de coups s'abat sur lui : il est rossé, moulu, piétiné... Au moment où il s'y attend le moins, on lui annonce la victoire de ses troupes, mais Sancho est las. Il ne veut plus de cette charge de gouverneur, décidément trop pesante. Dix jour après le début de son gouvernement, il quitte donc Barataria et reprend sa route. Monté sur son grison, comme autrefois, il s'en va rendre compte au duc de sa décision.   Chapitre 54 : « Qui traite de chose touchant à cette histoire et non à aucune autre « Le jeune fils du laboureur défié par don Quichotte a fui depuis longtemps en Flandres. Aussi le duc, qui voit dans ce défi une nouvelle occasion de se divertir, demande-t-il à un de ses laquais - nommé Tosilos - de se substituer au jeune homme et d'affronter don Quichotte dans un pompeux apparat, semblable à celui utilisé dans les tournois par les anciens chevaliers. Pendant que se déroule les préparatifs de ce combat (aménagement d'un champ de batille, etc.), Sancho croise six pèlerins sur sa route. Il s'agit d'un groupe d'étrangers qui demandent l'aumône en chantant. À sa grande surprise, Sancho reconnaît tout à coup l'un de ses anciens voisins : il s'agit de Ricote, ancien mercier du village d'origine morisque, qui a dû quitter l'Espagne suite à l'édit d'expulsion de 1609, et qui s'est réfugié en Allemagne. Il est depuis sans nouvelles de sa femme et de sa fille, mais la principale raison de son retour de la péninsule est de récupérer un trésor qu'il a caché aux abords du village avant son départ. Sancho, pour sa part, lui raconte l'histoire son gouvernement et explique à Ricote comment il s'est aperçu qu'il n'était pas fait pour gouverner.   Chapitre 55 : « Des choses qui arrivèrent à Sancho en chemin, et d'autres qui n'ont pas leurs pareilles « La rencontre avec Ricote ayant retardé Sancho, la nuit tombe avant que celui-ci ne soit arrivé au palais ducal. Dans l'obscurité, le malheureux tombe dans une profonde fosse avec son âne, qui se blesse lors de la chute. Sancho passe la nuit à se lamenter et à plaindre son grison. Pendant ce temps, le combat de don Quichotte contre Tosilos se prépare. Alors que don Quichotte s'est éloigné du palais ducal pour s'exercer avant le combat, il découvre par hasard la fosse où se trouve son écuyer, dont le chevalier reconnaît la voix plaintive. Sancho et son grison sont remontés à l'aide de câbles et de cordages, avec le secours de plusieurs domestiques du duc et de la duchesse. L'écuyer fait alors un récit circonstancié des dix journées que dura son gouvernement.   Chapitre 56 : « Du combat extraordinaire et inouï qui se fit entre don Quichotte de la Manche et le laquais Tosilos, pour la défense de la fille de la duègne Rodriguez « Le jour convenu du combat entre don Quichotte et Tosilos étant arrivé, les nombreux spectateurs des bourgs voisins, le duc, la duchesse, la duègne et sa fille prennent place sur une estrade que les châtelains ont fait dresser devant leur palais. Mais à la déception générale, le laquais refuse de combattre. Tosilos trouve en effet la jeune femme ravissante. Si le fils du laboureur refuse de l'épouser, lui en revanche, la prendrait volontiers pour femme. Les plans du duc et de la duchesse leur échappent des mains, et ce qui était censé les divertir les plonge en fin de compte dans l'embarras : lorsqu'elles s'aperçoivent que le chevalier qui s'apprêtait à combattre don Quichotte n'est qu'un autre que le laquais du duc, la duègne et sa fille protestent contre la supercherie. Sancho, pour sa part, attribue cette étonnante métamorphose du fils du laboureur en laquais à la perfidie des enchanteurs.   Chapitre 57 : « Qui dit comment don Quichotte prit congé du duc, et de ce qui lui arriva avec la spirituelle et délurée Altisidore, damoiselle de la duchesse « Don Quichotte, de plus en plus mal à l'aise à cause de ce qu'il considère comme une « criminelle oisiveté «, décide de reprendre la route de Saragosse. Afin de le plonger dans l'embarras et de se divertir une dernière fois à ses dépens, Altisidore  déclame des vers où elle accuse le chevalier de lui avoir volé trois coiffes et des jarretières. Le duc et la duchesse, qui n'ont pas été avertis de cette bourle, sont une nouvelle fois pris à leur propre jeu. Le duc essaie néanmoins d'improviser et somme don Quichotte de rendre les précieuses jarretières sous peine de devoir le combattre en combat singulier. Une fois l'affaire réglée, don Quichotte et Sancho quittent le palais ducal.   