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Ellroy, James - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Ellroy, James - écrivain. 1 PRÉSENTATION Ellroy, James (1948- ), écrivain américain. Confronté très jeune à la violence et au crime, James Ellroy a choisi l'écriture de romans policiers particulièrement noirs pour interroger son propre destin, mais également dénoncer les mensonges et la corruption à l'oeuvre dans sa ville (Los Angeles) et son pays (les États-Unis). 2 UNE TRAGÉDIE FONDATRICE Né à Los Angeles (Californie) d'un père comptable et d'une mère infirmière d'origine allemande, Lee Earle Ellroy (dit James Ellroy) assiste au divorce de ses parents en 1954. Il suit alors sa mère, qui s'adonne à la boisson et qu'il déteste, dans un quartier populaire de Los Angeles, El Monte. Sa vie bascule le 22 juin 1958 (il a dix ans) : sa mère est retrouvée étranglée, à demi dénudée, dans une banlieue sinistre à l'est de Los Angeles ; l'enfant devenu écrivain a raconté ce meurtre jamais élucidé dans Ma part d'ombre (My Dark Places, 1996). Il retourne vivre chez son père. C'est le début d'une lente descente aux enfers. Il se lance dans la lecture frénétique de romans policiers et de la presse tabloïd, sombre dans la délinquance, la provocation néo-nazie durant les années de collège, s'engage dans l'armée puis se fait réformer. Son père meurt en 1965. Suivent dix années d'existence autodestructrice : sans domicile fixe, il vit de vol, s'introduit par effraction dans les villas. Alcool, drogue, vol et prison le mènent au seuil de la folie. Mais James Ellroy brise ce cercle infernal. Devenu caddie au Country Clud de Hillcrest (Californie) en 1975, il se met à écrire et publie un premier roman policier, Brown's Requiem (1981), qui met en scène un caddie vagabond. L'année suivante, Clandestin (Clandestine, 1982) mène l'agent de police Freddy Underhill sur la piste d'un tueur de femmes. 3 MICROCOSME ET MACROCOSME DU CRIME 3.1 La trilogie des Lloyd Hopkins Il s'attaque ensuite à une trilogie criminelle plus complexe. Lune sanglante (Blood on the Moon, 1983) met en scène un sergent détective de Los Angeles, Lloyd Hopkins, obsédé par le mal et entraîné dans une spirale de violence. Premier volet d'une série écrite à la demande de son éditeur, le roman livre un portrait sans concession de la police de Los Angeles dans les années 1960, minée par le racisme. On retrouve Lloyd Hopkins dans À cause de la nuit (Because the Night, 1984) et la Colline aux suicidés (Suicide Hill, 1986). La série prévoyait initialement cinq volets ; James Ellroy commence la rédaction d'un quatrième roman, mais négocie avec son éditeur l'abandon de la série pour se consacrer à la rédaction du Dahlia noir. Avec Un tueur sur la route (Killer on the road / Silent Terror, 1986), il s'attache à la description « de l'intérieur « d'un serial killer. 3.2 Le Quatuor de Los Angeles Le Dahlia noir (The Black Dahlia, 1987) évoque un meurtre sanglant commis en 1947 à Los Angeles, celui d'Elizabeth Short, une jeune starlette hollywoodienne de vingt-deux ans que la presse surnomma le « Dahlia noir «. Ce fait divers atroce, resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique, l'obsède et le fascine depuis sa jeunesse. James Ellroy dépeint la ville de son enfance gangrenée par la corruption, en plein maccarthysme, et commence à exorciser le souvenir du meurtre de sa propre mère. Le livre est le premier volet du Quatuor de Los Angeles, qui lui assure une réputation mondiale. La série comprend également le Grand Nulle part (The Big Nowhere, 1988), L.A. Confidential (1990) et White Jazz (1992). Tout en empruntant toujours les routes du polar et du thriller, l'auteur assouvit sa passion pour l'histoire de l'Amérique, explore les coulisses du pouvoir, les rapports entre crime et politique. La construction des romans se fait plus complexe, les personnages plus nombreux. Il publie aussi un recueil de nouvelles, Hollywood Nocturnes (1994, publié en France en 1995 sous le titre Dick Contino's Blues). 3.3 Ma part d'ombre Obsédé par le mystère du meurtre de sa mère, James Ellroy tente de le résoudre trente-six ans après les faits. Dans Ma part d'ombre (My Dark Places, 1996), il décrit la contre-enquête de quinze mois qu'il a menée avec Bill Stoner, un inspecteur de police de Los Angeles à la retraite. Il évoque la vie de sa mère, sa propre descente aux enfers, retrace l'enquête initiale de la police, depuis la découverte du cadavre jusqu'au classement de l'affaire, et la poursuit méticuleusement, jusqu'à la confrontation avec les pièces à conviction (notamment la robe bleue que sa mère portait le soir de sa mort). Au terme de l'ouvrage, lui ayant rendu sa dignité et son histoire, c'est sa propre rédemption qu'il semble avoir accompli. Le livre fait suite à l'article « l'Assassin de ma mère « (« My Mother's Killer «) publié dans le magazine américain Gentlemen's Quarterly (GQ) et fait partie du recueil Crimes en série (Crime Wave, 1999), avec d'autres nouvelles publiées dans le magazine entre 1993 et 1998. 3.4 Underworld U.S.A. En 1995, American Tabloid inaugure une nouvelle trilogie intitulée Underworld U.S.A. en hommage au film éponyme (réalisé en 1961) de Samuel Fuller. James Ellroy y entreprend une démystification de l'ère Kennedy. L'histoire se déroule du 22 novembre 1958 au 22 novembre 1963, soit les cinq années qui séparent l'arrivée de Fidel Castro aux portes de La Havane (à Cuba) de l'assassinat du président Kennedy à Dallas. Le deuxième volet, American Death Trip (The Cold Six Thousand, 2001), couvre la période 1963-1968, entre les assassinats de John Kennedy et de son frère Bobby (8 juin 1968), et le troisième la période 1968-1973. En 2000, Tijuana mon amour comprend deux nouvelles écrites autour de Danny Getchell (l'éditeur de Hush-Hush, journal à sensations d'Hollywood), parues respectivement en 1998 et 1999 dans GQ. Dans Destination morgue (Destination Morgue!: L.A. Tales, 2004), James Ellroy poursuit la psychanalyse sauvage de sa propre vie et de sa ville natale dans une série de textes percutants. 4 UN ÉCRIVAIN HORS NORMES James Ellroy est aujourd'hui l'un des auteurs de romans noirs américains les plus populaires. Il a réussi à canaliser ses pulsions les plus sombres pour les transcender dans le roman noir. Son style cru et acide dépeint les recoins sombres de la société américaine. Il s'intéresse particulièrement aux structures et au fonctionnement de l'État ainsi qu'à ses pratiques policières. Ses romans revêtent une dimension historique, notamment ceux de la trilogie Underworld U.S.A. D'abord de facture assez classique, ils ont rapidement évolué vers une plus grande complexité. Dans le Quatuor de Los Angeles, chacun des ouvrages est composé d'éléments qui ne prennent tout leur sens qu'en corrélation avec des séquences disposées dans les autres. Dans White Jazz, le style narratif explose, parfois jusqu'aux limites du lisible : monologues intérieurs, déferlements d'images de plus en plus heurtées et brutales. « Il reste le meilleur de son style, cette manière de lancer les phrases en mitrailles en confiant à l'ensemble de la salve, balles perdues comprises, le soin d'atteindre le but. « (le Monde, 1995). 5 ADAPTATION CINÉMATOGRAPHIQUES Les livres de James Ellroy suscitent l'intérêt des cinéastes. Cop (1987) de James B. Harris est une adaptation de Blood in the Moon, tandis que L.A. Confidential (1997) de Curtis Hanson est inspiré de son roman le plus complexe, sans doute le moins à même de se conformer aux canons hollywoodiens. Brown's Requiem (1998) de Jason Freeland donne lieu à un téléfilm. Dark Blue (2002) de Ron Shelton est son premier scénario original, réaménagé ensuite par David Ayer. L'action se déroule durant la semaine du procès « Rodney King « : des émeutes raciales éclatent à Los Angeles ; dans ce climat de violence, un policier enquête sur une affaire de vol et de meurtre à forte connotation raciale. En 2006, Brian de Palma adapte le Dahlia noir. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 4 UN ÉCRIVAIN HORS NORMES James Ellroy est aujourd’hui l’un des auteurs de romans noirs américains les plus populaires.

