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Kazakhstan

Publié le 11/04/2013

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kazakhstan
1 PRÉSENTATION

Kazakhstan, en kazakh Qazaqstan, pays d’Asie centrale. Sa capitale est Astana.

Le Kazakhstan est bordé au nord par la Russie, à l’est par la Chine, au sud par le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan, et à l’ouest par la mer Caspienne. Le Kazakhstan, ancienne république de l’URSS, a proclamé son indépendance en 1991 et adhéré la même année à la Communauté des États indépendants (CEI).

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

La superficie du Kazakhstan est de 2 717 300 km². Situé entre la Sibérie et la dépression touranienne, le pays est un seuil de hautes terres — culminant à plus de 4 500 m —, qui relient les monts de l’Oural aux montagnes de l’Altaï et du Tian shan occidental. Depuis des millénaires, c’est une voie de passage pour les peuples nomades d’Asie centrale.

Le climat est continental et semi-aride, extrêmement contrasté, avec des maxima de 45 °C et des minima de 9 °C. Les précipitations annuelles sont faibles et diminuent vers le sud (400 mm au nord, 250 mm au sud en moyenne). Les régions désertiques et semi-désertiques occupent plus des deux tiers de la superficie du pays. Le nord du Kazakhstan est une zone de forêts dégradées et de steppes herbeuses. Les sols noirs (tchernoziom) se rattachent, du point de vue de la pédologie, à la Sibérie. Le centre du pays est constitué par des steppes sèches de moyenne altitude (1 000 m), de semi-déserts et de déserts. Le sud-ouest du pays est occupé par le désert pierreux de l’Ours-Ourt. La plupart des cours d’eau, à l’exception des grands fleuves, restent secs une grande partie de l’année. Les plus grands cours d’eau sont le Syr-Darya, l’Ili, l’Oural et l’Irtych. Ils alimentent respectivement la mer d’Aral, le lac Balkhach, la mer Caspienne et le lac Zaysan. Le détournement des eaux du Syr-Darya et de l’Ili pour les besoins de l’irrigation a entraîné un assèchement de la mer d’Aral et du lac Balkhach. Ce dernier est un lac de steppe de faible profondeur (11 m) à l’étendue moyenne de 18 200 km².

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, le Kazakhstan comptait 15 340 533 habitants dont 30 p. 100 de moins de quinze ans. La densité de population est très faible (5,7 habitants au km2).

Le pays possède une population multiethnique, présentant un caractère très particulier. Les Kazakhs, peuple de pasteurs turco-mongols du groupe des Kirghizes, constituent une faible majorité dans leur propre pays. Ils représentaient, avec 53,4 p. 100 de la population totale en 1999, le groupe ethnique le plus important. Ils se concentrent dans les régions méridionales du Kazakhstan. Les Russes, peuple slave, constituent 30 p. 100 de la population. Ils se concentrent dans le nord du pays et dans les grandes zones urbaines, en particulier à Almaty (ex-Alma-Ata) où ils représentent la majorité de la population. Les autres minorités sont les Ukrainiens (3,7 p. 100), les Ouzbeks (2,5 p. 100), les Allemands de la Volga (2,4 p. 100), les Tatars et les Ouïgours. Jusqu’à une période récente, les Russes étaient plus nombreux que les Kazakhs en raison d’un vaste mouvement d’immigration et de peuplement commencé au xixe siècle. Grâce à un taux de natalité très supérieur à celui des Russes, et au retour continu des Kazakhs de l’étranger, ces derniers ont connu une forte augmentation démographique jusqu’à redevenir aujourd’hui le premier groupe ethnique du pays. Le reflux des Slaves du Kazakhstan, qui a débuté en 1970, s’est intensifié depuis 1990.

La langue officielle est le kazakh, une langue d’origine turque. Toutefois, le russe est la langue la plus largement pratiquée dans le pays par plus des trois quarts de la population. La religion principale est l’islam.

En 2005, le taux de population urbaine était encore faible (56 p. 100). Almaty (ancienne capitale) est la plus grande ville du pays avec 1 147 000 habitants. Les autres grandes villes sont Karaganda (613 000 habitants), Chymkent (401 000 habitants), Semeï (269 800 habitants), Pavlodar (320 400 habitants), Öskemen (311 300 habitants) et Astana (ex-Aqmola, 322 400 habitants en 2000, estimation 2005 : 538 300 habitants).

