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La lutte contre la dissidence

Publié le 22/02/2012

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La démaoïsation de la Chine qu'entreprend Deng Xiaoping à partir de 1978 peut se comparer, à bien des égards, à la déstalinisation lancée par Khrouchtchev en 1956. Tous deux ont voulu mettre fin aux excès passés qui avaient plongé leur pays respectifs dans une totale apathie. Pour autant, il ne s'agit nullement de remettre en cause la suprématie du pouvoir. Et ceux qui s'y essayent en font la douloureuse constatation. La relative libéralisation du régime chinois pousse une première fois certains intellectuels à faire entendre leur voix. À la fin de l'année 1978, des personnalités du Mouvement démocratique demande une plus grande liberté d'expression. Encourageant tout d'abord ces initiatives, le Parti fait rapidement volte face. Plusieurs membres de cette organisation sont arrêtés, dont le plus célèbre, Wei Jingsheng, est condamné à 15 ans de prison. Cet écrivain devient l'une des figures emblématiques de la dissidence chinoise. Et l'une des revendications du grand mouvement de contestation du printemps 1989 est justement sa libération. À cette date, plusieurs milliers d'opposants sont déjà internés dans des camps de travail, construits aux confins de la Chine, et dont les conditions d'existence n'ont rien à envier à celles du Goulag soviétique. Les transformations sociales liées au développement économique, tout comme l'ouverture de la Chine à l'Occident, poussent de nouveau, au début de l'année 1989, les milieux intellectuels et scientifiques à revendiquer la liberté de la presse et d'avantage de démocratie. Cette fois-ci, ces revendications rencontrent un large échos parmi les étudiants. Ils multiplient les manifestations et entament des grèves de la faim. Le pouvoir, qui refuse tout dialogue avec les manifestants, instaure la loi martiale le 19 mai. Le 21, c'est toute la population de Pékin qui se joint aux étudiants afin d'éviter que l'armée ne charge. On voit alors des soldats fraterniser avec les insurgés. Redoutant la contagion, le Premier ministre Li Peng ordonne alors aux chars de mater ce mouvement populaire, qui se solde par des dizaines de morts Place Tienanmen et dans toute la capitale, et entraîne des milliers d'arrestations.

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