Devoir de Philosophie

je sais pas

Publié le 25/01/2017

Extrait du document

ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel Previous subarticle Poésie lyrique (Page 12:839) Poésie lyrique, (Poésie.) Parlons - en encore d'après M. le Batteux. C'est une espece de poésie toute consacrée au sentiment; c'est sa matiere, son objet essentiel. Qu'elle s'éleve comme un trait de flamme en frémissant; qu'elle s'insinue peu - à - peu, & nous échauffe sans bruit; que ce soit un aigle, un papillon, une abeille, c'est toujours le sentiment qui la guide ou qui l'emporte. La poésie lyrique en général est destinée à être mise en chant; c'est pour cela qu'on l'appelle lyrique, & parce qu'autrefois quand on la chantoit, la lyre accompagnoit la voix. Le mot ode a la même origine; il signifie chant, chanson, hymne, cantique. Il suit delà que la poésie lyrique & la Musique doivent avoir entr'elles un rapport intime, fondé dans les choses mêmes, puisqu'elles ont l'une & l'autre les mêmes objets à exprimer; & si cela est, la Musique étant une expression des sentimens du coeur par les sons inarticulés, la poésie musicale ou lyrique sera l'expression des sentimens par les sons articulés, ou, ce qui est la meme chose, par les mots. On peut donc définir la poésie lyrique, celle qui exprime le sentiment dans une forme de versification qui est chantante; or comme les sentimens sont chauds, passionnés, énergiques, la chaleur demine nécessairement dans ce genre d'ouvrage. De - là naissent toutes les regles de la poésie lyrique, aussi bien que ses privileges: c'est - là ce qui autorise la hardiesse des débuts, les emportemens, les écarts; c'est de - là qu'elle tire ce sublime, qui lui appartient d'une façon particuliere, & cet enthousiasme qui l'approche de la divinité. La poésie lyrique est aussi ancienne que le monde. Quand l'homme eut ouvert les yeux sur l'univers, sur les impressions agréables qu'il recevoit par tous ses sens, sur les merveilles qui l'environnoient, il éleva sa voix pour payer le tribut de gloire qu'il devoit au souverain bienfaiteur. Voilà l'origine des cantiques, des hymnes, des odes, en un mot de la poésie lyrique. Les payens avoient dans le fond de leurs fêtes le même principe que les adorateurs du vrai Dieu. Ce fut la joie & la reconnoissance qui leur fit instituer des jeux solemnels pour célébrer les dieux auxquels ils se croyoient redevables de leur récolte. De - là vinrent ces chants de joie qu'ils consacroient au dieu des vendanges, & à celui de l'amour. Si les dieux blenfaisans étoient l'objet naturel de la poésie lyrique, les héros enfans des dieux devoient naturellement avoir part à cette espece de tribut, sans compter que leur vertu, leur courage, leurs services rendus soit à quelque peuple particulier, soit à tout le genre humain, étoient des traits de ressemblance avec la divinité. C'est ce qui a produit les poëmes d'Orphée, de Linus, d'Alcée, de Pindare, & de quelques autres qui ont touché la lyre d'une façon trop brillante pour ne pas mériter d'être réunis dans un article particulier. Voyez donc Ode, Poete lyrique Nous remarquerons seulement ici que c'est particulierement aux poëtes lyriques qu'il est donné d'instruire avec dignité & avec agrement. La poésie dramatique & fabulaire réunissent plus rarement ces deux avantages; l'ode fait respecter une divinité morale par la sublimité des pensées, la majesté des cadences, la hardiesse des figures, la force des expressions; en même tems elle prévient le dégoût par la brieveté, par la variété de ses tours, & par le choix des ornemens qu'un habile poëte sait employer à - propos. (D. J.) Next subarticle

Liens utiles