3.2 Institutions et vie politique
3.2.1 Organisation des pouvoirs

Le Kazakhstan a été la dernière république d’Asie centrale à proclamer son indépendance, le 16 décembre 1991. Le nouvel État a adopté sa première Constitution en janvier 1993 puis une nouvelle en 1995, réformée en 2007. Le régime est présidentiel. Le président de la République, élu au suffrage universel pour un mandat de sept ans, est le chef de l’État. Jusqu’à la réforme constitutionnelle de 2007, il nommait le Premier ministre à la tête du gouvernement, nomination qui émane désormais de l’Assemblée (Majilis). Le chef de l’État, Noursoultan Nazarbaïev, réélu une nouvelle fois en 2005, fut le premier président élu au suffrage universel, en décembre 1991. La réforme constitutionnelle de 2007 lui permet de se représenter à l’élection présidentielle autant de fois qu’il le souhaite.

Le corps législatif bicaméral est constitué par le Sénat, qui se compose de 39 sièges — à l’exception de sept sénateurs nommés par le président, les membres sont élus pour un mandat de six ans —, et du Majilis, composé de 77 députés, élus pour un mandat de quatre ans. Le Kazakhstan a obtenu un siège à l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1992.

3.2.2 Partis politiques

Le parti Otan (« La Patrie «), du président Nazarbaïev, domine la vie politique. Le Parti civique et le Parti agraire soutiennent également la politique présidentielle.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

Le Kazakhstan est l’une des républiques d’Asie centrale les plus modernes. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 81 milliards de dollars, soit un revenu annuel moyen de 5 291,50 dollars par habitant. Le pays est doté d’un potentiel économique, reposant sur les hydrocarbures, qui le situe juste derrière la Russie et l’Ukraine. Fondée autrefois presque exclusivement sur l’agriculture, l’économie kazakhe a connu une industrialisation rapide au cours de la période soviétique. Son potentiel pétrolier lui permet d’afficher une croissance de 10 p. 100 en moyenne à compter du début des années 2000.

4.2 Agriculture

En 2006, l’agriculture fournissait 5,9 p. 100 du PIB et employait 31,5 p. 100 de la population active. Les principales ressources agricoles sont les produits des élevages bovin et ovin (laine, viande, produits laitiers), le riz, le coton et le blé. Ce secteur a connu un important développement durant les années 1950 et 1960, grâce à la mécanisation et à la construction de vastes réseaux d’irrigation.

4.3 Mines et industrie

En 2006, l’industrie fournissait 42,1 p. 100 du PIB et employait 18,4 p. 100 de la population active. L’exploitation minière représente le principal secteur industriel. Le Kazakhstan recèle des ressources minérales aussi abondantes que variées : métaux rares, argent, uranium, cuivre, chrome (2e producteur mondial avec 3,3 millions de tonnes), plomb, zinc, phosphates, charbon, phosphore, nickel, fer, étain, magnésium. De très importants gisements de pétrole (gisement de Kashagan) et de gaz naturel ont été découverts en bordure de la mer Caspienne. La plupart des industries kazakhes sont liées à l’extraction et au traitement des ressources minières du pays. Les principales activités industrielles sont la cimenterie, la sidérurgie, la métallurgie du fer et du cuivre, la chimie (engrais, matières plastiques, caoutchouc synthétique), le textile, la construction mécanique et l’agroalimentaire (viande, produits laitiers). Le centre spatial de Baïkonour se situe au Kazakhstan.

4.4 Échanges

Le Kazakhstan est de plus en plus intégré aux échanges internationaux, son économie ayant été largement libéralisée et privatisée. Les investissements étrangers concernent principalement les secteurs pétrolier et gazier. Les principaux partenaires commerciaux sont les pays de la CEI (72 p. 100 des échanges en 1995), mais le Kazakhstan cherche aussi à développer ses échanges avec les États-Unis, la Chine et les pays européens.

Le pays a créé sa propre monnaie, le tengué (divisible en 100 tiyin), en 1993. En janvier 1994, une zone de libre-échange a été créée entre l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan.

