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La Cantatrice Chauve Ionesco Scène D'exposition (Intro, Plan Et Conclusion)

Publié le 17/01/2011

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ionesco

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Introduction et conclusion du commentaire de la première scène de « La Cantatrice Chauve « de IONESCO

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Introduction :

 

Lorsque Ionesco fait représenter pour la première fois « La Cantatrice chauve « le 11 mai 1950, c’est un inconnu dans le monde du théâtre. Il n’a encore rien écrit dans ce domaine et l’idée de la pièce lui est venue par hasard, à la suite de l’apprentissage de l’anglais grâce à une méthode appelée Assimil. Cette première création, on le sait, est suivie de nombreuses autres qui font de Ionesco un auteur majeur du théâtre français des années d’après-guerre. Son œuvre, comme celle de Becket qui d’ailleurs rejette cette dénomination, est qualifiée de « théâtre de l’absurde «, parce qu’elle met en scène des personnages dont l’existence est absurde, à l’image, selon Ionesco, de la vie de tous les hommes.

Cela apparaît de manière particulièrement frappante dans le début de « La Cantatrice chauve « où l’on voit un homme et une femme, M. Smith et Mme Smith, dans leur intérieur : le premier ne dit rien et la seconde fait une description de leur dîner et de leur famille qui paraît sans justification, qui n’a pas de caractère réaliste, et qui ne dit rien de ce que pourrait être l’intrigue de la pièce.

On voit donc que Ionesco fait là une scène d’exposition qui n’en est pas vraiment une. On constate également qu’il met en cause à la fois l’ineptie des manuels de conversation et la suffisance des bourgeoisies, traitées sur le mode de la parodie et de la caricature. On observe enfin que, si Ionesco s’amuse dans cette scène et fait sourire le spectateur, il montre en même temps le tragique de l’existence humaine.

 

Plan :

 

I -  Une « anti « scène d’exposition

II - Parodie et caricature

III - Comique / Tragique

 

Conclusion :

 

On peut donc dire que le début de « La Cantatrice chauve « manifeste le rejet des règles de la scène d’exposition, tout en conservant certains aspects propres à celle-ci. En effet d’un côté il fournit au spectateur certains éléments d’information que celui-ci se sent en droit d’attendre, il lui apprend qui sont les personnages, où ils vivent … , mais d’un autre côté il ne laisse entrevoir aucune intrigue, il ne permet pas de comprendre quel est l’enjeu de la pièce. Il a donc pour effet de dérouter, voire même de choquer, mais aussi de susciter la curiosité, précisément par son caractère inhabituel.

La volonté de choquer se retrouve dans un autre aspect de la scène, celui de la parodie et de la caricature : Ionesco exagère les procédés propres aux manuels de langues qu’il a lui-même utilisés, pour en souligner le caractère illogique. Plus profondément il manifeste le caractère dérisoire d’une parole qui ne dit rien. Dans le même temps il met en évidence, en la caricaturant, le ridicule de la bourgeoisie que représente ici plus particulièrement Mme Smith et dont le sentiment de supériorité, l’intérêt pour les satisfactions matérielles, apparaissent dans les propos du personnage.

Mais, à travers ces petit-bourgeois qu’il met en scène, c’est de l’humanité toute entière que parle Ionesco. Il nous amuse aux dépens de M. et Mme Smith, de leur intérieur, de leur vie. Il joue sur le caractère répétitif, décalé, irréaliste, et des didascalies et des répliques, mais l’on sent derrière la volonté de faire rire l’angoisse suscitée par le vide de l’existence, la vanité de toute tentative de communication, la dérision des valeurs qui justifient la vie. 

Moderne, le théâtre de Ionesco l’est donc bien, parce qu’il brise les conventions du théâtre, rejette les règles du théâtre classique ou romantique comme le réalisme des pièces de son époque. Mais c’est aussi un théâtre intemporel en ce que son sujet est la nature humaine, avec ses failles, ses doutes, ses limites. Ionesco ne cesse d’explorer ce thème dont l’illustration la plus poignante se trouve sans doute dans la pièce qu’il a écrite pour tenter de soulager, en vain, son angoisse de la mort, « Le Roi se meurt «.

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