Fielding, Henry.
Publié le 14/05/2013
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Fielding, Henry. 1 PRÉSENTATION Fielding, Henry (1707-1754), écrivain anglais, auteur de Tom Jones, histoire d'un enfant trouvé (1749), dont l'oeuvre a exercé une influence considérable sur l'évolution du roman anglais. 2 LES MULTIPLES FACETTES DU ROMANCIER Né à Sharpham Park (Somerset), Henry Fielding intègre Eton avant d'entreprendre, en 1728, des études de lettres à l'université de Leyde, en Hollande. La même année, il commence une carrière littéraire en publiant sa première pièce de théâtre, Love in several masques. Jusqu'en 1737, il va composer vingt-cinq comédies et diriger un théâtre à Londres. Héritier des formes dramatiques de la Restauration, le théâtre de Fielding navigue entre farce et satire, s'autorisant la parodie du genre tragique (Tom Pouce [Tom Thumb], 1730). L'expérience s'interrompt brutalement lorsque le Premier ministre de l'époque, Robert Walpole, fustigé dans une de ses pièces (Historical Register, For the Year 1736), établit un nouveau système de censure théâtrale. Fielding reprend alors des études de droit et entame, à partir de 1740, une carrière de magistrat, qu'il mène de front avec son activité de romancier. Par ailleurs, il se fait à l'occasion publiciste, dirigeant plusieurs périodiques engagés dans les luttes politiques de son époque. The True Patriot (1745) et The Jacobite's Journal (1747) témoignent de la crise qui secoue le parlementarisme et critiquent les velléités politiques des Stuart. The Covent Garden Journal (1752) développe, quant à lui, une réflexion morale qui culmine dans une critique virulente adressée au romancier Tobias Smollett. En 1754, il quitte ses fonctions de magistrat et entreprend un voyage au Portugal, où il meurt quelques mois plus tard. Son séjour à Lisbonne lui avait inspiré une chronique familiale chaleureuse et émouvante qui paraît à titre posthume en 1755 sous le titre de Journal d'un voyage à Lisbonne (The Journal of a Voyage to Lisbon). 3 LA MORALE ET LA DÉRISION Après des débuts d'auteur dramatique, Fielding se consacre exclusivement au roman. Il débute par un texte paru anonymement sous le titre de Justification de la vie de Mrs. Shamela Andrews (An Apology for the Life of Mrs. Shamela Andrews, 1741), démarquage satirique du roman de Richardson, Paméla ou la Vertu récompensée (1740). Son premier véritable roman, les Aventures de Joseph Andrews (The History and Adventures of Joseph Andrews, 1742), poursuit ce travail parodique en imaginant un double masculin de Paméla. Fielding y inverse la thématique richardsonienne de la féminité pécheresse pour interroger la notion même de morale, dégagée de ses contraintes sociales fallacieuses. Il publie ensuite des Mélanges (Miscellanies, 3 volumes, 1743), parmi lesquels figure un autre récit satirique, plus amer, la Vie de Jonathan Wild le Grand (The Life of Mr. Jonathan Wild the Great). Cette biographie romancée d'un hors-la-loi célèbre, dirigée, en fait, contre Walpole, réaffirme le dévoiement des principes de vertu en assimilant la politique au brigandage. Ces volumes contiennent également divers poèmes, essais et pièces de théâtre parmi lesquels le Voyage de ce monde-ci à l'autre (A Journey from this World to the Next). Ces trois premiers romans préparent le projet, à bien des égards totalisant, que représente Tom Jones, histoire d'un enfant trouvé (History of Tom Jones, a Foundling, 1749). Ce roman picaresque narre les multiples aventures et mésaventures du héros Tom Jones et s'inscrit dans la postérité du Lazarillo de Tormes (1554). Il marque l'aboutissement d'un système narratif fondé sur l'équivalence entre l'épique et le romanesque. Tom Jones développe en effet le principe, initié par Joseph Andrews, de l'épopée comique en prose, où, sur une structure héritée du grand genre, se combinent aventures sentimentales, étude de moeurs et sens de la dérision. Cette conception romanesque est désormais au service d'un discours éthique plus élaboré car moins soumis aux références intertextuelles. Amelia (1751), le dernier roman de Fielding, marque un certain renoncement à la veine satirique. Préoccupé par les questions sociales, l'auteur y affiche un ton moralisateur dont son oeuvre était jusque-là dépourvue. L'oeuvre de Fielding a posé les fondements modernes du roman anglais. Dickens et Thackeray, ainsi que les romanciers de l'époque victorienne, lui doivent d'avoir affranchi la structure romanesque des conventions qui prévalaient jusqu'alors. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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