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Gutai - peinture.

Publié le 15/05/2013

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Gutai - peinture. Gutai, mouvement artistique japonais, né au début des années cinquante dans la région du Kansai et dont l'activité s'est poursuivie jusqu'à la mort de son fondateur, Jiro Yoshihara, en 1972. Ses membres les plus influents ont été Shozo Shimamoto, Saburo Mirakami, Kazuo Shiraga et Tetsumi Kudo. Gutai, (« incarnation « Gu : instrument, Tai : outil) et Gutaiteki, (« concret «), synthétisent la démarche artistique du groupe qui exprimera ses points de vue et rendra publics ses manifestes dans la revue du même nom, parue à quatorze reprises en anglais de 1955 à 1965. Il s'agit en premier lieu pour ces artistes d'instaurer « un climat optimum pour la création « (Yoshihara). Et, à cet égard, l'un des mots d'ordre du groupe fait état de la volonté d'un renouvellement de la peinture qui soit libérée de l'abstraction pour aller vers la matière elle-même, de façon à créer une nouvelle dynamique picturale : « la matière commence son histoire et crie quand elle se manifeste telle qu'elle est « (programme de l'exposition organisée dans le parc d'Ashiya en 1955). S'inscrivant à la fois dans le sillage des avant-gardes occidentales et dans celui des groupes japonais néo-dadaïstes Mavo et Sanka des années vingt qui pratiquent le théâtre et l'art de rue, les artistes Gutai cherchent à s'exprimer dans l'exercice d'un art total et dans l'interdisciplinarité. Dès 1955, le groupe produit ainsi des oeuvres collectives, toutes signées Gutai, et met au point des modes inédits d'intervention artistique qui peuvent, sous de nombreux aspects, être considérés comme précurseurs des actions et des happenings, dont l'apparition est quasi simultanée aux États-Unis avec les travaux de John Cage et d'Allan Kaprow. Tout en se voulant apolitiques, les actions de Gutai sont souvent marquées par l'intervention violente de l'artiste sur son oeuvre et se déroulent généralement en plein air. Ainsi, Shiraga marque sa toile des empreintes de son corps après s'être roulé dans la boue, projette de la couleur suspendu à une corde dans le vide et peint avec ses pieds ; Muramaki dispose une suite de paravents de papiers qu'il déchire dans une course effrénée ; Shimamoto lance contre la toile des bouteilles remplies de pigments, ou lacère son tableau, etc. Ou encore, explorant les différents champs sensoriels, Tanaka crée un habit de lumière constitué d'ampoules électriques. De même, les environnements réalisés par les artistes de Gutai annoncent le land art : alignement de troncs d'arbres sur une centaine de mètres qui seront équarris pendant la représentation (Shiraga), déploiement de banderoles qui flottent au vent (Tanaka et Kanayama). Séduit par la diversité des modes de création mis en oeuvre par le groupe, le critique français Michel Tapié, à l'occasion d'un séjour au Japon en 1957, consacre la renommée internationale de Gutai, dont les membres exposeront aux États-Unis et en Europe à partir de 1958. Le groupe aura marqué de son influence deux générations d'artistes japonais, mais à la fin des années soixante s'amorce un retour vers la peinture. Une rétrospective des travaux de Gutai a eu lieu à Osaka en 1976. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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