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indicateurs économiques

Publié le 07/04/2015

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Chaque année, vers la fin avril, l'INSEE, en s'appuyant sur divers indicateurs, publie sa première estimation de ce qu'a été la croissance économique de la France durant l'année précédente. Commençons d'abord par définir ce qu'est un indicateur économique : Un indicateur économique est une statistique construite afin de mesurer certaines dimensions de l'activité économique. Ces indicateurs sont parfois sujets de controverses. En effet, Comment en est-on venu à pouvoir affirmer qu'un pays va mieux quand ses habitants vont moins biens, et à ce que personne ou presque ne s'étonne d'une telle formulation ? De telles questions sont à l'origine de la contestation contemporaine de la domination excessive des indicateurs économiques et financiers dans les jugements de progrès d'une nation. Ce qui nous amène à notre problématique : Les indicateurs économiques traditionnels (notamment le PIB) sont-ils représentatifs de la vie économique d'un pays ? Si non, y'a-t-il des alternatives ? Nous verrons qu'il existe une multitude d'indicateurs économiques, le PIB étant le plus utilisé, mais ce dernier suscite de nombreux débats face à l'apparition de nouveaux indicateurs plus complets. Les indicateurs économiques traditionnels Une multitude d'indicateurs Les indicateurs économiques sont les instruments des économistes. En France, nous pouvons regrouper les indicateurs économiques en trois catégories :? L'activité : * La balance commerciale : la balance commerciale d'un pays livre le solde des importations et des exportations des biens et services. Elle donne de précieuses indications sur la compétitivité internationale de l'économie.? Les prix et les salaires : * L'indice du coût de la main d'oeuvre : cet indice est construit par enquête réalisée auprès d'une entreprise de plus de 20 salariés, l'indicateur est trimestriel pour les salariés des services et mensuels pour les salariés des industries mécaniques et autre. ? Les agrégats monétaires : qui ont quatre fonctions, mesurer les encaisses monétaires détenues par les agents économiques, suivre l'évolution des placements financiers des agents économiques, détecter et mesurer les sources de la création monétaire et connaître les principales formes de financement de l'économie. * Agrégat M1 : comprend les actifs ayant le caractère de moyens de paiement en France, c'est-à-dire la monnaie fiduciaire (billets émis par la Banque de France) et la monnaie divisionnaire (pièces métalliques émises par le Trésor) et la monnaie scripturale (dépôts dans les banques et à la Poste). Passons maintenant à L'indicateur de référence : le PIB Alors on va commencer avec une petite définition : Le Produit Intérieur Brut constitue la mesure de l'ensemble des biens et des services produits dans une économie. Il s'agit de l'indicateur le plus complet de l'activité d'un pays. Source : Bureau Of Economic Analysis (BEA). Le PIB, c'est donc, en gros, la somme de tout l'argent dépensé dans le pays pendant une année. Pour les économistes c'est une source précieuse pour comprendre le comportement des ménages, l'activité des entreprises, les dépenses du gouvernement et échanges internationaux. Le rapport PIB/habitant est utilisé quant à lui pour mesurer le niveau de vie des habitants.Comment construit-on le PIB ? Il existe trois façons de mesurer le PIB qui correspondent à trois manières de décrire l'activité économique. La première est de se placer du côté de la production : la création de richesses en soustrayant ce qui a été produit et ce qui a été utilisé pour cela. La deuxième manière c'est de se placer du coté de la demande. Cette méthode consiste à observer comment on été utilisés ces produits. On fait donc la somme de ce qui a été consommé, investi, stocké et exporté, moins ce qui est arrivé à l'étranger, les importations. Enfin la troisième méthode est d'évaluer les revenus qui sont distribués lors de la production. En France, on utilise les trois méthodes en même temps et on les croise (Autrement dit on fait « la synthèse » en langage de comptabilité). C'est ce que vous pouvez voir sur le petit schéma. Le PIB, c'est donc le Premier indicateur de l'économie, puisqu'il représente l'ensemble des richesses crée durant une année, et permet de calculer le taux de croissance annuel d'un pays. Il est