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Étatisme et autarcie

Publié le 22/02/2012

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À partir de 1927, Mussolini veut prendre en main l'économie du pays et la subordonner à la grandeur du régime. L'État se lance dans une politique de grands travaux -constructions d'autoroutes, assèchements des marais...- et de grandes « Batailles », comme celle de la hausse de la production de blé. Mais c'est surtout à partir des années 30, lorsque la crise économique mondiale s'abat sur la péninsule, que le Duce change totalement de politique. Devant l'imminence de la fermeture de nombre de banques et d'entreprises, la chute de la production, la multiplication du nombre de chômeurs, et, finalement, l'accroissement de la misère, l'État n'a plus d'autres choix que de sauver des pans entiers d'une économie moribonde. Le pouvoir s'attache tout d'abord à rendre toute importation prohibitive, par une hausse vertigineuse des droits de douanes et un rigoureux contrôle des changes. Il devient également l'actionnaire principal d'une grande partie du système bancaire et des entreprises, menacés de faillite, par l'intermédiaire de l'Istituto per la riconstruzione Industriale (IRI), crée en 1933. L'État facilite par ailleurs la constitution de grands groupes industriels, notamment dans la production du sucre, des mines, de l'énergie hydroélectrique et de la chimie. Cette politique de relance porte ses fruits. En 1934, l'économie italienne commence à se redresser, la production repart, le nombre de chômeurs diminue. Mais Mussolini ne veut pas en rester là. Obsédé par ces rêves impériaux, il se lance, en octobre 1935 dans l'invasion de l'Éthiopie, ce qui plonge de nouveau le pays dans la récession. De plus, son rapprochement d'avec l'Allemagne nazie, à partir de 1936, incite le Duce à préparer son pays à la guerre. Á grand renfort de propagande, le pouvoir instaure à partir de 1938 une économie de rationnement, alors que sa politique d'autarcie, si elle aboutit à une incontestable modernisation du pays, pousse également à produire à n'importe quel prix. Á la vieille du second conflit mondial, l'économie italienne repose donc sur des bases totalement artificielles, à tel point que son chef fait savoir à Hitler -piteux aveu d'échec- qu'il n'est pas encore prêt à se battre à ses côtés.

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