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Dunhuang.

Publié le 18/04/2013

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Dunhuang. 1 PRÉSENTATION Dunhuang, ville du Gansu au nord-ouest de la Chine, ancienne oasis en bordure du désert de Gobi, dernière étape de la route de la Soie en direction de Chang'an et important centre bouddhique. 2 LES GROTTES DE MOGAO Ces grottes (dites aussi grottes des Mille Bouddhas), situées à 20 kilomètres au sud-est de Dunhuang (« tour de guet étincelante «), constituent le plus ancien site rupestre bouddhique de Chine. Près de 500 sanctuaires, datant du IVe au Xe siècle, sont excavés dans les parois friables d'une falaise, et décorés d'environ 45 000 m2 de peintures murales et de plus de 2 000 statues, datant notamment des Dynasties du Nord (316-581), et plus particulièrement de la dynastie des Wei, des Zhou, des Sui (581-618), des Tang (618-907) et de l'époque de l'occupation tibétaine (les Tibétains ont contrôlé la ville en 781 et en ont été chassés par le seigneur de la guerre Zhang Yichao en 851). Dans les grottes de Mogao, comme dans celles de Bamyan en Afghanistan ou toutes celles d'Asie centrale, est perceptible l'influence artistique de l'Inde (Ajanta). Le Bouddha, ses disciples, des bodhisattvas et diverses divinités du bouddhisme Mahayana -- statues en argile modelée, séchée et peinte -- animent le fond des salles construites en plan carré et couvertes d'une coupole soutenue par des poutres en encorbellement. Les peintures (pour la plupart des tempera) illustrent principalement des épisodes des existences antérieures (jataka) du Bouddha Sakyamuni (aventures de Mohesaduo, de Shipi et du prince Xudana ; tentation de Bouddha assailli par le démon Mara), disposés en registres horizontaux superposés sur les parois latérales, et des divinités mahayaniques complexes dans un décor architecturé. Motifs végétaux et animaliers ornent les plafonds. Création capitale de l'art chinois, le paysage de montagne, de style bleu et vert, apparaît à Dunhuang. Des pics coniques bleutés délimitant les scènes sont ponctués d'arbres filiformes au long feuillage vert. Moines (luohan), guerriers, divers personnages chinois et étrangers, caravanes, animaux, scènes de la vie quotidienne rythment cet espace dont la profondeur, d'abord indiquée par la superposition des sujets, s'enrichit par la suite de multiples points de vue et points de fuite. Relais essentiel dans la diffusion du bouddhisme et des influences artistiques étrangères en Chine, Dunhuang constitue aussi un axe du rayonnement vers l'Ouest. Avant de s'individualiser, cet art composite a intégré et combiné l'iconographie bouddhique, des techniques et des styles indiens, notamment d'époque Gupta, avec des apports gréco-bouddhiques réinterprétés du Gandhara, d'Iran, d'Asie centrale, du Tibet, de Chine -- notamment du Xinjiang. 3 LE SUTRA DU DIAMANT Dunhuang a été abandonné au XIIIe siècle, époque à laquelle la région est passée sous la domination des Mongols. En 1900, dans une grotte murée depuis le XIe siècle, le moine taoïste Wang fait une découverte primordiale pour le patrimoine artistique chinois : des milliers de bannières sur soie, de draperies votives, de rouleaux peints mais aussi quelque 50 000 ouvrages manuscrits et imprimés (dont une version du Sutra du diamant datant de 868, le premier ouvrage imprimé connu). Ces manuscrits sont écrits dans différentes langues, certaines étant alors inconnues (sanskrit, koutchéen, sogdien...), datant de la seconde moitié du IVe siècle à la fin du Xe siècle. Ces documents (une découverte archéologique fondamentale) ont été divulgués à partir de 1907 par l'archéologue britannique Aurel Stein (1862-1943) et par le sinologue français Paul Pelliot (1878-1945). Plusieurs milliers d'entre eux sont aujourd'hui conservés au musée Guimet à Paris et à la British Library à Londres (notamment le Sutra du diamant, à la British Library). Population (1988) : 20 200 habitants.

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