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La condition ouvrière de Simone Weil

Publié le 29/07/2010

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Introduction : Ce livre sur la condition ouvrière écrit par la philosophe Simone Weil, est un récit autobiographique composé d'extraits de journal d'usine ainsi que de différentes lettres écrites par l'auteur. Ce livre met en évidence les conditions de travail à l'usine ainsi que le point de vue de Simone Weil qui essaie de trouver des solutions afin de résister et de vivre dans de meilleures conditions de travail.
I Le sentiment d'esclavage des ouvriers Les ouvriers sont esclaves de leurs conditions de travail non seulement parce qu'elles sont insupportables car énormément pénibles, dangereuses et difficiles mais ce sentiment d'asservissement se ressent aussi par le fait qu'on les considère comme des machines et qu'ils n'ont donc même plus le temps de penser pour pouvoir réussir à faire un minimum de bon travail. 1. Les conditions de travail insupportables Tout d'abord, le travail d'ouvrier est un travail très dur et pénible dû au fait qu'ils doivent travailler avec un rythme ininterrompu ce qui a pour conséquences d'importantes souffrances physiques. L'ouvrier travaillant à un rythme effréné est très fatigué physiquement et cela peut l'entrainer à faire des erreurs dans son travail. Seulement étant donné que les conditions de travail des ouvriers ne sont pas véritablement réglementées : les ouvriers ne sont pas formés et qu'ils utilisent des machines dangereuses cela peut leur coûter un doigt ou une main en moins. Par ailleurs travaillant dans le froid, le bruit, et dans des conditions d'hygiène pitoyables, ils se retrouvent souvent malades : cela peut aller d'un mal de tête à une tuberculose. Seulement même quand ils sont malades ils n'ont pas le droit de s'arrêter de travailler car cela voudrait dire qu'ils ne pourraient plus subvenir à leurs besoins. De plus, même en dehors de l’usine, les ouvriers ne peuvent avoir de réelle vie sociale étant donné que physiquement il tombe dans une demi-somnolence due à un surplus de fatigue et de douleurs physiques qui les empêche de "vivre". Simone Weil nous explique qu'elle ne sait que trop ce que c'est "de savourer la mort tout vivant, de voir des années s'étendre devant soi, d'avoir mille fois de quoi les remplir, et de penser que la faiblesse physique forcera à les laisser vides, que les franchir simplement jour après jour sera une tâche écrasante". Un des facteurs principal de cet esclavage est la vitesse : pour y arriver il faut répéter des gestes, mouvement après mouvement à une cadence qui est de plus en plus rapide. Le chronométrage est utopique ce qui pousse les ouvriers à se surpasser pour augmenter le rendement de la production afin de ne pas se faire renvoyer. Les ouvriers travaillent ainsi de manière épuisante sans une minute de répit pour eux. L'atmosphère de l'usine est caractérisée par une chaleur intolérable, le bruit des machines qui est infernal, des odeurs de produits désagréables qui étouffent l'ouvrier et rend son travail encore plus difficile qu'il ne l'est déjà. Par ailleurs, les outils et machines des ouvriers étant anciens et usés l'ouvrier doit redoubler d'effort dans sa tâche. Les femmes sont souvent sujettes à des vertiges, éblouissements et des maux de têtes. Et cette volonté intense des ouvriers à réussir leur travail n'est récompensée au final que par un misérable salaire qui est de 2 à 3 francs de l'heure. On voit donc que la condition sociale de l'ouvrier se réduit à vivre dans la nécessité de gagner sa vie et rien d'autre. Ils ne peuvent d'ailleurs même plus penser. 2. L'ouvrier est considéré comme une machine. Après avoir vu les conséquences des conditions du travail ouvrier sur le plan physique, on va étudier quelles sont elles sur le plan moral. On comprend par ce livre « la condition ouvrière «, que les ouvriers sont obligés pour pouvoir éviter de souffrir et donc afin de faire leur travail correctement, d’arrêter complètement de penser. Ils sont conditionnés à être placés dans une sorte d’aliénation durant leur travail. Simone Weil nous fait comprendre que cet « arrachement à la condition humaine dans l’usine tient à cette forme de machinisme dans laquelle l’ouvrier est réduit à exécuter des séries, sans jamais être en mesure de coordonner la suite des opérations «. Le travail machinal demande une concentration telle qu’on est obligé pour pouvoir tenir le rythme de faire comme les machines. En revanche ils doivent être conscients et méthodiques lorsque la situation l’impose c’est à dire quand survient un incident technique sur leur machine, cela est donc complètement contradictoire avec ce que l’on a vu auparavant. Les ouvriers sont alors résignés à vivre dans un présent interminable dû à la cadence et à la monotonie de leurs tâches, ils se sentent alors déracinés. De plus, les ouvriers ignorent l’usage de chaque pièce qu’il fabrique ou utilise et ne voit aucune oeuvre finie ce qui l’empêche de comprendre l’intérêt réel de leur travail. Par ailleurs ils ne savent pas non plus ce qu’ils feront le lendemain ce qui les placent dans un sentiment d’incertitude : ils ne peuvent jamais savoir s’ils vont se faire renvoyer ou non, leur travail étant d’une totale insécurité pour leur vie familiale, sociale et d’un point de vue économique. D’autre part, Simone Weil nous explique qu'un autre facteur principal de l'esclavage