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hypothèse.

Publié le 22/10/2012

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hypothèse. Et si quelqu'un s'en prenait à cette hypothèse, tu ferais la sourde oreille et tu examinerais si les conséquences qui en découlent sont consonantes ou dissonantes. Puis, lorsque le moment serait venu où il te faudrait rendre raison de cette hypothèse elle-même, tu le ferais selon la même méthode, c'est-à-dire en posant de nouveau une hypothèse, celle des hypothèses supérieures qui te paraîtrait la meilleure, jusqu'à ce que tu parviennes à quelque chose de suffisant. Et du même coup tu éviterais la confusion où tombent les controversistes, qui consiste à discuter en même temps du principe et des conséquences qui en découlent, dans la mesure même où tu te proposes de trouver quelque chose de vrai ; car peut-être n'est-ce là ni le propos ni le souci de ces gens-là, puisque leur habilité les met à même d'être contents d'eux en mélangeant tout. Mais toi, si tu es philosophe, je pense que tu feras comme je viens de dire. Phédon, 100b- 1 0 1 e E. LA SCIENCE DES FORMES 1. LE PROGRAMME IDÉAL D'UNE SCIENCE DES FORMES [SOCRATE] Mais dis-moi, Zénon, ne penses-tu pas qu'il y a une Forme en soi de la Ressemblance, et qu'à une telle Forme s'en oppose une autre qui lui est contraire : l'essence du Dissemblable ? et qu'à ces deux êtres, toi, moi et tout le reste que nous appelons Multiple, nous avons participation ? et que ce qui participe au Semblable devient, de ce fait et dans la mesure où il participe, lui-même semblable, ce qui participe à la Dissemblance, dissemblable et ce qui participe aux deux, à la fois semblable et dissemblable ? Or il se trouve que toutes choses participant à ces Formes contraires, et que du fait qu'elles participent aux deux, elles sont à la fois semblables et dissemblables à elles-mêmes, qu'y a-t-il là d'étonnant ? Car si c'était les Semblables en soi qu'on nous démontrât devenir dissemblables ou les Dissemblables semblables, j'y verrais pour ma part un prodige ; mais si ce sont les choses qui participent à ces deux Formes qu'on nous révèle affectées des deux caractères, pour moi du moins il n'y a là, Zénon, rien qui paraisse étrange, pas plus que si on nous déclare Un l'ensemble des choses du fait de leur participation à l'Un, et multiple du fait de leur participation à la Pluralité. Par contre, l'essence de l'Un, si on la démontre en soi multiple et inversement si on démontre un le Multiple, alors je m'étonnerai. J'en dis autant pour tout le reste : si ce sont les Genres et les Formes elles-mêmes qu'on nous montre en elles-mêmes affectées de ces affections contraires, cela mérite qu'on s'étonne ; mais si c'est de moi qu'on démontre que je suis un et multiple, qu'y a-t-il d'étonnant ? on dira, quand on veut me montrer multiple, qu'une chose est ma droite, autre chose ma gauche, une chose ma face avant, autre chose ma face arrière, de même pour le haut et le bas... J'en conviens, je participe à la Pluralité ; et quand on veut me déclarer un, on dira que dans notre groupe de sept je suis un homme en ce que je participe aussi à l'Un, si bien qu'on aura démontré la vérité des deux affirmations. Si ce sont des objets de ce genre, qu'on s'applique à dire plusieurs et un, nous dirons que ce qu'on nous démontre multiple et un ce sont pierres, bouts de bois et choses du même genre, mais ce n'est pas l'Un qu'on nous montre multiple, ni le Multiple un ; on ne nous dit là rien d'étonnant, rien dont tout le monde ne convienne. Mais s'agissant des êtres dont je parlais tout à l'heure, que l'on commence par distinguer et mettre à part, en leur réalité spécifique les Formes, telles que la Similitude et la Dissemblance, la Pluralité et l'Unité, le Repos et le Mouvement et tous les êtres de cette sorte ; puis qu'on montre qu'entre elles-mêmes elles sont capables de se mélanger et de se séparer, c'est alors, Zénon, que je serais émerveillé et ravi. Tu as conduit ta démonstration avec beaucoup de maîtrise, à mon avis ; mais je le répète, je me réjouirais bien davantage si de la même manière que vous avez procédé dans les choses visibles, quelqu'un était capable de montrer également dans les choses que saisit le raisonnement, cette même difficulté entrelacée de multiples façons dans les Formes elles-mêmes. Parménide, 128e-130a

« E.

lA SCIENCE DES FORMES 1.

LE PROGRAMME IDÉAL D'UNE SCIENCE DES FORMES [SOCRATE] Mais dis-moi, Zénon, ne penses-tu pas qu'il y a une Forme en soi de la Ressemblance, et qu'à une telle Forme s'en oppose une autre qui lui est contraire : l'essence du Dissemblable? et qu'à ces deux êtres, toi, moi et tout le reste que nous appelons Multiple, nous avons participation ? et que ce qui participe au Sem­ blable devient, de ce fait et dans la mesure où il par­ ticipe, lui-même semblable, ce qui participe à la Dis­ semblance, dissemblable et ce qui participe aux deux, à la fois semblable et dissemblable ? Or il se trouve que toutes choses participant à ces Formes contraires, et que du fait qu'elles participent aux deux, elles sont à la fois semblables et dissemblables à elles-mêmes, qu'y a-t-il là d'étonnant? Car si c'était les Semblables en soi qu'on nous démontrât devenir dissemblables ou les Dissemblables semblables, j'y verrais pour ma part un prodige ; mais si ce sont les choses qui participent à ces deux Formes qu'on nous révèle affectées des deux caractères, pour moi du moins il n'y a là, Zénon, rien qui paraisse étrange, pas plus que si on nous. »

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