Chapitre 58 : « Qui montre comment il fondit sur don Quichotte tant d'aventures qu'elles ne se donnaient point de relâche l'une à l'autre « Le maître et l'écuyer découvrent bientôt une douzaine d'homme qui déjeunent dans un pré. Il s'agit d'un groupe de paysan transportant des statues de bois peint devant servir pour fabriquer retable. Celles-ci représentent saint Georges, saint Martin, saint Jacques Matamore, et saint Paul. Après les avoir examinées, don Quichotte se lance dans une comparaison entre les chevaliers errants et la milice divine à laquelle appartiennent ces saints. Plus tard, don Quichotte et Sancho rencontrent des jeunes gens qui vivent comme des bergers, et ont le projet de recréer une nouvelle Arcadie. À leur grande surprise, l'une de ces jeunes bergères a lu l'histoire des exploits de don Quichotte. Celui-ci, flatté, se propose de soutenir pendant deux jours entiers la beauté de ces dames, qu'il reconnaît pour les plus belles du monde après Dulcinée. Placé au milieu du chemin, le chevalier monte la garde, mais est bientôt piétiné par un troupeau de furieux taureaux. Cette mésaventure met un point final à la parenthèse pastorale de don Quichotte et de Sancho.   Chapitre 59 : « Où l'on conte l'événement extraordinaire qui arriva à don Quichotte et qu'on peut tenir pour aventure « Le maître et l'écuyer s'arrêtent auprès d'une claire et belle fontaine pour se reposer. Don Quichotte est plongé dans une profonde mélancolie et n'a pas d'appétit. Il implore Sancho de se donner quelques coups de fouets afin de faire avancer le désenchantement de Dulcinée. L'écuyer essaie tant bien que mal de retarder la fatidique échéance. Plus tard, les deux compagnons arrivent dans une taverne que don Quichotte ne prend pas pour un château. Là, ils découvrent deux voyageurs qui lisent la continuation apocryphe d'Avellaneda HYPERLINK "http://donquijotedelamancha.free.fr/resume.html" \l "_ftn2" \o "" [2]. Cette découverte suscite l'indignation et la colère de don Quichotte et de Sancho, qui démentent tous les deux les faits apocryphes qui leur sont attribués. En conséquences, le maître et l'écuyer renoncent à se rendre à Saragosse et décident d'aller à Barcelone. Ainsi, le mensonge de l'historien apocryphe deviendra notoire et incontestable.   Chapitre 60 : « De ce qui arriva à don Quichotte en allant à Barcelone « Après six jours de voyage, don Quichotte et Sancho s'arrêtent sous des chênes pour passer la nuit. Le chevalier, que la lâcheté de son écuyer fait enrager, décide de le fouetter à son insu pendant son sommeil. Mais le chevalier est mis à terre et immobilisé par son écuyer. À leur réveil, les deux hommes découvrent un spectacle stupéfiant : des corps de bandoliers (brigands) sont pendus un peu partout autour d'eux. Bientôt, ils sont abordés par un groupe de quarante bandoliers, dont le capitaine - le charismatique Roque Guinart -, est véritable chevalier des temps modernes. Ce personnage, qui connaît le chevalier de réputation, n'a aucune intention de lui faire du mal. Peu après, don Quichotte et Roque sont rejoints par un autre groupe de cavaliers, conduits par une certaine Claudia Gerónima, qui demande au chef des bandoliers de lui accorder sa protection et de la conduire en France. Celle-ci vient de tuer son ancien amant, Vincent Torrellas, qui s'apprêtait à épouser une autre femme, et elle craint désormais les représailles du clan Torrellas. Roque prend la résolution d'accompagner Claudia Gerónima là où elle a laissé don Vicente, afin de savoir ce qui lui est advenu. Avant de mourir, le jeune homme, grièvement blessé, a le temps de révéler à Claudia Jerónima qu'il lui est toujours resté fidèle et que le geste tragique qu'elle a accompli était basé sur un malentendu. La jeune femme décide alors de se retirer dans un couvent. Le charisme de Roque, sa droiture et son intelligence impressionnent don Quichotte, qui aimerait le convertir à la chevalerie errante. Sous les yeux ébahis du chevalier, il se montre successivement capable de faire preuve de courtoisie envers ses otages, puis d'une férocité impitoyable en tuant un brigand qui tentait de remettre en question son autorité. Lorsqu'il apprend que don Quichotte projette de se rendre à Barcelone, le charismatique bandolier écrit une lettre à des amis qui habitent la capitale catalane, afin qu'ils puissent profiter du divertissement que leur donnera à coup sûr le chevalier errant.   