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La misère paysanne et ouvrière

Publié le 22/02/2012

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Ce gigantesque empire que constitue la Chine -le territoire déjà, au début du XXe siècle, le plus peuplé de la planète- est incapable de nourrir et de faire vivre tous ses sujets. Son économie est encore très archaïque. Seules quelques villes côtières, comme Shanghai, possèdent des infrastructures industrielles, cependant que les trois quart du territoire, lorsqu'ils sont habités, ne sont voués qu'aux cultures. Dans les campagnes vit une armée de paysans pauvres, voire misérables, qui n'arrivent pas à produire suffisamment pour survivre. Les villages sont surpeuplés, la taille des exploitations est souvent insuffisante, et les paysans ne disposent pas d'engrais ou de machines susceptibles d'augmenter les récoltes. Ils sont, de plus, accablés par toute une série de taxe -la rente, l'impôt foncier...- qui les forcent à s'endetter. Beaucoup de petits propriétaires perdent ainsi leur maigre parcelle, incapables de rembourser leurs dettes. Les nombreuses guerres locales qui ravagent périodiquement certaines régions contribuent également à affamer des villages entiers. Enfin, la répartition des terres restent extrêmement inégalitaire. En 1945, 10% des familles rurales détiennent 45% des exploitations, sur lesquelles travaille un prolétariat rural totalement démuni. Périodiquement, et tout au long de l'histoire de la Chine, des émeutes paysannes ont éclaté. Elles s'apparentent cependant plus à des jacqueries qu'à de véritables mouvements révolutionnaires : c'est l'action des communistes qui va transformer les paysans, à partir des années 1930, en fer de lance de la révolution. Le sort de la classe ouvrière, qui ne représente encore que 1% de la population en 1945, n'est guère plus enviable, et peut être comparé à celui que connaissaient les ouvriers européens au début du XIXe siècle. Les hommes, mais également les femmes et les enfants, travaillent plus de 10 heures par jour, dans des conditions d'hygiène épouvantables, sans aucune législation sociale qui les protège, encore qu'à la veille de la révolution, leur sort se soit légèrement amélioré. Pourtant, les ouvriers chinois ne vont jouer qu'un rôle mineur dans le processus révolutionnaire : mal organisés, sous la coupe de la police du Gouomintang puis des Japonais, ils n'ont guère d'espace politique. D'ailleurs, ils seront peu nombreux à rejoindre les rangs de la guérilla communiste.

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