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La constellation fasciste des Balkans

Publié le 22/02/2012

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La plupart des régimes balkaniques sont déjà des dictatures bien avant l'invasion allemande. C'est donc naturellement que ces pays intègrent la nébuleuse fasciste de la « nouvelle Europe », avec l'illusion de devenir partenaires du Reich. Les élites traditionnelles parviennent même à se maintenir en place, en écartant -avec la bénédiction des nazis- les partis proprement fascistes, mais dont l'influence reste marginale. Ainsi, en Roumanie, le général Antonescu, arrivé au pouvoir en septembre 1940 grâce au parti fasciste la Garde de fer. Il porte désormais la chemise verte, mais écarte finalement ces peu fréquentables légionnaires pour gouverner avec les forces conservatrices. Le phénomène se répète en Hongrie où le régime dictatorial de Horthy doit se prémunir des appétits du mouvement fasciste Les Croix fléchées. Mais ouvertement pro-allemand, anticommuniste et antisémite, son pouvoir est conforté par Berlin.Deux nouveaux pays voient le jour, là aussi grâce au régime nazi et à l'Italie fasciste : la Slovaquie, détachée de la Tchécoslovaquie sur ordre d'Hitler, et que dirige un ecclésiastique, Monseigneur Tiso. Ici, forces conservatrices et courants fascisants gouvernent le pays et collaborent sans retenue avec le nazisme. Et la Croatie, qui devient indépendante en avril 1941. C'est le seul État dont le régime est proprement fasciste. Intronisé par Mussolini, le parti Oustachi d'Ante Pavelic fait régner une véritable terreur qui n'a rien à envier au nazisme, massacrant nombre de Serbes, de Juifs et de Tsiganes qui vivent sur ce territoire anciennement yougoslave. Tous ces pays, qui pensent figurer en bonne place au sein du « Reich de mille ans » qu'Hitler compte créer une fois la guerre terminée, ne sont en fait que de simples vassaux de l'Allemagne. Ils doivent accepter le stationnement des troupes de la Wehrmacht sur leur sol, participer, même s'ils y mettent du coeur, à la guerre contre l'URSS, et leur économie est toute entière destinée à satisfaire les besoins germaniques. À partir de 1943 cependant, sentant le vent tourner, nombre de ces dirigeants entrent en contact avec les Alliés pour tenter de sauver leur pouvoir. Mais leur collaboration à outrance et l'avancée de l'Armée rouge a déjà scellé leur sort.

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