Chapitre 61 : « De ce qui arriva à don Quichotte à son entrée dans Barcelone, avec d'autres choses qui tiennent plus du vrai que de la raison « Don Quichotte et son écuyer arrivent à Barcelone à l'aube, la veille de la Saint Jean. Pour la première fois de leur existence, ils découvrent la mer, sur laquelle voguent des galères, avant d'être accueillis par des amis de Roque, qui leur réservent un véritable triomphe.  « Bienvenu soit-il dans notre cité  [s'exclament les amis de Roque]. Bienvenu soit-il, je le répète, le valeureux don Quichotte de la Manche : non pas le faux, le fictif, l'apocryphe, que l'on nous a montré ces jours-ci dans de fausses histoires, mais le véritable, le loyal et le fidèle que nous a décrit Cid Hamet Benengeli, fleur des historiens «.   Chapitre 62 : « Qui traite de l'aventure de la tête enchantée et d'autres bagatelles mémorables « L'hôte qui a accueilli don Quichotte sur la plage et lui offre l'hospitalité se nomme Antonio Moreno. Afin de se divertir des folies de don Quichotte, sans toutefois lui faire de mal, celui-ci organise une série de bourles qui ont alternativement pour théâtre sa maison et les rues de Barcelone. Il présente tout d'abord à don Quichotte un buste parlant (la tête enchantée), qui est soi-disant capable de prédire l'avenir, à l'instar du singe de Maître Pierre, le marionnettiste (voir chapitre 25). Don Quichotte est ensuite promené dans les rues de Barcelone, triste et mélancolique : il porte sur le dos un écriteau (Celui-ci est don Quichotte de la Manche), ce qui l'apparente à une bête de foire. Le soir, la femme d'Antonio Moreno organise un bal lors duquel des dames s'acharnent à vouloir faire danser le chevalier, malgré ses réticences. Celui-ci, épuisé, perd le sentiment et est conduit, exsangue, dans sa chambre. Le jour suivant, après une nouvelle séance de questions-réponses à la tête enchantée, don Quichotte visite enfin une imprimerie dans laquelle on imprime la continuation apocryphe d'Avellaneda, ce qui lui cause un vif déplaisir.   Chapitre 63 : « Du malheur qui arriva à Sancho Pança dans la visite des galères, et de la nouvelle aventure de la belle Mauresque « Les aventures barcelonaises se poursuivent par la visite d'une galère, dont le capitaine a été averti par avance de la personnalité de don Quichotte et de Sancho. La vue des galériens les laisse stupéfaits, mais bientôt, une nouvelle bourle commence. Les galériens se saisissent de Sancho, et don Quichotte, apeuré, n'en mène pas large. Sur ces entrefaites, le capitaine de la galère est alors averti qu'un navire suspect - appartenant peut-être à des corsaires d'Alger -sillonne les côtes,  et il décide de se lancer à sa poursuite. Les passagers du navire ennemi sont faits prisonnier après quelques escarmouches. Leur capitaine, un jeune homme d'une rare beauté, s'avère être une femme chrétienne nommée Ana Félix. Celle-ci raconte alors son histoire devant le vice-roi de Barcelone, devant lequel elle a été conduite. Fille du morisque Ricote (voir chapitre 54), elle a été emmenée contre son gré en Barbarie par deux de ses oncles, suite à l'édit d'expulsion de 1609. Accompagnée de don Gaspar Gregorio, un jeune homme dont elle était éprise, elle s'est installée à Alger. Mais, pour son malheur, le roi d'Alger n'a pas manqué de repérer la beauté du jeune homme, et a jeté son dévolu sur lui. Ana Félix a alors tenté de persuader le roi d'Alger que Gaspar Gregorio était en réalité une femme, mais au lieu de le sauver, cette ruse a plongé celui-ci dans une nouvelle impasse : le roi a en effet décidé d'en faire cadeau au sultan. Quant à Ana Félix, le roi l'a autorisée à renter en Espagne afin de récupérer le trésor caché par son père Ricote (voir chapitre 54). Alors qu'il s'approchait des côtes catalanes, le navire dirigé par Ana Félix a été repéré par la galère sur laquelle s'est embarqué don Quichotte.  