Grillparzer, Franz - écrivain.

Grillparzer, Franz - écrivain. Grillparzer, Franz (1791-1872), dramaturge autrichien dont les tragédies sombres et les drames historiques sont considérés comme les plus belles oeuvres du théâtre autrichien du XIXe siècle. Franz Grillparzer naquit à Vienne et entreprit des études de droit, sur l'exemple de son père qui était avocat. Après la mort de celui-ci, il renonça à cette voie et, en 1814, entra dans la fonction publique, où il occupa un poste subalterne jusqu'à sa démission, en 1856. La mort de son père, ruiné par les guerres napoléoniennes, puis le suicide de sa mère le marquèrent profondément : il en garda une grande fragilité nerveuse, qui lui rendit son travail et l'hostilité de la critique intolérables, et le poussa à chercher refuge dans le monde autrement plus harmonieux de la littérature. Franz Grillparzer fut l'auteur de nombreuses et belles tragédies, d'une finesse psychologique exceptionnelle, où ce sont les contraintes du réel, incarnant la fatalité, qui viennent à bout des personnages en lutte pour la liberté et le bonheur. Il se fit connaître du public grâce à une pièce fataliste, l'Aïeule (1817), qui fut suivie d'un drame de facture classique, Sapho (1818), dans lequel il est question de l'impossibilité de concilier l'art et la vie. Vinrent ensuite la trilogie de la Toison d'or (1818-1821) et Médée (1822), que Grillparzer écrivit à l'époque du suicide de sa mère ; ces pièces, profondément pessimistes reprennent le mythe grec de Jason et de Médée et révèlent, davantage que les précédentes, l'une des principales préoccupations de leur auteur : celui-ci, en effet, estimait, comme Schopenhauer, que le conflit entre vie active et vie méditative conduisait fatalement l'individu à la renonciation et au désespoir. Parmi ses plus belles réussites, citons le Bonheur et la fin du roi Ottokar (1823) et les Vagues de la mer et de l'amour (1831), qui comportait aussi un thème classique, s'inspirant de l'histoire de Héro et Léandre. On doit également à Grillparzer deux pièces reprenant des thèmes classiques espagnols : le Songe est la vie (1834), d'après Calderón et la Juive de Tolède (1872). Il fut l'auteur d'une seule comédie, Malheur à qui ment (1838) et de romans, notamment le Pauvre Musicien. Les oeuvres pessimistes de Grillparzer, peut-être parce qu'elles renvoyaient l'Autriche à l'image de son déclin, ne furent généralement appréciées ni du public ni de la censure ; elles prirent toutefois de l'importance après la mort de leur auteur et influencèrent des dramaturges tels que Gerhart Hauptmann et Maurice Maeterlinck. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.