La victoire sur soi est la plus grande des victoires. Commentez ?
Publié le 13/03/2004
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Car, s'occupant sans cesse à
considérer les bornes qui leur étaient prescrites par la nature, ils se
persuadaient si parfaitement que rien n'était en leur pouvoir que leurs
pensées, que cela seul était suffisant pour les empêcher d'avoir aucune
affection pour d'autres choses ; et ils disposaient d'elles si absolument,
qu'ils avaient en cela quelque raison de s'estimer plus riches, et plus
puissants, et plus libres, et plus heureux qu'aucun des autres hommes, qui,
n'ayant point cette philosophie, tant favorisés de la nature et de la
fortune qu'ils puissent être, ne disposent jamais ainsi de tout ce qu'ils
veulent.»
Changer mes désirs plutôt que l'ordre du
monde (Descartes).
Dans la troisième partie du « Discours
de la méthode », Descartes affirme qu'une de ses règles
d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer
mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici
le cours changeant de la nature).
Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un
conformisme révoltant, il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par
provision », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à la morale
définitive de Descartes, mais s'intègre à un ensemble de règles
provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la vie et de l'action,
alors même que la raison et la recherche recommandent la prudence.
Le « Discours de la méthode »
présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux
résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que
révolutionnaire. Afin de parvenir à une certitude absolue et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en cause la
totalité de ses opinions. Pour parvenir « à la connaissance vraie de
tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la
totalité de ce qu'il avait cru. Dans les « Méditations », il
décrit ainsi son attitude :
« Je suppose que toutes les
choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de
tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir
aucun sens... ».
Il faut comprendre que ce doute est une
démarche intellectuelle qui a pour but de détruire le « palais » de
l'ancienne métaphysique, qui n'était bâti que « sur du sable et de la
boue », pour reconnaître le véritable palais des sciences sur le roc de
la certitude.
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- Expliquez et commentez ce passage de G. Bachelard : « L'esprit scientifique installe, par l'organisation rationnelle de concepts, de précieux robots psycholo¬giques. Par bien des côtés, la méthode est l'antithèse de l'habitude; et, c'est la grande erreur gnoséolo-gique que de vouloir rendre la méthode machinale. Tout esprit habitué à la culture scientifique retient ce qu'il a compris et oublie ce qu'il a simplement appris. On peut dire qu'il y a des théorèmes purs dont la démonstration