incendie, lutte contre l' (faune & Flore).

incendie, lutte contre l' (faune & Flore). 1 PRÉSENTATION incendie, lutte contre l', l'ensemble des méthodes de prévention, de détection et d'extinction des incendies ; limitation des dégâts qu'ils provoquent. 2 HISTORIQUE 2.1 Origines Il semble que ce soient les Grecs et les Hébreux qui organisèrent les premières rondes de veilleurs de nuit, chargées de donner l'alarme et de combattre le feu. C'est à l'empereur romain Auguste que l'on attribue l'institution d'un corps de vigiles. À la suite de l'incendie de Rome, en l'an 64, la prévention fut renforcée. Dans la Rome antique, on organisait des chaînes humaines : des seaux d'eau passaient de main en main et étaient déversés sur le foyer de l'incendie ; l'eau était fournie par les aqueducs. 2.2 Progrès techniques Aux XVe et XVIe siècles, les moyens de projeter l'eau se perfectionnèrent ; on développa la « seringue «, puis l'extincteur. Au XVIIe siècle, on acheminait près des incendies de simples baquets faisant office de réservoirs. Ils étaient parfois associés à une pompe actionnée manuellement, et on remplissait les seaux au moyen d'un tuyau ou d'une lance. Au XVIIIe siècle, on inventa un tuyau en cuir cousu à la main, qui permit d'intervenir plus près du feu sans mettre en danger le matériel, tout en améliorant l'efficacité du jet de l'eau. Vers la même époque, grâce à des dispositifs de pompage plus perfectionnés, on pouvait puiser l'eau des rivières et des étangs. En France, dans les années 1700, l'avènement des pompes portatives munies de tuyaux permit l'organisation de véritables corps de pompiers, dont s'inspirèrent de nombreux pays européens. La pompe à vapeur, conçue par l'Américain Abel Schwak, fut introduite dans les années 1860 en Amérique et en Angleterre, et en 1867 en France. On l'utilisait dans la plupart des grandes villes. Les dispositifs à vapeur étaient généralement équipés de pompes à piston, plus rarement de pompes rotatives. Certaines étaient autopropulsées ; la plupart étaient actionnées par des chevaux. 2.3 Motorisation des équipements Au début du XXe siècle, avec l'apparition du moteur à combustion interne, les équipements furent motorisés. On eut tout d'abord quelques difficultés à adapter de tels moteurs à essence sur les pompes. C'est pourquoi les premiers systèmes de pompage motorisés étaient équipés de deux moteurs, l'un pompant et l'autre propulsant l'ensemble. Le premier engin équipé d'un seul moteur pour ces deux fonctions apparut au tout début du XXe siècle. En 1925, les moteurs à essence supplantèrent les équipements à vapeur. Les pompes munies d'un système de piston furent remplacées par des pompes rotatives, puis par des pompes centrifuges, qui sont les plus répandues aujourd'hui. À la même époque, on modernisa l'équipement de pompage. 3 ORGANISATION ACTUELLE Aujourd'hui en France, la protection contre l'incendie est régie par le ministère de l'Intérieur et est administrée par secteurs. Les sapeurs-pompiers sont généralement bénévoles ; seules les grandes villes bénéficient de pompiers professionnels. À Paris, ils dépendent de l'armée, à Marseille, de la marine nationale. En Grande-Bretagne, le système administratif de lutte contre le feu est divisé en municipalités, comtés et districts, tous placés sous la responsabilité d'un inspecteur principal. En Allemagne, des pompiers professionnels opèrent dans les grandes villes et des brigades de volontaires se chargent des plus petites. L'Italie possède une brigade nationale de pompiers (Corpo Nazionale Vigili del Fuoco) répartie dans 92 provinces et administrée à partir de 12 centres régionaux. Au Danemark, des administrations locales ont un contrat avec des sociétés pour lutter contre le feu, tout en étant supervisées par le ministère de la Justice. Aux États-Unis, l'organisme de lutte contre l'incendie dépend de la juridiction locale ; de nombreux États adoptent cependant une juridiction plus centralisée. Dans tous les pays industrialisés, les pompiers suivent un entraînement dans une école spécialisée et poursuivent leur formation tout au long de leur carrière. En Europe, la protection et la lutte contre l'incendie font souvent partie d'un enseignement sur la sécurité. Il existe des organismes internationaux de protection contre le feu qui regroupent de nombreux pays. 4 PRÉVENTION ET DÉTECTION 4.1 Prévention La prévention des incendies concerne surtout les bâtiments à risque : commerces, industries ou lieux publics (aéroports, écoles, gares). Elle commence dès la construction, avec l'isolement des zones dangereuses et la planification de l'évacuation des personnes. Cette prévention passe aussi par l'emploi de produits ignifuges sur certains matériaux très inflammables, comme les tissus, et par l'implantation d'un dispositif de détection des débuts d'incendie. 