En dépit des ordres donnés par la jeune femme à son équipage, des turcs imprudents ont attaqué le bateau sur lequel se trouvait le chevalier. Le vice-roi de Barcelone, qui a écouté l'histoire d'Ana Félix attentivement, décide de faire pendre les turcs indisciplinés et de gracier la jeune femme. Par un nouveau coup de théâtre, un vieux pèlerin qui était monté sur la galère en même temps que le vice-roi se jette aux pieds d'Ana Félix. Il s'agit de Ricote, qui est parvenu à retrouver son trésor caché, et pleure à chaudes larmes d'avoir retrouvé sa fille. Plusieurs solutions sont alors envisagées pour sauver le captif don Gregorio. Don Quichotte lui-même offre ses services, mais cette tâche est finalement confiée à un renégat qui se trouvait sur la galère. Ricote, quant à lui, paiera la rançon.   Chapitre 64 : « Qui traite de l'aventure qui donna le plus d'ennui à don Quichotte de toutes celles qui lui étaient arrivées jusques alors « Don Quichotte est contrarié qu'on ne lui ait pas confié la libération de don Gapar Gregorio. Un matin où il se promène sur la plage de Barcelone, il voit venir vers lui un chevalier armé de toutes pièces, qui se présente comme le Chevalier de la Blanche Lune. Ce dernier le défie en duel et prétend faire confesser à don Quichotte que sa maîtresse est plus belle que Dulcinée du Toboso. Si don Quichotte parvient à le vaincre, il se mettra à sa merci ; mais si le chevalier de la Manche venait à être vaincu, il doit s'engager en retour à quitter les armes et à ne plus chercher les aventures durant toute une année, qu'il passera retiré chez lui. Ces conditions étant acceptées par don Quichotte, les deux chevaliers se préparent à engager leur duel sous les yeux du vice-roi, qui, croyant à une nouvelle bourle d'Antonio Moreno, ne cherche pas à empêcher le combat. Don Quichotte, vaincu, s'engage à respecter les conditions fixées par son rival, mais refuse de confesser que la maîtresse de celui-ci dépasse Dulcinée en beauté.   Chapitre 65 : « Où l'on fait savoir qui était le chevalier de la Blanche Lune, avec la délivrance de don Gregorio et autres événements « Celui qui se fait appeler le Chevalier de la Blanche Lune n'est autre que Samson Carrasco qui, sous les traits du Chevalier des Miroirs, avait échoué une première fois à vaincre don Quichotte (voir chapitre 14). Échaudé par sa défaite, il n'a pas pour autant renoncé à son projet de vaincre don Quichotte afin de la ramener dans son village. Pendant ce temps, don Quichotte, que sa défaite a plongé dans une profonde tristesse, demeure six jours au lit et songe à rentrer chez lui. Ces réflexions sont néanmoins interrompues par Antonio Moreno, qui annonce au chevalier et à son écuyer que le renégat a rempli sa mission avec succès : don Gaspar Gregorio vient en effet de débarquer à Barcelone.   Chapitre 66 : « Qui traite de ce que verra celui qui le lira, ou entendra celui qui l'écoutera lire « Don Quichotte et Sancho reprennent la route de leur village. Le chevalier attribue en partie sa défaite à la faiblesse de Rossinante et songe à la meilleure façon d'aménager sa retraite, qui prendra fin dès que le terme d'une année sera passé. En arrivant dans un village, Sancho arbitre un litige entre deux paysans qui veulent faire une course de vitesse, comme au temps de son gouvernement. Le jour suivant, le maître et l'écuyer croisent le laquais Tosilos (voir chapitre 56) qui se rend à Barcelone pour porter un courrier que le duc, son maître, envoie au vice-roi. Le laquais apprend à don Quichotte que le duc lui a fait donner cent coups de fouet après son départ, pour avoir contrevenu à ses ordres en refusant de combattre le chevalier.   Chapitre 67 : « De la résolution que prit don Quichotte de se faire berger, et de mener la vie des champs jusqu'à ce que fût achevée l'année de sa promesse, avec d'autres événements vraiment récréatifs et plaisants « Le maître et l'écuyer repassent à l'endroit même où des taureaux avaient foulé le chevalier aux pieds. Après avoir songé à la façon dont il pourra aménager sa retraite, don Quichotte expose à Sancho son projet de se faire berger : il se fera appeler le pasteur Quichottin et son écuyer sera le berger Pancino.   