JAZZ : éclectisme d'après free

JAZZ : éclectisme d'après free. Peu à peu, les turbulences vont s'apaiser. Le jazz, dont certains prophètes prédisent (ou souhaitent?) la disparition chaque fois qu'il change de style, qu'il évo!ue, est-il à bout de souffle? «Le jazz est-il encore possible?» A ceux-là, à cela, plusieurs réponses sont apportées en pleine éclosion du jazz-rock: celle d'un des premiers hommes du free, le saxophoniste Archie Shepp qui décide de survoler et de «relire» l'histoire du jazz; celle du pianiste Keith Jarrett qui, seul devant ses 88 touches, renoue avec un romantisme un tantinet maniéré; celle des musiciens de l'Art En-

semble of Chicago qui, avec maquillages et mise en scène, proposent des voyages à travers une Afrique imaginée et la jungle des villes; celle du génial Martial Sola!, «pianiste aux mille doigts» qui irradient tout ce qu'ils entreprennent avec un humour décapant, musicien, capable de faire «sonner» un orchestre comme personne; celle du chanteur Marvin Gaye qui associe, comme James Brown ou Stevie Wonder, le jazz et le rhythm' and blues issu directement de la communauté noire, exalte l'amour et la fraternité, insuffle une nouvelle vie à la soul  music.