L'accord franco-russe.

La Russie n'a rencontré que des désillusions dans ses relations avec l'Allemagne, entre 1871 et 1890 : Bismarck a, toujours soutenu l'Autriche, et la Russie a dû reculer en 1878 (Congrès de Berlin) et en 1887 (question de Bulgarie). Pourtant elle ne veut pas s'allier à la France, parce que celle-ci est une république et que, vaincue en 1870 -1871, elle cherche, croit-on, une guerre de revanche. En 1890, Guillaume II choisit décidément le parti autrichien. Tandis que la Triple-Alliance est renouvelée, le traité de réassurance germano-russe de 1887 est dénoncé, et les banques allemandes refusent d'accorder des emprunts. Dans ces conditions, la Russie se décide à une alliance avec la France, qui accepte avec joie, puisqu'elle n'a aucun allié. L'accord franco-russe consiste en deux traités : Traité politique (août 1891). Traité militaire (août 1892), prévoyant : — l'aide de la France à la Russie attaquée par l'Allemagne ou par l'Autriche aidée de l'Allemagne ; — l'aide de la Russie à la France attaquée par l'Allemagne ou par l'Italie aidée de l'Allemagne. Cet accord doit durer « aussi longtemps que la Triple-Alliance ».