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Klossowski, Pierre - écrivain.

Publié le 30/04/2013

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Klossowski, Pierre - écrivain. 1 PRÉSENTATION Klossowski, Pierre (1905-2001), peintre et écrivain-philosophe français, dont l'oeuvre (d'un abord difficile) se développe autour d'une réflexion singulière et vertigineuse sur le corps et le langage, où s'entrecroisent érotisme brûlant et conscience de l'indicible. 2 L'ADOLESCENCE NOMADE Fils du peintre et critique d'art Erich Klossowski de Rola et frère aîné du peintre Balthus, Pierre Klossowski est né à Paris. Après une adolescence nomade (Kassel, Berlin, Berne, Genève, Merano) dans un milieu d'artistes et d'écrivains (Bonnard, Derain, Ambroise Vollard, Rilke, Jouve, et plus tardivement Walter Benjamin dont il sera le premier traducteur) puis des études au lycée Janson-de-Sailly, il est l'assistant d'André Gide en 1923, suit les cours de l'École pratique des hautes études, puis se consacre à la traduction des Poèmes de la folie de Hölderlin qu'il entreprend en 1928 avec Pierre Jean Jouve. 3 GEORGES BATAILLE ET LE COLLÈGE DE SOCIOLOGIE À partir de 1932, il fréquente les milieux philosophiques et psychanalytiques (René Laforgue, Marie Bonaparte), et particulièrement la Société de psychanalyse où il se lie d'amitié avec Georges Bataille. À l'instigation de ce dernier, il participe au groupe du Collège de sociologie (où il donnera en 1939 une conférence sur Sade et la révolution), fait la rencontre des surréalistes (Breton, puis Masson au sein de la revue Acéphale), de Roger Caillois et de Maurice Heine (groupe Contre-Attaque). 4 LA VOCATION SUSPENDUE Pendant l'Occupation, en pleine crise religieuse, il entre au noviciat des dominicains de la Lesse, entreprend des études de théologie à la faculté dominicaine de Saint-Maximin (Var) puis séjourne au séminaire de Fourvières (Lyon) et de La Fourche (Grenoble), et donne des conférences à l'Institut catholique de Paris (aventure spirituelle qu'il relate dans son premier roman, la Vocation suspendue, 1950). En 1944, il se convertit au luthéranisme, qu'il abjure l'année suivante. Après-guerre, il écrit dans la revue oecuménique Dieu vivant. 5 SADE, MON PROCHAIN De retour à la vie laïque en 1947, année de son mariage avec Denise Marie Roberte Morin-Sinclaire, il publie un ouvrage (resté retentissant) sur Sade ( Sade, mon prochain, 1947), qui lui vaudra l'inimitié des surréalistes et un pamphlet (« À la niche, les glapisseurs de Dieu «). Il se consacre dès lors, de façon assidue et brillante, à son activité de traducteur (Suétone, Virgile, Nietzsche, Klee, Wittgenstein, Rilke, Heidegger et l'écrivain chinois Jeou-P'ou-T'ouan). Son indéfectible amitié pour Georges Bataille l'incite à amorcer en sa compagnie une réflexion quasiment gnostique (mais aussi hérétique) sur la pornographie comme théophanie, celle-ci venant se substituer au langage, incapable à ses yeux de divulguer à lui seul la singularité et les exigences de l'être (le Bain de Diane, 1956). En 1965, Klossowski publie le Baphomet, ouvrage baroque et tourbillonnaire autour du mythe de l'éternel retour, ouvrage dédié au philosophe Michel Foucault, qu'il tient pour son meilleur exégète. En 1965, il regroupe sous le titre les Lois de l'hospitalité une trilogie romanesque où alternent, dans un style d'une pureté classique, méditations philosophiques et tableaux érotiques (Roberte ce soir, 1953 ; la Révocation de l'édit de Nantes, 1959 ; le Souffleur ou un théâtre de société, 1960). 1969 est l'année de publication de son essai sur Nietzsche (Nietzsche ou le cercle vicieux), philosophe auquel est consacré le colloque de Cerisy-la-Salle de 1972, dont il est un des intervenants, entouré de ses amis Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard et Jacques Derrida. 6 LES TABLEAUX VIVANTS Cette même année 1972, il décide d'abandonner l'écriture pour le dessin et expose dans de nombreuses galeries, à Paris, Genève, Rome, Turin ou New York... ainsi qu'à la Documenta de Kassel et à la Kunsthalle de Berne. Il compose notamment des séries de dessins exécutés en grand format au crayon de couleur, mettant inlassablement en scène son héroïne Roberte dans des pantomimes sulfureuses à l'érotisme théâtralisé ( Roberte partagée entre ses esprits, 1979 ; Roberte aux barres parallèles, 1990). En 2001 est paru un recueil d'essais critiques non encore publiés (Tableaux vivants. Essais critiques 1936-1983), dans une édition établie par Patrick Mauriès. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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