Devoir de Philosophie

La flambée nationaliste

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

La grande majorité des Italiens, qui n'avait pas voulu la guerre, refuse les arbitrages de la paix retrouvée, qu'elle trouve injustes. Les Alliés ont en effet, durant le conflit, promis un certain nombre de territoires à l'Italie, en échange de sa participation au conflit. Ces terres, qui font encore partie des empires austro-hongrois et ottoman, sont, pour la plupart occupées par l'armée italienne à la fin de la guerre. Or, les vainqueurs vont revenir sur leur parole, et refusent de céder aux Italiens l'Istrie orientale, la Dalmatie, et la ville croate de Fiume. Un fort courant chauvin se développe alors dans la péninsule, où l'on fustige la « victoire mutilée ». Le gouvernement, accusé d'avoir cédé à la « ploutocratie », est renversé en juin 1919. Une coalition émerge rassemblant tous ceux qui, nationalistes, rejettent également l'idéologie bourgeoise, scientiste, humaniste, et finalement la démocratie parlementaire. C'est alors qu'est fondée l'association des Arditi, qui rassemble des anciens combattants des troupes de choc, au passé plus ou moins douteux, et qui ne redoutent pas le coup de force. L'un des chefs de file des nationalistes, le poète Gabriele d'Annunzio, s'appuie notamment sur eux pour tenter un véritable putsch armé afin de reprendre le port de Fiume, passé sous contrôle international. À la tête d'une petite armée, composée de soldats et d'officiers démobilisés, et maintenant désoeuvrés, le poète s'empare de la ville le 12 septembre 1919. Grisé par le succès et par les soutiens qu'il reçoit, d'Annunzio finit par imaginer qu'il peut renverser le régime italien. L'aventure, qui dure jusqu'en juin 1920, échoue. Mais elle a démontré qu'existe en Italie un fort courant nationaliste, et a souligné les faiblesses du pouvoir. Autant de leçons que Mussolini saura retenir, et de frustrations qu'il va bientôt canaliser.

Liens utiles