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Exposé Francais sur le crépuscule du matin. Tableaux Parisiens

Publié le 11/11/2011

Extrait du document

Charles Baudelaire: Le crépuscule du matin ( 1852 )   Vocabulaire

diane: sonnerie qui annonce le réveil dans caserne (militaire)

essaim: rassemblement en nombre important

revêche: rebelle

las: qui éprouve trop de fatigue pour continuer

livide: très pâle

tisons: reste d'une bûche

lésine: économie extrême

gésine: enceinte

râle: bruit roque

hoquets: mouvement convulsif du diaphragme

laborieux: qui travaille beaucoup

SPLEEN: Le spleen est un sentiment profond mêlant ennui et lassitude de l'existence défini à travers plusieurs poèmes rédigés par Baudelaire.

Explication

« Le crépuscule du matin » de Charles Baudelaire a été publié en 1852. Ce poème clôt la seconde partie des Fleurs du Mal. Poème de la modernité qui fait référence à Paris (« tableaux parisiens »). Ce poème va contribuer à donner une image forte du poète à travers une ville qu’il appréciait tout particulièrement. Le narrateur y décrit Paris à l’aube à travers un aspect spleenétique.
Le texte
Le poème est atypique: il contient quatre strophes qui consistent en deux vers (un distique), neuf vers (un neuvain), treize vers et quatre vers(un quatrain) . Bien que la longueur des strophes et des vers soit plutôt irrégulière, le poète utilise un schéma de rimes plates pour donner au poème un ton régulier.
Le titre est un oxymore: le jour s'achève avant d'avoir commencer. Le poème est introduit par la diane, un signal qui signifie la fin de la nuit. Le signal est personnifié, parce qu’il « chante » ( v.1 ). Par conséquent, les deux premières lignes sont une sorte d’introduction au sujet.
Dans la première strophe, le narrateur fait des observations plus exactes: bien que la nuit soit finie, il y a encore des aspects nocturnes, par exemple « des rêves malfaisants » (v.3).
« La lampe » ( v.6 ) est comparée à « un œil sanglant qui palpite et bouge » ( v.5 ), car à cet instant-là, les gens font exactement la même chose: ils «imitent les combats de la lampe » ( v.8 ), c’est-à-dire ils clignent de l’œil avant de les ouvrir finalement. Le vers 7 nous renvoi au dualisme: combat du corps et de l'âme.
Aux vers 9 et 10, la comparaison « comme un visage en pleurs », nous donne une impression de tristesse.
Le vers 11 quand à lui, fait apparaître Baudelaire « l'homme est las d'écrire ».
Dans la deuxième strophe, le cadre météorologique (froid, brouillard...) nous renvoi a une journée d'hiver « les maisons, ça et là, commencaient à fumer » ainsi qu'à une atmosphère de froideur et de mort : les pauvresses ont les seins maigres et froids et doivent souffler sur leurs doigts.
Dans le vers 13 les «femmes de plaisir» sont des prostituées, c'est donc une périphrase laudative (visant à complimenter), qui est en contradiction avec le vers 14 qui donne une image de cadavre « bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ». C'est donc un mélange de plaisir et de souffrance.
Au vers 18, de l'évènement positif qu'est l'accouchement, Baudelaire ne retient que la douleur et le négatif « s'aggravent les douleurs des femmes en gésine » , comme si la naissance dans ce monde était une malédiction.
La comparaison du chant du coq avec un sang écumeux aux vers 19 et 20 renvoi l'image d'une ville nauséabonde, écœurante.
La métaphore « une mer de brouillard » au vers 21 fait allusion à l'immensité.
Les vers 22 et 23 nous rappellent la mort avec le terme « agonisants dans le fond des hospices ». Cela produit un effet macabre : d'un côté la naissance, de l'autre la mort. Mais ceci est la circulation naturelle de la vie. Ceci nous montre un Baudelaire réaliste qui décrit les faits réels en détail.
Tout ce cadre négatif aboutit au quatrain final mettant en scène la venue du jour.
En effet, dans la dernière strophe Baudelaire joue avec l'atmosphère de la ville. Elle est décrite par des attributs humains: l'aurore « s'habille en robe rose et verte ». L'aurore signifiant le réveil de la ville.
Nous remarquons également un jeu de mot au vers 26 entre la Seine, le fleuve, et la scène de théâtre où la Seine est déserte, mais aux lignes prochaines « le sombre Paris » s'éveille et se prépare au travail après s'être frotté les yeux, une nouvelle personnification, Paris est considéré comme un « vieillard laborieux » à bout de force.
Conclusion
Ce texte est un tableau à valeur descriptive qui montre l'horreur du réel. Dans ce poème, Charles Baudelaire décrit ses sentiments face aux changements de Paris à cause de l'industrialisation. Son moyen stylistique central est la personnification. Il compare l'esprit de la ville avec les gens qui y vivent.

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