des ouvriers sont les ordres. Les ouvriers sont en permanence soumis à la volonté de leurs chefs. L'auteur nous dit "Le temps sans cesse à la disposition des chefs, est un mélange d'uniformité et de hasards selon les incidents et les ordres reçus". Les ouvriers sont censés pouvoir résoudre tous les problèmes alors qu’ils n’ont presque aucune formation professionnelle et tout cela sous la pression morale continuelle de leurs chefs qui les humilient et leur donnent des ordres toute la journée. Le fait capital dans cette aliénation du travail ouvrier, est la disparition de tout sentiment de dignité personnelle. Les ouvriers sont obligés de se soumettre à l’oppression des chefs afin de ne pas se faire renvoyer. Ne pouvant pas se permettre d’être insolent avec leurs chefs ils doivent accepter de mettre de coté leurs humeurs afin d’obéir à leurs chefs et de leur être totalement dociles. Comme nous l’explique Simone Weil : « il faut se taire et obéir, quand à ses propres accès d’énervements il faut les ravaler, ils ne peuvent se traduire par la parole ou par les gestes car les gestes sont à chaque instants déterminés par le travail, dans cette situation, on ne peut pas être conscient «. Les ouvriers doivent donc faire intérieurement un vide mental car comme le dit l’auteur « cette absence de pensée est indispensable aux esclaves de la machine moderne «. Les ouvriers vivent donc à l’usine dans une subordination perpétuelle et humiliante toujours aux ordres des chefs et ont en permanence crainte de louper car si un des ouvriers rate une pièce cela se répercute sur l’ensemble des ouvriers. Simone Weil nous dit : « il ne faut pas se laisser ralentir par le souci de difficultés imaginaires «. Les conditions morales du travail ouvrier sont donc invivables à long terme car ils sont rabaissées à des machines, n’ont aucune sécurité professionnelle et leur travail dégradent au fur et à mesure leurs capacités physiques et intellectuelles ce qui est impossible à supporter au niveau psychologique. Par ailleurs on comprend aussi qu’au niveau social leur situation est tout aussi intenable car étant toujours considérablement fatigués que ce soit physiquement ou moralement ils n’ont plus la force d’avoir une vie sociale. Comme le souligne Simone Weil : « quand on rentre chez nous on a qu’une envie c’est dormir «. L’auteur après avoir travaillé en tant qu’ouvrière et vécu ces conditions de travail inhumaines, a donc essayé de résoudre la question de l’oppression sociale en y apportant des améliorations qui seraient en accord avec le souci de production. II Les améliorations qui pourraient rendre les conditions de travail à l’usine plus vivables Simone Weil a pour but de dresser un tableau théorique d’une société libre qui comprendrait une analyse approfondie sur la notion de liberté conçue comme « rapport entre la pensée et l’action «. Elle insiste donc sur deux points: le fait que l’ouvrier doive retrouver sa dignité personnelle afin qu’il puisse se sentir homme et non machine et le fait qu’on doive installer de nouvelles machines qui puisse donner à l’ouvrier une nouvelle perception de son travail. 1. Aider l’ouvrier à conserver sa dignité personnelle Concernant le premier point, il faut afin que l’ouvrier puisse retrouver sa dignité, qu’il n’y ait autorité que de l’homme sur la chose et plus d’autorité de l’homme sur l’homme. Même si les chefs voient en priorité la production de l’usine avant les ouvriers ils doivent tout de même chercher des solutions qui organiseraient des conditions de travail les plus humaines possibles. Cela en diminuant la pression des ouvriers face à leur travail et en évitant donc de les humilier. Les échanges entre patrons et ouvriers devraient donc être d’une égalité totale, d’une franchise et d’une clarté complète de leurs parts. On veut essayer de séparer soumission et acceptation car les ouvriers peuvent accepter des souffrances physiques et morales inévitables s’ils ne sont pas considérés comme des esclaves mais comme des hommes effectuant leur travail. L’auteur explique que les patrons pourraient récompenser moralement les ouvriers qui font du bon travail afin que ceux ci soient satisfaits d’eux même et qu’ils aient l’impression de faire un réel travail. On pourrait essayer de trouver une solution qui concilie le plus possible les intérêts de l’entreprise et la satisfaction des ouvriers. Cependant même si l’ordre lié à l’esclavage n’est pas tenable pour les ouvriers, l’industrie ne peut pas vivre sans ordres. Pour cela il faut trouver un ordre nouveau compatible avec les libertés des ouvriers et leurs sentiments de dignité ouvrière. La discipline de travail doit donc reposer sur la notion d’obligations réciproques. On doit mettre en place des normes établissant une certaine sécurité de l’emploi concernant les licenciements afin que les ouvriers ne puissent plus vivre dans la crainte et l’humiliation. La direction pourrait alors prendre des sanctions pour négligence, faute professionnelle, mauvais travail ou refus d’obéir mais les personnes menacées de sanction seraient alors appeler devant une commission tripartite (ouvriers, techniciens, patrons) qui donnerait une décision finale. Par ailleurs un patron voulant licencier un ouvrier devra s’engager à lui trouver une place dans une autre entreprise et sa demande de licenciement sera contrôlée par des experts de la CGT. De plus des normes d’hygiène et de sécurité concernant la santé et la vie des ouvriers devront être mises en place en fonction du danger du travail fourni. Un dernier élément concernant à aider les ouvriers à conserver leur dignité personnelle serait de les faire participer à la vie de l’usine en organisant par exemple des visites sur l’organisation de l’entreprise le samedi afin qu’ils puissent se rendre compte des innovations, des perfectionnements techniques et voir de temps en temps l’achèvement de l’oeuvre sur laquelle ils ont travaillé. De plus ils devraient aussi faire visiter l’usine à leurs familles afin qu’ils se sentent fiers de leur travail. 