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Laertes ?

Publié le 17/10/2012

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Laertes ? Ce n'a jamais été Hamlet. Si Hamlet est enlevé à lui-même, et si, n'étant plus lui-même, il offense Laertes, alors, ce n'est pas Hamlet qui agit : Hamlet renie l'acte. Qui agit donc ? sa folie. S'il en est ainsi, Hamlet est du parti des offensés, le pauvre Hamlet a sa folie pour ennemi. Monsieur, après ce désaveu de toute intention mauvaise fait devant cet auditoire, puissé-je n'être condamné dans votre généreuse pensée que comme si, lançant une flèche par-dessus la maison, j'avais blessé mon frère ! LAERTES. - Mon coeur est satisfait, et ce sont ses inspirations qui, dans ce cas, me poussaient le plus à la vengeance ; mais sur le terrain de l'honneur, je reste à l'écart et je ne veux pas de réconciliation, jusqu'à ce que des arbitres plus âgés, d'une loyauté connue, m'aient imposé, d'après les précédents, une sentence de paix qui sauvegarde mon nom. Jusque-là j'accepte comme bonne amitié l'amitié que vous m'offrez, et je ne ferai rien pour la blesser. HAMLET. - J'embrasse franchement cette assurance, et je m'engage loyalement dans cette joute fraternelle. Donnez-nous les fleurets, allons ! LAERTES. - Voyons ! qu'on m'en donne un ! HAMLET. - Je vais être votre plastron, Laertes : auprès de mon inexpérience, comme un astre dans la nuit la plus noire, votre talent va ressortir avec éclat. LAERTES. - Vous vous moquez de moi, monseigneur. HAMLET. - Non, je le jure. LE ROI. - Donnez-leur les fleurets, jeune Osric. Cousin Hamlet, vous connaissez la gageure ? HAMLET. - Parfaitement, monseigneur. Votre Grâce a parié bien gros pour le côté le plus faible. LE ROI. - Je n'en suis pas inquiet : je vous ai vus tous deux... D'ailleurs, puisque Hamlet est avantagé, la chance est pour nous. LAERTES, essayant un fleuret. - Celui-ci est trop lourd, voyons-en un autre. HAMLET. - Celui-ci me va. Ces fleurets ont tous la même longueur ? OSRIC. - Oui, mon bon seigneur. (Ils se mettent en garde.)

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