Ediacara, faunes d' - paléontologie.

Ediacara, faunes d' - paléontologie. 1 PRÉSENTATION Ediacara, faunes d', groupe d'animaux fossiles datant du précambrien, découverts en 1946 dans les collines d'Ediacara, au nord d'Adélaïde, en Australie. Les animaux groupés sous ce vocable comprennent également des spécimens trouvés sur une trentaine d'autres sites répartis dans le monde, notamment en Afrique du Sud, en Sibérie, en Europe du Nord-Ouest, au Canada et à Terre-Neuve. La faune d'ediacara a vécu à la fin du vendien, la dernière époque du précambrien. On a longtemps estimé qu'elle devait avoir 600 à 650 millions d'années. Selon de récentes études, son âge réel serait moins élevé, environ 550 à 580 millions d'années. 2 CARACTÉRISTIQUES Les animaux de cette faune sont les premiers témoins du développement des métazoaires (animaux composés de plusieurs feuillets cellulaires différenciés). Ce sont des animaux marins à corps mou dépourvu de squelette, ce qui rend d'autant plus étonnant leur bon état de conservation. Certains auteurs pensent que cette conservation a été facilitée par le fait que leur corps était revêtu d'un tégument flexible mais résistant, qui maintenait la masse organique sous pression hydraulique. Les animaux d'Ediacara (qu'on appelle collectivement les « édiacariens «) vivaient au bord des plages sableuses, ou dans les étendues d'eau peu profonde proches du rivage. 3 DIVERSITÉ La faune d'Ediacara compte surtout des formes apparentées aux méduses (Cyclomedusa), dont certaines peuvent atteindre 1 m de diamètre, mais aussi des éponges ou des vers nageurs plats (Dickinsonia) mesurant près de 1 m pour une épaisseur de 3 mm. On y trouve également des vers dotés de deux grandes « antennes « (Spriggina), des coraux mous, peut-être apparentés aux pennatulides, qui ressemblent à des plumes plantées à la verticale (Pteridinium, Charnia), etc. On dénombre encore de nombreux autres organismes impossibles à rattacher à des groupes existant aujourd'hui (Ernietta, Tribrachidium...). La plupart des 60 espèces marines représentées dans la faune d'édiacara partagent une caractéristique morphologique frappante : le corps est toujours très large et très plat. Les formes vivant sur le fond ressemblaient à des « galettes « et celles qui se tenaient dressées à des « plumes «. Or la teneur en oxygène de l'atmosphère à la fin du précambrien atteignait à peine 7 p. 100 de la teneur actuelle. Celle des eaux marines devait aussi être beaucoup plus faible qu'actuellement. Les édiacariens ont donc été contraints d'augmenter leur surface d'échange. Les particules nutritives et l'oxygène étaient absorbés directement à travers toute la surface du corps puis devaient ensuite diffuser dans toutes les cellules. Toutefois, en l'absence de système de transport (système circulatoire), un tel mécanisme de diffusion ne fonctionne que sur quelques millimètres d'épaisseur. La morphologie particulière des édiacariens était donc remarquablement adaptée aux conditions de l'environnement marin de la fin du précambrien.