2. Améliorer le rapport de l’ouvrier à la machine Le second point à améliorer consiste à installer des nouvelles machines. Le problème principal de l’usine, est le fait que l’organisation du travail ne doit pas reposer sur l’utilisation de la force humaine c’est à dire la rationalisation mais doit reposer sur une science nouvelle des machines. Cela permettrait à la science de jouer son rôle de libération au lieu d’être une contrainte. Il faudrait donc que la machine ait la possibilité de modifier son fonctionnement selon « les variations de l’activité réfléchie, pensée et opérée « par l’individu qui travaille. Il faut chercher une forme supérieure de travail mécanique où le pouvoir du créateur ait un champ plus vaste que dans le travail artisanal. Ainsi ce sera le moyen de permettre aux ouvriers de dominer la matière et de fraterniser avec ses semblables sur un pied d’égalité. La solution serait donc l’installation de machines automatiques et souples. L’objectif serait de transformer le rapport de l’ouvrier à l’ensemble de l’usine ainsi que la manière dont le temps s’écoule dans l’usine. L’ouvrier effectuera un travail manuel mais aussi un effort de réflexion qui sera donc beaucoup plus satisfaisant. 3. Les relations entre ouvriers L'usine étant plutôt un lieu de concurrence qu'un lieu de fraternité, les ouvriers ont eu pendant très longtemps aucun véritable porte parole. De plus étant donné que ce qui importe principalement aux ouvriers dans le début des années 30, c'est l'appât de gain cela les amène plus vers un esprit de soumission qu'un esprit révolutionnaire. Simone Weil nous explique que l'expérience d'une camaraderie totale est rare, à l'usine la dureté est plus courante dans les rapports entre ouvriers. On constate une jalousie de la part des ouvrières et une concurrence intense du fait de l'organisation de l'usine. Ce manque de sympathie s'explique du fait qu'un mauvais travail s'il est épargné à une est fait par une autre. On voit que les ouvriers n'ont aucun attachement particulier à l'entreprise. Par ailleurs, l'auteur souligne que dans une des usines où elle a travaillé, elle n'a jamais entendu une seule fois parler de questions sociales, de syndicats ou de parti. L'idée de résister ne vient en tête d'aucun ouvrier. Le silence est un phénomène général. L'oppression engendre une tendance la plus complète à la soumission. Dans l'usine non seulement la capacité révolutionnaire mais plus encore la capacité d'action de la classe ouvrière française est à peu près nulle. Ce n'est qu'à partir de 1936 que les mouvements ouvriers font rage. Le 8 mai 1936, un mouvement de grèves est lancé avec occupation des locaux afin d'émettre de la part des ouvriers des revendications sur leurs conditions de travail. Le facteur décisif fut le Front Populaire : l'auteur nous explique qu'ils peuvent enfin faire une grève sans police et sans gardes mobiles. De plus étant donné que chaque ouvrier en voyant arriver au pouvoir le parti socialiste a eu le sentiment que devant le patron il n'était plus le plus faible. Il s'agissait après avoir tout subi et encaissé en silence pendant des mois, oser enfin se redresser : se sentir hommes pour quelques jours. L'implication populaire culmine à la veille de la formation du gouvernement, le 4 juin, avec un immense mouvement de grèves qui échappe au contrôle des directions syndicales. On compte alors deux millions de grévistes, 12 000 usines et établissements en grève, dont 9 900 occupés. C'est une nouvelle forme de mobilisation pacifique et festive. Cette grève était une joie pour les ouvriers qui passaient devant leurs chefs la tête haute, ne recevaient plus d'ordres et se sentaient très solidaires et fraternels. Les principaux acquis de cette négociation nationale entre le patronat et la CGT, réalisée sous l’arbitrage du nouveau gouvernement fut une généralisation des « contrats collectifs de travail « (conventions collectives), une reconnaissance du droit syndical, des augmentations de « 15 % pour les salaires les moins élevés à 7 % pour les salaires les plus élevés «, une élection des délégués du personnel. Les principaux acquis de cette négociation nationale entre le patronat et la CGT, réalisée sous l’arbitrage du nouveau gouvernement. Cependant, très vite, des difficultés imprévues vont briser l’élan des premières semaines. Le 13 février 1937, Léon Blum, confronté à la détérioration croissante de la situation financière du pays, doit annoncer une « pause « dans les réformes. Il démissionne le 22 juin. Conclusion : Il s'est ainsi produit une transformation psychologique du coté ouvrier comme du coté patronal : la nature même du travail sembla avoir changé. Il y a là un progrès moral important d'autant plus que l'accroissement de la camaraderie à contribuer à ce changement en supprimant chez les ouvriers le désir de se dépasser les uns les autres.
 

