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ECJS les grossesses précoces

Publié le 04/09/2012

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Les grossesses précoces Etre maman bien avant ses copines, ça arrive. Qu'il s'agisse d'une surprise ou d'un projet de vie, un bébé bouleverse toujours le quotidien. Combien la France recense-t-elle de "filles-mères" ? Quels sont leurs besoins et leurs angoisses spécifiques ?...Chaque année, près de 10 000 adolescentes tombent enceintes en France. Si la majorité choisissent une interruption volontaire de grossesse, certaines jeunes femmes décident de garder leur enfant. grossesses adolescentes : une tendance alarmanteGrossesse mineuresChaque année en France, 18000 jeunes filles, à peine sorties de l'enfance, se retrouvent enceintes. Un taux qui reste stable depuis des années, malgré l'accès plus facile aux diverses méthodes de contraception. Seules 30% d'entre elles mènent cette grossesse à terme, donnant naissance à 4500 bébés par an (contre 11000 il y a 30 ans). Autre source d'inquiétude, notamment à la Réunion, où la les grossesses mineures sont 7 fois plus élevée qu'en métropole (4 % des grossesses sont le fait de jeunes filles) et l'âge des adolescentes concernées de plus en plus précoce. Au total, 12 % des IVG sont le fait de mineures, et un tiers de ces avortements concernent les moins de 16 ans. Des abus sexuels dans 30 % des casPour certaines, la grossesse peut compenser l'absence de rite scolaire de passage qui permet de passer à l'âge adulte. En effet, les jeunes filles enceintes sont dix fois plus nombreuses que les autres à avoir quitté le système scolaire. Parmi celles qui sont encore scolarisées pendant leur grossesse, entre 50 et 75 % vont abandonner l'école en cours de route, s'exposant à de graves difficultés  matérielles et éducatives et, à terme, d'insertion professionnelle. Des jeunes filles en souffrance psychiqueA ces facteurs de risque viennent s'ajouter d'autres raisons comme la mise en danger du corps, la difficulté d'accéder à la contraception ou encore des relations sexuelles consenties sous le fait de l'alcool. S'il n'existe pas un portrait-type de jeune fille susceptible d'être enceinte, les spécialistes constatent que beaucoup sont en souffrance psychique, ne sont pas reconnues comme enfants, ont vécu un traumatisme familial, sont isolées socialement et souvent développées à l'école. D'autres reproduisent l'exemple maternel. L'absentéisme scolaire et l'absence de projets, associés à une puberté précoce et un père absent (physiquement ou symboliquement) font le reste. Être enceinte devient alors un moyen de quitter l'adolescence qui fait souffrir pour entrer plus vite dans le monde des adultes, d'exprimer un mal de vivre et de quitter l'école, de pallier le vide d'une existence morne et de lui donner un sens, ou encore d'acquérir un statut social en devenant un sujet d'intérêt, énumère le psychologue. Une tendance à la baisse en FranceAlors que le nombre de grossesses adolescentes ne cesse d'augmenter dans la quasi-totalité des pays européens, en France, la fréquence des mères mineures est restée relativement stable depuis une dizaine d'années. L'hexagone recensait plus de 10000 "filles-mères" dans les années 80, elles ne sont plus qu'environ 4000 depuis la fin des années 90. Une meilleure information sur les moyens de contraception explique probablement le recul de ces maternités précoces. Mais en partie seulement puisque leur diffusion est aussi très généralisée chez nos voisins européens, qui comptent pourtant de plus en plus jeunes mamans. Quels risques spécifiques ?Sur le plan médical, les médecins s'accordent aujourd'hui à considérer que ces grossesses ne sont pas plus risquées que chez des femmes plus âgées, à condition bien sûr qu'elles soient suivies. En effet, d'après de nombreux spécialistes, le jeune âge des mères n'est pas synonyme de risque médical supplémentaire. Toutefois, des facteurs de risque existent et la combinaison de problèmes psychosociaux, de difficultés relationnelles au sein du couple ou de la famille, ou encore la crainte que ces jeunes filles ont de l'avenir peut entraîner des complications au cours de leur grossesse. Dès lors qu'elle a décidé de garder l'enfant, il est donc primordial d'épauler et de réconforter la future maman et de l'accompagner en consultation si elle ne souhaite pas s'y rendre seule. La toute jeune future maman devra bien sûr renoncer à la cigarette et aux soirées arrosées mais aussi surveiller son alimentation et en particulier ses apports en vitamines B9. En effet, 50 % des femmes en âge de procréer présentes un déficit en acide folique sans le savoir. Or les adolescentes et jeunes femmes sont plus exposées. Ces carences peuvent avoir de graves conséquences pour la maman et le bébé : anomalies du développement du placenta, anomalies de développement du foetus (spina bifida, anencéphalie), retard de croissance, augmentation du risque de prématurité. De bonnes raisons de consulter ! A la recherche d'une reconnaissance socialeLe plus souvent accidentelle, mais parfois aussi secrètement désirée, la venue d'un enfant bouscule toujours terriblement la vie de la jeune maman. Ces adolescentes vont devenir mère avant d'avoir été femme. Est-ce à travers leur maternité ce statut qu'elles recherchent comme si elles pouvaient accélérer la marche du temps. Pour les psychologues, ce désir d'enfant peut s'interpréter de plusieurs façons. Ce serait, pour certaines jeunes filles, la marque d'une volonté de rupture avec la famille et en particulier avec la mère,  pour d'autres la vérification de l'intégrité du corps et des organes de la reproduction, pour d'autres encore la grossesse serait un objet de comblement de carence de l'enfance. Enfin, ces grossesses pourraient être interprétées comme une conduite à risque, une mise en danger. Lorsque le bébé est là, le soutien des parents et de l'entourage est indispensable : le risque pour ces jeunes femmes est de se retrouver déscolarisées voire totalement  marginalisées. Raison de plus pour les entourer tout particulièrement pour les aider à devenir des mères autonomes et responsables.

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