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J-P Sartre

Publié le 10/09/2011

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Raconter une histoire n’est pas le seul rôle de la littérature. Elle peut parfois aller plus loin en poussant les lecteurs à réfléchir et même à agir. De nombreux auteurs, d’époques diverses, ont évoqué la possibilité d’utiliser la littérature comme une arme, un moyen de faire évoluer la société. Cependant, tous ne croient pas en son efficacité et certains se plaçent dans une position bien plus pessimiste. C’est le cas de Jean Paul Sartre. Ecrivain français du XXè siècle, il a contribué à enrichir le patrimoine littéraire en laissant derrière lui nombre de romans, d’essais, de pièces de théâtre, d’écrits philsophiques ou encore de biographies. Il constitue un véritable emblême de l’intellectuel engagé de son époque. Dès sa mobilisation en 1939 jusqu’à sa mort en 1980, Sartre manifeste en effet son engagement et son goût pour la politique, en défendant toutes les causes qui lui semblaient justes, tel un “Voltaire” du Xxème siècle. Dans son autobiographie Les Mots publiée en 1964, Sarte a écrit « longtemps j'ai pris ma plume pour une épée, à présent, je connais notre impuissance ». Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure et sous quels aspects la “plume” d’un écrivain, avant tout sujette à la création, peut-elle endosser le rôle d’une “arme” efficace. Nous nous focaliserons tout d’abord sur ce qui peut rendre la littérature impuissante, en nous inscrivant dans la position pessimiste de Sartre, puis nous verrons que malgré tout, l’écriture peut posséder une force réelle. Enfin nous montrerons que la littérature est avant tout un outil d’éveil des consciences.  Malgré sa foi initiale en la puissance de la littérature, Sartre est arrivé à la conclusion que celle-ci se révèle inefficace pour permettre à la société d’évoluer. En effet, elle est confrontée à de multiples obstacles qui contribuent à freiner son rôle prédicateur dans notre monde. Pour être efficace, il faut que la littérature puisse rencontrer son public. Or, jusqu’au XXème siècle, c’est l’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les auteurs. En effet, les connaissances limitées de la population dûes à une éducation insuffisante, ne lui permettaient pas d’avoir accès aux savoirs renfermés dans les livres et aux sciences qui le resteront donc. En outre, un autre obstacle majeur empêchait la littérature d’atteindre son public : la censure. Comment parvenir à diffuser des connaissances au grand public dans un royaume où seule prône, écrasante, l’autorité d’un souverain magnanime, contrôlant les publications ?  C’est ce qu’a vécu Diderot jusqu’en 1782, lors de la publication de l’Encyclopédie, qui, d’abord autorisée, s’est vue interdite après que les Jésuites de la cour ont jugé son contenu trop subversif et immoral. Le philosophe a ainsi été contraint d’aller à l’étranger pour la publier. Il en fut de même pour Montesquieu qui, pour échapper à la censure lors de la parution de ses Lettres Persanes, a préféré éditer son ouvrage à Amsterdam, sous un pseudonyme. Mais l’illettrisme et la censure ne sont pas les seuls obstacles que rencontre la littérature.En effet, les habitudes du lecteurs constitent elles aussi une barrière à la puissance de la littérature. 

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