4.2 Systèmes d'alarme En général, les systèmes de détection sont obligatoires dans les bâtiments publics, les immeubles d'habitation, et parfois même dans les maisons individuelles. Ils sont chargés de donner l'alarme, voire de commencer à combattre le feu. Certains systèmes sont conçus pour réagir à la fumée et d'autres à la chaleur. Il existe deux principaux types de détecteurs de fumée. Le premier utilise l'ionisation : il contient une source radioactive qui ionise les molécules d'air entre deux électrodes, ce qui permet le passage d'un courant de faible intensité entre ces dernières. Lorsque les particules de fumée produites par un incendie pénètrent dans la cellule, elles provoquent la diminution de l'intensité du courant en adhérant aux molécules ionisées. Cela déclenche une sirène ou une autre sorte d'alarme. Le deuxième type de détecteur utilise une cellule photoélectrique. Dans certains appareils de ce type, la fumée qui pénètre dans la cellule obscurcit un faisceau de lumière ; dans d'autres dispositifs, la fumée provoque l'apparition d'un rayon lumineux. Dans les deux cas, les modifications déclenchent une alarme, entendue sur les lieux ou qui alerte à son tour une station centrale qui prévient le service incendie. Les détecteurs photoélectriques sont moins rapides que les détecteurs à ionisation. Tous ces dispositifs peuvent fonctionner à l'aide de batteries ou utilisent le courant électrique du bâtiment. 5 EXTINCTION Pour éteindre un incendie, il faut supprimer l'un des trois éléments essentiels à la combustion, à savoir le combustible, la chaleur ou l'oxygène. On peut également stopper la réaction en chaîne de combustion. 5.1 Agents d'extinction Le choix de l'agent d'extinction dépend de la nature du combustible. Le plus ancien est l'eau, auquel on peut ajouter différents produits chimiques pour augmenter son efficacité. Des agents mouillants permettent de réduire la tension superficielle du liquide ( voir Surface, propriétés de), qui pénètre alors plus facilement. On favorise également la formation de fines gouttes, qui absorbent rapidement la chaleur. En ajoutant à l'eau des produits chimiques produisant de la mousse, on parvient à former un écran de mousse qui isole le feu. La mousse permet de stopper la combustion de liquides, tels que les huiles, le pétrole ou les goudrons. Elle est également utilisée pour combattre les incendies dans les aéroports et les raffineries. Un additif chimique peut multiplier le volume de mousse par mille. Ce phénomène peut être utile pour éteindre des incendies dans des caves ou dans d'autres endroits difficilement accessibles : le feu peut alors être étouffé rapidement, en limitant les dégâts provoqués par l'eau. 5.2 Distribution de l'eau 5.2.1 Systèmes d'aspersion Ce système intégré est constitué de canalisations au sol ou au plafond, conformes aux dispositifs standards de protection contre le feu, et reliées automatiquement à une ou plusieurs arrivées d'eau. Le dispositif est déclenché par l'élévation de température due à la chaleur que le feu dégage. Les systèmes d'aspersion envoient alors de l'eau sur les flammes. Ce système est efficace à près de 100 p. 100. De nombreux dispositifs d'aspersion sont commandés électriquement par une station centrale, qui transmet l'alarme à un service incendie. Si l'équipe de pompiers, en arrivant sur le lieu de l'incendie, constate un défaut de débit ou de pression d'eau, ils relient une pompe au système pour pallier ce défaut. 5.2.2 Systèmes à canalisations fixes De nombreux bâtiments de grandes dimensions possèdent leur propre système de distribution d'eau, relié à des stations incendie. Sur place, du personnel compétent commence à lutter contre le feu en attendant l'arrivée des pompiers. 