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La condition ouvrière

Publié le 27/02/2008

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La condition ouvrière

 

 

 

 

Introduction :

 

Au XIX ème siècle, les ouvriers sont très mal payés et les conditions de travail sont très dures à cause de l’exploitation qui s’accroît sans cesse. En effet, ils sont privés d'argent, affamés, manquent de logements, et vivent dans une horrible proximité. Ils représentent à l’époque 3 millions de la population française et sont issus généralement de l’émigration rurale, de la main d’œuvre féminine et infantile sans grande qualification dans la plupart des cas.

Quelles sont les conditions de vie des ouvriers au XIX ème siècle ?

        Tout d’abord, on s’intéressera à l’apparition et la composition de la classe ouvrière, puis on traitera la condition ouvrière et pour finir on abordera le mouvement ouvrier.

 

I.                   L’apparition de la classe ouvrière

 

Avant la révolution industrielle, il est difficile d’évaluer le poids des ouvriers dans la structure sociale. Sur 4.7 millions de personnes classées dans l’industrie en 1866 et 1.2 million dans le commerce et les transports, on peut estimer à 3 millions environ le nombre d’ouvriers salariés. Ils viennent principalement des champs et des mines et sont issus de l’émigration rurale. Ils représentent 30% de la population active et les femmes environ 30% de la classe ouvrière constituée aussi de travailleurs immigrés belges et italiens qui représentent environ 3%. De plus, au cours du XIX ème siècle, les sciences et les techniques se développent considérablement, on peut donc affirmer que la classe ouvrière apparaît lors de la création des machines

 

II.                  La condition ouvrière

         Les machines se perfectionnent sans arrêt et permettent d’augmenter la fabrication. Cependant, les machines ne remplacent en rien la difficulté du travail des ouvriers et leurs conditions de vie. En effet, outre l’allongement de la durée de travail (un ouvrier travaille de 11h à 15h par jour) la pénibilité s’accroît sans cesse. Les ouvriers doivent faire face aux difficultés de transport, ils viennent régulièrement de très loin, de la campagne et la marche à pied et la bicyclette sont pour eux, les moyens les plus sûrs.  De plus, il faut prendre en compte le travail dans les usines qui est déplorable à cause du bruit permanent, de la température et de la malpropreté qui règne dans les ateliers. Le travail est pénible physiquement et mentalement dans la mesure où les usines manquent de lieux où les ouvriers peuvent se reposer ou prendre leur repas et que leur sécurité est mal assurée. Ils sont toujours menacés par la chute de pièces. L’accumulation de ces fatigues entraînent le développement de maladies et provoquent un taux de mortalité plus élevé dans la classe ouvrière que dans les autres classes.

 

De plus, les familles ouvrières vivent avec des revenus insuffisants. Celle-ci est constituée le plus souvent d’un père, d’une mère et de deux enfants. Chacun contribue au salaire de la famille. Elles gagnent à peu près 2350F en un an. Le budget familial est divisé en fonction des besoins les plus pressants, comme l’alimentation, le loyer, les vêtements, le chauffage et le blanchissage ce qui équivaut à 2342 F , il reste donc à cette famille 8 F consacré aux économies. Ce qui est très peu. Villermé explique très bien cela dans son texte où il évoque l’impossibilité de faire des économies et ainsi subvenir au besoin de la famille en cas de maladies ou de troisième enfant… Il montre aussi par là qu’une famille ouvrière ne peut s’offrir de distractions : « n’ont aucun vice ». Sachant qu’un ouvrier travaille 15h par jour, il doit avant tout être productif pour bien se nourrir. Les patrons payent toujours suffisamment mais sans plus. Cependant, il arrive que les salaires varient selon les primes. De même, le salaire minimal augmente petit à petit entre 1875 et 1905 mais cela est du davantage au temps de la dépression, car les prix alimentaires ont baissé, qu’à celui de la prospérité. Le niveau de vie s’améliore mais il reste difficile pour les ouvriers de faire des économies.