Chapitre 68 : « De la porcine aventure qui arriva à don Quichotte « La nuit venue, don Quichotte ne parvient pas à trouver le sommeil. Il supplie Sancho de s'administrer quelques coups de fouet sur les fesses afin de faire avancer le désenchantement de Dulcinée, en vain. La conversation des deux compagnons est interrompue par un bruit sourd de grognements, puis ils sont piétinés par un troupeau de porcs. Tandis que Sancho reprend son sommeil paisible, don Quichotte déclame des vers amoureux. Le jour suivant, alors qu'ils ont repris leur route, le maître et l'écuyer sont arrêtés par dix hommes à cheval et conduits sans explication dans un château, qui s'avère être celui du duc et de la duchesse.   Chapitre 69 : « De la plus rare et la plus étrange aventure qui arriva à don Quichotte dans tout le cours de cette grande histoire « Don Quichotte et Sancho sont conduits devant un catafalque HYPERLINK "http://donquijotedelamancha.free.fr/resume.html" \l "_ftn3" \o "" [3] qui a été dressé dans une cour du palais, et sur lequel ils reconnaissent, gisant, le corps d'Altisidore. Soudain, sous les yeux (amusés) du duc et de la duchesse, un officier s'approche de Sancho et lui passe une tunique toute peinte de flammes de feu, qui rappelle celle des pénitents condamnés par le Saint Office. Le chevalier et son écuyer apprennent alors que la jeune fille, morte d'amour pour don Quichotte, peut encore être sauvée, à condition que Sancho Panza accepte de recevoir sur le visage « vingt-quatre nasardes, douze pinçons, et six coups d'épingle aux bras et aux reins «. En apprenant cette nouvelle, Sancho proteste, mais il finit par accepter et, aussitôt, Altisidore reprend vie.   Chapitre 70 : « Qui suit le soixante-neuvième, et traite de choses indispensables à la clarté de cette histoire « Cid Hamet Benengeli explique les raisons qui ont poussé le duc et la duchesse à organiser cette mascarade. Samson Carrasco, ayant appris du page envoyé par la duchesse à la femme de Sancho que l'écuyer et son maître se trouvaient chez des châtelains aragonais, s'est rendu à leur palais. Comme don Quichotte avait déjà repris la route de Saragosse, les châtelains lui indiquèrent la route qu'avait empruntée le chevalier, mais lui firent promettre qu'il repasserait pour leur rendre compte de son combat avec don Quichotte, qu'il l'ait vaincu ou non. Informés à leur tour par le bachelier de la route qu'empruntait don Quichotte, le duc et la duchesse ont organisé cette nouvelle mascarade pour se divertir une dernière fois aux dépens du chevalier, avant que celui-ci n'entame sa retraite. Cid Hamet Benengeli en conclut que les moqueurs étaient aussi fous sinon plus que les moqués. Au petit matin, Altisidore fait une entrée fracassante dans la chambre de don Quichotte, qui n'a pas fermé l'oeil de la nuit, et l'accuse d'être un chevalier de pierre, dont l'indifférence a bien failli causer sa mort. Sancho qui, pour sa part, est en bonne grâce auprès de la jeune fille, lui demande ce qu'elle a vu durant son séjour dans l'autre monde. Et, à la grande surprise de l'écuyer et de son chevalier, Altisidore répond qu'elle a vu des diables qui jouaient à la paume non avec des balles, mais avec des livres, au rang desquels figurait en bonne place la continuation apocryphe d'Avellaneda. Face la naïveté de don Quichotte, qui se dit flatté de l'amour de la jeune fille, bien que celui-ci soit impossible, Altisidore finit par révéler à don Quichotte et à Sancho que sa mort n'était qu'une fiction, une mise en scène [mais le chevalier semble ne pas réagir à cette nouvelle ou ne pas la comprendre].   Chapitre 71 : « De ce qui arriva à don Quichotte et à son écuyer en retournant à leur village « Le maître et l'écuyer reprennent leur voyage en direction de leur village. Fort du succès de la résurrection d'Altisidore, don Quichotte est convaincu que Sancho pourra bientôt désenchanter Dulcinée et lui en fait la demande incessante. Il propose même à Sancho de lui payer le prix du désenchantement, ce que Sancho finit par accepter. Aussi, le soir venu, l'écuyer s'éloigne-t-il à quelque distance de l'endroit où ils doivent passer la nuit, afin de procéder au désenchantement. Mais après quelques coups de fouets, dont le prix lui semble décidément trop élevé, Sancho imagine une ruse : il cingle le tronc des chênes au lieu de se fouetter les fesses. Don Quichotte, qui se tient à plusieurs mètres de distance, est totalement dupe de cette ruse, d'autant plus que la nuit est obscure. Si bien qu'il est même touché de compassion devant la souffrance feinte du pauvre Sancho.   