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Ibsen, Peer Gynt (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Ibsen, Peer Gynt (extrait). Cette pièce romantique typiquement norvégienne d'Ibsen est devenue une oeuvre classique (elle a été mise en musique par Edvard Grieg). Le personnage principal de cette mystérieuse fantaisie est une des figures du folklore norvégien, à demilégendaires et mythiques. Peer Gynt court d'aventure en aventure, parcourt le monde, croise des créatures surnaturelles, avec insouciance et joie de vivre. Ce séduisant anti-héros est aussi égoïste, lâche et fantasque, fuyant le présent sous prétexte d'être libre. Peer Gynt de Henrik Ibsen (La chaîne des Ronden. Coucher de soleil. Tout autour des cimes rayonnantes.) PEER GYNT (arrivant, les yeux égarés.) Arrêtez, merveilleux portiques, Palais de flamme, ardentes tours ! Ça ! ne me faites pas la nique Et ne reculez pas toujours ! Sur la plus haute de vos pointes, Je vois un coq tendre le cou, En agitant ses ailes peintes, Pour s'envoler je ne sais où. Hé ! quels sont ces troncs, ces racines Qui sortent du coeur des rochers, Ces géants aux sinistres mines Sur des pieds de hérons perchés ? Est-ce l'arc-en-ciel qui s'étale, Avec son éclat indécis Qui, tantôt rouge et tantôt pâle, M'aveugle. Au-dessus des sourcils, Quel mal de tête épouvantable ! J'ai là comme un cercle de fer. On dirait que la main du diable Me l'a mis au fond de l'enfer. (Se laissant choir par terre.) Le bouquetin ? Quel conte bête, Quelle histoire à dormir debout !... La mariée ? Un coup de tête À me faire tordre le cou... Oui, j'ai couru quelques bordées... Aurais-je fait le loup-garou Avec trois filles possédées ? Bah !... quel conte à dormir debout ! (Regardant au-dessus de lui, au loin.) Là, vers le ciel, un aigle monte ; Le canard, par-dessus les monts, Vole au midi... Moi, quelle honte ! Je barbote dans nos limons... (Se levant d'un bond.) Non, non ! suivons leurs vols superbes ! Je veux, à cet oiseau pareil, Me tremper dans les vents acerbes Et me baigner dans du soleil ! Par-dessus les buttes de terre, Les montagnes et les détroits, Au nez du prince d'Angleterre Aller trinquer avec des rois ! Et vous, filles, dont j'eus envie, Adieu ! je vais où l'on m'attend Et ne reviendrai de ma vie, Si parfois l'humeur ne m'en prend... L'aigle s'est perdu dans la nue Et les canards sont déjà loin... Je vois une maison connue, Que l'on restaure avec grand soin. Et voici que cette ruine A repris un aspect joyeux. Je reconnais, -- bonté divine ! Le vieux logis de mes aïeux. Tout autour, la grille est nouvelle. Aux fenêtres, plus de chiffons. Bravo ! chaque vitre étincelle : On fait la noce, on est en fonds ! Le doyen termine la fête Par un mémorable discours ; Puis le capitaine en goguette, Exécutant un de ses tours, Lance un verre contre une glace Qui vole aussitôt en éclats. « Mère, ne fais pas la grimace : Ce soir on met les petits plats Dans les grands. Jean Gynt se dépêche De festoyer royalement Pour notre bien, c'est une brèche, Pour notre gloire, un ornement. « Alors un mot vient à la bouche Du capitaine : « Allons, gamin, Peer, enfant d'une illustre souche, Illustre tu seras demain ! « (Il s'élance en avant, mais se heurte le nez contre une roche, tombe et reste étendu sur le dos.) [...] Source : Ibsen (Henrik), Peer Gynt, trad. par Prozor, Librairie théâtrale. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« Je veux, à cet oiseau pareil, Me tremper dans les vents acerbes Et me baigner dans du soleil ! Par-dessus les buttes de terre, Les montagnes et les détroits, Au nez du prince d’Angleterre Aller trinquer avec des rois ! Et vous, filles, dont j’eus envie, Adieu ! je vais où l’on m’attend Et ne reviendrai de ma vie, Si parfois l’humeur ne m’en prend… L’aigle s’est perdu dans la nue Et les canards sont déjà loin… Je vois une maison connue, Que l’on restaure avec grand soin. Et voici que cette ruine A repris un aspect joyeux. Je reconnais, — bonté divine ! Le vieux logis de mes aïeux. Tout autour, la grille est nouvelle. Aux fenêtres, plus de chiffons. Bravo ! chaque vitre étincelle : On fait la noce, on est en fonds ! Le doyen termine la fête Par un mémorable discours ; Puis le capitaine en goguette, Exécutant un de ses tours, Lance un verre contre une glace Qui vole aussitôt en éclats. « Mère, ne fais pas la grimace : Ce soir on met les petits plats Dans les grands.

Jean Gynt se dépêche De festoyer royalement Pour notre bien, c’est une brèche, Pour notre gloire, un ornement.

» Alors un mot vient à la bouche Du capitaine : « Allons, gamin, Peer, enfant d’une illustre souche, Illustre tu seras demain ! » (Il s’élance en avant, mais se heurte le nez contre une roche, tombe et reste étendu sur le dos.) […] Source : Ibsen (Henrik), Peer Gynt, trad.

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