5 HISTOIRE
5.1 Des origines à la domination russe

Voué au pastoralisme nomade depuis le IIe millénaire av. J.-C., le territoire du Kazakhstan fut au cœur de la construction et de l’effondrement des empires des steppes : confédération scythe (viiie-iiie siècles av. J.-C.), empires des Huns hephtalites (ier-vie siècles apr. J.-C.), kaganat turc (552-704). Peuplée par des tribus nomades turques à partir du viiie siècle, la région est absorbée au xiiie siècle par l’immense Empire mongol de Gengis Khan. Le peuple kazakh naît du métissage des Mongols et des Turcs. À la fin du xvie siècle, il se divise en trois hordes : la Petite Horde (entre le fleuve Oural et le Sarysou), la Moyenne Horde et la Grande Horde (sur le Tchou et l’Illi).

Les incursions russes commencent au xvie siècle lorsque les Cosaques, qui furent le vecteur de la pénétration russe en Sibérie et en Asie centrale, s’installent sur les rives du fleuve Oural. Les Kazakhs subissent dès le début du xviiie siècle la domination de la Russie qui encourage l’installation des colons russes et ukrainiens dans la région. La politique « kazakhe « de la Russie s’organise en deux phases principales. L’une, de conquête, se déroule de 1730 à 1873. Elle commence par la vassalisation en 1731 de la Petite Horde puis de la Moyenne Horde. La domination russe sur les Kazakhs s’affermit par la suite avec la fondation de forteresses sur le Syr-Darya. L’ensemble du peuple kazakh n’a été définitivement intégré à l’empire des tsars qu’en 1873, après la soumission du khanat de Khiva. À la conquête succède une phase de colonisation économique, surtout après le décret de 1889 organisant la libre installation de paysans russes au Kazakhstan. Plus d’un million de paysans slaves s’implantent au nord des steppes entre 1889 et 1914. Les tensions suscitées par la question agraire et la réquisition des musulmans pour le service militaire déclenchent la grande révolte de 1916. Les Kazakhs attaquent et tuent plusieurs milliers de colons slaves. Le gouvernement du tsar réplique par une sévère répression, en expulsant près de 300 000 Kazakhs vers l’actuelle province chinoise du Xinjiang.

5.2 Le Kazakhstan dans l’orbite soviétique

En novembre 1917, le chef des Kazakhs, Ali Khan Boukeï, demande l’autonomie du pays et forme un éphémère gouvernement nationaliste. L’Armée rouge vainc en 1919-1920 les troupes russes contre-révolutionnaires réfugiées dans les steppes et occupe le Kazakhstan, qui est proclamé en 1920 République socialiste soviétique autonome des Kirghizes (RSSA). Celle-ci est transformée en République socialiste soviétique autonome kazakhe en 1925 puis, en 1936, en République socialiste soviétique du Kazakhstan fédérée de l’URSS. La politique de sédentarisation forcée des nomades et de collectivisation des terres a pour résultat de détruire la culture et le mode de vie kazakh. Des centaines de milliers d’habitants sont tués ou s’enfuient vers la Chine. Le Kazakhstan devient un lieu de relégation des peuples « punis « par Staline en 1943 et 1944, ce qui accentue son caractère pluriethnique. Durant la période soviétique, la poursuite de l’immigration russe et l’industrialisation dans le cadre de l’économie planifiée de l’URSS ont pour effet de rendre la population kazakhe minoritaire dans sa république. En 1954, le gouvernement soviétique lance le programme « Terres vierges et inoccupées « afin d’accroître rapidement la superficie de terres ensemencées en Sibérie occidentale et au Kazakhstan. Pivot géostratégique entre la Russie et l’Asie, le Kazakhstan devient une place forte militaire et nucléaire (quatrième puissance atomique de l’ex-URSS). C’est au Kazakhstan que se déroule la majeure partie des essais nucléaires soviétiques, notamment dans les environs de Semeï.

