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Et l'amour et la mer

Publié le 20/06/2014

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amour
Introduction : Le texte que je vais vous présenter est tiré du Recueil de vers, de Pierre de Marbeuf, publié en 1628.Né en 1596 dans l'Eure, Marbeuf exercera la profession d maître des eaux et forêt, après une formation de juriste, et un passage au collège de La Flèche avec Descartes. Son recueil de vers sera publié en 1628 à Rouen.Dans le poème "Et la mer et l'amour", on assiste à un exercice de virtuosité, destiné davantage à la recherche esthétique qu'à l'expression de sentiments amoureux. Il y est en effet décrit comme une souffrance. Ce poème sans nom est dédicacé à Philis, à la fois personnage mythologique (fille d'Artémis), mais surtout une des héroïne de l'Astrée d'honoré d'Urfé. C'est donc un personnage imaginaire. Description de l'amour en utilisant le thème de la mera) Association des 2 thèmes et des 2 lexiquesOn utilise la mer, élément concret, pour décrire un sentiment, c'est-à-dire quelque chose d'abstrait.Association des termes "mers" et "amours" : ils sont traités ensemble :_Répétion de "mers" (x6), et "amours" (x8)_Lexique _Polysyndète : multiplication des "Et" (v.1 et 2)_Parallèlisme (v.2)_Associtation directe v.4Le rythme binaire du poème renforce cette association : représentation du va-et-vient de la mer, mais aussi de l'amour.S'il associe les 2 termes, c'est que, pour lui, il y a similitude entre les 2.b) Similitude pour le poète entre la mer et l'amourUn métaphore filée de la mer tourmentée servant à décrire l'amour et ses dangers, la souffrance qu'il procure.C'est une mise en garde (parallélisme renforcé par l'anaphore, subjonctif à valeur impérative) :l'amour fait nécessairement souffrir.La mer et l'amour associés à cause de leur caractère amer (lexique et parallélisme v.2) : amertume de l'amourUn jeu sur les sonorités : _ paronomase : rapprochement de 2 paronymes (mots proches par leur forme, orthographe, sonorité) --> amour/amer_homophonie --> l'amer/la merDéveloppement dans le 1er tercet d'une filiation mythologie (caractéristique de la renaissance) : Vénus, mère de l'amour, est née de l'écume de la mer : le poète insiste bien sur l lien entre l'amour et la mer.Il passe donc d'une réflexion générale à une réflexion mythologique.2. Une plainte à propos de l'amour douloureux : poème élégiaquea) Un amour qui brûle et qui dévoreOn utilise un autre élément naturel : le feuMétaphore filée donc du feu, davantage étendu que la 1ère, alors que normalement, on a un thème pour les 2 quatrains et un autre pour les 2 tercets ==> Le feu s'étend (allitération et anacoluthe pour rejeter le verbe enflammer à la fin)Cette métaphore souligne un paradoxe : la puissance de ce feu face à l'eau ==> Impuissance de l'eau qui ne peut éteindre ce feu ("Mais", métaphore hyperbolique : un combat vain face à ce feu, au v.11 : rythme symétrique -combat- + place de "feu" et "eau" -eau encerclée-)b) Un plainte personnelleOn va passer d'une considération générale (impersonnel) à une plainte personnelle (1ère prs)Il s'adresse à quelqu'un en particulier : "ton" (l'amour qu'il éprouve)Cette incapacité de l'eau à éteindre le feu le touche lui et le fait souffrir (voc, rime douloureux/amoureux)Au 2ème quatrain, il fait une mise en garde , parce qu'il a vécu et donc il tire une leçon de son expérience.Au 2ème tercet, hyperbole pour souligner son incapacité à lieu à éteindre ce feu, mais cette fois-ci non pas avec la mer, mais avec ses larmes (métaphore hyperbolique, paronomase :"la mer de mes larmes" -correspond aussi à l'amer : l'amer n'est donc plus l'amour mais le chagrin-)L'image finale renvoie au début : Poème circulaire ==> L'amour est donc une éternelle souffranceConclusion : Marbeuf reprend ici un thème traditionnel de la poésie lyrique, mais qu'il traite de manière originale (sa musicalité, jeu de rythmes et de sonorités); il utilise des éléments naturels, ce qui est une caractéristique présente dans l'esthétique baroque. L'association de l'amour et l'eau nous renvois au caractère mouvant insaisissable, donc éphémère, du monde.Le poème de Louise Labbé "Je vis je meurs", aura aussi pour particularité d'être un poème circulaire.A noter l'écart sonore au niveau des rimes de ce poème (ABBA,ACCA)

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