Il a réussi à canaliser ses pulsions les plus sombres pour les transcender dans le roman noir.

Son style cru et acide dépeint les recoins sombres de la société américaine.

Il s’intéresse particulièrement aux structures et au fonctionnement de l’État ainsi qu’à ses pratiques policières.

Ses romans revêtent une dimension historique, notamment ceux de la trilogie Underworld U.S.A.

D’abord de facture assez classique, ils ont rapidement évolué vers une plus grande complexité.

Dans le Quatuor de Los Angeles, chacun des ouvrages est composé d’éléments qui ne prennent tout leur sens qu’en corrélation avec des séquences disposées dans les autres.

Dans White Jazz, le style narratif explose, parfois jusqu’aux limites du lisible : monologues intérieurs, déferlements d’images de plus en plus heurtées et brutales.

« Il reste le meilleur de son style, cette manière de lancer les phrases en mitrailles en confiant à l’ensemble de la salve, balles perdues comprises, le soin d’atteindre le but.

» ( le Monde, 1995). 5 ADAPTATION CINÉMATOGRAPHIQUES Les livres de James Ellroy suscitent l’intérêt des cinéastes.

Cop (1987) de James B.

Harris est une adaptation de Blood in the Moon, tandis que L.A.

Confidential (1997) de Curtis Hanson est inspiré de son roman le plus complexe, sans doute le moins à même de se conformer aux canons hollywoodiens.

Brown’s Requiem (1998) de Jason Freeland donne lieu à un téléfilm.

Dark Blue (2002) de Ron Shelton est son premier scénario original, réaménagé ensuite par David Ayer.

L’action se déroule durant la semaine du procès « Rodney King » : des émeutes raciales éclatent à Los Angeles ; dans ce climat de violence, un policier enquête sur une affaire de vol et de meurtre à forte connotation raciale. En 2006, Brian de Palma adapte le Dahlia noir. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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