La yougoslavie de tito a milosevic

LA YOUGOSLAVIE DE TITO A MILOSEVIC   Introduction : (APPUI CARTE !!!) La seconde Yougoslavie fut une république fédérale à parti unique communiste, et fondée le 29 novembre 1945. Après l'abolition officielle de la monarchie, elle prit le nom de République fédérative populaire de Yougoslavie peu avant l'adoption d'une nouvelle constitution le 31 janvier 1946, et enfin prit le nom définitif de République fédérative socialiste de Yougoslavie le 7 avril 1963. La Yougoslavie est un État fédéral composé de six républiques : .Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo) .Croatie (capitale Zagreb) .Macédoine (capitale Skoplje) .Monténégro (capitale Titograd, redevenue aujourd'hui Podgorica) .Serbie (capitale Belgrade) .Slovénie (capitale Ljubljana). La république de Serbie comprenait en outre deux régions autonomes (Kosovo et Voïvodine) Initialement il y avait en effet dans ces six républiques, cinq peuples reconnues (Narodi) : les Slovènes de langue slovène et de religion catholique et protestant, les Croates de langue serbo-croate et de religion catholique, les Serbes et les Monténégrins de langue serbo-croate et de religion orthodoxe ou musulmane, et les Macédoniens de langue macédonienne et de religion orthodoxe. À ces Narodi s'ajoutaient les minorités reconnues (narodnosti) comme les Albanais du Kosovo ou de Macédoine, les Hongrois, les Bulgares ou les Slovaques de Voïvodine, etc. (puisque les germanophones avaient été expulsés ou avaient fui). En 1971 la langue des Macédoniens est définie comme "macédonienne" et une nouvelle nationalité est officiellement reconnue en Bosnie-Herzégovine, distincte des Serbes et aussi des "musulmans" en général (fidèles de l'islam) : c'est le Musulman, qui dès lors bénéficie en Bosnie d'une représentation particulière, grâce à un système de quotas. On a donc là une situation de mélange ethnique au sein même d'un état fédéral ce qui est propice au conflit interne. Tito disait que « La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. « Dans cette phrase on remarque la volonté de l'anti-démocratie par « un seul parti. « .   I) La Yougoslavie de Tito.   A) Qui est Tito ? Josip Broz Tito naît le 7 mai 1892, en Croatie, à Kumrovec. Ouvrier, il est enrôlé pour défendre l'empire austro-hongrois contre les Russes, durant la Première Guerre mondiale, où il est fait prisonnier. Il intègre l'Armée Rouge, puis le P.C yougoslave, en 1920. Instaurant une dictature, il rompt avec Staline (en 48) et fonde le mouvement non-aligné (ne signe pas le pacte de Varsovie en 55). Il est notamment le principal acteur de la libération de la Yougoslavie ce qui lui permettra d'avoir une grande influence politique. Il s'empare du pouvoir en Yougoslavie, en 1945.   B) La politique de Tito .Le 29 novembre 1943 à Jajce, alors que le pays est toujours occupé par l’Allemagne nazi, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie (AVNOJ), organe de direction des Partisans, se proclame gouvernement de la Fédération démocratique de Yougoslavie, avec Tito à sa tête. Ce n'est donc pas une élection suite a une révolution mais une organisation dans le parti. Les Alliés continuent entre-temps de reconnaître le gouvernement royal (avec le roi Pierre II). Tito, sortant comme un héros de la seconde guerre, se place donc comme le leader de la nation antimonarchique. En novembre 1945, les communistes organisent un plébiscite qui décide de l'abolition de la monarchie et de la proclamation de la République. .Entre 1945 et 1950, la fédération devenue la République fédérative populaire de Yougoslavie, se caractérise par la mise en place d'un état socialiste et le développement de la répression contre les non-communistes (Églises, mouvements nationalistes tant croates que serbes). Après une brève période d'alignement sur le modèle communiste soviétique, la Yougoslavie, à la différence des autres pays communistes d'Europe centrale et orientale choisit une voie indépendante de l'URSS. Cela fut possible parce que Tito s'est libéré seul de l'occupation nazie, et parce qu'à Téhéran et Yalta, les parts d'influence occidentale et soviétique avaient été fixées à égalité (contre 90 % d'influence soviétique dans les autres pays de l'est européen, et 90 % d'influence occidentale en Grèce). Fort de cet équilibre géopolitique, Tito rompt définitivement avec Staline en 1948, et ne fait pas adhérer la Yougoslavie au pacte de Varsovie créé en 1955. .Sur le plan économique, il met progressivement en place un système socio-économique, l'autogestion, où les entreprises sont gérées par ceux qui y travaillent, et non de manière centralisée par l'État, comme dans le communisme soviétique. Le modèle du communisme socialiste de Tito devient alors un modèle pour beaucoup de pays en voie de développement.   .En 1974, un nouvel amendement de la constitution donne à Tito le titre de Président à vie ; la réforme constitutionnelle poursuit également la décentralisation en détachant de la Serbie les régions autonomes du Kosovo et de la Voïvodine, qui acquièrent une représentation nationale et fédérale.   .Après la mort de Tito en 1980, les tensions se font jour, avec la montée du nationalisme dans les différentes républiques fédérées, longtemps contenu et canalisé par le pouvoir central.     II)Une Présidence tournante   lorsque Tito, président à vie, meurt le 4 mai 1980, il ne lui est pas donné de successeur. En application de la constitution de 1974, il est institué un système de rotation ; chacun des neufs membres de la présidence collégiale devait à tour de rôle être élu par ses collègues comme président de la présidence et donc chef de l'Etat pour une durée d'un an. Avec la constitution de 1974 qui déclare l'autonomie (et non pas l’indépendance) de la Voïvodine et du Kosovo, les représentants des 2 anciennes provinces peuvent alors participer a cette présidence tournante. (VOIR TABLEAU DIAPO)   III) Slobodan Milosevic   Il est né le 20 août 1941 à Pozarevac, Yougoslavie (aujourd'hui en Serbie) Il rejoint dès 1959 la Ligue des communistes de Yougoslavie. Il travaille d'abord dans l'industrie (compagnie publique de gaz Technogaz), puis dans la finance où il exerce jusqu'en 1983 la fonction de directeur de la Banque de Belgrade.   .Alors que Slobodan Milošević apparaît comme un homme à tempérament introverti, piètre orateur et sans charisme particulier, il devient en 1984 chef de la section de Belgrade au Parti communiste. Sa carrière politique de premier plan commence en 1986, quand il remplace Ivan Stambolic à la tête du Praesidium du Comité central de la Ligue des communistes de Serbie. Il est réélu en 1988. En mai 1989, il est élu président de Serbie et avance ses idées prônant un nationalisme ethnique. Il met au pas le Kosovo et annule toutes les mesures autonomistes prises précédemment. Le communisme étant en déliquescence dans tous les pays de l'Europe de l'Est, il transforme en 1989 le Parti communiste en Parti socialiste. Il préside également au changement de constitution qui donne au président un pouvoir accru. Dans l'opposition, certaines voix commencent à s'élever contre la menace nationaliste, mais le 20 décembre 1992, il est réélu à la présidence, cette fois au suffrage universel direct.   .En 1986, Slobodan Milosevic devient chef de la Ligue des communistes de Serbie, et contribue à une critique en règle de la bureaucratie et du système politique, appelant à une « réforme sociale «. Sa politique est également nationaliste et proteste contre le sort fait aux populations serbes du Kosovo. Des rassemblements anti-albanais ont lieu en 1987 et 1988 tandis que l'appareil communiste serbe et kosovar est purgé par les partisans de Milošević. Les Serbes manifestent également en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, tandis que les tensions ethniques s'accroissent. Le parlement serbe vote la réintégration du Kosovo et de la Voïvodine au sein de la République serbe.     .Le 25 juin 199, la Croatie et la Slovénie, "États indépendants et souverains" aux termes de la Constitution yougoslave titiste du 21 février 1974, déclarent ne plus adhérer à la République fédérative socialiste de Yougoslavie; lorsque la dissolution de cette fédération aura été constatée en janvier 1992, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine refuseront de rejoindre l'union de la Serbie et du Monténégro que Milošević a constituée en avril 1992 sous le nom de République fédérale de Yougoslavie. Milošević entreprend alors de modifier par la force les frontières de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine, sous prétexte des minorités serbes immigrées à partir du XVème siècle en Croatie et en Bosnie et non assimilées ; ces frontières ont été définitivement fixées en 1945 mais datent pour l'essentiel de plus de deux siècles, et la Constitution de 1974 précise que c'est « dans le cadre des républiques et des provinces autonomes « que les « peuples et les nationalités « exercent leurs « droits souverains «. .Milošević lance donc deux guerres successives : la première à l'été de 1991 contre l'État de Croatie, la deuxième en mars 1992 contre l'État de Bosnie-Herzégovine derrière le prétexte d'une « insurrection locale « des Serbes contre le gouvernement légal.