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La révolte est-elle un droit ?

Publié le 01/03/2012

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droit

La révolte, du latin revolvere qui signifie rouler en arrière, définit en général un soulèvement contre le pouvoir établi et se caractérise par une attitude de refus devant une autorité, une injustice. Selon Camus, la révolte nait « devant une condition injuste et incompréhensible », Camus pense donc que la révolte est faite pour réparer les injustices et les méfaits causés par le pouvoir établi. Se demander s’il existe un droit à la révolte revient à se demander si des individus peuvent s’opposer au pouvoir établi en toute légalité. En effet, le droit évoque la règle, instauré par l’état, qui permet à tous les individus de vivre en harmonie et de les protéger contre la violence. Puisque la révolte est un soulèvement contre le pouvoir établit, il est absurde que l’état donne la permission, le droit de se révolter, de désobéir. Peut –on dire qu’il existe un droit à la désobéissance sans se contredire ? La révolte peut-elle être un droit légitime en défendant un droit naturel, qui est un droit indépendant de toute législation ? Dans quel cas ce droit existe-t-il ? Si l'on considère la révolte comme une force violente, alors il n'appartient pas du droit à l'homme. L'homme est illégal puisqu'il se révolte sous cette forme. Si on considère la révolte comme le fait de savoir dire non en agissant pacifiquement, alors la révolte est belle et bien un droit. Cependant, n'est-il pas de l'ordre du devoir à partir d'un certain degré ?

Le but d’une révolte est de rendre légal un droit légitime. Or dans un état de droit, l’état respecte et garantis tous les droits des individus, la révolte n’a donc pas de sens. Se révolter contre un état de droit, c'est-à-dire un état qui repose sur quatre principes fondamentaux : la démocratie, l’égalité devant la loi, la séparation des trois pouvoirs (judiciaire, exécutif, législatif) et l’existence de contre pouvoirs tel que la presse, c’est contredire la loi garantissant les libertés de chacun. La révolte peut être considérée comme un sentiment violent d'indignation, de réprobation. Le problème en politique est que la force, la violence s'oppose au droit. Le contrat social a pour rôle de protéger les citoyens les uns des autres. Mais les méchants qui refusent les termes du contrat social doivent être empéchés de nuire au reste de la communauté. Or, avec la force, ils nuiront forcément au peuple. La violence est l'usage illégitime de la force. Tout le problème dans la révolte est de savoir si la force est légitime ou non, si son usage est légitime. La force n'est pas un droit mais une réelle opposition donc la révolte avec force ne l'est logiquement pas. Pour Kant, il est impossible d'admettre un droit à la révolte puisque la vie de l'état serait en danger à cause d'un groupe n'acceptant pas les lois prédéfinies légalement par l'état. En effet, la thèse de Kant est prouvée puisque, par exemple, lors du printemps arabe, cette thèse à été démontrée. Un groupe (plus ou moins grand) s'est révolté et a fait chuté l'état. L'opinion a réussi a faire basculer tout un état, un gouvernement solide qui faisait parti du monde matériel puisqu'il ne restait pas à l'état de nature mais était réellement dans le monde matériel où la violence est inexistante. L'état s'est donc retrouvé dans une position de danger. Cette thèse est donc vraisemblablement démontrée. De plus, se révolter est un interêt égoïste. La révolte est dans l'interêt de l'opinion uniquement qui ne connaît pas ce qui est bon ou non pour lui. Il reste à l'état de nature. Tout ceci est alors gouverné sans politique. On se retrouve alors dans une injustice généralisée puisqu'il n'est pas concevable de vivre dans un climat où l'on s'entretue constamment. Des personnes sont forcément injustes à l'égard d'autres personnes. Tout ceci n'est donc pas moral. Ils agissent sous l'impulsivité sans même réfléchir à ce qui est bon ou non pour chacun. Il pense à leur interêt personnel et non à l'interêt commun. En contre partie, les conséquences de ces actes sont à assumer. Ces personnes peuvent être condamnées pour atteinte à la sureté de l'état par exemple. Pour Platon, cela n'a pas de sens d'ajouter de la violence à la violence. Il ne faut donc pas contraindre les esprits à vivre sous le règne de la force brutale.

Influencé par la première révolution anglaise, Hobbes développe l'idée selon laquelle, les sociétés à l'«état de nature» sont en situation de chaos ou de guerre civile, selon la formule bellum omnium contra omnes (« guerre de tous contre tous » en latin), ce qui ne peut être évité que par un solide gouvernement central.