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« Les ouvriers sont obligés de se soumettre à l'oppression des chefs afin de ne pas se faire renvoyer.

Ne pouvant passe permettre d'être insolent avec leurs chefs ils doivent accepter de mettre de coté leurs humeurs afin d'obéir àleurs chefs et de leur être totalement dociles.

Comme nous l'explique Simone Weil : « il faut se taire et obéir, quandà ses propres accès d'énervements il faut les ravaler, ils ne peuvent se traduire par la parole ou par les gestes carles gestes sont à chaque instants déterminés par le travail, dans cette situation, on ne peut pas être conscient ».Les ouvriers doivent donc faire intérieurement un vide mental car comme le dit l'auteur « cette absence de penséeest indispensable aux esclaves de la machine moderne ».Les ouvriers vivent donc à l'usine dans une subordination perpétuelle et humiliante toujours aux ordres des chefs etont en permanence crainte de louper car si un des ouvriers rate une pièce cela se répercute sur l'ensemble desouvriers.

Simone Weil nous dit : « il ne faut pas se laisser ralentir par le souci de difficultés imaginaires ».

Lesconditions morales du travail ouvrier sont donc invivables à long terme car ils sont rabaissées à des machines, n'ontaucune sécurité professionnelle et leur travail dégradent au fur et à mesure leurs capacités physiques etintellectuelles ce qui est impossible à supporter au niveau psychologique.Par ailleurs on comprend aussi qu'au niveau social leur situation est tout aussi intenable car étant toujoursconsidérablement fatigués que ce soit physiquement ou moralement ils n'ont plus la force d'avoir une vie sociale.Comme le souligne Simone Weil : « quand on rentre chez nous on a qu'une envie c'est dormir ».L'auteur après avoir travaillé en tant qu'ouvrière et vécu ces conditions de travail inhumaines, a donc essayé derésoudre la question de l'oppression sociale en y apportant des améliorations qui seraient en accord avec le souci deproduction. II Les améliorations qui pourraient rendre les conditions de travail à l'usine plus vivables Simone Weil a pour but de dresser un tableau théorique d'une société libre qui comprendrait une analyse approfondiesur la notion de liberté conçue comme « rapport entre la pensée et l'action ».

