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Etude du Criton

Publié le 25/02/2016

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Etude du Criton Notes sur l’auteur et le contexte Platon (428-348 av.J.-C) : est né dans une famille de l’aristocratie athénienne…destiné à exercer des responsabilités politiques… la rencontre de Socrate ( 469-399 av. J.-C) va le conduire à consacrer sa vie à la philosophie. Athènes est en guerre contre Sparte depuis 431 av. J.-C. Ruinée et affaiblie par des dissensions internes, la cité qui inventa la démocratie s’effondre en 404av. J.-C devant sa rivale, et tombe sous la tyrannie des Trente. La démocratie ne tarde pas à être rétablie, mais le déclin est profond et ancien : déclin militaire et économique mais aussi moral et politique. Depuis le procès de Périclès en 430 avant J.-C, l’instabilité perdure, la démagogie règne et les scandales se succèdent. Dans ce contexte troublé, les invectives de Socrate contre les responsables politiques trouvent un écho auprès d’une partie de la jeunesse athénienne, ce qui aura pour lui des conséquences tragiques. Cet homme qui « fut le meilleur, le plus sensé aussi et le plus juste » (Phédon) est condamné par Athènes pour impiété et corruption de la jeunesse en 399 av. J.-C. Platon raconte dans la Lettre VII (autobiographique) à quel point il fut ulcéré par la mort de Socrate. Au fil de sa vie, cette colère se transforme peu à peu en pessimisme politique : « Moi qui, bien sûr, observais ces choses et les hommes qui faisaient de la politique, plus j’approfondissais mon examen des lois et des coutumes, et plus j’avançais en âge, plus il me paraissait difficile d’administrer correctement les affaires de la cité ». Malgré ce pessimisme, le désir de s’occuper des affaires publiques ne le quitte jamais. Il rédige de nombreux dialogues sur le sujet, comme La République, et effectue de nombreux voyages en Sicile à la demande de Denys II de Syracuse, auprès desquels il joue le rôle de conseiller. Mais ses espoirs de voir les philosophes devenir rois, ou les rois devenir philosophes, se soldent par des déceptions. Il fonde vers 387 av. J.-C, sa propre école philosophique : l’Académie. Aristote (384-322 av. J.-C) est son plus grand disciple. Cette école fermera ses porte qu’en 529, sous l’empereur Justinien. Le Criton dans l’œuvre de Platon Socrate est mort à soixante-dix ans sans avoir jamais rien écrit, mais d’autres s’en sont chargés pour lui : l’auteur de comédies Aristophane, le mémorialiste Xénophon, mais surtout Platon qui, en mettant son maître au centre de son œuvre, en a fait la figure la plus célèbre de l’histoire de la philosophie. Dans les premiers dialogues, dits socratiques, Socrate mène des débats où il est question de la sagesse et des moyens de l’obtenir, du lien entre vertu et bonheur, bref ce qui l’a toujours occupé : « savoir de quelle manière il faut vivre » (Gorgias). Rédigé vers 390 av. J.-c., le Criton s’inscrit au cœur de cet ensemble : Socrate défend, jusqu’à ses conséquences ultimes (sa propre mort), son choix d’une vie consacrée à la vérité et à la justice. L’ambition de Platon n’est pas de faire œuvre d’historien. Il ne faut pas lire le Criton comme une conversation qui a pu ou non avoir lieu –on ne le saura probablement jamais- mais comme un dialogue philosophique. L’action est aussi simple que dénuée de suspens : Criton dit à Socrate qu’il a arrangé son évasion, mais celui-ci refuse de s’enfuir..Le but de l’œuvre est d’exposer les raisons philosophiques de ce refus. La question n’est pas : « Socrate va-t-il s’enfuir ?-mais : « quel homme doit-on être » ? (Gorgias), « quelle est la façon dont nous devons vivre » ? (idem).Cela vaut-il le coup de « mourir pour des idées », ou faut-il avant tout « sauver sa peau » ? Une des spécificités du Criton est que le dialogue a lieu dans un climat d’urgence qui peut nuire à la patience requise par l’examen philosophique, car la mise à mort de Socrate est imminente. Celle-ci aura lieu à l’endroit même où se déroule la scène, dans la prison qui jouxte le tribunal où Socrate a été condamné. Œuvre brève, le Criton est un entre-deux et pose une alternative qu’il faut résoudre très vite : s’évader ou mourir. Socrate y expose la cohérence de son choix présent et de la vie qu’il a toujours menée.

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