cependant impossible de connaître exactement le PIB d'une économie. C'est pourquoi, Compte tenu des innombrables difficultés que rencontrent les comptables nationaux, ces derniers sont contraints de multiplier les choix et les conventions statistiques et de donner seulement une mesure approchée de l'activité économique. La critique du P.I.B D'après Eloi Laurent « le PIB aujourd'hui n'est pas seulement un horizon trompeur : c'est une boussole faussée qui désoriente la politique et affaiblit la démocratie », extrait de « La grande récession, la reprise invisible et la crise silencieuse ». La première limite du PIB est que ses informations arrivent trop tardivement, environ un mois après la fin du trimestre sur lequel porte la statistique. L'impact de la publication du PIB sur les marchés financiers est donc modéré. Mais ce n'est pas la seule critique qui lui est adressé comme nous allons le voir. Un instrument de mesure imparfait Le mode de calcul du PIB n'évalue que partiellement la richesse produite. En effet, de nombreuses activités ne rentrent pas en compte dans le calcul du PIB du fait qu'elles ne font l'objet d'aucune transaction sur le marché et que l'on ne peut donc pas les évaluer en termes monétaires. Il s'agit principalement du travail domestique et du bénévolat. Par exemple, si une personne épouse sa femme de ménage cela fera baisser le PIB car le travail rémunéré de celle-ci se transformera en tâche domestique.De même, de nombreuses activités, licites ou illicites, échappent au PIB. Ce sont les activités qui relèvent du « travail au noir » ou de ce que les économistes appellent « l'économie souterraine ». Par définition non mesuré et par nature difficilement mesurable, le travail au noir est ainsi l'objet d'estimations contradictoires. Pour la France, l'activité « souterraine » représenterait, selon des estimations datant de 1989, 4% du PIB soit 250 milliards de francs courants en 1988. Ces activités non déclarées vont induire consommation et épargne. Enfin, les comptables nationaux sont confrontés à des difficultés d'un autre genre lorsque les mutations technologiques, l'ouverture internationale d'un pays ou d'autres phénomènes de long terme modifient, dans un laps de temps limité (moins de 10 ans), la structure économique d'un pays. L'irruption de nouvelles technologies aurait par exemple induit de profondes transformations tant dans les façons de travailler de ses branches que dans leurs productions elles-mêmes. Nous allons maintenant voir qu'une autre critique adressée au PIB c'est qu'il n'est qu' Un simple indicateur quantitatif En effet, Un des grands reproches adressé au PIB est qu'il ne prend pas en compte les aspects qualitatifs de la croissance. Par exemple : Il ne met pas en évidence la structure de la production. il va par exemple comptabiliser de manière positive la création d'armes comme celle de médicaments. Il n'analyse pas non plus les inégalités qui existent dans le domaine de la répartition de la richesse produite. Un exemple avec Les États-Unis qui font partie des pays les plus riches mais dont le nombre de pauvres est supérieur à celui de la France. Donc À l'heure où l'on se préoccupe de plus en plus d'environnement, le PIB est montré du doigt. On lui reproche de fonctionner selon une logique de l'addition et non pas de la soustraction. Par exemple : Les produits polluants qui détériorent l'environnement, le tabagisme et les accidents sont enregistrés au titre de l'augmentation globale des richesses. Les nombreuses limites et critiques du PIB obligent donc les comptables nationaux à élaborer des comptes prenant en considération la détérioration du capital écologique et du capital humain. Les alternatives Les nouveaux indicateurs dont nous allons présenter des exemples ne visent pas à supprimer le PIB mais à le compléter et à relativiser fortement l'usage dans le débat public sur le sens du développement. L'environnement Les variantes du « P.I.B. vert » ou « indices de bien être économique durable » :De multiples indicateurs synthétiques de développement durable ont été produits depuis les années 1990 sous des appellations diverses : « P.I.B. vert », indices de bien être durable, « tableau de bord » du développement durable. Un bon exemple est le G.P.I (genuine progress indicator ou en français I.P.V, indicateur de progrès véritable), la méthode consiste à partir de la mesure traditionnelle de la consommation des ménages. On y