Elle insiste donc sur deux points: lefait que l'ouvrier doive retrouver sa dignité personnelle afin qu'il puisse se sentir homme et non machine et le faitqu'on doive installer de nouvelles machines qui puisse donner à l'ouvrier une nouvelle perception de son travail. 1.

Aider l'ouvrier à conserver sa dignité personnelle Concernant le premier point, il faut afin que l'ouvrier puisse retrouver sa dignité, qu'il n'y ait autorité que de l'hommesur la chose et plus d'autorité de l'homme sur l'homme.

Même si les chefs voient en priorité la production de l'usineavant les ouvriers ils doivent tout de même chercher des solutions qui organiseraient des conditions de travail lesplus humaines possibles.

Cela en diminuant la pression des ouvriers face à leur travail et en évitant donc de leshumilier.

Les échanges entre patrons et ouvriers devraient donc être d'une égalité totale, d'une franchise et d'uneclarté complète de leurs parts.

On veut essayer de séparer soumission et acceptation car les ouvriers peuventaccepter des souffrances physiques et morales inévitables s'ils ne sont pas considérés comme des esclaves maiscomme des hommes effectuant leur travail.

L'auteur explique que les patrons pourraient récompenser moralement lesouvriers qui font du bon travail afin que ceux ci soient satisfaits d'eux même et qu'ils aient l'impression de faire unréel travail.

On pourrait essayer de trouver une solution qui concilie le plus possible les intérêts de l'entreprise et lasatisfaction des ouvriers.

Cependant même si l'ordre lié à l'esclavage n'est pas tenable pour les ouvriers, l'industriene peut pas vivre sans ordres.

Pour cela il faut trouver un ordre nouveau compatible avec les libertés des ouvrierset leurs sentiments de dignité ouvrière.La discipline de travail doit donc reposer sur la notion d'obligations réciproques.

On doit mettre en place des normesétablissant une certaine sécurité de l'emploi concernant les licenciements afin que les ouvriers ne puissent plus vivredans la crainte et l'humiliation.

La direction pourrait alors prendre des sanctions pour négligence, fauteprofessionnelle, mauvais travail ou refus d'obéir mais les personnes menacées de sanction seraient alors appelerdevant une commission tripartite (ouvriers, techniciens, patrons) qui donnerait une décision finale.

Par ailleurs unpatron voulant licencier un ouvrier devra s'engager à lui trouver une place dans une autre entreprise et sa demandede licenciement sera contrôlée par des experts de la CGT.

De plus des normes d'hygiène et de sécurité concernantla santé et la vie des ouvriers devront être mises en place en fonction du danger du travail fourni.Un dernier élément concernant à aider les ouvriers à conserver leur dignité personnelle serait de les faire participer àla vie de l'usine en organisant par exemple des visites sur l'organisation de l'entreprise le samedi afin qu'ils puissentse rendre compte des innovations, des perfectionnements techniques et voir de temps en temps l'achèvement del'oeuvre sur laquelle ils ont travaillé.

De plus ils devraient aussi faire visiter l'usine à leurs familles afin qu'ils sesentent fiers de leur travail. 2.

Améliorer le rapport de l'ouvrier à la machine Le second point à améliorer consiste à installer des nouvelles machines.

Le problème principal de l'usine, est le faitque l'organisation du travail ne doit pas reposer sur l'utilisation de la force humaine c'est à dire la rationalisation maisdoit reposer sur une science nouvelle des machines.

Cela permettrait à la science de jouer son rôle de libération aulieu d'être une contrainte.

Il faudrait donc que la machine ait la possibilité de modifier son fonctionnement selon« les variations de l'activité réfléchie, pensée et opérée » par l'individu qui travaille.

Il faut chercher une formesupérieure de travail mécanique où le pouvoir du créateur ait un champ plus vaste que dans le travail artisanal.

Ainsice sera le moyen de permettre aux ouvriers de dominer la matière et de fraterniser avec ses semblables sur un piedd'égalité.

La solution serait donc l'installation de machines automatiques et souples.

L'objectif serait de transformerle rapport de l'ouvrier à l'ensemble de l'usine ainsi que la manière dont le temps s'écoule dans l'usine.

L'ouvriereffectuera un travail manuel mais aussi un effort de réflexion qui sera donc beaucoup plus satisfaisant.. »

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