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Gajdusek, Carleton - Biologiste / Naturaliste.

Publié le 24/04/2013

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Gajdusek, Carleton - Biologiste / Naturaliste. 1 PRÉSENTATION Gajdusek, Carleton, (1923- ), virologiste américain colauréat du prix Nobel de médecine ou physiologie de 1976 pour ses travaux sur une maladie dégénérative appelée kuru et les implications de ses découvertes sur l'étude des encéphalopathies spongiformes. 2 UN MÉDECIN, UN CHERCHEUR ET UN EXPLORATEUR INFATIGABLE Né à Yonkers (État de New York), Gajdusek termine ses études secondaires alors qu'il est à peine âgé de 16 ans. Il étudie ensuite à l'université de Rochester puis à Harvard, et obtient son diplôme de médecin en 1946. Il travaille ensuite au service de pédiatrie de l'hôpital pour enfants de Boston puis, de 1948 à 1949, étudie la chimie physique à l'Institut de technologie de Californie (California Institute of Technology, ou Caltech). De 1949 à 1952, il se spécialise en virologie à Harvard, auprès du microbiologiste John Enders (1949-1952). En 1954, Gajdusek se rend en Australie, où il travaille auprès du virologiste Franck Macfarlane Burnet. Enfin, en 1958, il entre au NIH -- National Institutes of Health (regroupement de 27 instituts américains spécialisés dans le domaine de la santé) --, qu'il ne quittera qu'une quarantaine d'années plus tard. Tout au long de sa carrière, Gajdusek effectue de nombreux voyages d'études dans le monde, et particulièrement dans les îles du Pacifique (Nouvelle-Guinée, îles de Micronésie et de Mélanésie). Ces expéditions sont relatées dans ses Expedition Journals, 29 volumes couvrant une période de quelque trente ans, du milieu des années 1950 au milieu des années 1980. De ses voyages dans les îles de l'océan Pacifique, Gajdusek ramène aux États-Unis plusieurs dizaines d'enfants, dont il assure l'éducation -- il en adopte près d'une trentaine. En 1996, âgé de 73 ans, il est accusé d'abus sexuels à l'encontre de deux de ces adolescents. Il plaide coupable et purge une peine d'un an de prison. 3 LES RECHERCHES SUR LE KURU En 1957, alors qu'il travaille auprès de Burnet, Gajdusek est envoyé par ce dernier en Nouvelle-Guinée, dans la région où sévit le kuru, une maladie dégénérative du cerveau aux allures d'épidémie. Il effectue ce voyage d'études avec Vincent Zigas, l'officier de santé qui a signalé l'importance de la maladie. Gajdusek et Zigas font une description détaillée de la maladie, ainsi qu'une étude épidémiologique. Gajdusek, qui poursuit ses recherches sur cette affection, démontre d'une part que le kuru est une maladie infectieuse (malgré l'absence de fièvre et de réaction immunitaire), d'autre part que sa transmission et son caractère épidémique sont liés aux pratiques de cannibalisme rituel de cette tribu. Il démontre que le kuru est transmissible expérimentalement au chimpanzé et à d'autres singes, ainsi qu'à des mammifères n'appartenant pas au groupe des primates (vison et furet). La longue période d'incubation du kuru, aussi bien dans sa forme humaine naturelle que dans sa forme animale induite expérimentalement, ainsi que l'absence de réaction immunitaire de la part de l'organisme atteint le conduisent à penser que l'agent infectieux est un « virus lent «, agent infectieux hypothétique et non conventionnel dont l'existence a été proposée en 1954 pour expliquer la tremblante du mouton. Par ailleurs, Gajdusek établit un parallèle entre le kuru et la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Il parvient à transmettre cette dernière maladie au chimpanzé, à des singes de l'Ancien et du Nouveau Monde, au chat domestique et au cochon d'Inde, et découvre que les lésions cérébrales, au niveau cellulaire, dues à la maladie de Creutzfeldt-Jakob transmise expérimentalement et celles dues au kuru (naturel ou induit) ne présentent pas de différence. Pour avoir démontré le caractère infectieux du kuru et pour ses travaux sur les encéphalopathies à virus lent (qu'il appelle « démences virales «), Gajdusek reçoit le prix Nobel de médecine ou physiologie de 1976 en partage avec Baruch Blumberg, auteur de recherches sur l'hépatite B. L'hypothèse des virus lents est aujourd'hui abandonnée, après la mise en évidence par Stanley B. Prusiner, en 1982, de la protéine prion. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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