Chapitre 72 : « Comme quoi don Quichotte et Sancho arrivèrent à leur village « Le jour suivant, le maître et l'écuyer s'arrêtent dans une hôtellerie. Le soir venu, un étrange voyageur arrive dans l'auberge. Il s'agit de don Alvaro Tarfé, cavalier grenadin d'origine maure, mis en scène par Avellaneda dans sa continuation apocryphe des aventures de don Quichotte. Au cours de la conversation, le cavalier se targue d'ailleurs de connaître un chevalier errant à demi fou nommé don Quichotte de la Manche, qu'un écuyer bouffon accompagne dans ses aventures. Une telle déclaration ne manque pas de surprendre et d'indigner Sancho et don Quichotte, qui s'empressent aussitôt de le détromper. À leur demande, le cavalier grenadin accepte même de reconnaître son erreur devant un maire et un greffier, qui consignent par écrit sa déposition. Tarfé leur déclare alors que le don Quichotte et le Sancho qu'il a connus n'étaient pas les vrais, mais seulement de pâles copies. Après cette aventure, don Quichotte et Sancho reprennent leur route. Pour satisfaire don Quichotte, Sancho fait mine d'achever sa pénitence et le chevalier espère à tout moment voir apparaître Dulcinée désenchantée, à mesure qu'ils approchent de leur village.   Chapitre 73 : « Des présages qui advinrent à don Quichotte à l'entrée de son village, avec d'autres événements qui servent à orner et accréditer cette grande histoire « En arrivant à son village, don Quichotte est témoin de deux scènes banales qu'il interprète aussitôt comme de néfastes présages. Tout d'abord, il surprend une conversation où un jeune garçon dit à un autre : « Tu ne la reverras plus de toute ta vie «, et rapporte cette phrase à Dulcinée, qu'il croit ne plus jamais revoir. Il aperçoit ensuite un lièvre poursuivit par des chasseurs, qui s'enfuit à travers la campagne, et auquel il applique un même schéma interprétatif : pour lui, Dulcinée est désormais à jamais inaccessible. C'est alors qu'arrivent le curé et le barbier, qui reconnaissent immédiatement don Quichotte et Sancho, lesquels sont aussitôt accueillis par Thérèse Pança, la nièce et la gouvernante du chevalier. Tandis que l'écuyer retrouve sa famille et vante ses gains, le chevalier raconte sa défaite sur la plage de Barcelone et expose à ses amis son projet de devenir berger, que ceux-ci accueillent - ou du moins feignent d'accueillir - avec enthousiasme.   Chapitre 74 : « Comme quoi don Quichotte tomba malade, du testament qu'il fit, et de sa mort « Peu de temps après son retour, don Quichotte est saisi d'une étrange fièvre qui le retient six jours au lit, durant lesquels il reçoit régulièrement la visite de ses amis. Ceux-ci imaginent que ce mal lui vient de la peine d'avoir été vaincu sur la plage de Barcelone et de ne pas voir l'accomplissement de son désir touchant le désenchantement de Dulcinée. Ils essaient alors de le réconforter en évoquant son projet de se faire berger errant, mais en vain. À leur grande surprise, don Quichotte semble définitivement guéri de ses folies, et leur prouve qu'il possède désormais un jugement libre et clair. Don Quichotte, qui sent sa mort prochaine, demande à sa nièce de faire venir ses amis, auxquels il déclare qu'il est redevenu Alonso Quijano le Bon et qu'il abhorre désormais les livres de chevalerie. Puis, l'ex-chevalier se confesse, dicte à un notaire son testament, et meurt. L'oeuvre s'achève par une déclaration de Cid Hamet Benengeli, qui laisse ensuite la parole à sa plume, laquelle met en garde d'hypothétiques continuateurs : « Pour moi seul, naquit don Quichotte, et moi pour lui. Il a su agir, et moi écrire. Enfin, lui et moi ne sommes qu'une seule et même chose, en dépit du menteur écrivain tordesillesque qui a osé témérairement écrire d'une plume d'Autruche mal taillée les prouesses de mon valeureux chevalier  «.  

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