 

Les logements en ville sont généralement insalubres car ils sont de petites dimensions (25 à 35 m2), mal éclairés, mal chauffés, et sans installations sanitaires . Les logements sont surpeuplés et interdisent ainsi toute intimité. De plus, les rues de ces quartiers sont étroites et tortueuses. Les logements sont utiles que pour les repas et le coucher, et sont très chers en raison de la crise du logement depuis Haussmann qui sévit les grandes villes comme Paris. Les ouvriers sont alors chassés du centre ville malgré leur désaccord et se retrouvent en périphérie, dans des banlieues où les loyers sont moins chers. « La population ouvrière a été obligée de se replier sur les petites rues ou d’émigrer vers les hauteurs ».

 

Ce tableau pessimiste rejoint celui de Zola dans L’Assommoir dont la parution en 1877 fit scandale. Il montre en effet, les aspects négatifs de la condition ouvrière.  L’insécurité quotidienne, l’impossibilité d’une promotion sociale, la dégradation par l’alcool, semblent être le destin de l’ouvrier parisien des années 1860 à 1880. Face à cela, les ouvriers vont s’organiser et s’unir pour se défendre car aucune législation véritable n’existe encore .

 

III.               Le mouvement ouvrier

 

Tout d’abord, pour survivre, dès le début du XIX ème siècle, les ouvriers ont l'idée de s'entraider en fondant les premières mutuelles. Pour en être membre, il faut payer un droit d'entrée puis une cotisation mensuelle. Cette mise en commun d'une partie de leurs revenus permet de secourir les ouvriers malades, accidentés ou au chômage. De plus l’argent que les mutuelles possèdent, permet d’aider des travailleurs en grève ou d’améliorer leurs conditions de vie. Le nombre des mutuelles augmente assez rapidement. On en compte 45 à Paris en 1815 et 132 en 1823. Le paiement du droit d'entrée, assez élevé, et des cotisations mensuelles en écarte les plus pauvres. Néanmoins, les mutuelles traduisent un premier éveil du mouvement ouvrier.

 

 

                A la fin du XIX ème siècle, les revendications des ouvriers changent de forme. En effet, les ouvriers prennent conscience des inégalités dans la société mais aussi au sein du monde ouvrier, ils décident alors d’allonger la durée des grèves à plus de 15 jours. Ces grèves peuvent parfois être violentes. Ils demandent principalement une augmentation des salaires, la réduction du temps de travail ainsi que des retraites et des caisses de secours. L’unification de la classe ouvrière, lors des revendications est une caractéristique majeure qui s’exprime par des grèves générales, organisées souvent le 1er Mai et qui aboutissent au syndicat.

 

 

                En 1879, au congrès de Marseille, le mouvement ouvrier définit son idéologie, des syndicats se constituent alors petit à petit. La première fédération nationale est celle des Chapeliers en 1871, puis celle du livre en 1881 et celle des mineurs en 1883. On compte 5000 syndicats en 1881 qui mène une action autonome. La loi de 1884 apporte la reconnaissance légale de tous les syndicats.

 

 

                Forgés par les grèves, le mouvement ouvrier français crée la première Bourse du travail en 1887. Dans ces maisons ouvrières, souvent fourni par les municipalités favorables, les ouvriers peuvent se rencontrer et s’entraider. Les Bourses du travail se fédèrent en 1892 au congrès de Saint- Etienne. La grève générale est proposée comme arme suprême de la destruction du capitalisme. L’idée progresse et gagne les syndicats. Ils en adoptent le principe au congrès de Nantes en 1894. La Bourse du travail et les syndicats décident alors de se regrouper pour former la Confédération Générale du Travail (la CGT) afin d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et préparer leur émancipation dans un monde plus juste.

 

 

Conclusion :

 

La guerre aggrave les conditions de vie de la classe ouvrière, les salaires baissent, le chômage augmente, les accidents de travail sont de plus en plus nombreux et l’exploitation est renforcée. De plus, les adhérents aux organisations ouvrières se retirent petit à petit. Cependant, après la guerre leurs efforts seront récompensés.

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