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Étiemble, René - écrivain.

Publié le 30/04/2013

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Étiemble, René - écrivain. 1 PRÉSENTATION Étiemble, René (1909-2002), écrivain, critique littéraire, pamphlétaire et essayiste français auteur de plus de 60 ouvrages, notamment Parlez-vous franglais ? (1964). 2 UN HOMME CURIEUX Né à Mayenne, René Étiemble, qui ne signe ses livres que de son nom de famille, est issu d'une famille modeste de sept enfants. Élève studieux, passionné de lecture et d'écriture, il obtient une bourse d'État et prépare au lycée Louis-le-Grand le concours d'entrée à l'École normale supérieure dans laquelle il est admis en 1930. Il manifeste toute sa vie une curiosité passionnée : agrégé de grammaire en 1932, il s'intéresse à des disciplines aussi variées que la philosophie, la langue chinoise, le droit, la biologie et la politique. Adhérant un temps aux courants maoïste et stalinien (il rompt en 1936), Étiemble est un antifasciste et antiraciste convaincu qui se bat pour que l'homme puisse « chanter ce qui lui chante «. Celui qui ne veut « jamais tricher « rejette dans un incessant procès contre lui-même la déraison qui le fit croire à certains tyrans et systèmes politiques. Professeur à Chicago, à Mexico et à Alexandrie, il s'oriente de plus en plus vers la critique littéraire. En Égypte, il crée la section française de l'université Farouk I er et fonde la revue Valeurs. 3 UN AUTEUR ÉCLECTIQUE Il entre à la Nouvelle Revue française (N.R.F) où il assiste Paulhan son mentor (qui remplace le père qu'il a perdu à l'âge de trois ans) dont il critique plus tard le caractère « tyrannique « et « esclavagiste «. Il publie de nombreux essais, critiques et articles littéraires dans les Temps modernes et la N.R.F. qui sont rassemblés sous le titre Hygiène des lettres (5 volumes, 1952-1967). Il se lie avec de nombreux auteurs contemporains, notamment André Breton, Georges Dumézil, Jules Supervielle avec lesquels il entretient de riches correspondances. Parallèlement à ses recherches, il écrit plusieurs romans, parmi lesquels l'Enfant de choeur (1937) et le Blason d'un corps (1961). Après sa thèse remarquée sur le Mythe de Rimbaud (1952), il devient professeur de littérature générale et comparée à la Sorbonne de 1956 à sa retraite en 1978. Il y anime des recherches sur les domaines Afrique-Asie-Europe, tirant parti de sa connaissance des langues, en particulier du chinois et du russe. Auteur prolixe et éclectique, il publie également de nombreux essais universitaires (le Péché vraiment capital, 1957 ; le Sonnet des voyelles, 1968), littéraires (Quelques essais de littérature universelle, 1982) politiques (Six Essais pour trois tyrannies, 1950), un récit de voyages (Autour du monde, 1969), des pièces de théâtre (l'Ennemie publique, 1948). 4 UN AMOUREUX DE L'EXTRÊME-ORIENT Ses nombreuses publications rendent compte d'un grand désir d'ouverture vers les cultures étrangères, et principalement la culture extrême-orientale, jouant ainsi un rôle important dans la découverte de cette culture en France : Confucius (1955) ; l'Orient philosophique (1957-1959), ouvrage qu'il remodèle entièrement en 1988-1989 et renomme l'Europe chinoise (titre qu'il explique dans la préface de l'ouvrage) ; les Jésuites en Chine (1966). Il fonde notamment et dirige pendant plus de trente ans chez Gallimard, la collection « Connaissance de l'Orient «. Par ailleurs, il contribue à la réflexion sur les parallèles culturels et le comparatisme ( Comparaison n'est pas raison, 1963) et défend l'enseignement des littératures étrangères dans les lycées pour lutter d'une certaine façon contre le racisme. 5 LE MYTHE DE RIMBAUD Passionné par l'oeuvre et le personnage de Rimbaud -- il publie en 1936 un premier ouvrage, Rimbaud, avec sa compagne Yassu Gauclère --, René Étiemble se plaît à dénoncer les mystifications en littérature, en particulier dans son oeuvre maîtresse, le Mythe de Rimbaud (1952-1967), où il libère le poète « aux semelles de vent « du mythe qui le dénature. Rimbaud est également le sujet de son ouvrage critique, publié en 1984, Rimbaud, système solaire ou trou noir ? 6 DÉFENSEUR DE LA LANGUE Dans un autre registre, son pamphlet pour la défense de la langue française, Parlez-vous franglais ? (1964), -- qui est à l'origine du terme « franglais « -- s'est vendu comme « un petit pain « (et non un best-seller !). Pour Étiemble, le mariage de ces deux langues est une régression linguistique qu'il appelle le « babélien «. 7 L'ENNEMI DES COMPROMISSIONS Étiemble, l'« emmerdeur « (selon Pivot), refuse à plusieurs reprises d'entrer à l'Académie française afin de ne pas « avoir à serrer des mains sales «. Maître de l'autodérision et de l'autocritique, il publie ses mémoires à la fin des années 1980 sous le titre Lignes d'une vie (1988-1989), le premier tome relatant son lien à la littérature, le second critiquant son aveuglement par rapport à son inclination au stalinisme. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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