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Kateb Yacine - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Kateb Yacine - littérature. 1 PRÉSENTATION Kateb Yacine (1929-1989), écrivain algérien de langues française et arabe, fondateur de la littérature algérienne francophone moderne. 2 UN ÉCRIVAIN NOMADE Né au sein d'une famille berbère lettrée, dans le district de Constantine, Kateb Yacine (de son vrai nom Mohamed Khellouti, Kateb signifiant « l'écrivain «) entre en 1937 à l'école coranique, en 1938 à l'école française, puis intègre en 1941 le lycée colonial de Sétif. Il participe aux manifestations du 8 mai 1945, qui se soldent par des émeutes et une sanglante répression de la part de l'armée française. Il est arrêté quelques jours plus tard et passe deux mois en prison ; à sa sortie, exclu du lycée, il est acquis à la cause nationale. Envoyé à Bône (aujourd'hui Annaba) pour y être caché, il rencontre sa cousine Nedjma (« étoile « en arabe), pour laquelle il nourrit un amour impossible. Engagé au Parti communiste algérien, il fréquente les cercles nationalistes et commence à écrire pour le journal Alger républicain, avec Mohammed Dib. En 1947, à l'invitation notamment de Paul Éluard, Louis Aragon et Elsa Triolet, il se rend à Paris. Il s'y installe de 1952 à 1959, rencontre Bertolt Brecht ainsi que Jean-Marie Serreau, qui sera le premier à monter ses pièces de théâtre. Commence ensuite une vie de voyages et d'errance, qui le mène sur les routes d'Europe, à Moscou, au Viêt Nam, en Yougoslavie, etc. Plusieurs fois, il tente de revenir en Algérie, notamment dans les années 1970 au cours desquelles il fonde une troupe de théâtre populaire itinérante, qui est dissoute par le pouvoir en place en 1979. Il meurt prématurément à 58 ans, dans la Drôme. 3 UNE OEUVRE LIBRE Kateb Yacine emprunte à la tradition orale sa polyphonie et sa logique déroutante, tout en inscrivant son oeuvre dans une problématique militante qui, toutefois, ne peut se laisser enfermer dans une idéologie. À l'origine irriguée par les thèmes de la cause nationaliste et de l'identité, l'oeuvre de Kateb Yacine se tourne ensuite, à partir des années 1970, vers la lutte universelle des opprimés. Son rapport à la langue française évolue également : d'abord utilisée et revendiquée comme un « butin de guerre «, elle est abandonnée au profit de l'arabe dialectal et du berbère. 3.1 Poésie Le premier recueil de poèmes de Kateb Yacine est publié en 1946, lors de son éloignement à Bône. Soliloques est l'oeuvre d'un très jeune homme, tiraillé entre l'amour fou (pour sa cousine Nedjma) et l'engagement révolutionnaire. Il a également écrit Loin de Nedjma (1986). 3.2 Romans et autres écrits Nedjma, publié en 1956, est l'une des oeuvres fondatrices de la littérature algérienne de langue française, qui rompt avec toutes les conventions romanesques. Tout aussi déroutant, le Polygone étoilé (1966) est constitué d'un ensemble de textes au croisement du théâtre, de la poésie et de la chronique, dont le prolongement est l'OEuvre en fragments (1986), recueil établi par Jacqueline Arnaud. Kateb Yacine laisse également de très nombreux textes publiés dans des revues, aussi bien algériennes que françaises. 3.3 Théâtre L'oeuvre dramatique de Kateb Yacine peut être scindé en deux grandes périodes, la première étant caractérisée par l'usage du français, la seconde par l'abandon du français au profit de l'arabe dialectal. De 1946 à 1972, il écrit en français, et traite de thèmes liés à la colonisation -- et à la décolonisation. Sa première pièce, le Cadavre encerclé (publié en 1954 dans la revue Esprit), interdite en France, est montée à Bruxelles par Jean-Marie Serreau. Le cycle du Cercle des représailles, préfacé par Édouard Glissant (1959) et également mis en scène par Serreau, au Théâtre national populaire (TNP), est constitué d'une tragédie (Les ancêtres redoublent de férocité), d'un monologue lyrique (le Vautour), et d'une comédie (la Poudre d'intelligence). L'Homme aux semelles de caoutchouc (1970) lui est inspiré par un voyage au Viêt Nam ; sa représentation à Lyon provoque des incidents avec des membres de l'extrême droite. Dans sa seconde période, à partir de 1970, Kateb Yacine refuse désormais d'écrire en français, et choisit de s'exprimer en arabe dialectal. Il revient en Algérie, où il s'engage résolument dans le théâtre populaire : sa troupe, l'Action culturelle des travailleurs (ACT), fondée sous l'égide du ministère algérien du Travail, effectue un véritable maillage du pays et joue devant un public ouvrier, paysan, étudiant ; la troupe effectue également une tournée européenne, notamment au festival d'Automne à Paris en 1975. De cette seconde période naissent notamment Mohammed, prends ta valise (1971), la Voix des femmes (1972), la Guerre de 2000 ans (1974), Palestine trahie (1975) -- pièces parfois rapprochées de l'agit-prop, et conçues en partie à partir d'improvisations collectives. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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