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Johnson, Eyvind - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Johnson, Eyvind - littérature. 1 PRÉSENTATION Johnson, Eyvind (1900-1976), romancier suédois, chef de file de l'école prolétarienne suédoise, lauréat du prix Nobel de littérature en 1974. 2 UN AUTODIDACTE Né à Svartbjörnsbyn, dans le nord de la Suède, Eyvind Olof Verner Johnson est le fils d'un ouvrier qui le confie à divers parents tout au long de son enfance. Ballotté de famille en famille, fragilisé par la pauvreté, Eyvind Johnson commence à travailler à l'âge de quatorze ans. En 1919, il rejoint Stockholm, où il est ouvrier métallurgiste, puis chômeur, avant de commencer à écrire pour divers journaux comme pigiste. Il milite activement dans des mouvements socialistes et des syndicats, et commence à voyager d'abord à Berlin puis à Paris, vivotant des honoraires que lui procurent ses articles pour des journaux socialistes. Il fonde la revue Notre Temps en 1920 et publie son premier recueil de nouvelles, les Quatre Étrangers (De Fyra främlingarna, 1924) avec pour thème récurrent la faim. Son premier roman, pamphlet anticapitaliste Timan et la justice (Timans och rättfärdigheten, 1925) met en scène le vieux Timan, homme honnête, voire parfait, et son fils, exploiteur capitaliste rongé par la culpabilité. 3 SÉJOUR À PARIS Eyvind Johnson refait un long séjour à Paris à partir de 1925, s'y marie en 1927 et y écrit quatre romans, dont Ville dans les ténèbres (Stad i mörker, 1927), Lettre recommandée (rebaptisé en suédois « ville dans la lumière «, Stad i ljus, 1928), Se souvenir (Minnas, 1928) et Commentaires sur la chute d'une étoile (Kommentar till ett stärnfall, 1929). Lettre recommandée traite toujours de la faim : à Paris, un homme, pour mettre fin à sa misère, attend en vain une lettre recommandée. Dans Se souvenir et Commentaires sur la chute d'une étoile, Eyvind Johnson inaugure le monologue intérieur, avec, pour le premier, l'étude d'un cas de schizophrénie. 4 ROMANS D'APPRENTISSAGE De retour en Suède au début des années 1930, après plusieurs ouvrages, dont Bobinack (1932), Eyvind Johnson entreprend une grande série autobiographique, en quatre parties réunies en 1945 en un seul volume, le Roman d'Olof (Romanem om Olof). Les quatre volets, C'était en 1914 (Nu var det, 1934), Voici ta vie (Hä har du ditt liv, 1935), Ne te retourne pas ! (Se dig inte om!, 1936) et Finale de la jeunesse (Slutspel i ungdomen, 1937), qui relatent quatre années de la jeunesse de l'écrivain, sont en fait le prétexte au travail du monologue intérieur du héros. Selon Philippe Bouquet, grand spécialiste de l'école prolétarienne suédoise, « C'est en acceptant et revendiquant son origine prolétarienne dans le Roman d'Olof qu'il s'est enfin trouvé lui-même et qu'il a accédé à la littérature de niveau mondial «. 5 CONTRE LES TOTALITARISMES PASSÉS, PRÉSENTS ET À VENIR Face à la montée du nazisme, Eyvind Johnson s'insurge et publie deux oeuvres cinglantes contre l'hitlérisme, Exercice de nuit (1938) et le Retour du soldat (1940). Engagé dans un combat contre les dictatures, il condamne la neutralité de la Suède dans sa trilogie Krilon -- le Groupe Krilon (1931), le Voyage de Krilon (1942) et Krilon en personne (1943). En 1946, il reprend le thème d'Ulysse (Heureux Ulysse..., Strändernas svall) et en propose une réécriture moderne et très aboutie. De 1947 à 1949, il vit en Suisse, puis passe les années 1949-1950 en Angleterre. Il continue à s'essayer à la réécriture en s'appuyant sur un procès de sorcellerie du XVIIe siècle dont il donne une version, De roses et de feu (Drömmar om rosor och eld, 1949), historiquement très renseignée à laquelle il donne un caractère atemporel et universel et qu'il tend comme miroir aux pratiques des régimes communistes. L'histoire lui inspire également le Temps de sa Grâce (Hans Nådes tid, 1960), dont l'intrigue se passe à l'époque de Charlemagne. Il commence une seconde série autobiographique -- Récit romantique (Romantisk berättelse, 1953), et la Marche du temps (Tidens gång, 1955) -- et entre, en 1957, à l'académie suédoise, ce qui marque l'avènement de l'école prolétarienne suédoise. Continuant à comparer l'histoire d'hier et celle d'aujourd'hui, Eyvind Johnson poursuit sa réflexion sur la violence du monde et des hommes avec Quelques pas vers le silence (Några steg mot tystnaden, 1973). En 1974, reconnu pour son oeuvre humaniste et pacifiste, il partage le prix Nobel de littérature avec son compatriote Harry Martinson. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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