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football: real madrid vs fc barçelone

Publié le 10/04/2011

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football

 

Lorsque le  Real Madrid  et le  FC Barcelone  croisent le fer, tous les regards se tournent vers l'Espagne. A chaque rencontre entre les deux clubs, des milliers de passionnés du ballon rond retiennent leur souffle, que ce soit dans la péninsule ibérique ou aux quatre coins de la planète. De l'autre côté des Pyrénées, cet événement exerce une telle fascination que même les plus insensibles aux joies du football finissent par arborer les couleurs de l'une des deux équipes.

Dimanche, au stade Santiago Bernabéu, 80 000 chanceux ont vibré devant le spectacle offert par une poignée des meilleurs footballeurs de la planète. A eux deux, le Real et le Barça comptent en effet dans leurs rangs huit champions du monde : Ronaldo, Roberto Carlos et Fabio Cannavaro, côté merengue ; Lilian Thuram, Edmilson, Ronaldinho, Gianluca Zambrotta et Juliano Belletti, côté blaugrana. Malgré cette profusion de talents, chacune des deux équipes était privée de son attaquant vedette pour cette nouvelle édition du grand clásico espagnol. Victime d'une rupture du ménisque externe du genou droit, Samuel Eto'o ne pouvait pas défendre les couleurs du Barça. De son côté, Fabio Capello devait se passer de Ronaldo, exclu lors de la dernière journée de championnat.

 

Pour la première manche de la saison, le Real s'est imposé 2:0 grâce à son capitaine Raul en tout début de match (2') et Ruud van Nistelrooij après la pause (50'). Certes, les Catalans ont eu la maîtrise du ballon, mais en l'absence du buteur camerounais, ils ont été incapables de trouver l'ouverture. En inscrivant deux buts et n'en encaissant aucun, en tirant trois fois plus au but que son adversaire et en ne concédant presqu'aucune occasion, le Real a lui joué une partition presque parfaite.

Ce week-end, la pelouse du stade Bernabéu a pris des allures de constellation. Mais cette concentration de stars n'a rien de nouveau pour les deux clubs, qui peuvent se targuer d'avoir vu passer dans leurs rangs nombre des plus grands génies de l'histoire de la planète football. Si Di Stefano, Ferenc Puskas, Santillana, Hugo Sánchez, Emilio Butragueño, Míchel et Zinédine Zidane, entre autres légendes, ont revêtu le maillot madrilène, le club barcelonais n'est pas en reste avec des pensionnaires de l'acabit de Ladislao Kubala, Luis Suárez, Johann Cruyff, Diego Maradona, Hristo Stoichkov, Ronald Koeman, Rivaldo ou encore Romario.

A cette liste de gloires viennent s'ajouter les noms des talents qui n'ont pas hésité à changer de camp, déclenchant de vives réactions chez leurs supporters. Di Stefano, Bernd Schuster, Michael Laudrup, Luis Enrique, Luis Figo ou encore Ronaldo ont ainsi brisé des milliers de cœur. Ce faisant, ils se sont attiré les foudres de tous ceux qui, après les avoir idolâtrés, ne leur ont jamais pardonné de passer à l'ennemi.

Cela fait désormais plus de cent ans que les deux plus grosses écuries d'Espagne se disputent non seulement les meilleurs joueurs, mais aussi les trophées les plus prestigieux. A cet égard, l'avantage revient pour l'instant au Real Madrid. Malgré plusieurs années de vaches maigres, le club de la capitale totalise 29 titres de championnat, 17 Coupes du Roi, 9 Coupes d'Europe, 3 Coupes Intercontinentales et 2 Coupes de l'UEFA. S'il a brandi plus de Coupes du Roi (24), le club catalan affiche un palmarès moins impressionnant dans toutes les autres compétitions, avec 18 titres de championnat et 2 Coupes d'Europe. Bien qu'il ne puisse revendiquer aucune Coupe Intercontinentale ou de l'UEFA, il a toutefois remporté à quatre reprises la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe, que son éternel rival n'a jamais décrochée.

Des matches historiques La légende du clásico Real - Barça se compose d'une multitude d'anecdotes, de scores étourdissants et de joueurs mythiques. Mais ce qui fait la particularité de ce rendez-vous, c'est surtout la rivalité qui ne cesse de croître entre les deux équipes depuis leur toute première rencontre, en 1902 : une victoire 3:1 des Blaugranas.

C'est en 1928 que les deux clubs croisent pour la première fois le fer en championnat, avec une douloureuse victoire 2:1 des Madrilènes en terres catalanes. Depuis, ils se sont rencontrés à l'occasion de 152 matches de Liga, largement dominées par le Real, avec 65 succès contre 58 pour le Barça.

Aujourd'hui, le cuisant 8:2 infligé en 1935 par les Merengues aux Blaugranas au stade Bernabéu semble bien loin. Vainqueurs 5:0 du match retour, les Catalans revanchards ne se réjouiront jamais autant qu'en 1950, lorsque Kubala et consorts écraseront 7:2 l'ennemi juré devant ses propres supporters.

Quelques années plus tard, la rivalité entre les clubs prend un nom : Alfredo Di Stefano. Courtisé par les deux institutions, l'Argentin finit par signer au Real en 1953. Un mois plus tard, la \"Flèche blonde\" conquiert le cœur du public madrilène en inscrivant un doublé lors d'une mémorable victoire 5:0 sur les Catalans.

Vingt ans s'écouleront avant que les Culés, alors dirigés par Rinus Michels et emmenés par un Johann Cruyff au sommet de son art, humilient sur le même score les Merengues à domicile. Deux décennies plus tard, le légendaire numéro 14 des Oranjes revivra ce succès du banc de touche du Camp Nou, en tant qu'entraîneur de l'équipe qui entrera dans l'histoire sous le nom de \"Dream Team\". Un Romario très inspiré signe trois des cinq réalisations de cette rencontre, devenant pendant 90 minutes le cauchemar du gardien de but Buyo.

Douze mois plus tard, le Real prend sa revanche à domicile. Cette fois, le triplé est signé Iván Zamorano et c'est au tour de Busquet d'aller chercher à cinq reprises le ballon dans ses filets. Lors de ce match, Michael Laudrup, qui avait fêté le 5:0 de l'année précédente sous le maillot blaugrana, célèbre à nouveau une victoire écrasante, cette fois en blanc.

Onze ans ont passé... Aujourd'hui, les habitués du stade Bernabéu espèrent un résultat qui leur permette d'avaler la pilule de la saison dernière. Comme si le triomphe de leur grand rival sur les scènes nationale et européenne ne constituait pas un affront suffisant, il ont été contraints, par amour pour le beau jeu, de saluer par une standing ovation les performances de Ronaldinho sur leurs terres, en novembre dernier. Auteur d'un doublé, l'artiste brésilien avait alors largement contribué à la mémorable victoire 3:0 des Catalans dans la capitale.

Au vu du parcours des deux clubs cette saison, les pronostics penchaient pourtant en faveur des visiteurs à l'approche du duel dominical. Mais les résultats de la troisième journée de la Ligue des champions ont laissé planer le doute sur l'issue de la rencontre. Finalement, à raison...

Avec son lot habituel de suspense et d'émotions, le grand clásico espagnol est décidément un rendez-vous à ne pas manquer.

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