La propagande

Alors que tout au long des années 30 des millions de personnes sont exclues du corps social, que la baisse démographique est vertigineuse, le principe de réalité cède à la mystique de la construction du socialisme. Ainsi une nouvelle constitution -modèle de garantie des libertés fondamentales-, créée pour ne pas être appliquée, est adoptée en 1936. Les disciplines intellectuelles sont logiquement mises à contribution et la culture devient principalement un moyen de propagande. La création est directement subordonnée au commandement administratif du Parti. Le système éducatif est une priorité pour les bolcheviks. Dès le début du nouveau régime, l'effort a porté sur le retard éducatif de la population par l'alphabétisation des adultes illettrés, la généralisation de l'instruction primaire obligatoire, la démocratisation des enseignements secondaires et supérieurs. Il devient aussi dans les année 30 un instrument d'endoctrinement, relayé par les organismes de jeunesse « octobristes » et « pionniers ». À l'exaltation de la famille s'ajoute bientôt celle des valeurs nationales. Parallèlement, Staline réécrit l'histoire du bolchevisme, transforme le marxisme en un catéchisme simpliste, s'auto désigne unique pilier du système soviétique, inventant ainsi sa propre légitimité. L'Union soviétique est désormais « socialiste », « nationaliste » et son despote est le « petit père du peuple ».