5.3 Propulsion et pompage Les systèmes de pompage sont constitués d'une pompe puissante pouvant apporter de l'eau en grande quantité et à haute pression, ainsi que de plusieurs centaines de mètres de tuyaux, dont certains de faible longueur et de diamètre important, sont raccordés aux prises d'eau réservées aux pompiers, appelées bouches d'incendie. Un réservoir d'eau est prévu pour l'attaque initiale du feu, le temps que les pompiers raccordent la pompe aux bouches d'incendie. On l'utilise également lorsqu'il n'y a aucune arrivée d'eau. Actuellement, les lances peuvent projeter de l'eau sous différentes formes : jets très forts, spray ou brouillard. Les camions-citernes transportent différents types de lances selon la quantité de chaleur que l'eau doit absorber. Ces dispositifs peuvent envoyer de l'eau à des débits allant de 57 l/min à plus de 380 l/min. Des jets d'eau puissants atteignent plus facilement le foyer de l'incendie ; lorsque l'eau est sous forme de brouillard, elle absorbe plus rapidement la chaleur, car les gouttelettes ont une surface de contact importante. On peut employer des lances à brouillard pour dissiper les vapeurs des liquides inflammables. Cependant, la mousse convient généralement pour éteindre ce type de feu. 5.4 Sauvetage des biens matériels Ce terme se réfère aux dispositifs qu'utilisent les pompiers pour protéger de la fumée et de l'eau les marchandises, les biens domestiques et l'intérieur des bâtiments. Les objets sont recouverts de couvertures étanches, et l'eau est évacuée à l'aide de balais, d'aspirateurs, de racloirs et de pompes portables. La plupart des brigades de pompiers transportent le matériel de sauvetage avec leurs équipements. Dans certaines grandes villes, il existe des compagnies spécialisées dans le sauvetage. 5.5 Feux en mer Les incendies sur les navires présentent des problèmes particuliers, qu'ils concernent des bateaux de plaisance ou des pétroliers transportant des millions de tonnes de pétrole. Il faut pouvoir identifier la source de l'incendie et y accéder, tout en prenant soin de ne pas chavirer le navire. Les bateaux de sauvetage sont de petites embarcations très rapides propulsées par des réacteurs, ou de grands remorqueurs. Ils transportent l'essentiel des équipements utilisés à terre pour lutter contre le feu, à savoir pompes, échelles et matériel de sauvetage. Les bateaux-pompes sont également munis de dispositifs qui leur sont propres : lances tournantes ou déviées, pompes portables, barrages flottants, dispositifs qui produisent de la mousse et extincteurs spéciaux, à dioxyde de carbone, par exemple. 5.6 Feux de forêts Les feux de forêts se propagent souvent par transmission de la chaleur à l'herbe, aux broussailles, aux arbustes et aux arbres. Comme il est souvent difficile d'éteindre un tel feu en le traitant directement à sa source, les pompiers freinent son extension en creusant des tranchées pour l'empêcher de se propager. Une fois l'incendie isolé, on a recours à plusieurs méthodes pour tenter de l'éteindre : on utilise des lances ou des avions équipés de réservoirs d'eau de mer (Canadairs) ou on pulvérise des retardateurs de combustion. On se sert le plus possible des obstacles naturels (fleuves, clairières) pour former un barrage au feu. On creuse avec des charrues et des bulldozers de larges tranchées, dont les bords sont imbibés d'eau ou de produits ralentissant la combustion. Le feu ne doit pas se propager au-delà de la zone isolée. Les pompiers sont entraînés pour faire face aux incendies qui couvrent de grandes surfaces. Lors d'un incendie de forêt, ils mettent en place des postes de commandement et des dépôts d'approvisionnements. Des postes de radio sont utilisés pour contrôler les opérations pendant que des avions larguent des produits chimiques. Des hélicoptères servent de postes de commande et transportent des pompiers avec leur équipement aux endroits inaccessibles par voie de terre. Certains grands incendies ont nécessité l'intervention simultanée de plus de 10 000 personnes. Des conférences internationales sur la protection et la lutte contre les grands feux de forêts ont lieu régulièrement et sont de plus en plus fréquentes. Voir aussi Incendie de forêt.