5.3 Le Kazakhstan indépendant

Le Kazakhstan proclame sa souveraineté en octobre 1990. Une loi introduisant le multipartisme est votée en janvier 1990 et le Soviet suprême est dissous en août 1991. Élu président par le Parlement en 1990, puis confirmé à ce poste au suffrage universel avec 95 p. 100 des suffrages le 1er décembre 1991, Noursoultan Nazarbaïev engage son pays sur la voie de l’indépendance, votée le 21 décembre 1991. Il met en place une équipe gouvernementale resserrée et s’engage avec pragmatisme dans une transition douce vers l’économie de marché, la recherche de la stabilité, à l’intérieur comme à l’extérieur, constituant la priorité pour les dirigeants du pays. La liberté de parole et de réunion est accordée à tous à l’exception des extrémistes nationalistes russes et kazakhs. Toutes les activités susceptibles de fomenter des troubles ethniques sont interdites. Des relations étroites sont maintenues avec la Russie dans les domaines économiques, militaires et politiques.

En mars 1994, les deux pays signent un accord octroyant à la Russie le contrôle du cosmodrome de Baïkonour, situé à proximité de la mer d’Aral, pour une durée de vingt ans au prix de 115 millions de dollars par an. Depuis l’indépendance, plus aucun essai nucléaire n’a été effectué. Selon les termes du traité de 1992, le Kazakhstan devait détruire toutes ses armes nucléaires ou les transférer sous contrôle russe dans les sept années à venir. En décembre 1993, le Kazakhstan ratifie le traité de non-prolifération nucléaire.

Les premières élections parlementaires qui se tiennent en mars 1994, quoique contestées, accordent la majorité au parti du président. La détérioration de la situation économique provoque la démission du Premier ministre. La crise politique s’aggrave encore au début de l’année 1995 avec la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider le scrutin de mars 1994 pour vice de procédure. Le Parlement est dissous par Nazarbaïev. Lors du référendum d’avril 1995, ce dernier obtient le prolongement de son mandat présidentiel jusqu’en 2001.

Le pays connaît un grand malaise social, malgré un bilan positif de la politique d’austérité menée par le gouvernement depuis 1997. Les salaires ne sont pas payés pendant des mois, les manifestations et les grèves se répètent. Ainsi, entre 1992 et 1997, 1,65 million de personnes quittent le pays pour raison économique, entraînant une baisse de la population de presque 200 000 personnes en 1997. En 1998, un accord est signé entre la Russie, le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan sur les conditions de partage des immenses réserves pétrolières de la mer Caspienne. Un autre accord avec la Chine fixe la démarcation de leur frontière commune. En juin, la capitale est transférée de Almaty à Astana. Lors de l’élection présidentielle anticipée du 10 janvier 1999, Noursoultan Nazarbaïev obtient plus de 80 p. 100 des voix ; la validité du scrutin est cependant mise en cause par les instances internationales, tout comme celle du scrutin législatif d’octobre 1999 qui voit le parti présidentiel Otan (« La Patrie «) remporter 80 p. 100 des sièges grâce au soutien de plusieurs petits partis. En décembre de la même année, réunis à Istanbul au sommet de l’OSCE, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie signent un accord pour la construction d’un oléoduc stratégique reliant Bakou (Azerbaïdjan) à Ceyhan (Turquie). Ayant bénéficié du soutien appuyé des États-Unis, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan est inauguré en mai 2005.

Étouffant toute opposition, le président Nazarbaïev est réélu pour un nouveau mandat en décembre 2005 avec 91 p. 100 des suffrages, à l’occasion d’un scrutin critiqué par l’OSCE et l’opposition. En janvier 2007, Karim Massimov, économiste de formation, remplace Daniel Akhmetov au poste de Premier ministre. Au mois de mai, le Parlement adopte une réforme constitutionnelle qui permet au chef de l’État de se représenter autant de fois qu’il le souhaite à l’élection présidentielle, ce qui revient à transformer son mandat en présidence à vie. Les élections législatives anticipées d’août 2007 sont remportées par le parti présidentiel qui, avec 88 p. 100 des suffrages, remporte 98 sièges sur 107 à la Chambre basse du Parlement. Une fois encore, l’opposition, dont deux des principaux leaders ont été assassinés en 2005-2006, dénonce la fraude, tandis que l’OSCE considère que le processus électoral n’est pas démocratique.

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