ajoute diverses contributions à la « vraie richesse » et au bien être (activités bénévoles, travail domestique par exemple). Puis on soustrait la valeur estimée des « richesses perdues » notamment naturelles (destruction de la couche d'ozone, autre dommages à l'environnement, destruction de ressources non renouvelables) mais aussi sociales (cout social du chômage, des délits, des accidents de la route, progression des inégalités). Le résultat de ces évaluations n'est pas moins spectaculaire : alors que le P.I.B par personne a presque triplé en 50 ans, la richesse économique, sociale et écologique (I.P.V) par personne a peu progressé, et elle a même régressé depuis 1980. Voyons maintenant les indicateurs de bien-être et de santé sociale Les nouveaux indicateurs de bien-être et de soutenabilité, qui visent à aller « au-delà du PIB » (c'est-à-dire au-delà des indicateurs, des modèles et des analyses économiques standards), sont parfois perçus ou caricaturés comme d'amusants gadgets. En réalité, Ils sont bien plus que cela .En effet, la mesure précise et pertinente du bien-être et de la soutenabilité (c'est-à-dire du bien être dynamique) est une dimension essentielle du débat public en démocratie. Commençons avec Les indicateurs synthétiques du PNUD : Ce sont les plus connus au monde. Parmi eux figurent 4 indicateurs synthétiques dont le plus connus est l'I.D.H (indicateur de développement humain). Les trois autres sont l'indicateur de développement humain comparé des hommes et des femmes, l'indicateur de pauvreté humaine (I.P.H.) et l'indicateur de participation des femmes à la vie politique et économique (I.P.F.). Prenons pour exemple, l'I.D.H qui est la moyenne des trois indicateurs portant respectivement sur le P.I.B par habitant, l'éduction (alphabétisation et scolarisation) et l'espérance de vie. L'intérêt principal de ces indicateurs est qu'ils font apparaître des classements de pays très différents de ceux que l'on obtient sur la base du seul PIB par habitant. Par exemple, selon l'indicateur synthétique de pauvreté humaine, les pays développés qui réalisent les meilleures performances, sont, dans l'ordre, la Suède, la Norvège, les Pays Bas, la Finlande et le Danemark. En revanche, les plus mal classés (ceux où il y a le plus de pauvreté) sont l'Australie, le Royaume Uni, Irlande et les Etats Unis. Selon l'I.P.F, les pays nordiques sont donc en tête. Prenons maintenant les indicateurs de Santé sociale, avec le B.I.P.40  (baromètre des inégalité et de la pauvreté): En 1996, deux chercheurs américains Marc et Marque-Luisa Miringoff, ont produit et soumis au débat un indice synthétique de santé sociale pour leur pays en faisant la moyenne de 16 indicateurs sociaux disponibles. Cet indicateur regroupe des critères de santé, d'éducation, de chômage, de pauvreté et d'inégalités, d'accidents et de risques divers. En 2002, le BIP 40 est crée :il prend en compte des critère de santé (travail, revenus, logement, éducation, santé, justice) et non pas des aspects monétaire. Un accroissement du BIP signifie une augmentation de l'inégalité ou la pauvreté. Enfin, prenons l'exemple de L'indice de bien être économique :L'indice de bien être économique des canadiens Lars Osberg et Andrew Sharpe consiste à faire la moyenne de 4 indicateurs eux-mêmes synthétiques portant respectivement sur les flux de consommation au sens large, les stocks de richesse (économique, humaine et environnementale), les inégalités et la pauvreté économique et l'insécurité économique (risques économiques liés au chômage, à la maladie, à la vieillesse et ceux des familles monoparentales). Le chiffre de la croissance économique d'un pays synthétise toute l'information économique pertinente d'une période dans un cadre donné. Malgré son côté réducteur, c'est bien lui qui permet, encore aujourd'hui de qualifier de « bonne » ou « mauvaise » une année. Malgré toutes les imperfections qui président à son élaboration, ce chiffre, ainsi que ceux produits par la comptabilité nationale, demeurent la manière première indispensable de tout diagnostic économique. Pour autant, la politique économique ne peut plus se contenter d'une approche exclusivement quantitative. Les caractéristiques d'un mouvement de croissance, voire sa « qualité », deviennent aujourd'hui des éléments pertinents. Reste à se mettre d'accord sur les critères d'appréciation et de mesure.

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