 

 

Si nous considérons la révolte comme un simple refus d'obéissance, c'est à dire sans force ni violence, nous pouvons l'établir comme un droit puisqu'elle est de l'interêt commun et non personnel.

C'est ce que montre Calliclès. Plus nous sommes nombreux, pus la révolte a un impact et il est probable qu'elle prenne le dessus sur les non révoltés. C'est la loi du pus fort. Une loi juste ne s'oppose pas à l 'état de nature que sont les révoltés. La nature produit de l'inégalité et de l'arbitraire. Cette inégalité inée doit être protégée et renforcée par la loi. C'est donc la loi du plus fort où le pus faible doit périr. Si les révoltés sont les pus nombreux, les non révoltés seront donc minoritaire. La loi du pus fort s'appliquant, les révoltés auront le pouvoir. Il ne faut pas alors être forcément moral mais agir de façon bien penser afin d'arriver à nos buts. Une certaine stratégie doit être mise en place où la violence ne fait pas état de siège mais où la pensée est plus forte. Une révolte est alors possible légalement puisque la majorité à raison.

Cependant, il faut que cette révolte soit juste. Il ne faudrait pas qu'un peuple se révolte sans raison. Il faut que cette révolte soit fondée afin que la majorité en prenne part. Si une personne se révolte pour un motif moindre, personne ne le suivra. Il sera donc seul (ou en minorité) face à tout un peuple et perdra donc cette révolte. Il faut alors qu'il y ait de la justesse dans l'opinion. La légitimité d'une révolte est obligatoire pour que tout un peuple la suive.

Pour Locke, il est possible d'admettre l'idée d'un droit à la révolte, puisque l'Etat est considéré comme devant être moindre que le peuple. En effet, si le pouvoir politique n'est pas capable d'accomplir la tâche pour laquelle il a été créé, ou s'attribue des droits qu'il n'a pas, nuisant au peuple, ce dernier doit pouvoir se révolter contre lui. La révolte est donc ici un droit implicite qu'il faut prendre en compte si l'état abuse de ses droits et devoirs puisqu'aucune loi explicite invitant les citoyens à se révolter existe. Si l'état se retourne contre eux, ils peuvent y être invité implicitement.

Pour Henry David Thoreau, père de l'écologie et de la désobéissance civile, politologue et professeur américain, il y a la puissance du refus de la violence. En effet, la désoéissance et le civil s'opposent catégoriquement. Puisque la désobéissance est le fait de ne pas obéir et le civil est celui qui obéit aux lois. De ce terme, en ressort deux catégories de loi: le fait de ne pas obéir aux lois injustes et le fait d'utiliser la désobéissance pour faire valoir le droit juste c''est à dire le droit supérieur, autrement dit le droit de l'homme. Cette notion a été évoquée pour la première fois lorsque Thoreau s'est prononcé contre l’esclavage et la guerre américano-mexicaine prônant la désobéissance aux autorités. En 1848, il avait affirmé dans un discours public portant sur \" Les droits et devoirs de l'individu par rapport au gouvernement \",  que les gens avaient  le devoir d’écouter leurs consciences et de  s’opposer aux décisions de leur gouvernement afin de ne pas se transformer en agent de ses injustices. Plusieurs exemples sont disponibles pour l'application de cette thèse en particulier, le cas remarquable de désobéissance civile dont a témoigné le peuple danois au moment où les nazis voulaient  l'intégrer dans leur projet d’extermination de masse des juifs en Europe. On sait que dans toute l’Europe occupée, le degré de collaboration des divers pays conquis au projet d’extermination des nazis a été très inégal: cela allait d’un soutien massif à un refus obstiné de participer. Le peuple danois est celui qui a résisté le plus activement sans avoir recours à autre chose qu’à des modes d’action non violents. Comme le dit Arendt: «  en matière de connaissance politique, on est tenté de conseiller la lecture obligatoire d’une telle histoire à tous les étudiants désireux d’apprendre quelque chose au sujet de l’immense potentiel de pouvoir contenu dans l’action non violente et dans la résistance à un adversaire disposant de moyens de violence nettement supérieurs. »

Enfin le grand homme d’État théoricien de la lutte pacifique était le Mahatma Gandhi  (1869-1948) qui le premier avait crée un mouvement politique nationaliste utilisant la désobéissance civique contre l’occupation des Indes par le Royaume Uni. Autrement et avant Gandhi, les révolutions n’étaient concevables que par la violence.

 

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